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Djemila Benhabib

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Message par ganem Mar 28 Juin 2016 - 17:04

Djemila Benhabib est née de mère croate chrétienne et d'un père algérien musulman en Algérie

Toute la rigueur républicaine contre l’islam radical
— 27 juin 2016 à 17:11
Refuser la stratégie de la peur et de l’intimidation, défendre le droit de critiquer les dogmes religieux, mettre en échec les guerres juridiques visant à bâillonner la libre parole, c’est ce que réaffirme le comité de soutien à l’essayiste Djemila Benhabib.

   Toute la rigueur républicaine contre l’islam radical

Pierre angulaire de notre démocratie, la liberté d’expression et son corollaire, la liberté de critiquer, sont sérieusement remises en cause au nom d’une vision falsifiée de la lutte contre le racisme, qui assimile la critique de l’islam à une forme de racisme, en la qualifiant d’«islamophobie». Ce positionnement idéologique, qui relève de l’escroquerie sémantique, concourt à imposer l’idée que la liberté d’expression serait subordonnée aux diktats des religions en général et de l’islam en particulier.

A plusieurs reprises ces dernières années, les démocraties ont rappelé que la liberté d’expression était un droit inaliénable. Pourtant, aujourd’hui nombre de penseurs, d’intellectuels, d’écrivains, de journalistes et de militant(e)s féministes et laïques font l’objet de graves persécutions, voire de menaces de mort en raison de leur détermination à user de ce droit. Cette tendance prend une orientation dramatique s’agissant du monde dit musulman où la séparation des pouvoirs politiques, religieux et judiciaires est un enjeu fondamental qui oppose, à l’heure actuelle, des démocrates aux islamistes et aux régimes autoritaires ou dictatoriaux.

C’est le 14 février 1989, avec la publication du roman de Salman Rushdie les Versets sataniques, que l’opposition frontale à la liberté d’expression prend une tournure des plus terrifiantes en se transposant sur la scène européenne. L’ayatollah Khomeiny appelle tous les musulmans à tuer le romancier anglo-indien accusé de blasphème. Désormais, la stratégie des islamistes consiste à éliminer par tous les moyens leurs opposants. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la condamnation à mort de Taslima Nasreen (1993), l’assassinat de Theo van Gogh (2004), les tentatives visant le caricaturiste danois Kurt Westergaard (2005), ainsi que la tuerie à Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.

La légitimité de la mise à mort des esprits libres est clairement revendiquée par l’islam politique. Leur élimination est programmée et se joue sur plusieurs niveaux. Le terrain juridique en est un et il n’est pas des moindres. Des poursuites judiciaires sont désormais intentées contre des militants laïques et féministes sous de faux prétextes. Cette nouvelle stratégie qui s’apparente à une «guerre juridique», s’est visiblement mise en place, afin de museler quiconque use de sa liberté de parole pour critiquer l’islam radical et tester la résistance des «cibles» et des institutions. En France, le procès des caricatures de Charlie Hebdo en a préfiguré le terrifiant engrenage. Le procès contre la crèche Baby Loup a suivi, avec ses interminables rebondissements judiciaires dont la directrice, Natalia Baleato, est sortie victorieuse, mais au prix d’un long combat.

Au Québec, Djemila Benhabib, journaliste et essayiste bien connue pour son combat contre l’islam politique en est déjà à son deuxième procès. En 2012, elle est poursuivie par une mère musulmane qui lui reproche d’avoir publié sur son blog les photos de ses deux enfants prises lors d’un concours de récitation coranique organisé à la mosquée al-Rawdah, un fief des Frères musulmans. Or, ces mêmes photos étaient déjà publiées sur le site de ladite mosquée. Djemila Benhabib a gagné ce procès sans réel objet, mais on peut imaginer ce que cela représente de pression morale et financière. Le 26 septembre prochain s’ouvrira à Montréal, un autre procès qui l’oppose, cette fois-ci, à une école islamique pourtant financée par le ministère de l’Éducation et qui fait du port du voile islamique une obligation à partir de la troisième année (c’est-à-dire pour des fillettes de 9 ans). Au Royaume-Uni, la militante féministe Maryam Namazie, qui mène une lutte acharnée contre les tribunaux de la charia est confrontée à des lobbies organisés au sein des campus universitaires qui viennent perturber violemment ses conférences. Cet insupportable harcèlement consiste toujours à faire passer des militants(e)s laïques pour des racistes.

