Le terrier - Kafka
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Le terrier - Kafka
Ce court texte – sorte d’autobiographie figurée – fut rédigé au cours de l’hiver 1923-1924 à Berlin six mois avant sa mort. Publié en allemand en 1931, puis en français dans la Colonie pénitentiaire en 1936.
Le narrateur est seul d’un bout à l’autre du récit, on ne sait de quel animal il s’agit. Hormis une courte escapade vers le monde extérieur – au milieu du récit –, il ne se passe rien, le mouvement vient surtout des craintes, des hallucinations, des projets du narrateur, le monde extérieur semble s’être dissous jusqu’à ce qu’un chuintement, qui se transforme en un bruit menaçant, vienne troubler l’organisation de la retraite souterraine de l’animal ; il l’expérimente comme une mise à l’épreuve, puis comme une agression invisible – certains se sont demandé si l’on ne pouvait voir, dans ce bruit qui terrorise de plus en plus l’animal, la maladie (la toux de Kafka qui étai tuberculeux), la mort .
Le terrier n’est pas un refuge, il est une impasse dans laquelle se développe une sorte de névrose qui fait toute la misère du protagoniste-animal, un endroit secret où personne n’a le droit de pénétrer, où il se sent chez lui, où il se reconnaît lui-même et qui au fil du récit devient un monde inférieur livré à un danger terrible où l’adversaire sans forme ni visage n’en est que plus redoutable.
Le plus beau dans mon terrier, c'est son silence. Silence trompeur, cependant. Il peut se briser d'un seul coup : alors tout sera terminé. Pour l'instant, il est encore là. Je peux passer des heures à me faufiler dans mes galeries sans rien entendre d'autre que, parfois, le froufroutement d'un petit animal quelconque que je ramène aussitôt au calme entre mes dents, ou le ruissellement de la terre qui m'annonce la nécessité d'une réparation ; pour le reste, le silence règne...
Merl1- Vénérable
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Localisation : La Géhenne ou presque...
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