Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
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Edouard de Montmonrency
Revanchisti
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Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Chapitre I : Le management moderne et esprit d'entreprise, des revalteurs du prohet de société capitaliste.
1a : ESG et domination du capitalisme financier.
1b : Pourquoi le capitalisme dépense des millions en coach, happyness manager & conneries du genre.
1c : la société ouverte. Totalitarisme normatif permettant au capitalisme fiancier de pereniser son règne.
Chapitre II : pays résistant a l'hégémonie impérialiste.
Chapitre III : Les avantages financiers de la société ouverte au niveau de l'économie mondiale
1a : ESG et domination du capitalisme financier.
1b : Pourquoi le capitalisme dépense des millions en coach, happyness manager & conneries du genre.
1c : la société ouverte. Totalitarisme normatif permettant au capitalisme fiancier de pereniser son règne.
Chapitre II : pays résistant a l'hégémonie impérialiste.
Chapitre III : Les avantages financiers de la société ouverte au niveau de l'économie mondiale
Revanchisti- Vénérable
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Date d'inscription : 04/09/2022
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
... L'état des lieux préliminaire est top secret ;-)
... Bon courage ...
... Bon courage ...
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20651
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Première réponse:
Le capitalisme mondialisée s'appelle ....l'Impérialisme!
C'est le stade suprême du capitalisme!
Propriété privée fondée sur le travail du petit patron, libre concurrence, démocratie : tous ces slogans dont les capitalistes et leur presse se servent pour tromper les ouvriers et les paysans, sont depuis longtemps dépassés. Le capitalisme s'est transformé en un système universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité de la population du globe par une poignée de pays "avancés". Et le partage de ce "butin" se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de pied en cap (Amérique, Angleterre, Japon) qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le partage de leur butin.
Et çà as été écrit en ....1920.
Le capitalisme mondialisée s'appelle ....l'Impérialisme!
C'est le stade suprême du capitalisme!
Propriété privée fondée sur le travail du petit patron, libre concurrence, démocratie : tous ces slogans dont les capitalistes et leur presse se servent pour tromper les ouvriers et les paysans, sont depuis longtemps dépassés. Le capitalisme s'est transformé en un système universel d'oppression coloniale et d'asphyxie financière de l'immense majorité de la population du globe par une poignée de pays "avancés". Et le partage de ce "butin" se fait entre deux ou trois rapaces de puissance mondiale, armés de pied en cap (Amérique, Angleterre, Japon) qui entraînent toute la terre dans leur guerre pour le partage de leur butin.
Et çà as été écrit en ....1920.
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
Date d'inscription : 13/12/2022
Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Il y a eu des remaniement depuis. Et c'est ça dont on parle.
Depuis la seconde guerre mondiale les banques américaines n'ont cessé de prendre en importance au point d'avoir vassaliser la France. Fort de cette puissance ils appliquent un projet de société post chrétienne avec sa religion, son idéologie et ses valeures rn permanante mutation : La société ouverte.
Le c hapitre I est dédié a ça. Le chapitre II est dédié a l'etude des pays où cette idéologie a du mal a s'implanter. Généralement ils ont pas beaucoup de dettes ou sont trop peu développés pour les frivolités qui incombent le style de vie qui va avec.
Dédé peux-tu m'expliquer l'ideologie d'un Karl Popper ?
Depuis la seconde guerre mondiale les banques américaines n'ont cessé de prendre en importance au point d'avoir vassaliser la France. Fort de cette puissance ils appliquent un projet de société post chrétienne avec sa religion, son idéologie et ses valeures rn permanante mutation : La société ouverte.
Le c hapitre I est dédié a ça. Le chapitre II est dédié a l'etude des pays où cette idéologie a du mal a s'implanter. Généralement ils ont pas beaucoup de dettes ou sont trop peu développés pour les frivolités qui incombent le style de vie qui va avec.
Dédé peux-tu m'expliquer l'ideologie d'un Karl Popper ?
Revanchisti- Vénérable
- Messages : 10026
Date d'inscription : 04/09/2022
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
J'ai pas mon pc avant quelques semaines. Donc Dédé tu va me faire un plaisir de te renseigner sur le système ESG, c'est la pride month, c'est le moment où les entreprises augmentent leur score ESG en se mettant en arc-enciel plus couleur des gens qui sont pro mutilations génitales. Tu va m'expliquer quelles sont les comportements et attitudes que système ESG récompense.
Revanchisti- Vénérable
- Messages : 10026
Date d'inscription : 04/09/2022
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
La Chine est confrontée à de sérieux problèmes économiques depuis sa sortie de la politique zéro Covid. Un nouveau défi pourrait mettre à genoux la situation économique déjà peu glorieuse de Pékin : une phase de déflation, soit de baisse des prix, qui est bien moins intéressante que ce qu'il peut paraître.
Une baisse de la demande qui coulerait l'économie
L'économie chinoise devait véritablement ressusciter en 2023 selon les prévisions de plusieurs banques d'investissements, mais a beaucoup déçu ces derniers mois. Au point de refroidir les investisseurs et de redouter sinon un crash de l'économie, du moins un ralentissement marquant la fin de la période de croissance effrénée.
La croissance était de 3 % en 2022 en partie à cause de la politique de zéro covid, là où elle était de 14,2 % 15 ans plus tôt. Et si le pays vise les 5 % pour 2023, les indicateurs ne sont pas au vert selon Reuters. Tandis que le panier de consommation n'a pas vu ses prix changer en juin, l'indice de prix à la production, qui mesure l'évolution des coûts des producteurs, a baissé de 5,4 % : du jamais vu depuis 2015. Si le pays n'est donc pas officiellement en déflation, il vacille autour de ce phénomène.
