Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
André de Montalembert a écrit:Tu sais moi et les religions......El Rachid Ibn Youssoufi a écrit:André de Montalembert a écrit:Ca prouve que Mahomet connaissait la Bible et l'enseignement de l'esclavage dans l'AT et la Genèse!
"Tu seras l'esclave des esclaves de tes frères"
Et comment ça prouve ça ? Tu dis n'importe. T'en es conscient ?
Mais le prophète a exceller dans tout les domaines alors que ce moine était mort depuis longtemps. Et t'as pas remarqué aussi qu'il réussissait tout ce qu'il entreprenait d'une manière mystique et mystérieuse ?
C'est si dur d'utiliser sa tête ?
Non c'est juste lire l'histoire. Tu vas voir que dans l'histoire du prophète il a eu trop de chose mystérieuse pour que ça soit des coïncidences. Trop de choses mystiques. Il faut lire l'histoire du prophète et même ceux qui ont entouré le prophète avait des attributs mystérieux. Il faut que tu lises l'histoire au complet avec rigueur intellectuelle
El Rachid Ibn Youssoufi- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Oui, ça et les miracles du coran.
Ca fait marrer tout le monde !
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Couillatris Mouchabière- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Couillatris Mouchabière a écrit:Oui, ça et les miracles du coran.
Ca fait marrer tout le monde !
C'est quoi qui te fait marrer
El Rachid Ibn Youssoufi- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
]le coran est déclaré incrée qui signifie indélébile !! et donc tous ce qui a dedans c'est pour tout les temps sans le modifier , ni effacer certaines parti de ce livre , §erpent que t'esEl Rachid Ibn Youssoufi a écrit:Et pourtant l'esclavage a été abolie dans le Coran :
36. Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah
n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant, (sourate 4).
Ce verset oblige la bonne relation avec les esclaves qui prennent le statue de servants car ils ont des droits (le servant doit être nourrie, logé, habillé comme le détenant, il est interdit de frapper les servants(es), de les raser, de les tuer, de les castrer sous peine de talion et de libération comme expliqué dans les hadiths, le servant ne doit pas appelé son détenant "mon maître" ou "mon seigneur", mais "mon chef", et le détenant ne doit pas appeler son serviteur "mon esclave", mais plutôt "mon fils", "ma fille" "mon jeune homme" etc... ), et surtout le droit de se faire affranchir. Alors qu'autrefois l'esclave n'avait aucun droit, il était esclave à vie et son maître faisait de lui ce qu'il voulait, il pouvait le tuer sans que personne ne lui tienne rigueur.
Et le verset qui finit par mettre un terme à toute vie de servitude (sachant que le Coran a été révélé sur 23 années pour éduquer les musulmans) :
4. Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. (sourate 47).
Sachant que le seul moyen de pouvoir détenir un captif et l'asservir c'était par la guerre (dans une parole authentique qu'on appelle hadith Qudsi où Dieu s'exprime : "Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent." (rapporté par Al-Bukhârî et Ibn Mâjah)), ainsi, Dieu ne donnait donc plus aux musulmans de fenêtre possible pour asservir les gens même en temps de guerre, ne laissant plus que deux possibilités aux prisonniers, la libération gratuite ou rançonné (des biens ou échange de prisonniers). Et il faut savoir que tout commandement de Dieu fait office de Loi :
46. Nous avons certes fait descendre des versets explicites. Et Allah guide qui Il veut vers un droit chemin.
47. Et ils disent: «Nous croyons en Allah et au messager et nous obéissons».
Puis après cela, une partie d’entre eux fait volte-face. Ce ne sont point ceux-là les croyants.
51. La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est: «Nous avons entendu et nous avons obéi». Et voilà ceux qui réussissent. (sourate 24)
Il ne restait donc plus comme moyen de posséder des esclaves de les acheter à des nations étrangères, et la Législation Divine faisait le reste.
Après la mort du prophète alayhi salat wa salam des divergences ont eu lieu chez les érudits musulmans sur la question de l'asservissement, et il y a bien eu des érudits qui voyaient l'abolition total de ce système d'autres ont interprétés autrement. C'est évident que l'Islam a difficilement changé les habitudes et les mentalités de l'époque, la révélation a duré 23 ans, cela aurait été un vrai miracle si les grands compagnons du messager d'Allah alayhi salat wa salam auraient réussit ce travail, mais malheureusement ils ont été rattrapés par leurs contemporains, il y a eu des conflits de pouvoir et des assassinats, de la tyrannie, des monarchies qui ont vu le jours alors que l'Islam ne l'encourage pas au contraire, même l'alcool a eu du mal a être éliminé de la vie des gens, bref il y a l'Islam et il y a ce qu'ont fait les hommes après l'Islam. Et malheureusement, ce qui aurait du être éliminé naturellement, a perduré pendant des siècles comme le dit ce monsieur.
Ce qui est intéressant de constater est que la Tunisie est le premier pays musulman qui a abolie l'esclavage en 1846, avant la France (1848), et en se basant sur la jurisprudence Islamique (la charia).
Frère Barnabé- Vénérable
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
El Rachid Ibn Youssoufi a écrit:Couillatris Mouchabière a écrit:Oui, ça et les miracles du coran.
Ca fait marrer tout le monde !
C'est quoi qui te fait marrer
La totalité. Ces pauvres hères ont tenté de faire coller les âneries de leur torchon aux découvertes réalisées par les kouffars, de manière à s'attribuer l'antériorité de ces découvertes.
Ca te donne des explications tellement alambiquées et wtf que tu ne peux qu'en rire.
Couillatris Mouchabière- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Couillatris Mouchabière a écrit:El Rachid Ibn Youssoufi a écrit:Couillatris Mouchabière a écrit:Oui, ça et les miracles du coran.
Ca fait marrer tout le monde !
C'est quoi qui te fait marrer
La totalité. Ces pauvres hères ont tenté de faire coller les âneries de leur torchon aux découvertes réalisées par les kouffars, de manière à s'attribuer l'antériorité de ces découvertes.
Ca te donne des explications tellement alambiquées et wtf que tu ne peux qu'en rire.
Pour toi tout vient de l'occident et les musulmans n'ont rien ramené à l'édifice ?
El Rachid Ibn Youssoufi- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
En tout cas, si des musulmans ont contribué en quoi que ce soit à la science moderne, ils n'ont pas trouvé leur inspiration dans ce recueil de fables.
Couillatris Mouchabière- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
El Rachid Ibn Youssoufi a écrit:Couillatris Mouchabière a écrit:Oui, ça et les miracles du coran.
Ca fait marrer tout le monde !
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Jacques Cartier- Chef
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Couillatris Mouchabière a écrit:En tout cas, si des musulmans ont contribué en quoi que ce soit à la science moderne, ils n'ont pas trouvé leur inspiration dans ce recueil de fables.
Tu réponds pas. Pourquoi?
El Rachid Ibn Youssoufi- Maître
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Bien essayé.
Parle-nous plutôt des miracles du coran qu'on rigole !
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Couillatris Mouchabière- Maître
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Localisation : Champagne !
L’EGLISE ET L’ESCLAVAGE DES AFRICAINS
L’EGLISE ET L’ESCLAVAGE DES AFRICAINS
L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des premières razzias des Portugais) jusqu’en 1839 quand il s’agissait de condamner formellement la mise en esclavage des Africains. Ce silence coupable fut une approbation implicite.
Le 13 janvier 1435, le pape Eugène IV condamne formellement l’esclavage dans l’encyclique Sicut Dudum. Il est explicitement fait référence à la situation des indigènes des Canaries dont la mise en esclavage par les Portugais est réprouvée sous peine d’excommunication. La question des Africains ne se pose pas encore.
Moins de 20 ans plus tard, le 8 janvier 1454, alors que les Portugais on mis dès 1444 des Africains en esclavage, le pape Nicolas V publie la bulle Romanus pontifex qui, sans approuver ouvertement l’esclavage des Africains, encourage « l’exploration » de l’Afrique et la « soumission » des « Sarrasins » et « autres infidèles ».
Le pape déclare être informé que « beaucoup de Guinéens et autres nègres , pris par la force, par le troc contre des articles non-prohibés , ou par un autre contrat légal d’achat , ont été envoyés [au Portugal] « .
Aucune réprobation n’est exprimée contre cette pratique, ce qui équivaut à une approbation implicite de l’esclavage. Par ailleurs le critère raciste de la couleur est explicitement évoqué.
L’autorisation de coloniser est – quant à elle – explicite.
La bulle Aeterni Regis de Sixte IV (21 juin 1481) livre l’Afrique au Portugal.
La bulle Inter Caetera d’Alexandre VI (4 mai 1493) donne à l’Espagne l’autorisation de coloniser le « Nouveau Monde ».