Ne nous trompons pas sur les véritables motivations des auteurs de ces attaques d’un type nouveau. D’abord, il s’agit de faire régner la peur pour empêcher toute expression critique envers l’islam ou contre la façon dévoyée dont certains veulent l’imposer à d’autres. Ensuite, il s’agit de mettre une pression démesurée sur les personnes visées, pour les épuiser psychologiquement et financièrement, les ostraciser et les éliminer du débat public. Bref, les décourager de continuer à s’exprimer publiquement. C’est pourquoi nous réaffirmons avec force que les démocrates du monde entier refusent la stratégie de la peur et de l’intimidation. Il ne saurait être question de renoncer à la liberté d’expression, pas plus qu’à l’universalité des droits humains et à ceux des femmes en particulier, qui ne doivent souffrir aucune contestation ni restriction au nom de préceptes religieux ou de prétextes culturels. A nous de rassembler nos forces pour nous donner les moyens d’agir collectivement. C’est le premier objectif du comité de soutien qui vient de se constituer.

http://djemilabenhabib.com/ je-soutiens-djemila

PREMIÈRES ASSOCIATIONS SIGNATAIRES :

Association pour la mixité, l’égalité et la laïcité (Amel), Assemblée des femmes, Clara Magazine, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Comité Laïcité République, Egalité - Laïcité - Europe (Egale), Femmes pour le dire, Femmes pour agir, Femmes sans voile d’Aubervilliers, Femmes solidaires, Institut d’éthique contemporaine, Laïcité - Libertés, Libres MarianneS, Ligue du droit international des femmes, Marche mondiale des femmes - France, Ni putes ni soumises, Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, Regards de femmes, Réseau féministe «Ruptures», Union des familles laïques (Ufal).

PREMIERS SIGNATAIRES INDIVIDUELS :

Waleed al-Husseini Blogueur, auteur, Elisabeth Badinter Philosophe, écrivaine, Gérard Biard Directeur de Charlie Hebdo, Danielle Bousquet Députée honoraire, Marika Bret DRH de Charlie Hebdo, Sérénade Chafik Militante féministe, Chahla Chafiq Sociologue, écrivaine, Nadia el-Fani Cinéaste, Caroline Fourest Journaliste, auteure, Pierre Gauthier Député au Parlement de Genève, Jean Glavany Ancien ministre, député ,des Hautes-Pyrénées, Shoukria Haidar Présidente de Negar - Soutien aux femmes d’Afghanistan, Marieme Helie Lucas Sociologue, fondatrice deSecularism is a Women’s Issue, Catherine Kintzler Philosophe, professeure émérite Lille-III, Françoise Laborde Sénatrice de Haute-Garonne, Guy Lengagne Ancien ministre, Corinne Lepage Ancienne ministre, présidente de CAP 21, Joseph Macé-Scaron Président du comité éditorial de Marianne, Laurence Marchand-Taillade Présidente de l’Observatoire de la laïcité du Val-d’Oise, Maryam NamaziéPorte-parole deOne Law for All, membre du Council of ex-muslims, Magali Orsini Députée au Parlement de Genève, Céline Pina Essayiste et militante laïque, Hubert Reeves Astrophysicien, auteur, Yvette Roudy Ancienne ministre, Boualem Sansal Ecrivain, Fatoumata Fathy Sidibé Eurodéputée, Mohammed Sifaoui Journaliste, Lisa-Marie Taylor Présidente de Feminism in London, Viviane Teitelbaum Eurodéputée, échevine, Fiammetta Venner Politologue, essayiste.

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Message par Napoléon III Mer 29 Juin 2016 - 19:52

L'on peut et l'on doit critiquer l'Islam politique, et cela comme toute idéologie. Cette religion doit être au milieu du débat public.
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Message par Napoléon III Mer 29 Juin 2016 - 22:42

Je ne suis certainement pas aussi radical.
Mais l'Islam doit rester une religion minoritaire en France, c'est une évidence.
Nous avons toutefois une communauté musulmane et française que l'on ne peut renier. Nous devons alors l'assimiler. Et prendre des mesures qui s'imposent. Interdire le port du voile et les repas halal à la cantine, cesser les financements aux mosquées et la politique de prosélytisme religieux, expulser les imams radicaux.
Mais seule une minorité peut être assimilée, et il est donc indispensable de stopper l'immigration massive.
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Message par ganem Jeu 30 Juin 2016 - 18:31