La déflation est un phénomène dans lequel les prix baissent : l'exact inverse de l'inflation que connaît l'Europe depuis l'invasion de l'Ukraine, mais qui touche le Japon depuis des décennies.
Le problème de la déflation, qui pourrait sembler être une bonne nouvelle, repose sur la consommation : alors qu'il vaut mieux acheter tout de suite une voiture ou sa maison quand les prix montent, plutôt que d'acheter plus tard à plus haut prix, une déflation durable pousse au mécanisme inverse.
Pourquoi acheter aujourd'hui si on peut payer moins cher plus tard, quand une nouvelle baisse des coûts aura eu lieu ? Une crise de la consommation pourrait donc toucher le pays, avec les citoyens mettant de côté plutôt que consommer, dans un pays où 46,1 % de la richesse était épargnée en 2021 selon la Banque Mondiale (contre 18 % aux États-Unis).
Mais quelles sont les causes de la déflation, alors que le reste du monde nage avec grande difficulté dans une période de forte inflation ? Plusieurs facteurs peuvent en être à l'origine, par exemple une baisse de la demande qui va pousser les producteurs à baisser leurs prix pour faire face à la concurrence ou une surproduction qui va également tirer les prix vers le bas face à l'abondance d'un bien.
La crise de la dette chinoise serait cependant un des principaux responsables dans ce cas : la croissance du pays s'est longtemps basée sur un rythme effréné de construction d'infrastructures et d'immobilier.
Pour ce faire, les gouvernements locaux se sont massivement endettés afin de financer des projets de développement qui ne répondent pas forcément à des besoins locaux. Le poids de cette dette est devenu écrasant : un trou de 8 160 milliards de dollars serait ainsi lié à ces des programmes de financement des gouvernements locaux, l'équivalent de 50 % du PIB du pays selon l'organisme de recherche Rhodium Group, interrogé par Voice of America.
La fin de programmes de financements locaux va donc ralentir la croissance et la consommation, et se double d'un effet pervers : la déflation cause une hausse relative de la dette, puisqu'elle se traduit par une hausse de la valeur de la monnaie. Si la somme de la dette ne change pas, ce changement de la valeur de la monnaie la rend mécaniquement plus élevée.
Et cette crise de la consommation interne pourrait se doubler d'une crise des exportations, qui ont chuté : si on n'assiste pas à un découplage des économies chinoises et occidentales, la Chine signe malgré tout une baisse des exportations en juin de 7,5 % sur un an selon nos confrères de BFMTV. Une déflation arriverait donc au pire moment, alors que Pékin devrait compter sur la consommation interne pour compenser la baisse relative de ses exportations.
Et si la consommation est faible, des entreprises vont devoir mettre la clé sous la porte tandis que d'autres vont continuer de baisser les prix tout en réduisant les coûts pour gagner face à la concurrence, entraînant une hausse de la pauvreté et prolongeant le phénomène au sein d'une spirale déflationniste.
Pékin a cependant pris les devants pour pousser à la consommation en baissant les taux d'intérêt, une mesure qui permet d'emprunter plus facilement et donc de plus consommer. Reste à savoir si cette solution peut compenser le risque de déflation prolongée au sein de la Chine. Geo
Une baisse de la demande qui coulerait l'économie
L'économie chinoise devait véritablement ressusciter en 2023 selon les prévisions de plusieurs banques d'investissements, mais a beaucoup déçu ces derniers mois. Au point de refroidir les investisseurs et de redouter sinon un crash de l'économie, du moins un ralentissement marquant la fin de la période de croissance effrénée.
La croissance était de 3 % en 2022 en partie à cause de la politique de zéro covid, là où elle était de 14,2 % 15 ans plus tôt. Et si le pays vise les 5 % pour 2023, les indicateurs ne sont pas au vert selon Reuters. Tandis que le panier de consommation n'a pas vu ses prix changer en juin, l'indice de prix à la production, qui mesure l'évolution des coûts des producteurs, a baissé de 5,4 % : du jamais vu depuis 2015. Si le pays n'est donc pas officiellement en déflation, il vacille autour de ce phénomène.
La déflation est un phénomène dans lequel les prix baissent : l'exact inverse de l'inflation que connaît l'Europe depuis l'invasion de l'Ukraine, mais qui touche le Japon depuis des décennies.
Le problème de la déflation, qui pourrait sembler être une bonne nouvelle, repose sur la consommation : alors qu'il vaut mieux acheter tout de suite une voiture ou sa maison quand les prix montent, plutôt que d'acheter plus tard à plus haut prix, une déflation durable pousse au mécanisme inverse.
Pourquoi acheter aujourd'hui si on peut payer moins cher plus tard, quand une nouvelle baisse des coûts aura eu lieu ? Une crise de la consommation pourrait donc toucher le pays, avec les citoyens mettant de côté plutôt que consommer, dans un pays où 46,1 % de la richesse était épargnée en 2021 selon la Banque Mondiale (contre 18 % aux États-Unis).
Mais quelles sont les causes de la déflation, alors que le reste du monde nage avec grande difficulté dans une période de forte inflation ? Plusieurs facteurs peuvent en être à l'origine, par exemple une baisse de la demande qui va pousser les producteurs à baisser leurs prix pour faire face à la concurrence ou une surproduction qui va également tirer les prix vers le bas face à l'abondance d'un bien.
La crise de la dette chinoise serait cependant un des principaux responsables dans ce cas : la croissance du pays s'est longtemps basée sur un rythme effréné de construction d'infrastructures et d'immobilier.