Ce sont ces trois textes sur lesquels les catholiques vont se fonder pour s’installer en Afrique et déporter les Africains en Amérique sur le critère de la couleur.
Le bref apostolique du 29 mai 1537 Pastorale officium condamne l’esclavage des indigènes d’Amérique (qui sont déjà presque exterminés) mais ne dit pas un mot de l’esclavage des Africains.
Les ecclésiastiques – tels le Père Labat – n’auront aucun problème de conscience pour devenir des propriétaires d’esclaves.
Il faut attendre 1839 et la constitution In supremo apostolatus pour qu’un pape, Grégoire XVI, qui venait de béatifier l’Afro-Péruvien Saint Martin de Porres, condamne enfin explicitement l’esclavage des Africains, rendant l’abolition inévitable là où elle n’était pas déjà intervenue (en Angleterre, tel avait été le cas dès 1833).
Le 12 mars 2000, le pape Jean-Paul II a demandé pardon au nom de l’Église pour avoir encouragé et soutenu l’esclavage des Africains.
L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des premières razzias des Portugais) jusqu’en 1839 quand il s’agissait de condamner formellement la mise en esclavage des Africains. Ce silence coupable fut une approbation implicite.
Le 13 janvier 1435, le pape Eugène IV condamne formellement l’esclavage dans l’encyclique Sicut Dudum. Il est explicitement fait référence à la situation des indigènes des Canaries dont la mise en esclavage par les Portugais est réprouvée sous peine d’excommunication. La question des Africains ne se pose pas encore.
Moins de 20 ans plus tard, le 8 janvier 1454, alors que les Portugais on mis dès 1444 des Africains en esclavage, le pape Nicolas V publie la bulle Romanus pontifex qui, sans approuver ouvertement l’esclavage des Africains, encourage « l’exploration » de l’Afrique et la « soumission » des « Sarrasins » et « autres infidèles ».
Le pape déclare être informé que « beaucoup de Guinéens et autres nègres , pris par la force, par le troc contre des articles non-prohibés , ou par un autre contrat légal d’achat , ont été envoyés [au Portugal] « .
Aucune réprobation n’est exprimée contre cette pratique, ce qui équivaut à une approbation implicite de l’esclavage. Par ailleurs le critère raciste de la couleur est explicitement évoqué.
L’autorisation de coloniser est – quant à elle – explicite.
La bulle Aeterni Regis de Sixte IV (21 juin 1481) livre l’Afrique au Portugal.
La bulle Inter Caetera d’Alexandre VI (4 mai 1493) donne à l’Espagne l’autorisation de coloniser le « Nouveau Monde ».
Ce sont ces trois textes sur lesquels les catholiques vont se fonder pour s’installer en Afrique et déporter les Africains en Amérique sur le critère de la couleur.
Le bref apostolique du 29 mai 1537 Pastorale officium condamne l’esclavage des indigènes d’Amérique (qui sont déjà presque exterminés) mais ne dit pas un mot de l’esclavage des Africains.
Les ecclésiastiques – tels le Père Labat – n’auront aucun problème de conscience pour devenir des propriétaires d’esclaves.
Il faut attendre 1839 et la constitution In supremo apostolatus pour qu’un pape, Grégoire XVI, qui venait de béatifier l’Afro-Péruvien Saint Martin de Porres, condamne enfin explicitement l’esclavage des Africains, rendant l’abolition inévitable là où elle n’était pas déjà intervenue (en Angleterre, tel avait été le cas dès 1833).
Le 12 mars 2000, le pape Jean-Paul II a demandé pardon au nom de l’Église pour avoir encouragé et soutenu l’esclavage des Africains.
Vladimir de Volog- Vénérable
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
1839, soit 4 decennies apres la revolte de l’ile d’Ayiti ! L’Eglise catholique fait honte aux Saintes écritures !
Vladimir de Volog- Vénérable
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
L’église était propriétaire d’esclaves.
Elle avait des exploitations qui pratiquaient l’esclavage.
Elle s’est enrichie avec la traite négrière.
Vladimir de Volog- Vénérable
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Localisation : Nouvelle Aquitaine
L’Eglise et l’esclavage
L’Eglise et l’esclavage
Par Dominique Tassot
4eme trimestre 1998, Église, Revue n°005, Société, Tassot Dominique
Résumé : On s’étonne souvent que l’Eglise n’ait jamais condamné l’esclave, pourtant l’un des maux les plus graves des sociétés, depuis l’Antiquité. En fait, la prédication de l’évangile a fait beaucoup mieux que de condamner verbalement l’asservissement de l’homme par l’homme : peu à peu, par une lente transformation des mœurs, en créant un milieu de vie différent, elle l’a fait disparaître. C’est si vrai que l’esclavage renaît, sous d’autres formes, dès que s’estompe ou s’absente l’influence civilisatrice du christianisme.
Le 28 avril dernier, le Sénat de Paris commémorait l’abolition de l’esclavage, décrétée le 27 avril 1848 pour toutes les colonies ou possessions françaises. Sans vouloir décrier cette mesure ni amoindrir la figure de Victor Schoelcher, sénateur qui fut l’âme du mouvement abolitionniste dès 1830, force est de constater qu’un décret seul n’a jamais suffi à guérir les tares de la société.
Une première fois l’Abbé Grégoire avait convaincu la Convention de voter l’abolition, le 4 février 1794. Mais Bonaparte rétablit l’esclavage en 1802. Schoelcher lui-même savait que l’abolition resterait sans portée si des mesures d’accompagnement n’étaient pas prises : il voulait encore soutenir la production coloniale, indemniser les planteurs, donner des terres aux affranchis, créer des emplois et assurer la transition sur les plantations de canne à sucre[1]. Surtout, et Schoelcher – athée[2] et franc-maçon[3] – ne pouvait le comprendre, la réforme des moeurs doit précéder celle des lois, comme l’esprit précède la matière et lui commande.
Quid leges sine moribus ?… notaient les Anciens. Que pourraient les lois sans l’assentiment des consciences qui régissent les moeurs ?
Voilà pourquoi la suppression effective de la condition d’esclave repose si entièrement sur l’action de l’Eglise[4]. C’est aussi pourquoi l’esclavage renaît, sous diverses formes, dès que la doctrine chrétienne cesse d’influencer une société. Tel est du moins ce que démontre l’histoire des vingt derniers siècles.
Pour s’en convaincre, il faut d’abord revenir sur la condition des esclaves en Grèce ou à Rome. L’Antiquité nous apparaît souvent à travers les oeuvres de ses grands écrivains ou de ses artistes : elles seules ont traversé les siècles… De là une nostalgie peut-être mal placée : car on s’en forge de la sorte une idée aussi déformée que celle des propagandistes qui nous présentaient naguère la Russie comme le paradis des travailleurs !… Athènes comptait 400.000 esclaves pour 20.000 citoyens, et Rome en vit jusqu’à un million[5].
Dans une notable partie de l’Italie, les esclaves travaillent enchaînés. Le Code justinien (VII, VI, 3) autorise encore le maξtre à jeter sur le pavé son esclave âgé ou malade. Pour l’industrie, l’esclave travaille enfermé, parfois nuit et jour, dans des “ergastules” souvent souterrains (col. 458). L’esclave fugitif est marqué au fer rouge. Lors de la guerre de Sextus Pompée (36-38 avant Jésus-Christ) 30.000 esclaves révoltés furent suppliciés à mort par leur maîtres et 6.000, dont on n’avait pas trouvé les maîtres, furent crucifiés dans leur ville d’origine.
Aux yeux de la loi, l’esclave est absolument dépourvu de droits, comme un simple animal. “L’usage, dont on cite des exemples sous l’empire, d’introduire dans son testament une clause expresse pour interdire de séparer de leurs femmes les esclaves mariés, indique assez que jusqu’alors la pratique inverse avait prévalu.” (col. 459)
Aucun droit établi, donc, à la vie de famille ou à l’honneur. En l’absence de justae nuptiae (“justes” noces) l’esclave n’a autorité ni sur sa femme ni sur ses enfants. A contrario le commerce d’un maître avec sa servante ou d’une matrone avec son esclave n’était pas considéré comme un délit conjugal : la fidélité, au sens antique, se s’entend qu’entre personnes libres.