Napoléon III a écrit:L'on peut et l'on doit critiquer l'Islam politique, et cela comme toute idéologie. Cette religion doit être au milieu du débat public.
L'islam est politique depuis 622. Tous les pays d'islam qui ont essayé d'être laïques ont échoués comme par exemple la Turquie. Il faut se débarrasser de l'islam en ridiculisant PBSL

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Message par Napoléon III Ven 1 Juil 2016 - 12:41

Et c'est bien triste voir inquiétant !
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Message par ganem Ven 1 Juil 2016 - 14:19

Si tous ces musulmans sont comme Majid Oukacha la France n'a rien à craindre, au contraire.
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Message par Napoléon III Ven 1 Juil 2016 - 16:44

Peu de musulmans sont modérés, malheureusement ! Puis Majid est un EX-musulman.
Et la France est un pays de culture chrétienne, et selon moi dois le rester.
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Message par ganem Ven 22 Juil 2016 - 12:17

Djemila Benhabib: Charlie, les accommodements raisonnables, la gauche…

Dans son dernier livre, l’activiste algéro-québécoise part des assassinats des dessinateurs de Charlie Hebdo pour brosser le paysage de l’avancée de l’islam radical aujourd’hui.

Interviews: deuxième parution (8)

26.02.2016

En 1994, Djemila Benhabib a 21 ans lorsqu’elle doit fuir l’Algérie avec sa famille après les premiers assassinats de la «décennie noire». En 2009, son premier livre, «Ma vie à contre-Coran», la fait connaitre à un large public. Elle poursuit son combat contre l’obscurantisme au Québec, où elle vit, et en France où elle revient régulièrement.

Au Québec, elle paie la note: menaces, pétition contre sa candidature politique, procédures judiciaires, dont l’une parce qu’elle a dénoncé le port du voile des petites filles et l’endoctrinement des enfants par les concours de récitation coranique.

Elle a achevé l’écriture d’«Après Charlie» juste avant le 13 novembre 2015. C’est un hymne à la laïcité et à la démocratie et une ode aux journalistes qu’illumine la figure de Charb. Femme de gauche, Djemila dénonce les complices du communautarisme, médias, partis, et sa propre famille politique qui abandonnent les valeurs de la démocratie. A cause de leur complaisance, «les nazillons verts, des Frères aux djihadistes, sont une espèce en pleine expansion.»

Djemila Benhabib 1847217982

Djemila nourrit ses analyses par le portrait de résistants des pays musulmans, dont plusieurs sont tombés au champ d’honneur: Abderrahmane Fardeheb, Tahar Djaout, Naguib Mahfouz, et ceux qui poursuivent le combat tels Kamel Daoud, Alaa El Aswany et Boualem Sansal qui a rédigé la préface d’«Après Charlie».

Elle n’est pas tendre avec l’islam qui se déploie aujourd’hui dans les pays d’Allah: «Cette rigidité de pensée, s’agissant de la liberté de conscience et de l’altérité, place le monde musulman dans un énorme retard culturel et un déficit éthique abyssal. (…)  Là où les musulmans dominent, un monothéisme essaye d’étouffer les deux autres. L’incroyance est criminalisée. La liberté de conscience et la liberté d’expression combattues. Ce refus de la critique, ce rejet de la pensée, cette négation de la réciprocité, cette aversion de l’altérité ont fait du musulman un être avili, un cœur aliéné, une tête sans tête. Insensibilisé à la vie dans sa pluralité et sa complexité, l’être musulman s’acclimate plus volontiers à la mort.»

Djemila Benhabib 3428084606


- Pour vous, il y a un avant et un après Charlie. En quoi?

On n’appréhende plus la vie de la même façon lorsqu’on a été confronté à un tel degré de barbarie. On réalise que la démocratie est précieuse et fragile et que la première des libertés est la sécurité. Mais qu’est que cette chose: la sécurité, ce vilain mot, diront quelques-uns? Les dessinateurs historiques de Charlie étaient des personnalités attachantes qui ont marqué de mille et une façons l’enfance de certains et la résistance aux pouvoirs établis de certains autres. C’étaient des figures pacifistes d’une rare intelligence et d’une sensibilité si grande. En ce sens, ils représentent l’accomplissement culturel de toute une société et de plusieurs générations. Les perdre dans ces circonstances est terriblement difficile à accepter.