Pour ce faire, les gouvernements locaux se sont massivement endettés afin de financer des projets de développement qui ne répondent pas forcément à des besoins locaux. Le poids de cette dette est devenu écrasant : un trou de 8 160 milliards de dollars serait ainsi lié à ces des programmes de financement des gouvernements locaux, l'équivalent de 50 % du PIB du pays selon l'organisme de recherche Rhodium Group, interrogé par Voice of America.
La fin de programmes de financements locaux va donc ralentir la croissance et la consommation, et se double d'un effet pervers : la déflation cause une hausse relative de la dette, puisqu'elle se traduit par une hausse de la valeur de la monnaie. Si la somme de la dette ne change pas, ce changement de la valeur de la monnaie la rend mécaniquement plus élevée.
Et cette crise de la consommation interne pourrait se doubler d'une crise des exportations, qui ont chuté : si on n'assiste pas à un découplage des économies chinoises et occidentales, la Chine signe malgré tout une baisse des exportations en juin de 7,5 % sur un an selon nos confrères de BFMTV. Une déflation arriverait donc au pire moment, alors que Pékin devrait compter sur la consommation interne pour compenser la baisse relative de ses exportations.
Et si la consommation est faible, des entreprises vont devoir mettre la clé sous la porte tandis que d'autres vont continuer de baisser les prix tout en réduisant les coûts pour gagner face à la concurrence, entraînant une hausse de la pauvreté et prolongeant le phénomène au sein d'une spirale déflationniste.
Pékin a cependant pris les devants pour pousser à la consommation en baissant les taux d'intérêt, une mesure qui permet d'emprunter plus facilement et donc de plus consommer. Reste à savoir si cette solution peut compenser le risque de déflation prolongée au sein de la Chine. Geo
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
Date d'inscription : 13/12/2022
Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Je m'étonne que vous ne vous intéressiez pas plutôt à l'étude du futur socialisme mondialisé, versus la 4ème blague de DD, ce fameux socialisme fumeux qui doit se substituer au capitalisme que vous jugez décadent.
Bizarre ça, qu'aucun auteur connu, universitaire, économiste ou essayiste de renom ne s'intéresse pas à ce que sera inéluctablement notre futur politique et économique.
Plariste, tu pourrais plarister sur le sujet, non ? Et au cercle, rien non plus sur ce passionnant sujet ? Tu m'en vois déçu, très déçu....
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
C'est quoi un socialisme fumeux ?Jean-Louis de Toqueville a écrit:
Je m'étonne que vous ne vous intéressiez pas plutôt à l'étude du futur socialisme mondialisé, versus la 4ème blague de DD, ce fameux socialisme fumeux qui doit se substituer au capitalisme que vous jugez décadent.
Bizarre ça, qu'aucun auteur connu, universitaire, économiste ou essayiste de renom ne s'intéresse pas à ce que sera inéluctablement notre futur politique et économique.
Plariste, tu pourrais plarister sur le sujet, non ? Et au cercle, rien non plus sur ce passionnant sujet ? Tu m'en vois déçu, très déçu....
Quand aux universitaire, si tu militais politiquement et non être un simple copieur de Valeur actuel, tu saurais que les militants sont dans le combat pas dans le blabla, disons plus dans le blabla!
Si je développais le sujet du socialisme tu n'y comprendrais rien car tu n'as pas les bases de connaissance!
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
Date d'inscription : 13/12/2022
Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Me faire un procès en incompétence par principe ne te grandit pas et ne te donne pas raison, d'autant que j'ai fait des études d'économie, moi... Réponds plutôt, si tu le peux, aux objections que je formule et notamment s'il y a un auteur connu et compétent qui a formulé des hypothèses de fonctionnement du socialisme dans un pays moderne, intégré à l'UE et à une économie mondialisée.
Mais bon, tu n'as pas la réponse, le sujet est clos par avance. Peut-être qu'au cercle Duclos, ils y ont réfléchi, pasque dans la cabine téléphonique de ton petit POI, il ne doit pas y avoir grand chose sur le sujet....faudra que je demande au plariste de service.... si je peux le joindre, pasqu'il se fait rare en ce moment, il est plus souvent au cercle qu'ici.
Il m'est avis que ce que vous dénommez les fachos vont faire leur internationale bien avant la vôtre, dd, c'est con pour vous, hein ! Vous allez crever de rage !
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Après la crise de la théorie de la valeur, l’effondrement du mur de Berlin et la "fin de l’Histoire", peu de personnes auraient prédit le renouveau de l’intérêt porté à Marx par les sciences sociales.
Ce mouvement de renouveau prend sa source dans le monde anglo-saxon. Il contribue à renouveler progressivement une école de pensée qui depuis bien longtemps avait subi une stérilisation quasi-complète.
Malgré tout, le champ de l’économie politique semble épargné par ce processus, même si quelques tentatives comme celles de Cohen, Elster ou Roemer ont pu sensibiliser le monde académique
Sur la question du marxisme analytique, on se reportera….
Dans ce contexte, le livre de Thierry Pouch, sur la réception et la diffusion du marxisme chez les économistes français (1950-2000), constitue un regard presque mélancolique sur un "âge d’or".
Mais cet ouvrage va au-delà d’une simple nostalgie. C’est une première analyse scientifique de la diffusion du marxisme dans le milieu universitaire français. Sur la base d’analyses et d’interviews des principaux acteurs de l’époque, Thierry Pouch revisite les grands débats qui marquent le long cheminement du marxisme universitaire de son apogée à son déclin.