Et, comme toujours, il s’est trouvé des “clercs”[6], des lettrés, pour justifier et absolutiser une distinction de fait qui ne rencontre aucun fondement dans la Révélation. Aristote écrit : “Quand on est inférieur à ses semblables autant que le corps l’est à l’âme, la brute à l’homme ; et c’est la condition de tous ceux chez qui l’emploi des forces corporelles est le seul et meilleur parti à tirer de leur être, on est esclave par nature… L’utilité des animaux privés et celle des esclaves sont à peu près les mêmes. … On est maître, non point parce qu’on sait commander, mais parce qu’on a une certaine nature ; on est esclave ou homme libre par des distinctions pareilles.”(Politique, 1, I, ch. II, trad. Barthélémy Saint-Hilaire, col. 459)
La rigueur des textes se voyait parfois tempérée par l’humanité ou l’intérêt de certains maîtres. En concédant aux esclaves le “pécule” sur leur production, on les motivait et on leur permettait, à terme, de s’affranchir… Mais où irait habiter l’esclave affranchi ? Certes quelques esclaves doués apprenaient les lettres et devenaient scribes ou pédagogues !… Mais il s’agit d’une infime minorité qui nous masque plutôt la dure réalité de l’esclavage servile. Surtout, la cité antique faisait ainsi reposer son économie sur le mépris et la haine, et à ce titre certains philosophes païens ont condamné l’esclavage : Lucien, Sénèque, Cicéron…
Fortes paroles qui ne furent d’aucun effet pratique (col. 460).
Et c’est la grande leçon de cette histoire : lorsque le christianisme se répand au sein d’une telle société, on n’y trouve aucune condamnation de l’esclavage, aucune de ces déclarations creuses qui constituent aujourd’hui ce que certains nomment leur “action”. Car l’Eglise a fait beaucoup mieux que de condamner l’esclavage ; elle l’a fait disparaître. Comment ? En élargissant la notion que l’homme avait lui-même.
En y voyant une image de Dieu d’un côté, un esclave du péché de l’autre, elle rendait dérisoire toute distinction sociologique fondée sur les aléas de l’existence. Au sein d’une société où tout changeait selon qu’on se trouvait homme libre ou esclave, l’Eglise secrète un milieu de vie dans lequel la condition sociale ne régit plus rien en droit.
Déjà l’épître aux Galates pose l’exacte antithèse de ce qu’avait énoncé Aristote : “Il n’y a plus ni ju.if, ni Grec ; ni esclave, ni homme libre ; ni homme ni femme : vous n’êtes tous qu’un dans le Christ.” (Gal. , III, 28)
Le paganisme avait banni les esclaves du sacerdoce et les ignorait dans son culte. Parmi les chrétiens, en revanche, ils reçoivent les mêmes sacrements et accèdent aux mêmes dignités. La Didascalie[7] indique en détail la place qu’il faut donner à chacun à l’église : les vieillards seront assis ; les jeunes gens s’assiéront, s’il y a place ; mais elle ne mentionne pas de place spéciale pour les esclaves (col. 467). Grégoire de Nazianze exalte dans un discours la noblesse conférée par le baptême : “Ne regarde pas comme indigne de toi d’être baptisé avec les pauvres, ô riche, ô patricien, avec des hommes vils, ô maître, avec celui qui fut jusqu’ici ton esclave. Tu ne t’humilieras pas autant que le Christ, au nom duquel tu es aujourd’hui baptisé, et qui pour toi a pris même la forme d’esclave. En ce jour, tu es transformé ; les caractères anciens disparaissent ; une seule marque est imposée à tous : Jésus-Christ.”(P.G., t. XXXVI, col.396-397; ici trad. col. 467)
Le pape saint Callixte est connu pour avoir été esclave et même fugitif ; plusieurs parmi les premiers papes semblent avoir des noms d’esclaves : Evariste, Anicet (col. 468). Le martyre, surtout, réhabilite les esclaves. Les mesures de persécution les comprenaient expressément : eux-aussi étaient forcés à faire des libations et cette mesure révéla l’héroοsme d’esclaves comme sainte Blandine ou sainte Félicité. Sainte Potamienne (d’Alexandrie), comme sainte Dula (de Nicomédia), furent martyrisées pour s’être refusées à leurs maîtres (col. 466).
L’Eglise étend le sacrement de mariage aux esclaves et limite leur astreinte au travail. Les Constitutions apostoliques précisent : “Que les esclaves travaillent cinq jours : le samedi et le dimanche, qu’ils aient le loisir de venir à l’église pour y apprendre la religion. La semaine sainte et la suivante, que les esclaves chôment [8]. La première est celle de la passion, l’autre celle de la résurrection. Et ils ont besoin d’apprendre qui est mort, qui est ressuscité, qui a permis cette mort, qui a ressuscité.” (L. VIII, ch. XXXIII, ici trad. col. 467)
Ainsi de nouvelles relations se créaient entre maîtres et esclaves. La compassion se substituait à cette haine mutuelle qui effrayait tant Cicéron. Saint Jean Chrysostome écrit : “Qu’il y ait réciprocité de service et de subordination ; de la sorte, il n’y aura pas d’esclave. Que l’un ne prenne pas la place d’homme libre ; l’autre le rôle d’esclave ; mais il est mieux que maîtres et esclaves se servent mutuellement ; bien mieux vaut être esclave de la sorte que maître dans les conditions opposées.” (Homélie XIX, n.5, ici trad. col. 470)
Pourquoi cette indifférence qui peut nous choquer ? C’est qu’au fond, sous les apparences, la vraie condition de l’homme est la servitude ; aussi ne s’en libère-t-on qu’en la reconnaissant. “Tu es esclave, toi qui fut créé ; tu es esclave, toi qui fut racheté !”[9] s’exclame saint Ambroise, lui-même patricien et préfet. Et saint Jean Chrysostome : “Esclave, liberté sont des mots. Esclave, qu’est-ce à dire? un mot. Combien de maîtres enivrés gisent sur leurs lits, et les esclaves sobres sont là debout. Qui appelerai-je esclave ? L’ivrogne ou le tempérant ? L’esclave d’un homme ou le captif d’une passion ?… L’un a l’esclavage au dehors ; l’autre a sa chaîne au-dedans. A quoi bon posséder les biens extérieurs, si on ne s’appartient pas à soi même ?” ( De Lazaro, ch. VI, n. 8, ici trad. col. 472).
La mort même reléguait l’esclave antique dans un colombarium, loin de son maître, en notant l’infériorité de sa condition.
Chez les chrétiens, tous deux furent placés côte à côte, et les inscriptions oublièrent ces différences terrestres. Ainsi, peu à peu, les règles et coutumes de l’Eglise pénétraient dans la cité païenne comme ces racines qui finissent par faire éclater la roche. Et lorsque les empereurs se convertirent, la législation se modifia tout naturellement en faveur des esclaves : le dimanche fϋt chômé, même les mineurs purent affranchir. Le Code justinien supprime les ergastules : les évêques eux-mêmes sont chargés de les évacuer. Nombre de services rendus sont récompensés par l’affranchissement. Les maîtres qui forcent des esclaves à la prostitution encourent l’exil ou le travail des mines (Code théodosien). Constantin décrète que les familles ne pourront plus être séparées, et déjà un maître peut être accusé d’homicide. Un peu plus tard, sous le consulat de Mérobaude (383 A.D.), il devient impossible d’accuser un esclave sans s’exposer soi-même à quelque peine en cas de plainte infondée.
Solidement ancrées dans les esprits, ces conquêtes morales devaient survivre à l’Empire romain. Malgré les invasion barbares et les siècles agités qui préludent à la chrétienté féodale, le mouvement se poursuit et, au 10ème siècle, le servage s’est entièrement substitué à l’esclavage. Il s’agit d’une toute autre condition : le serf est maître de sa famille et travaille pour lui-même une partie du temps ; il peut léguer ses biens et témoigner en justice contre un homme libre.
Ainsi, en “dédramatisant” l’esclavage, en le relativisant, en érigeant l’amour du prochain en commandement majeur, l’Eglise permit la plus grande et la plus heureuse transformation sociale qui ait jamais eu lieu. Que cette petite “rédemption” à l’échelle terrestre soit due à la prédication de Jésus-Christ, aucun historien ne peut le nier. Et la preuve a contrario sera donnée par les trois esclavages modernes : l’esclavage musulman, la traite des noirs, puis les goulags.
Après la chute de Constantinople (1453), la Hongrie et le littoral méditerranéen deviennent la proie des razzias turques, et les moeurs de l’Antiquité réapparaissent : on donne au peuple d’Istambul le spectacle de prisonniers hongrois et bosniaques forcés de combattre comme des gladiateurs. Les ergastules rouvrent : ce sont les bagnes. A la prise de Tunis, en 1535, on libère 20.000 captifs enchaînés dans des prisons et des caves.
