Colère à la SAM, fonderie abandonnée par Renault et l’État
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Colère à la SAM, fonderie abandonnée par Renault et l’État
Colère à la SAM, fonderie abandonnée par Renault et l’État
Lâchés par le constructeur automobile, qui a refusé de soutenir un ultime plan de reprise, et par le gouvernement, qui avait promis des millions d’euros, les 333 ouvriers de la fonderie de Viviez-Decazeville s’apprêtent à passer les fêtes dans leur usine occupée.
Au fond de la vallée de Decazeville, dans le nord-ouest de l’Aveyron, les générations passent, les acteurs changent, mais une même histoire semble se répéter. Une histoire bien connue de profit des actionnaires, de réduction des coûts, de délocalisation et de carnage social, commune à la plupart des fonderies françaises en difficulté. Et qui, ici, a une fâcheuse tendance à repasser les plats.
« Je suis le petit-fils d’un immigré espagnol qui a franchi les Pyrénées pour venir travailler à Decazeville comme mineur de fond. Mon père a bossé dans les usines sidérurgiques. Je suis la troisième génération, et chacun de nous a été condamné au même destin : la disparition de son travail. » David Gistau aurait envie d’en dire plus sur cette histoire familiale et collective.
Dans le vaste atelier où les ouvriers de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) ont installé leur quartier général pour l’occupation de l’usine, l’agent de production, devenu secrétaire départemental de la CGT, évoque en quelques mots les heures tragiques de la vallée : la troupe qui tire sur les mineurs en 1869 à Aubin, tuant 17 travailleurs et inspirant à Zola des scènes poignantes de son Germinal ; la fermeture des mines souterraines de charbon en 1966, malgré les 1 500 grévistes restés au fond du trou pendant 66 jours pour tenter de sauver leur emploi ; celle des usines sidérurgiques au milieu des années 1980, puis celle de la dernière mine à ciel ouvert, en 2001. Des ouvriers de la SAM se réchauffent dans l’atelier qui sert de QG à l’occupation de l’usine. Photo Nicolas Cheviron pour Mediapart
Mais trêve d’histoire. L’urgence, c’est le présent du premier employeur d’un bassin de 19 000 habitants, la fonderie SAM, 650 salariés en 2010, 333 aujourd’hui, spécialisée dans les carters de moteurs. Le 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé sa liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate, après le torpillage d’un plan de reprise par le principal client de l’usine, Renault.
Les ouvriers ont bloqué des routes, pris possession des locaux pour protéger l’outil de production, s’accrochant à d’ultimes espoirs de nouveaux délais, d’hypothétiques chevaliers blancs. En ce lundi matin de début décembre, ils se rassemblent peu à peu pour une assemblée générale, leur 55e, avant un conseil social et économique (CSE) qui devrait aborder la question des reclassements.
La plupart sont KO debout. « On savait bien qu’il faudrait faire des coupes dans l’emploi, qu’on ne pourrait pas continuer à 350. Mais la fermeture pure et simple, c’est dur », commente un employé du bureau d’études. « On est des pions, rien d’autre que des pions », maugrée un autre. « Et pourtant, elle en a craché de l’argent, cette usine », ajoute un troisième.
Lâchés par le constructeur automobile, qui a refusé de soutenir un ultime plan de reprise, et par le gouvernement, qui avait promis des millions d’euros, les 333 ouvriers de la fonderie de Viviez-Decazeville s’apprêtent à passer les fêtes dans leur usine occupée.
Au fond de la vallée de Decazeville, dans le nord-ouest de l’Aveyron, les générations passent, les acteurs changent, mais une même histoire semble se répéter. Une histoire bien connue de profit des actionnaires, de réduction des coûts, de délocalisation et de carnage social, commune à la plupart des fonderies françaises en difficulté. Et qui, ici, a une fâcheuse tendance à repasser les plats.
« Je suis le petit-fils d’un immigré espagnol qui a franchi les Pyrénées pour venir travailler à Decazeville comme mineur de fond. Mon père a bossé dans les usines sidérurgiques. Je suis la troisième génération, et chacun de nous a été condamné au même destin : la disparition de son travail. » David Gistau aurait envie d’en dire plus sur cette histoire familiale et collective.
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Mais trêve d’histoire. L’urgence, c’est le présent du premier employeur d’un bassin de 19 000 habitants, la fonderie SAM, 650 salariés en 2010, 333 aujourd’hui, spécialisée dans les carters de moteurs. Le 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé sa liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate, après le torpillage d’un plan de reprise par le principal client de l’usine, Renault.
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