6La première partie de l’ouvrage est consacrée aux conditions de l’apparition du Marxisme à l’Université. Il est significatif, comme le fait remarquer l’auteur, que le marxisme apparaisse dans un environnement politique, où le mouvement communiste a acquis une solide position. Néanmoins, c’est par le biais d’humanistes, souvent d’inspiration chrétienne, tels François Perroux ou Jean Marchal qu’est introduit le marxisme. Cette vision humaniste de l’œuvre de Marx, n’a pas encore de véritable contrepoids orthodoxe au sein de l’Université. Elle est même d’ailleurs rejetée par les économistes du PCF, par ailleurs à l’époque largement étrangers au monde universitaire. Elle n’en contribue pas moins d’une part à l’idée que le marxisme peut être un objet d’étude universitaire, d’autre part, à la formation de jeunes marxistes.
En contrepoint, les années 60 et 70 verront le développement d’un marxisme plus "orthodoxe" au sein de l’Université autour d’Henri Denis. L’influence du contexte de décolonisation va également amener une partie de jeune développementistes (Amin, de Bernis, …), à rallier le marxisme. La question de la possibilité d’une croissance durable du système capitaliste va également susciter beaucoup d’interrogations (École du CME, Écoles de la Régulation). Enfin, la question du renouveau de l’analyse de la valeur, notamment autour des œuvres de Sraffa et de Robinson, sera le troisième pilier de ce développement.
Ce sont ces trois piliers qui vont s’effondrer progressivement dans les années 70. En effet trois phénomènes privent le marxisme universitaire français de ses bases : le manque de perspectives offert par Henri Denis, lui-même reniant le marxisme ; la faillite des modèles de développement ; les contradictions insurmontables de la théorie de la valeur. Seule subsiste alors sur la place publique, les écoles de la régulation parisienne, bien éloignées du marxisme, si tant est qu’elles s’en revendiquent clairement.
Comme le montre l’auteur, le nombre d’articles et de thèses marxistes diminuent considérablement dès le début des années 80.
Ce déclin du marxisme a, pour l’auteur, une raison politique (le déclin et la chute du communisme), une raison théorique (les contradictions de l’analyse de la valeur), une raison institutionnelle (la professionnalisation de l’économie), une contestation analytique.
Sur la première raison, il est clair que la faillite du système communiste tant du point de vue économique que sur le plan humain a pu contribuer au déclin du marxisme sur le plan idéologique. Dans le monde universitaire, les "activistes" de la pensée marxiste et les revues se situent néanmoins majoritairement en marge du PCF. L’argument théorique est sans doute plus profond. La concentration du débat autour de la théorie de la valeur et au-delà à la mesure du capital, a amener le débat vers une impasse théorique profonde et insurmontable. Le marxisme perd alors son statut de "critique recevable" de l’économie politique. En découle le troisième argument, si le discours marxiste a échoué dans sa capacité à être un discours critique recevable, la seule critique recevable doit être interne. La "professionnalisation" de l’économie, terme par ailleurs plutôt cocasse, consiste alors à constituer un discours scientifique valorisant le système de marché standard, la critique s’organisant de façon interne. Le discours marxiste est alors rejeté comme un discours externe, donc non recevable par l’institution. Face à ce phénomène, les ingénieurs économistes sont retournés à l’ingénierie sociale, et la critique de l’économie politique est devenue "théorie standard étendue", voire "théorie non standard", si l’on adopte le vocabulaire d’Olivier Favereau. Restait au marxisme à avaler une dernière couleuvre, celle de sa mutation en critique interne de l’économie dominante, ce qui fut fait avec le marxisme analytique, ce que l’auteur nomme avec humour "marxismus-oeconomicus" ou "marxisme du choix rationnel".
Une question surgit alors : le marxisme comme discours critique organisé, peut-il être renouvelé ? L’auteur répond par l’affirmative, en s’appuyant essentiellement sur deux éléments : la chute de l’URSS rend désormais plus facile une relecture de Marx ; le développement de l’économie mondialisée rouvre des tensions de l’économie capitaliste qu’une relecture de Marx pourrait analyser avantageusement. Néanmoins, ce renouveau du marxisme ne peut être uniquement universitaire, il doit s’appuyer sur le mouvement social, la théorie ne pouvant être dissociée de l’action. Or, le mouvement social qui pourrait porter un tel discours, notamment le mouvement anti-mondialisation, est pour l’instant, loin de le porter.
La nécessité d’un discours critique constitué et organisé au sein de l’université peut paraître souhaitable. Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé, mais aussi comme une théorie dépassée. En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu. Il devient, comme en témoigne ce livre, un objet d’étude sociologique. Décidément, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
Ce mouvement de renouveau prend sa source dans le monde anglo-saxon. Il contribue à renouveler progressivement une école de pensée qui depuis bien longtemps avait subi une stérilisation quasi-complète.
Malgré tout, le champ de l’économie politique semble épargné par ce processus, même si quelques tentatives comme celles de Cohen, Elster ou Roemer ont pu sensibiliser le monde académique
Sur la question du marxisme analytique, on se reportera….
Dans ce contexte, le livre de Thierry Pouch, sur la réception et la diffusion du marxisme chez les économistes français (1950-2000), constitue un regard presque mélancolique sur un "âge d’or".
Mais cet ouvrage va au-delà d’une simple nostalgie. C’est une première analyse scientifique de la diffusion du marxisme dans le milieu universitaire français. Sur la base d’analyses et d’interviews des principaux acteurs de l’époque, Thierry Pouch revisite les grands débats qui marquent le long cheminement du marxisme universitaire de son apogée à son déclin.