Lors de la bataille de Lépante, la flotte chrétienne délivre 15.000 chrétiens condamnés à ramer sur les galères turques. Racheter des esclaves, ou à tout le moins soigner les malades et assurer aux morts un cimetière chrétien, deviennent pour quelques siècles la plus haute forme de charité. Les ordres religieux s’y adonnèrent tout particulièrement et les lettres des missionnaires nous ont conservé la description de cet esclavage en terre d’Islam : “Or, ces esclaves de l’Etat ou bien des particuliers étaient réduits à un sort horrible : travaux excessifs, nourriture insuffisante, court sommeil dans d’affreux bouges ; injures et châtiments abominables, voilà pour le corps ; impossible de dire les tortures de l’âme, les outrages à la vertu et les persécution infligées à la foi.“(Mémoires de la Mission, t. II, p. 14, ici col. 483) Saint Vincent de Paul, captif de 1605 à 1607, raconte ainsi sa vente sur le marché de Tunis : “Les marchands nous vinrent visiter tout de même que l’on fait à l’achat d’un cheval ou d’un boeuf, nous faisant ouvrir la bouche pour visiter nos dents, palpant nos costes, sondant nos playes, et nous faisant cheminer le pas, trotter et courir, puis tenir des fardeaux, et puis lutter pour voir la force d’un chacun, et mile autres sortes de brutalitez.“(Relation du 24 juillet 1607, col. 483)
En 1683 un captif au Maroc, le sieur Mouette, rapporte : “J’ai vu surtout dans Salé des esclaves attachés à la charrue avec des ânes ou des mules, et contraints par la faim de manger de l’orge avec ces animaux.“
Il est remarquable, dans ces conditions, que les renégats n’aient pas été plus nombreux. Il y eut aussi des gestes admirables : A Alger le Père Angeli, carme, avait reçu l’argent de sa rançon ; il le distribua en aumone et mourut esclave en 1641 (col. 485).
Il fallut la prise d’Alger, en 1830, puis le démembrement de l’empire turc, pour réduire l’étendue de cet esclavage. L’exemple de l’Arabie et surtout du Soudan montre aujourd’hui encore la pérennité de l’esclavage musulman : razzias dans les villages, avec l’appui de l’armée, châtiments corporels, tortures morales, absences de recours légal, sans compter les désordres où conduisent naturellement la polygamie et la licence. Il faut garder ces faits en mémoire pour bien juger de l’esclavage en Amérique.
Sans les freins de la loi et de la religion, l’homme tombe dans une barbarie qui montre bien, s’il était nécessaire, l’emprise du péché : il ne trouve plus en lui-même aucune borne à la cruauté. Dans sa relation, le dominicain Las Casas écrit : “Ce qu’on a voulu appeler la conquête, n’a été qu’un temps d’invasions et de violence plus contraire aux lois de Dieu, de la nature et même des hommes, que celles qui ont signalé la cruauté des Turcs lorsqu’ils ont voulu tourner leurs armes contre les chrétiens (…) J’ai vu mourir de faim dans l’île (de Cuba) en trois ou quatre mois plus de 7.000 enfants dont les pères et les mères avaient été attachés aux travaux des mines.” Hatney, le cacique qui répondait ne pas vouloir aller au ciel s’il pouvait y retrouver les Espagnols, disait des conquérants : “Ils adorent un Dieu qu’ils appellent Or. Ils ont vu qu’il était parmi nous, et ils veulent nous détruire pour en avoir seuls la possession.” (col. 489) Las Casas note aussi que le Vénézuéla a été dépeuplé par des Allemands luthériens : “Leurs moyens furent si atroces que les Espagnols parurent des gens de bien à côté de ces nouveaux spéculateurs.” (col. 490)
Mais ces excès à l’encontre des indigènes ne reçurent pas l’aval des autorités, comme en terre d’Islam. Très vite le roi et l’Eglise s’unirent pour instaurer un ordre chrétien. Les ordonnances de 1542 déclarent les Indiens libres et vassaux du roi. Et la bulle Veritas ipsa, en 1537, pose que les Indiens et les peuples encore à découvrir, même païens, ne doivent pas être asservis.
Certes la couronne n’avait qu’une autorité nominale sur les colonies, mais les missionnaires dénonçaient à la Cour les gouverneurs complices ou ne donnaient l’absolution que sous promesse d’affranchissement des Indiens (col. 497). Cependant, le lucre et la gloire des conquérants exigeaient d’exploiter les mines, de planter et de bâtir sans délais. Un compromis fut trouvé, à l’image d’un Occident devenu mi-chrétien mi-humaniste : on transporta en Amérique des noirs déjà réduits en esclavage dans leur pays, peut-être 40 millions en trois siècles, le plus souvent avec l’accord intéressé des roitelets africains.
La traite des noirs démontre excellemment l’hypocrisie foncière des disciples de Machiavel. Voltaire, ami de l’humanité, édifia ainsi sa fortune : même si au cours de la traversée mourrait une partie de la cargaison, les bénéfices de la traite étaient considérables, de l’ordre de 900 % ! L’Angleterre la première, avec Penn et Wilberforce, évoca son abolition.
Les mauvaises langues ont dit que le sacrifice était aisé après l’indépendance de l’Amérique ; d’ailleurs la traite s’y faisait sous pavillon espagnol ou portuguais mais avec des fonds anglais et des navires construits à Londres ou à Liverpool (col. 501). En 1862, il transitait encore environ 40.000 esclaves par an de l’Afrique vers le golfe d’Aden et le golfe persique. Aux Etats-Unis, les états du Nord, “anti-esclavagistes”, avaient le monopole de la traite, et l’Arkansas fut le dernier à abolir l’esclavage.
Durant ces trois siècles, non contente d’agir sur les dirigeants et sur les lois, l’Eglise prit un soin particulier des esclaves : les instruisant de la religion, les protégeant, veillant à consolider leurs familles et chaque fois que possible, à les faire affranchir. Saint Pierre Claver qui fut 39 ans durant religieux à Cathagènes, avait signé sa profession : “Pierre, esclave des nègres pour toujours.” (col. 500) Au Brésil, l’émancipation fut préparée de concert par Léon XIII et l’empereur dom Pedro, en 1888.
On ne peut donc imputer à l’Eglise la survivance de l’esclavage outremer. L’Occident moderne, même chrétien de nom, quittait la dynamique du christianisme pour retomber sous le joug du naturalisme antique. Dès lors qu’on adopte Athènes et Rome comme modèle de civilisation, l’asservissement des métèques trouve aussitôt sa justification : il sert la grandeur et le rayonnement d’un Etat – royaume ou république – en passe de devenir la référence suprême .
Avec le matérialisme athée, les dernières entraves morales à l’exploitation de l’homme par l’homme devaient céder. L’Eglise se voit désormais exclue du conseil des dirigeants. Il ne s’agit plus pour eux de paraître l’écouter – du moins tant que leurs intérêts ne sont pas en jeu -, il s’agit de la détruire, et avec elle la vision d’un homme né pécheur, mais racheté en puissance. Or, selon le mot du cardinal Pie : “quand le Christ ne règne pas par les bienfaits de sa présence, il règne par les calamités de son absence.“
L’esclave antique pouvait parfois tomber sur un bon maître ; dans le cas inverse, il subissait l’arbitraire d’une personne qui pouvait changer, ou mourir, dont les passions ou les intérêts demeuraient intelligibles… Le numéro matricule des camps de travail, lui, devient l’esclave d’une machine impersonnelle dont les raisons échappent à ses propres chefs. De là cette démesure dans un asservissement que son caractère mécanique prive de toute compassion.
Avec les goulags, l”humanisme” de l’homme sans Dieu montre son vrai visage : celui d’une nature humaine corrompue jusqu’à la racine, toujours semblable à elle-même de l’extrême- orient jusqu’à l’extrême-occident.
La justification économique de l’esclavage est évidente : c’est l’exploitation la plus rationnelle de l’homme par l’homme, puisqu’elle ne rencontre aucun frein. Dans l’Empire romain comme en Amérique, l’esclavage permit de défricher et de mettre en valeur de vastes espaces que les colons libres n’auraient pu cultiver que progressivement, à proportion de leur croissance démographique.
Les grands travaux entrepris sous Staline, comme le canal de la Baltique à la mer Blanche, procèdent de la même logique. Déjà Trosky avait déclaré10 que l’idée de “l’improductivité du travail forcé n’était qu’un préjugé bourgeois.” Comme il était exaltant de faire servir les “asociaux” et les ennemis de la Révolution au triomphe de cette même Révolution ! Certes l’incurie soviétique ne permit guère les succès espérés, si ce n’est dans les mines d’or du nord-est de la Sibérie et, à cet égard, l’organisation des camps nazis l’emporte de loin.