- Depuis ces assassinats, ceux du 13 novembre sont survenus. Comment les interprétez-vous? Une suite logique de Charlie ou une fuite en avant de l’EI?

Rationaliser une telle violence n’est pas facile. Mais je suis frappée par l’intensification de la frénésie de la violence. Tuer est presque un jeu. Au Bataclan, les assassins rient en exécutant leurs victimes. Nous sommes passés des assassinats ciblés aux assassinats de masse en quelques mois. Si l’on se place dans la perspective des assassins du 7 janvier 2015, les victimes portaient une «culpabilité» liée à leurs activités s’agissant de l’équipe de Charlie et des policiers, par exemple, alors que les juifs portent en eux une espèce de tare congénitale, celle d’être nés juifs. Le 13 novembre, la logique est différente. La focale de la culpabilité s’est considérablement élargie et par conséquent le nombre de victimes a bondi. De quoi étaient-ils coupables? D’être la France tout simplement. Les assassins voulaient faire éclater la France en jouant sur les clivages. La France est restée digne, soudée, debout. Ce qui du coup a créé un deuil d’une tout autre nature en fédérant les différents milieux d’appartenance des victimes.

- Pour vous, ce qui se passe dans les pays musulmans est indissociable de ce qui se passe chez nous. En quoi?

Évidemment, ce terrorisme je le connais bien. Je l’ai vécu en Algérie. Son objectif premier est la terreur. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue qu’il est l’expression d’un projet politique qui vise à anéantir la démocratie. Je crains que la crise soit devant nous. Les pays arabes n’ont jamais été aussi fragiles, voir la Syrie, l’Irak, la Libye. Les démocrates dans le monde musulman n’ont jamais semblé aussi isolés et les démocraties occidentales n’ont jamais paru aussi divisées. L’islam politique, lui, avance. Malgré quelques ratés, il demeure un mouvement planétaire avec un appétit gargantuesque pour le pouvoir et une force d’attraction incontestable.
Désormais, les islamistes ont pris racine sur les deux rives de la Méditerranée et des deux côtés de l’Océan. Ils travaillent d’une façon concertée depuis 1960 grâce notamment à la diplomatie du porte-monnaie de l’Arabie saoudite qui a mis en place l’OCI et la Ligue islamique mondiale pour propager le wahhabisme à travers le monde. Tout ceci avec la bénédiction des Etats-Unis qui voyaient dans cette vague verte la possibilité d’engloutir l’ennemi rouge soviétique. A partir de là, toutes les dérives devenaient possibles. Eh bien nous y sommes! Avec une situation nouvelle. Entre l’Iran, le Qatar, les Émirats-arabes unis, le Koweït, le Pakistan et la Turquie, l’islam politique se décline désormais au pluriel. Et n’oublions pas l’islam politique de facture européenne qui vient s’amalgamer au reste.

-  Vous êtes féroce par rapport à l’immense toile d’araignée qu’on tissée les Frères musulmans dans le monde, dont l’UOIF en France. Elle gère des centaines de mosquées et son but est d’établir la charia. Comment lutter contre ces courants?

Le but immédiat des Frères musulmans n’est pas d’établir la charia. Ce sont de grands pragmatiques et de fins stratèges. Ils savent qu’à court terme, l’exigence de la charia est contre-productive. Ils appuient sur un autre bouton: le respect de la «diversité» et de la liberté de religion. Ils vouent une haine viscérale à la laïcité qu’ils combattent farouchement. Ils agissent sur plusieurs fronts. Celui des politiques pour les influencer et pénétrer leurs instances. Celui des sphères intellectuelles et médiatiques qu’ils «travaillent» au corps pour formater l’opinion publique de façon à normaliser leur mouvement sur l’échiquier politique. Le troisième consiste à travailler les communautés musulmanes par un gigantesque réseau d’organisations caritatives pour les enfermer dans le fantasme de la Oumma et les isoler des sociétés d’accueil.

- Vous espérez une prise de conscience de la gauche. Après Charlie Hebdo et le 13 novembre, la voyez-vous poindre?