6La première partie de l’ouvrage est consacrée aux conditions de l’apparition du Marxisme à l’Université. Il est significatif, comme le fait remarquer l’auteur, que le marxisme apparaisse dans un environnement politique, où le mouvement communiste a acquis une solide position. Néanmoins, c’est par le biais d’humanistes, souvent d’inspiration chrétienne, tels François Perroux ou Jean Marchal qu’est introduit le marxisme. Cette vision humaniste de l’œuvre de Marx, n’a pas encore de véritable contrepoids orthodoxe au sein de l’Université. Elle est même d’ailleurs rejetée par les économistes du PCF, par ailleurs à l’époque largement étrangers au monde universitaire. Elle n’en contribue pas moins d’une part à l’idée que le marxisme peut être un objet d’étude universitaire, d’autre part, à la formation de jeunes marxistes.
En contrepoint, les années 60 et 70 verront le développement d’un marxisme plus "orthodoxe" au sein de l’Université autour d’Henri Denis. L’influence du contexte de décolonisation va également amener une partie de jeune développementistes (Amin, de Bernis, …), à rallier le marxisme. La question de la possibilité d’une croissance durable du système capitaliste va également susciter beaucoup d’interrogations (École du CME, Écoles de la Régulation). Enfin, la question du renouveau de l’analyse de la valeur, notamment autour des œuvres de Sraffa et de Robinson, sera le troisième pilier de ce développement.
Ce sont ces trois piliers qui vont s’effondrer progressivement dans les années 70. En effet trois phénomènes privent le marxisme universitaire français de ses bases : le manque de perspectives offert par Henri Denis, lui-même reniant le marxisme ; la faillite des modèles de développement ; les contradictions insurmontables de la théorie de la valeur. Seule subsiste alors sur la place publique, les écoles de la régulation parisienne, bien éloignées du marxisme, si tant est qu’elles s’en revendiquent clairement.
Comme le montre l’auteur, le nombre d’articles et de thèses marxistes diminuent considérablement dès le début des années 80.
Ce déclin du marxisme a, pour l’auteur, une raison politique (le déclin et la chute du communisme), une raison théorique (les contradictions de l’analyse de la valeur), une raison institutionnelle (la professionnalisation de l’économie), une contestation analytique.
Sur la première raison, il est clair que la faillite du système communiste tant du point de vue économique que sur le plan humain a pu contribuer au déclin du marxisme sur le plan idéologique. Dans le monde universitaire, les "activistes" de la pensée marxiste et les revues se situent néanmoins majoritairement en marge du PCF. L’argument théorique est sans doute plus profond. La concentration du débat autour de la théorie de la valeur et au-delà à la mesure du capital, a amener le débat vers une impasse théorique profonde et insurmontable. Le marxisme perd alors son statut de "critique recevable" de l’économie politique. En découle le troisième argument, si le discours marxiste a échoué dans sa capacité à être un discours critique recevable, la seule critique recevable doit être interne. La "professionnalisation" de l’économie, terme par ailleurs plutôt cocasse, consiste alors à constituer un discours scientifique valorisant le système de marché standard, la critique s’organisant de façon interne. Le discours marxiste est alors rejeté comme un discours externe, donc non recevable par l’institution. Face à ce phénomène, les ingénieurs économistes sont retournés à l’ingénierie sociale, et la critique de l’économie politique est devenue "théorie standard étendue", voire "théorie non standard", si l’on adopte le vocabulaire d’Olivier Favereau. Restait au marxisme à avaler une dernière couleuvre, celle de sa mutation en critique interne de l’économie dominante, ce qui fut fait avec le marxisme analytique, ce que l’auteur nomme avec humour "marxismus-oeconomicus" ou "marxisme du choix rationnel".
Une question surgit alors : le marxisme comme discours critique organisé, peut-il être renouvelé ? L’auteur répond par l’affirmative, en s’appuyant essentiellement sur deux éléments : la chute de l’URSS rend désormais plus facile une relecture de Marx ; le développement de l’économie mondialisée rouvre des tensions de l’économie capitaliste qu’une relecture de Marx pourrait analyser avantageusement. Néanmoins, ce renouveau du marxisme ne peut être uniquement universitaire, il doit s’appuyer sur le mouvement social, la théorie ne pouvant être dissociée de l’action. Or, le mouvement social qui pourrait porter un tel discours, notamment le mouvement anti-mondialisation, est pour l’instant, loin de le porter.
La nécessité d’un discours critique constitué et organisé au sein de l’université peut paraître souhaitable. Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé, mais aussi comme une théorie dépassée. En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu. Il devient, comme en témoigne ce livre, un objet d’étude sociologique. Décidément, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
Date d'inscription : 13/12/2022
Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Dédé 2B a écrit:Après la crise de la théorie de la valeur, l’effondrement du mur de Berlin et la "fin de l’Histoire", peu de personnes auraient prédit le renouveau de l’intérêt porté à Marx par les sciences sociales.
Ce mouvement de renouveau prend sa source dans le monde anglo-saxon. Il contribue à renouveler progressivement une école de pensée qui depuis bien longtemps avait subi une stérilisation quasi-complète.
Malgré tout, le champ de l’économie politique semble épargné par ce processus, même si quelques tentatives comme celles de Cohen, Elster ou Roemer ont pu sensibiliser le monde académique
Sur la question du marxisme analytique, on se reportera….
Dans ce contexte, le livre de Thierry Pouch, sur la réception et la diffusion du marxisme chez les économistes français (1950-2000), constitue un regard presque mélancolique sur un "âge d’or".
Mais cet ouvrage va au-delà d’une simple nostalgie. C’est une première analyse scientifique de la diffusion du marxisme dans le milieu universitaire français. Sur la base d’analyses et d’interviews des principaux acteurs de l’époque, Thierry Pouch revisite les grands débats qui marquent le long cheminement du marxisme universitaire de son apogée à son déclin.........