Aujourd’hui le travail forcé est loin d’avoir disparu : on compte 55 millions d’esclaves en Inde, 16 millions de détenus en Chine, plus d’un million d’esclaves en Arabie (en y incluant les émirats). Il faudrait y ajouter les 300 millions d’enfants, selon l’UNICEF, qui sont eux-aussi “travailleurs forcés, esclaves sexuels, soldats malgré eux, mutilés à des fins de mendicité, victimes du trafic d’organes, etc… Rien ne leur est épargné sur ces nouveaux marchés d’esclaves, dont même Internet peut être un vecteur.”11 Un procès s’ouvrait le 7 septembre à Nanterre contre un réseau de 30 marocaines qui achetaient des jeunes filles dans leur pays entre 30.000 et 35.000 francs, puis les prostituaient et les mettaient aux enchères à Paris12 .
Or n’est pas la présence du mal en son sein qui condamne une société, mais la manière dont elle réagit à son encontre.
L’hypocrisie de ceux qui tolèrent aujourd’hui les razzias d’esclaves au Sud-Soudan13 ou qui commercent sans curiosité excessive avec des empires dont nombre de produits manufacturés sont issus du Goulag ou du Laogaο, ne le cède en rien à celle des puissances coloniales qui favorisèrent la traite des noirs.
Ainsi, toute régression dans l’influence civilisatrice de l’Eglise, se traduit par un résurgence de l’esclavage. Lorsque la volonté propre des uns ou des autres, du petit nombre ou du plus grand nombre, devient le critère du bien, l’esclavage du péché peut régner sans partage. Or il est la source de tous les autres.
Quand Jésus-Christ déclare que son joug est doux et son fardeau léger, Il ne veut nullement enseigner qu’il est loisible à l’homme de choisir entre tel ou tel joug et l’absence de pénibilité, entre tel ou tel fardeau et l’absence de croix. Là n’est pas le dilemme, mais entre le joug du Christ et l’autre joug : celui de l’Autre, cet Adversaire, ennemi du genre humain, qui ne rêve que d’asservissement et d’esclavage.
Par Dominique Tassot
4eme trimestre 1998, Église, Revue n°005, Société, Tassot Dominique
Résumé : On s’étonne souvent que l’Eglise n’ait jamais condamné l’esclave, pourtant l’un des maux les plus graves des sociétés, depuis l’Antiquité. En fait, la prédication de l’évangile a fait beaucoup mieux que de condamner verbalement l’asservissement de l’homme par l’homme : peu à peu, par une lente transformation des mœurs, en créant un milieu de vie différent, elle l’a fait disparaître. C’est si vrai que l’esclavage renaît, sous d’autres formes, dès que s’estompe ou s’absente l’influence civilisatrice du christianisme.
Le 28 avril dernier, le Sénat de Paris commémorait l’abolition de l’esclavage, décrétée le 27 avril 1848 pour toutes les colonies ou possessions françaises. Sans vouloir décrier cette mesure ni amoindrir la figure de Victor Schoelcher, sénateur qui fut l’âme du mouvement abolitionniste dès 1830, force est de constater qu’un décret seul n’a jamais suffi à guérir les tares de la société.
Une première fois l’Abbé Grégoire avait convaincu la Convention de voter l’abolition, le 4 février 1794. Mais Bonaparte rétablit l’esclavage en 1802. Schoelcher lui-même savait que l’abolition resterait sans portée si des mesures d’accompagnement n’étaient pas prises : il voulait encore soutenir la production coloniale, indemniser les planteurs, donner des terres aux affranchis, créer des emplois et assurer la transition sur les plantations de canne à sucre[1]. Surtout, et Schoelcher – athée[2] et franc-maçon[3] – ne pouvait le comprendre, la réforme des moeurs doit précéder celle des lois, comme l’esprit précède la matière et lui commande.
Quid leges sine moribus ?… notaient les Anciens. Que pourraient les lois sans l’assentiment des consciences qui régissent les moeurs ?
Voilà pourquoi la suppression effective de la condition d’esclave repose si entièrement sur l’action de l’Eglise[4]. C’est aussi pourquoi l’esclavage renaît, sous diverses formes, dès que la doctrine chrétienne cesse d’influencer une société. Tel est du moins ce que démontre l’histoire des vingt derniers siècles.
Pour s’en convaincre, il faut d’abord revenir sur la condition des esclaves en Grèce ou à Rome. L’Antiquité nous apparaît souvent à travers les oeuvres de ses grands écrivains ou de ses artistes : elles seules ont traversé les siècles… De là une nostalgie peut-être mal placée : car on s’en forge de la sorte une idée aussi déformée que celle des propagandistes qui nous présentaient naguère la Russie comme le paradis des travailleurs !… Athènes comptait 400.000 esclaves pour 20.000 citoyens, et Rome en vit jusqu’à un million[5].
Dans une notable partie de l’Italie, les esclaves travaillent enchaînés. Le Code justinien (VII, VI, 3) autorise encore le maξtre à jeter sur le pavé son esclave âgé ou malade. Pour l’industrie, l’esclave travaille enfermé, parfois nuit et jour, dans des “ergastules” souvent souterrains (col. 458). L’esclave fugitif est marqué au fer rouge. Lors de la guerre de Sextus Pompée (36-38 avant Jésus-Christ) 30.000 esclaves révoltés furent suppliciés à mort par leur maîtres et 6.000, dont on n’avait pas trouvé les maîtres, furent crucifiés dans leur ville d’origine.
Aux yeux de la loi, l’esclave est absolument dépourvu de droits, comme un simple animal. “L’usage, dont on cite des exemples sous l’empire, d’introduire dans son testament une clause expresse pour interdire de séparer de leurs femmes les esclaves mariés, indique assez que jusqu’alors la pratique inverse avait prévalu.” (col. 459)
Aucun droit établi, donc, à la vie de famille ou à l’honneur. En l’absence de justae nuptiae (“justes” noces) l’esclave n’a autorité ni sur sa femme ni sur ses enfants. A contrario le commerce d’un maître avec sa servante ou d’une matrone avec son esclave n’était pas considéré comme un délit conjugal : la fidélité, au sens antique, se s’entend qu’entre personnes libres.
Et, comme toujours, il s’est trouvé des “clercs”[6], des lettrés, pour justifier et absolutiser une distinction de fait qui ne rencontre aucun fondement dans la Révélation. Aristote écrit : “Quand on est inférieur à ses semblables autant que le corps l’est à l’âme, la brute à l’homme ; et c’est la condition de tous ceux chez qui l’emploi des forces corporelles est le seul et meilleur parti à tirer de leur être, on est esclave par nature… L’utilité des animaux privés et celle des esclaves sont à peu près les mêmes. … On est maître, non point parce qu’on sait commander, mais parce qu’on a une certaine nature ; on est esclave ou homme libre par des distinctions pareilles.”(Politique, 1, I, ch. II, trad. Barthélémy Saint-Hilaire, col. 459)
La rigueur des textes se voyait parfois tempérée par l’humanité ou l’intérêt de certains maîtres. En concédant aux esclaves le “pécule” sur leur production, on les motivait et on leur permettait, à terme, de s’affranchir… Mais où irait habiter l’esclave affranchi ? Certes quelques esclaves doués apprenaient les lettres et devenaient scribes ou pédagogues !… Mais il s’agit d’une infime minorité qui nous masque plutôt la dure réalité de l’esclavage servile. Surtout, la cité antique faisait ainsi reposer son économie sur le mépris et la haine, et à ce titre certains philosophes païens ont condamné l’esclavage : Lucien, Sénèque, Cicéron…
Fortes paroles qui ne furent d’aucun effet pratique (col. 460).
Et c’est la grande leçon de cette histoire : lorsque le christianisme se répand au sein d’une telle société, on n’y trouve aucune condamnation de l’esclavage, aucune de ces déclarations creuses qui constituent aujourd’hui ce que certains nomment leur “action”. Car l’Eglise a fait beaucoup mieux que de condamner l’esclavage ; elle l’a fait disparaître. Comment ? En élargissant la notion que l’homme avait lui-même.
En y voyant une image de Dieu d’un côté, un esclave du péché de l’autre, elle rendait dérisoire toute distinction sociologique fondée sur les aléas de l’existence. Au sein d’une société où tout changeait selon qu’on se trouvait homme libre ou esclave, l’Eglise secrète un milieu de vie dans lequel la condition sociale ne régit plus rien en droit.
Déjà l’épître aux Galates pose l’exacte antithèse de ce qu’avait énoncé Aristote : “Il n’y a plus ni ju.if, ni Grec ; ni esclave, ni homme libre ; ni homme ni femme : vous n’êtes tous qu’un dans le Christ.” (Gal. , III, 28)
Le paganisme avait banni les esclaves du sacerdoce et les ignorait dans son culte. Parmi les chrétiens, en revanche, ils reçoivent les mêmes sacrements et accèdent aux mêmes dignités. La Didascalie[7] indique en détail la place qu’il faut donner à chacun à l’église : les vieillards seront assis ; les jeunes gens s’assiéront, s’il y a place ; mais elle ne mentionne pas de place spéciale pour les esclaves (col. 467). Grégoire de Nazianze exalte dans un discours la noblesse conférée par le baptême : “Ne regarde pas comme indigne de toi d’être baptisé avec les pauvres, ô riche, ô patricien, avec des hommes vils, ô maître, avec celui qui fut jusqu’ici ton esclave. Tu ne t’humilieras pas autant que le Christ, au nom duquel tu es aujourd’hui baptisé, et qui pour toi a pris même la forme d’esclave. En ce jour, tu es transformé ; les caractères anciens disparaissent ; une seule marque est imposée à tous : Jésus-Christ.”(P.G., t. XXXVI, col.396-397; ici trad. col. 467)
Le pape saint Callixte est connu pour avoir été esclave et même fugitif ; plusieurs parmi les premiers papes semblent avoir des noms d’esclaves : Evariste, Anicet (col. 468). Le martyre, surtout, réhabilite les esclaves. Les mesures de persécution les comprenaient expressément : eux-aussi étaient forcés à faire des libations et cette mesure révéla l’héroοsme d’esclaves comme sainte Blandine ou sainte Félicité. Sainte Potamienne (d’Alexandrie), comme sainte Dula (de Nicomédia), furent martyrisées pour s’être refusées à leurs maîtres (col. 466).
L’Eglise étend le sacrement de mariage aux esclaves et limite leur astreinte au travail. Les Constitutions apostoliques précisent : “Que les esclaves travaillent cinq jours : le samedi et le dimanche, qu’ils aient le loisir de venir à l’église pour y apprendre la religion. La semaine sainte et la suivante, que les esclaves chôment [8]. La première est celle de la passion, l’autre celle de la résurrection. Et ils ont besoin d’apprendre qui est mort, qui est ressuscité, qui a permis cette mort, qui a ressuscité.” (L. VIII, ch. XXXIII, ici trad. col. 467)
Ainsi de nouvelles relations se créaient entre maîtres et esclaves. La compassion se substituait à cette haine mutuelle qui effrayait tant Cicéron. Saint Jean Chrysostome écrit : “Qu’il y ait réciprocité de service et de subordination ; de la sorte, il n’y aura pas d’esclave. Que l’un ne prenne pas la place d’homme libre ; l’autre le rôle d’esclave ; mais il est mieux que maîtres et esclaves se servent mutuellement ; bien mieux vaut être esclave de la sorte que maître dans les conditions opposées.” (Homélie XIX, n.5, ici trad. col. 470)
Pourquoi cette indifférence qui peut nous choquer ? C’est qu’au fond, sous les apparences, la vraie condition de l’homme est la servitude ; aussi ne s’en libère-t-on qu’en la reconnaissant. “Tu es esclave, toi qui fut créé ; tu es esclave, toi qui fut racheté !”[9] s’exclame saint Ambroise, lui-même patricien et préfet. Et saint Jean Chrysostome : “Esclave, liberté sont des mots. Esclave, qu’est-ce à dire? un mot. Combien de maîtres enivrés gisent sur leurs lits, et les esclaves sobres sont là debout. Qui appelerai-je esclave ? L’ivrogne ou le tempérant ? L’esclave d’un homme ou le captif d’une passion ?… L’un a l’esclavage au dehors ; l’autre a sa chaîne au-dedans. A quoi bon posséder les biens extérieurs, si on ne s’appartient pas à soi même ?” ( De Lazaro, ch. VI, n. 8, ici trad. col. 472).
La mort même reléguait l’esclave antique dans un colombarium, loin de son maître, en notant l’infériorité de sa condition.
Chez les chrétiens, tous deux furent placés côte à côte, et les inscriptions oublièrent ces différences terrestres. Ainsi, peu à peu, les règles et coutumes de l’Eglise pénétraient dans la cité païenne comme ces racines qui finissent par faire éclater la roche. Et lorsque les empereurs se convertirent, la législation se modifia tout naturellement en faveur des esclaves : le dimanche fϋt chômé, même les mineurs purent affranchir. Le Code justinien supprime les ergastules : les évêques eux-mêmes sont chargés de les évacuer. Nombre de services rendus sont récompensés par l’affranchissement. Les maîtres qui forcent des esclaves à la prostitution encourent l’exil ou le travail des mines (Code théodosien). Constantin décrète que les familles ne pourront plus être séparées, et déjà un maître peut être accusé d’homicide. Un peu plus tard, sous le consulat de Mérobaude (383 A.D.), il devient impossible d’accuser un esclave sans s’exposer soi-même à quelque peine en cas de plainte infondée.
Solidement ancrées dans les esprits, ces conquêtes morales devaient survivre à l’Empire romain. Malgré les invasion barbares et les siècles agités qui préludent à la chrétienté féodale, le mouvement se poursuit et, au 10ème siècle, le servage s’est entièrement substitué à l’esclavage. Il s’agit d’une toute autre condition : le serf est maître de sa famille et travaille pour lui-même une partie du temps ; il peut léguer ses biens et témoigner en justice contre un homme libre.
Ainsi, en “dédramatisant” l’esclavage, en le relativisant, en érigeant l’amour du prochain en commandement majeur, l’Eglise permit la plus grande et la plus heureuse transformation sociale qui ait jamais eu lieu. Que cette petite “rédemption” à l’échelle terrestre soit due à la prédication de Jésus-Christ, aucun historien ne peut le nier. Et la preuve a contrario sera donnée par les trois esclavages modernes : l’esclavage musulman, la traite des noirs, puis les goulags.
Après la chute de Constantinople (1453), la Hongrie et le littoral méditerranéen deviennent la proie des razzias turques, et les moeurs de l’Antiquité réapparaissent : on donne au peuple d’Istambul le spectacle de prisonniers hongrois et bosniaques forcés de combattre comme des gladiateurs. Les ergastules rouvrent : ce sont les bagnes. A la prise de Tunis, en 1535, on libère 20.000 captifs enchaînés dans des prisons et des caves.
Lors de la bataille de Lépante, la flotte chrétienne délivre 15.000 chrétiens condamnés à ramer sur les galères turques. Racheter des esclaves, ou à tout le moins soigner les malades et assurer aux morts un cimetière chrétien, deviennent pour quelques siècles la plus haute forme de charité. Les ordres religieux s’y adonnèrent tout particulièrement et les lettres des missionnaires nous ont conservé la description de cet esclavage en terre d’Islam : “Or, ces esclaves de l’Etat ou bien des particuliers étaient réduits à un sort horrible : travaux excessifs, nourriture insuffisante, court sommeil dans d’affreux bouges ; injures et châtiments abominables, voilà pour le corps ; impossible de dire les tortures de l’âme, les outrages à la vertu et les persécution infligées à la foi.“(Mémoires de la Mission, t. II, p. 14, ici col. 483) Saint Vincent de Paul, captif de 1605 à 1607, raconte ainsi sa vente sur le marché de Tunis : “Les marchands nous vinrent visiter tout de même que l’on fait à l’achat d’un cheval ou d’un boeuf, nous faisant ouvrir la bouche pour visiter nos dents, palpant nos costes, sondant nos playes, et nous faisant cheminer le pas, trotter et courir, puis tenir des fardeaux, et puis lutter pour voir la force d’un chacun, et mile autres sortes de brutalitez.“(Relation du 24 juillet 1607, col. 483)
En 1683 un captif au Maroc, le sieur Mouette, rapporte : “J’ai vu surtout dans Salé des esclaves attachés à la charrue avec des ânes ou des mules, et contraints par la faim de manger de l’orge avec ces animaux.“
Il est remarquable, dans ces conditions, que les renégats n’aient pas été plus nombreux. Il y eut aussi des gestes admirables : A Alger le Père Angeli, carme, avait reçu l’argent de sa rançon ; il le distribua en aumone et mourut esclave en 1641 (col. 485).
Il fallut la prise d’Alger, en 1830, puis le démembrement de l’empire turc, pour réduire l’étendue de cet esclavage. L’exemple de l’Arabie et surtout du Soudan montre aujourd’hui encore la pérennité de l’esclavage musulman : razzias dans les villages, avec l’appui de l’armée, châtiments corporels, tortures morales, absences de recours légal, sans compter les désordres où conduisent naturellement la polygamie et la licence. Il faut garder ces faits en mémoire pour bien juger de l’esclavage en Amérique.