Tu pourrais citer tes sources, DD,c'est plus honnête. Mais bon, l'honnêteté n'est pas la marque des communards... sinon, tu fais comme ton comparse trotskard, tu copies en douce. Lui, il va même plus loin, il copie des morceaux d'articles localisés assez bas dans un texte pour ne pas se faire gauler par la patrouille... la patrouille, c'est moi en l'occurrence !!!
Ta source, la voilà (Cair info): https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-1-2002-2-page-161.htm
Sinon, je relève une phrase sibylline dans l'article que tu as copié : "Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé, mais aussi comme une théorie dépassée. En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu".
On ne saurait mieux dire....
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Casse toi, le pédant (Jean-Louis de Toqueville) , tu déranges ici....
Invité- Invité
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Bon, d'accord, je vais te l'écrire en petits caractères:
"Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé,
mais aussi comme une théorie dépassée.
En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu".
C'est pas moi qui l'écris, c'est Thierry Pouch, un spécialiste des marxineries....
tu veux le lien à nouveau pour mieux l'imprégner dans ta tronche la dèche, le voilà:
https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-1-2002-2-page-161.htm
"Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé,
mais aussi comme une théorie dépassée.
En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu".
C'est pas moi qui l'écris, c'est Thierry Pouch, un spécialiste des marxineries....
tu veux le lien à nouveau pour mieux l'imprégner dans ta tronche la dèche, le voilà:
https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-1-2002-2-page-161.htm
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
En effet mais si tu avais étudié le texte plutot que simplemet le lire tu aurais compris que le marxisme de Engels et Marx c'est dépassé, Lénine et bien d'autres ont apportés des éclaircissement!Sinon, je relève une phrase sibylline dans l'article que tu as copié : "Mais le marxisme apparaît non seulement comme une théorie du passé, mais aussi comme une théorie dépassée. En tant que critique articulé au mouvement social, ce système a vécu".
On ne saurait mieux dire....
Pourquoi? Parce que du temps de Engels le capitalisme était encore au stade du libéralisme et c'est seulement 60 ans après que Lénine à expliquer l'impérialisme.
Ce que tu n'as pas compris, et à mon avis tes notions d'economiene sont que comptable (*), c'est que le marxisme n'est pas un programme mais une méthode d'analyse.
(*)Moi c'est 10 ans à Bierville avec des gens comme Delors ou Lesiro-Grel en économie politique.
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
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Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Attention au dérapage.
Les insultes ne seront pas admises dans les rubriques d'Université.
Dites des choses sensées et recherchées...
Donnez, par exemple, des appuis et corroborations.
Les insultes risqueront la suppression des postes (au moins en partie)...
Bons partages!
Bienveillance...
EdD
Les insultes ne seront pas admises dans les rubriques d'Université.
Dites des choses sensées et recherchées...
Donnez, par exemple, des appuis et corroborations.
Les insultes risqueront la suppression des postes (au moins en partie)...
- Ça commence un peu comme ceci pour ensuite faire monter la tension:
- Jean-Louis de Toqueville a écrit:
Me faire un procès en incompétence par principe ne te grandit pas et ne te donne pas raison, d'autant que j'ai fait des études d'économie, moi... Réponds plutôt, si tu le peux, aux objections que je formule et notamment s'il y a un auteur connu et compétent qui a formulé des hypothèses de fonctionnement du socialisme dans un pays moderne, intégré à l'UE et à une économie mondialisée.
Mais bon, tu n'as pas la réponse, le sujet est clos par avance.
Peut-être qu'au cercle Duclos, ils y ont réfléchi, pas que dans la cabine téléphonique de ton petit POI, il ne doit pas y avoir grand chose sur le sujet....faudra que je demande au plariste de service.... si je peux le joindre, pasqu'il se fait rare en ce moment, il est plus souvent au cercle qu'ici.
Il m'est avis que ce que vous dénommez les fachos vont faire leur internationale bien avant la vôtre, dd, c'est con pour vous, hein ! Vous allez crever de rage !
____________________________________________________________________________________
NOTE d'EdD:
Si le sujet était clos selon votre opinion:
vous n'auriez qu'à ne pas y participer et laisser les autres y participer...
Bons partages!
Bienveillance...
EdD
François d'Assise- Maître
- Messages : 2674
Date d'inscription : 10/03/2023
Localisation : Limitrophe toutes les nations
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Je pense Revanchisti que tu oublies de parler du capitalisme hyper-technologique dans ta thèse, la Finance n'est pas la seule malfaisance ...
Les technologies qui permettent aux multinationales qui les maitriseront de tenir l'humanité en laisse ... Tu vois ou pas du tout ?
Les technologies qui permettent aux multinationales qui les maitriseront de tenir l'humanité en laisse ... Tu vois ou pas du tout ?
Monsieur Trololo- Vénérable
- Messages : 15509
Date d'inscription : 03/08/2021
Re: Projet de sujet : etude du capitalisme mondialisé au XXI siècle.
Utopie et libéralisme
Keynes regrettait désespérément « l’âge d’or » du capitalisme au XIXe siècle, une époque où les gentlemen « civilisés », comme lui, menaient une existence paisible – sur le dos, bien sûr, de la classe ouvrière et des masses coloniales. Il voulait faire tourner à l’envers la roue de l’histoire, ramener le capitalisme britannique à une époque définitivement révolue.
Dans les années 1920, le Parti libéral décline au profit des Travaillistes et des Conservateurs. De manière générale, le capitalisme britannique est en crise : il y a une disproportion croissante entre sa base économique et son immense empire colonial. A l’inverse, l’impérialisme américain sort énormément renforcé de la guerre.