Sans les freins de la loi et de la religion, l’homme tombe dans une barbarie qui montre bien, s’il était nécessaire, l’emprise du péché : il ne trouve plus en lui-même aucune borne à la cruauté. Dans sa relation, le dominicain Las Casas écrit : “Ce qu’on a voulu appeler la conquête, n’a été qu’un temps d’invasions et de violence plus contraire aux lois de Dieu, de la nature et même des hommes, que celles qui ont signalé la cruauté des Turcs lorsqu’ils ont voulu tourner leurs armes contre les chrétiens (…) J’ai vu mourir de faim dans l’île (de Cuba) en trois ou quatre mois plus de 7.000 enfants dont les pères et les mères avaient été attachés aux travaux des mines.” Hatney, le cacique qui répondait ne pas vouloir aller au ciel s’il pouvait y retrouver les Espagnols, disait des conquérants : “Ils adorent un Dieu qu’ils appellent Or. Ils ont vu qu’il était parmi nous, et ils veulent nous détruire pour en avoir seuls la possession.” (col. 489) Las Casas note aussi que le Vénézuéla a été dépeuplé par des Allemands luthériens : “Leurs moyens furent si atroces que les Espagnols parurent des gens de bien à côté de ces nouveaux spéculateurs.” (col. 490)
Mais ces excès à l’encontre des indigènes ne reçurent pas l’aval des autorités, comme en terre d’Islam. Très vite le roi et l’Eglise s’unirent pour instaurer un ordre chrétien. Les ordonnances de 1542 déclarent les Indiens libres et vassaux du roi. Et la bulle Veritas ipsa, en 1537, pose que les Indiens et les peuples encore à découvrir, même païens, ne doivent pas être asservis.
Certes la couronne n’avait qu’une autorité nominale sur les colonies, mais les missionnaires dénonçaient à la Cour les gouverneurs complices ou ne donnaient l’absolution que sous promesse d’affranchissement des Indiens (col. 497). Cependant, le lucre et la gloire des conquérants exigeaient d’exploiter les mines, de planter et de bâtir sans délais. Un compromis fut trouvé, à l’image d’un Occident devenu mi-chrétien mi-humaniste : on transporta en Amérique des noirs déjà réduits en esclavage dans leur pays, peut-être 40 millions en trois siècles, le plus souvent avec l’accord intéressé des roitelets africains.
La traite des noirs démontre excellemment l’hypocrisie foncière des disciples de Machiavel. Voltaire, ami de l’humanité, édifia ainsi sa fortune : même si au cours de la traversée mourrait une partie de la cargaison, les bénéfices de la traite étaient considérables, de l’ordre de 900 % ! L’Angleterre la première, avec Penn et Wilberforce, évoca son abolition.
Les mauvaises langues ont dit que le sacrifice était aisé après l’indépendance de l’Amérique ; d’ailleurs la traite s’y faisait sous pavillon espagnol ou portuguais mais avec des fonds anglais et des navires construits à Londres ou à Liverpool (col. 501). En 1862, il transitait encore environ 40.000 esclaves par an de l’Afrique vers le golfe d’Aden et le golfe persique. Aux Etats-Unis, les états du Nord, “anti-esclavagistes”, avaient le monopole de la traite, et l’Arkansas fut le dernier à abolir l’esclavage.
Durant ces trois siècles, non contente d’agir sur les dirigeants et sur les lois, l’Eglise prit un soin particulier des esclaves : les instruisant de la religion, les protégeant, veillant à consolider leurs familles et chaque fois que possible, à les faire affranchir. Saint Pierre Claver qui fut 39 ans durant religieux à Cathagènes, avait signé sa profession : “Pierre, esclave des nègres pour toujours.” (col. 500) Au Brésil, l’émancipation fut préparée de concert par Léon XIII et l’empereur dom Pedro, en 1888.
On ne peut donc imputer à l’Eglise la survivance de l’esclavage outremer. L’Occident moderne, même chrétien de nom, quittait la dynamique du christianisme pour retomber sous le joug du naturalisme antique. Dès lors qu’on adopte Athènes et Rome comme modèle de civilisation, l’asservissement des métèques trouve aussitôt sa justification : il sert la grandeur et le rayonnement d’un Etat – royaume ou république – en passe de devenir la référence suprême .
Avec le matérialisme athée, les dernières entraves morales à l’exploitation de l’homme par l’homme devaient céder. L’Eglise se voit désormais exclue du conseil des dirigeants. Il ne s’agit plus pour eux de paraître l’écouter – du moins tant que leurs intérêts ne sont pas en jeu -, il s’agit de la détruire, et avec elle la vision d’un homme né pécheur, mais racheté en puissance. Or, selon le mot du cardinal Pie : “quand le Christ ne règne pas par les bienfaits de sa présence, il règne par les calamités de son absence.“
L’esclave antique pouvait parfois tomber sur un bon maître ; dans le cas inverse, il subissait l’arbitraire d’une personne qui pouvait changer, ou mourir, dont les passions ou les intérêts demeuraient intelligibles… Le numéro matricule des camps de travail, lui, devient l’esclave d’une machine impersonnelle dont les raisons échappent à ses propres chefs. De là cette démesure dans un asservissement que son caractère mécanique prive de toute compassion.
Avec les goulags, l”humanisme” de l’homme sans Dieu montre son vrai visage : celui d’une nature humaine corrompue jusqu’à la racine, toujours semblable à elle-même de l’extrême- orient jusqu’à l’extrême-occident.
La justification économique de l’esclavage est évidente : c’est l’exploitation la plus rationnelle de l’homme par l’homme, puisqu’elle ne rencontre aucun frein. Dans l’Empire romain comme en Amérique, l’esclavage permit de défricher et de mettre en valeur de vastes espaces que les colons libres n’auraient pu cultiver que progressivement, à proportion de leur croissance démographique.
Les grands travaux entrepris sous Staline, comme le canal de la Baltique à la mer Blanche, procèdent de la même logique. Déjà Trosky avait déclaré10 que l’idée de “l’improductivité du travail forcé n’était qu’un préjugé bourgeois.” Comme il était exaltant de faire servir les “asociaux” et les ennemis de la Révolution au triomphe de cette même Révolution ! Certes l’incurie soviétique ne permit guère les succès espérés, si ce n’est dans les mines d’or du nord-est de la Sibérie et, à cet égard, l’organisation des camps nazis l’emporte de loin.
Aujourd’hui le travail forcé est loin d’avoir disparu : on compte 55 millions d’esclaves en Inde, 16 millions de détenus en Chine, plus d’un million d’esclaves en Arabie (en y incluant les émirats). Il faudrait y ajouter les 300 millions d’enfants, selon l’UNICEF, qui sont eux-aussi “travailleurs forcés, esclaves sexuels, soldats malgré eux, mutilés à des fins de mendicité, victimes du trafic d’organes, etc… Rien ne leur est épargné sur ces nouveaux marchés d’esclaves, dont même Internet peut être un vecteur.”11 Un procès s’ouvrait le 7 septembre à Nanterre contre un réseau de 30 marocaines qui achetaient des jeunes filles dans leur pays entre 30.000 et 35.000 francs, puis les prostituaient et les mettaient aux enchères à Paris12 .
Or n’est pas la présence du mal en son sein qui condamne une société, mais la manière dont elle réagit à son encontre.
L’hypocrisie de ceux qui tolèrent aujourd’hui les razzias d’esclaves au Sud-Soudan13 ou qui commercent sans curiosité excessive avec des empires dont nombre de produits manufacturés sont issus du Goulag ou du Laogaο, ne le cède en rien à celle des puissances coloniales qui favorisèrent la traite des noirs.
Ainsi, toute régression dans l’influence civilisatrice de l’Eglise, se traduit par un résurgence de l’esclavage. Lorsque la volonté propre des uns ou des autres, du petit nombre ou du plus grand nombre, devient le critère du bien, l’esclavage du péché peut régner sans partage. Or il est la source de tous les autres.
Quand Jésus-Christ déclare que son joug est doux et son fardeau léger, Il ne veut nullement enseigner qu’il est loisible à l’homme de choisir entre tel ou tel joug et l’absence de pénibilité, entre tel ou tel fardeau et l’absence de croix. Là n’est pas le dilemme, mais entre le joug du Christ et l’autre joug : celui de l’Autre, cet Adversaire, ennemi du genre humain, qui ne rêve que d’asservissement et d’esclavage.