C’est dans ce contexte que les Conservateurs prennent le pouvoir et, à l’initiative de Churchill, décident de lier, à nouveau, la livre sterling à l’or (« étalon-or »), et ce au taux d’avant-guerre. Keynes s’oppose catégoriquement à cette mesure, car elle impose une monnaie largement surévaluée et ne peut que miner la compétitivité des exportations britanniques. Il en redoute aussi les conséquences sociales – non parce qu’il se soucie du niveau de vie des travailleurs, mais parce qu’il a peur de leur réaction. De fait, en mai 1926, une puissante grève générale paralyse le pays pendant neuf jours.
Si les perspectives de Keynes se sont révélées justes, ses suggestions ont été rejetées par la classe dirigeante britannique. D’autres de ses suggestions le seront aussi, par la suite. Keynes n’a cessé de faire appel à la « raison » pour convaincre la classe dirigeante, alors que les décisions de celle-ci sont déterminées par toute une série d’autres facteurs, notamment politiques et de prestige.
Les années 30, le New Deal et Bretton Woods
Keynes développe sa théorie dans le contexte de la grande dépression des années 1930. En 1936, il publie son ouvrage principal : Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Le chômage atteint alors des niveaux inédits. Keynes identifie correctement le cercle vicieux observé lors d’une crise : les travailleurs sans emploi n’ont pas de salaire pour acheter des marchandises ; les capitalistes n’investissent pas s’ils ne peuvent pas vendre leurs marchandises ; faute d’investissements productifs, le chômage augmente – et ainsi de suite. Keynes en conclut que pour briser ce cercle vicieux, l’Etat doit intervenir, non dans le but de soulager les souffrances des masses, mais dans le but de sauver le capitalisme. L’économiste insiste : en temps de crise, les gouvernements ont le devoir d’intervenir, d’emprunter et de dépenser, pour « stimuler la demande ».
Si, comme Marx, Keynes comprend le caractère organiquement instable du capitalisme, tous ses efforts se concentrent sur l’objectif – illusoire, à terme – d’atténuer les contradictions du système. Il s’agit de relancer la pompe à profit par l’intervention de l’Etat sur le soi-disant « libre » marché.
Boudées en Grande-Bretagne, ces idées trouvent un terrain plus favorable aux Etats-Unis à l’époque du New Deal, le programme de travaux publics visant à sortir l’économie américaine de la Grande Dépression. Mais en fin de compte, cette politique – la plus vaste mise en pratique des idées de Keynes – se solde par un échec. C’est seulement lorsque Roosevelt mobilise les travailleurs américains dans l’armée et l’industrie militaire que le chômage diminue vraiment, aux Etats-Unis. L’idée d’un capitalisme administré par l’Etat ne peut être mise en œuvre avec succès qu’en temps de guerre, et ce fait n’échappe pas à Keynes, qui écrit : « il semble qu’il soit politiquement impossible, pour une démocratie capitaliste, d’organiser ses dépenses à l’échelle nécessaire pour faire les grandes expériences qui prouveraient mes thèses – sauf dans des conditions de guerre ».
Malgré ses problèmes de santé, Keynes se rend à la conférence de Bretton Woods, aux Etats-Unis, en 1944, comme principal représentant et négociateur du Royaume-Uni. Son objectif : promouvoir la création d’institutions commerciales et monétaires permettant d’éviter tout déséquilibre, et donc toute tension, entre grandes puissances. Mais ce « plan » ne survit pas à sa traversée de l’Atlantique. D’emblée, le FMI et la Banque mondiale – ces deux créations de Bretton Woods – sont subordonnés aux intérêts fondamentaux de la puissance impérialiste dominante : les Etats-Unis.
Le keynésianisme après Keynes
Après la mort de Keynes, en 1946, les destructions de la Seconde Guerre mondiale, le développement du commerce international et une série d’autres facteurs ont créé les conditions d’une phase d’expansion sans précédent du capitalisme : les Trente Glorieuses. Et de nos jours, c’est surtout à cette période que sont associées les idées de Keynes, ce qui ne manque pas d’être paradoxal, car le « keynésianisme », à l’origine, était un programme de sortie de crise.
Le fait est, pourtant, que les classes dirigeantes des deux côtés de l’Atlantique ont eu largement recours, pendant les Trente Glorieuses, à certaines des préconisations de Keynes, notamment à l’endettement public systématique et à la flexibilité en matière de politique monétaire. Non seulement les classes dirigeantes en avaient les moyens, sur fond de croissance vigoureuse, mais elles y avaient aussi politiquement intérêt, compte tenu des fortes pressions du mouvement ouvrier.
Ceci a créé l’illusion que la dynamique économique des Trente Glorieuses était essentiellement fondée sur les vertus des politiques keynésiennes. Il n’en est rien, comme l’a montrée la récession mondiale de 1973-74, qui fut suivie d’un abandon des politiques « keynésiennes » et d’une offensive générale contre la classe ouvrière. Pendant les Trente Glorieuses, les contradictions fondamentales du capitalisme n’ont pas été éliminées par les politiques keynésiennes. Ces dernières n’ont fait, tout au plus, que retarder la crise – au prix d’en aggraver l’ampleur, le moment venu.
https://www.marxiste.org/theorie/economie/2962-le-keynesianisme-une-utopie-capitaliste
Keynes regrettait désespérément « l’âge d’or » du capitalisme au XIXe siècle, une époque où les gentlemen « civilisés », comme lui, menaient une existence paisible – sur le dos, bien sûr, de la classe ouvrière et des masses coloniales. Il voulait faire tourner à l’envers la roue de l’histoire, ramener le capitalisme britannique à une époque définitivement révolue.
Dans les années 1920, le Parti libéral décline au profit des Travaillistes et des Conservateurs. De manière générale, le capitalisme britannique est en crise : il y a une disproportion croissante entre sa base économique et son immense empire colonial. A l’inverse, l’impérialisme américain sort énormément renforcé de la guerre.
C’est dans ce contexte que les Conservateurs prennent le pouvoir et, à l’initiative de Churchill, décident de lier, à nouveau, la livre sterling à l’or (« étalon-or »), et ce au taux d’avant-guerre. Keynes s’oppose catégoriquement à cette mesure, car elle impose une monnaie largement surévaluée et ne peut que miner la compétitivité des exportations britanniques. Il en redoute aussi les conséquences sociales – non parce qu’il se soucie du niveau de vie des travailleurs, mais parce qu’il a peur de leur réaction. De fait, en mai 1926, une puissante grève générale paralyse le pays pendant neuf jours.
Si les perspectives de Keynes se sont révélées justes, ses suggestions ont été rejetées par la classe dirigeante britannique. D’autres de ses suggestions le seront aussi, par la suite. Keynes n’a cessé de faire appel à la « raison » pour convaincre la classe dirigeante, alors que les décisions de celle-ci sont déterminées par toute une série d’autres facteurs, notamment politiques et de prestige.
Les années 30, le New Deal et Bretton Woods
Keynes développe sa théorie dans le contexte de la grande dépression des années 1930. En 1936, il publie son ouvrage principal : Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Le chômage atteint alors des niveaux inédits. Keynes identifie correctement le cercle vicieux observé lors d’une crise : les travailleurs sans emploi n’ont pas de salaire pour acheter des marchandises ; les capitalistes n’investissent pas s’ils ne peuvent pas vendre leurs marchandises ; faute d’investissements productifs, le chômage augmente – et ainsi de suite. Keynes en conclut que pour briser ce cercle vicieux, l’Etat doit intervenir, non dans le but de soulager les souffrances des masses, mais dans le but de sauver le capitalisme. L’économiste insiste : en temps de crise, les gouvernements ont le devoir d’intervenir, d’emprunter et de dépenser, pour « stimuler la demande ».
Si, comme Marx, Keynes comprend le caractère organiquement instable du capitalisme, tous ses efforts se concentrent sur l’objectif – illusoire, à terme – d’atténuer les contradictions du système. Il s’agit de relancer la pompe à profit par l’intervention de l’Etat sur le soi-disant « libre » marché.
Boudées en Grande-Bretagne, ces idées trouvent un terrain plus favorable aux Etats-Unis à l’époque du New Deal, le programme de travaux publics visant à sortir l’économie américaine de la Grande Dépression. Mais en fin de compte, cette politique – la plus vaste mise en pratique des idées de Keynes – se solde par un échec. C’est seulement lorsque Roosevelt mobilise les travailleurs américains dans l’armée et l’industrie militaire que le chômage diminue vraiment, aux Etats-Unis. L’idée d’un capitalisme administré par l’Etat ne peut être mise en œuvre avec succès qu’en temps de guerre, et ce fait n’échappe pas à Keynes, qui écrit : « il semble qu’il soit politiquement impossible, pour une démocratie capitaliste, d’organiser ses dépenses à l’échelle nécessaire pour faire les grandes expériences qui prouveraient mes thèses – sauf dans des conditions de guerre ».
Malgré ses problèmes de santé, Keynes se rend à la conférence de Bretton Woods, aux Etats-Unis, en 1944, comme principal représentant et négociateur du Royaume-Uni. Son objectif : promouvoir la création d’institutions commerciales et monétaires permettant d’éviter tout déséquilibre, et donc toute tension, entre grandes puissances. Mais ce « plan » ne survit pas à sa traversée de l’Atlantique. D’emblée, le FMI et la Banque mondiale – ces deux créations de Bretton Woods – sont subordonnés aux intérêts fondamentaux de la puissance impérialiste dominante : les Etats-Unis.
Le keynésianisme après Keynes
Après la mort de Keynes, en 1946, les destructions de la Seconde Guerre mondiale, le développement du commerce international et une série d’autres facteurs ont créé les conditions d’une phase d’expansion sans précédent du capitalisme : les Trente Glorieuses. Et de nos jours, c’est surtout à cette période que sont associées les idées de Keynes, ce qui ne manque pas d’être paradoxal, car le « keynésianisme », à l’origine, était un programme de sortie de crise.
Le fait est, pourtant, que les classes dirigeantes des deux côtés de l’Atlantique ont eu largement recours, pendant les Trente Glorieuses, à certaines des préconisations de Keynes, notamment à l’endettement public systématique et à la flexibilité en matière de politique monétaire. Non seulement les classes dirigeantes en avaient les moyens, sur fond de croissance vigoureuse, mais elles y avaient aussi politiquement intérêt, compte tenu des fortes pressions du mouvement ouvrier.
Ceci a créé l’illusion que la dynamique économique des Trente Glorieuses était essentiellement fondée sur les vertus des politiques keynésiennes. Il n’en est rien, comme l’a montrée la récession mondiale de 1973-74, qui fut suivie d’un abandon des politiques « keynésiennes » et d’une offensive générale contre la classe ouvrière. Pendant les Trente Glorieuses, les contradictions fondamentales du capitalisme n’ont pas été éliminées par les politiques keynésiennes. Ces dernières n’ont fait, tout au plus, que retarder la crise – au prix d’en aggraver l’ampleur, le moment venu.
https://www.marxiste.org/theorie/economie/2962-le-keynesianisme-une-utopie-capitaliste
André de Montalembert- Vénérable
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