Vladimir de Volog- Vénérable
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
juste pour remettre l'histoire de ce papê antichrist!!Vladimir de Volog a écrit:L’EGLISE ET L’ESCLAVAGE DES AFRICAINS
La bulle Inter Caetera d’Alexandre VI (4 mai 1493) donne à l’Espagne l’autorisation de coloniser le « Nouveau Monde ».
alexandre VI de la dynastie des borgia , d'origine espagnole donna carte blanche à son pays natif (l'espagne) , impur et qui tortura et fit excécuté Savonarole
, pratiqua l'inceste et la luxure , qui par lui le protestantisme c'était développé ,voulait prendre possession de l'Italie , avait fait assassiné plusieurs évêques et cardinaux , avait faillit mourir à maintes reprise par des chrétien(ne)s fidèle à la foi , etc etc etc !!!
Origines
Issu d'une famille noble installée dans le royaume de Valence après avoir participé à sa Reconquista, Rodrigo de Borja est le neveu et fils adoptif du pape Calixte III (Alphonse de Borja)1.
Conclave et élection pontificale de 1492
En 1494, un parti de prélats à la tête duquel se trouve Giuliano Della Rovere, le futur pape Jules II, tente de faire déposer ce pontife qu'ils accusent, non sans raison, de simonie et de corruption de toutes sortes. Sa vie privée fait aussi scandale : François Guichardin rapporte un épisode au cours duquel un Borgia aurait attiré au château Saint-Ange le jeune et beau Astorre Manfredi, seigneur de Faenza, qu'il viole et fait jeter dans le Tibre12. Mais il pourrait plutôt s'agir de César Borgia, qui a tenu prisonniers les deux frères Manfredi.
Le népotisme et les scandales suscitent de bruyantes remontrances de la part du moine dominicain Jérôme Savonarole2. Sans scrupules, Alexandre VI fait arrêter Savonarole, qui est torturé et exécuté le 23 mai 1498.
Alexandre VI va encore plus loin dans la débauche et se rend célèbre par les fêtes somptueuses organisées à l'occasion du mariage de sa fille Lucrèce avec Alphonse Ier d'Este13, le 31 octobre 1501, pendant lesquelles ses convives, au cours d'une orgie organisée dans le Palais apostolique, ont été invités à faire preuve de la plus grande virilité auprès d’une cinquantaine de danseuses dévêtues. La compétition a été arbitrée par les propres enfants d’Alexandre VI, César et Lucrèce, ce qui déclenche l'un des plus grands scandales de la chrétienté14. Selon le prélat Johann Burchard, témoin muet, mais indigné, la débauche du pape Alexandre et de sa progéniture atteint son paroxysme en cette nuit orgiaque du 31 octobre 1501. Les dépêches envoyées aux cours d'Europe par leurs ambassadeurs, et figurant dans de nombreuses archives diplomatiques, confirment l'incroyable témoignage de Burchard. On comprend dès lors pourquoi tant de récits faisant référence à un pacte avec le Diable ont pu circuler à la mort d'Alexandre VI15.
Mort
Plusieurs hypothèses entourent la mort du pape Alexandre VI. En effet, le 6 août 1503, il aurait dîné avec son fils César chez le cardinal Adriano di Castello. Tous deux furent pris par la fièvre. La première hypothèse attribue ce malaise à la malaria, très présente à Rome à cette époque. L'autre hypothèse est que le pape aurait voulu se débarrasser de certains de ses ennemis. Il aurait lui-même empoisonné le vin et serait donc tombé dans son propre piège. Cependant, on peut se référer au témoignage de Johann Burchard, qui a organisé un certain nombre de cérémonies de 1483 à sa mort en 1503. Les responsabilités de Burchard étaient de surveiller l'application du protocole et des procédures lors des cérémonies officielles. Il a tenu un journal détaillé de ses expériences et nous donne, en même temps, un aperçu du règne des Borgia. Présent lors de la mort d'Alexandre VI, il témoigne :
« Le samedi matin, le 12 août, le pape se sentit mal, et à 3 heures de l'après-midi il devint fiévreux. […] Tôt le 17 août, on lui donna des médicaments mais son état empira et à 6 heures le lendemain matin, il fit ses dernières confessions à Don Pietro Gamboa, l'évêque de Carinola, qui a ensuite célébré la messe en présence de Sa Sainteté. Après s'être communié, il donna au pape l'hostie et continua la messe. Le service était suivi par cinq autres évêques : Serra, Francesco Borgia, Giovanni Castelar, Casanova et Loris de Constantinople, à qui Sa Sainteté déclara qu'il était tombé malade. À la dernière heure, l'évêque de Carinola lui donna l'extrême-onction et il mourut en présence de l'évêque, des cardinaux et serviteurs qui étaient là. Son corps avait tellement enflé qu'on ne put le mettre dans le cercueil qu'on lui destinait. On le roula ainsi provisoirement dans un tapis, pendant que ses appartements furent livrés au pillage. »
en conclusion un pape damné dans la gehenne pour l'Eternité
Frère Barnabé- Vénérable
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Localisation : saint Etienne
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
ça prouve que le coran donc musulmans et islamistes l'auraient accepté ,si c'était par le pseudo saint coran!Vladimir de Volog a écrit:1839, soit 4 decennies apres la revolte de l’ile d’Ayiti ! L’Eglise catholique fait honte aux Saintes écritures !
Dernière édition par Frère Barnabé le Sam 16 Déc - 12:21, édité 1 fois
Frère Barnabé- Vénérable
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Localisation : saint Etienne
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Merci à Elena de Chanteplume d' avoir ouvert ce fil.
Un livre sue ce thème : https://www.amazon.fr/Esclaves-chr%C3%A9tiens-ma%C3%AEtres-musulmans-M%C3%A9diterran%C3%A9e/dp/274276920X
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Paul Daumier- Impétrant
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Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Je sais pas si Gogol souffre du syndrome du plaquiste, à poster des trucs auxquels il ne comprend rien, ou s'il compte juste décourager les lecteurs en dégueulant un pavé de 50 pages , se disant que personne n'ira le lire, mais il se trouve qu'il vient de poster un messages qui tire clairement contre son camp.
Je l'ai lu en diagonale, et il conspue les musulmans et défend l'église.
Extrait :
Voilà pourquoi la suppression effective de la condition d’esclave repose si entièrement sur l’action de l’Eglise[4]. C’est aussi pourquoi l’esclavage renaît, sous diverses formes, dès que la doctrine chrétienne cesse d’influencer une société. Tel est du moins ce que démontre l’histoire des vingt derniers siècles.
La bonne nouvelle c'est qu'à présent qu'il est devenu président, il nous donnera encore plus de raisons de rire !
Je l'ai lu en diagonale, et il conspue les musulmans et défend l'église.
Extrait :
Voilà pourquoi la suppression effective de la condition d’esclave repose si entièrement sur l’action de l’Eglise[4]. C’est aussi pourquoi l’esclavage renaît, sous diverses formes, dès que la doctrine chrétienne cesse d’influencer une société. Tel est du moins ce que démontre l’histoire des vingt derniers siècles.
La bonne nouvelle c'est qu'à présent qu'il est devenu président, il nous donnera encore plus de raisons de rire !
Couillatris Mouchabière- Maître
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Date d'inscription : 28/07/2020
Age : 56
Localisation : Champagne !
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
@ Couillatris Mouchabière
En accord avec vous, c´est intolérable de poster ce genre de message venant direct de google.
Il suffit simplement de mettre le lien et lira qui voudra.
En accord avec vous, c´est intolérable de poster ce genre de message venant direct de google.
Il suffit simplement de mettre le lien et lira qui voudra.
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8796
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Pourquoi lui demandes tu cela Chanteplume ? Ce sont les propos qui te gênes ? Ou la démarche copier-coller ?
Georges Baladin- Sage
- Messages : 3787
Date d'inscription : 23/08/2023
Age : 37
Localisation : Sète
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Je ne demande rien Georges, je confirme le message de Crapouille.Tonton Georges a écrit:Pourquoi lui demandes tu cela Chanteplume ? Ce sont les propos qui te gênes ? Ou la démarche copier-coller ?
Vous croyez vraiment que j´ai envie de lire le pavé posté par volog ??
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Elena de Chanteplume- Sage
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Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Ombeline de Beaurivage aime ce message
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Ah oui dans ce sens je vous comprend et cautionne totalement votre demande
Georges Baladin- Sage
- Messages : 3787
Date d'inscription : 23/08/2023
Age : 37
Localisation : Sète
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Je répète Georges, je ne demande rien !!!Tonton Georges a écrit:Ah oui dans ce sens je vous comprend et cautionne totalement votre demande
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8796
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Une page oubliée de l´histoire. Esclaves blancs – Maitres musulmans
Oui oui tu dénonces un truc qui te saoule en fait, désolé
Georges Baladin- Sage
- Messages : 3787
Date d'inscription : 23/08/2023
Age : 37
Localisation : Sète
Ombeline de Beaurivage aime ce message
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