C’est probablement en raison de mes affinités avec la gauche que je me sens profondément trahieCouv__aprèsCharlie.jpg par son courant communautariste qui n’a ménagé aucun effort pour défaire la laïcité et faire reculer par exemple les droits des femmes et des homosexuels sous la pression des intégristes. Je parle là de tous les intégristes. Car reconnaissons qu’il n’y pas que les islamistes qui testent nos États avec leurs listes d’épicerie.
Je n’ai aucune tolérance envers ceux qui ont fait le lit des intégristes. Je n’ai aucune sympathie à l’égard de ceux qui ont multiplié courbettes et salamalecs à des prédicateurs comme Tariq Ramadan alors que les miens se faisaient égorger en Algérie. Je viens de cette histoire-là. La corporation des journalistes dans mon pays d’origine a payé un très lourd tribut: 123 employés de presse (pas tous journalistes) ont été assassinés entre 1993 et 1997.
Mais il existe une autre gauche restée résolument républicaine, laïque et solidaire. Je pense à des figures comme Élisabeth Badinter ou encore Régis Debray. Cette gauche-là, se bat tous les jours contre le monstre à plusieurs têtes auquel nous faisons face. Je souhaite lui rendre hommage et saluer sa fidélité aux grands idéaux de Jaurès.

- Vous mettez en évidence la complaisance et la lâcheté des médias. Voyez-vous là aussi poindre un changement?

Les médias dominants sont le reflet de notre époque, consumériste à volonté et servile à souhait. Or, pour comprendre le monde et ses convulsions, il faut du temps, des connaissances et du recul. Les islamistes travaillent en meute, sur le long terme, et disposent de moyens financiers considérables. Ils savent soudoyer les uns comme ils savent jeter l’anathème sur certains autres en les accusant d’islamophobie.  

- Vous soulignez la confusion faite entre «liberté religieuse» et «expression de la liberté religieuse» qui devrait être neutralisée. Mais selon la Convention européenne des droits de l’homme, les croyants peuvent manifester «en public ou en privé» leur religion et ceci entre autres par «les pratiques et l’accomplissement des rites».* Peut-on s’en sortir sans modifier ce genre de législations?

Oui, comme vous l’évoquez: «les croyants peuvent manifester…». Doivent-ils le faire à tout moment et en tous lieux, là est la question. Il y a dans ce texte des possibles en effet. Cette liberté de religion devient-elle pour autant une obligation absolue de religion? Le problème c’est qu’on a fait de cette liberté de religion presque un droit absolu de religion. Une liberté comme son nom l’indique n’est pas un droit. Elle est modulée par des droits et libertés reconnus dans le cadre d’une société libre, plurielle et démocratique.
Au-delà de ce débat juridique, la question qui nous est posée est d’abord d’ordre philosophique et politique. Elle est fort simple d’ailleurs. Jusqu’où peut aller la liberté de religion dans une démocratie? Nous pensions cette problématique dépassée. Elle l’a été en quelque sorte concernant le christianisme. Marcel Gauchet a une belle expression pour illustrer ce processus en évoquant «la sortie du religieux». A bien y réfléchir, il est question plutôt de «la sortie» du christianisme. C’est pourquoi l’un des chapitres de mon livre s’intitule «Dieu est mort (un peu), Allah est vivant (beaucoup».

-  Vous citez Meddeb qui observe que les germes de de la violence sont dans les textes de l’islam. Or, les religieux et les responsables d’associations le nient. Pensez-vous nécessaire qu’ils l’admettent enfin pour qu'une évolution puisse se produire?

Le débat est déjà là, qu’ils l’admettent ou pas. J’ai même envie d’ajouter qu’il a existé dès les balbutiements de l’islam. Il n’y a qu’à se rappeler cette controverse à Bagdad, dans la première moitié du 9ème siècle. Le Coran était-il créé ou incréé? Bien sûr, nous savons comment tout cela s’est terminé: l’école rationaliste des mutazila a totalement disparu. Aujourd’hui, les forces centrifuges sont puissantes. Mais ce débat concerne les religieux. Ce qui m’importe, c’est de pouvoir penser l’être musulman en dehors du sacré, le restituer dans sa dimension universelle et humaniste. Car l’être est d’abord un être humain avant d’être un croyant.

- Pour vous le FN est d’extrême droite, entre autres parce qu’il perçoit l’immigration, surtout musulmane, comme une menace. Or, le paysage que vous brossez tendrait à lui donner raison. Et à propos de l'expansion de la radicalité musulmane, si je compare ce qu’a dit Marine Le Pen avec ce qu’a tu la gauche, qu’est-ce qui a fait le plus de dégâts à la démocratie?

Soyons clairs, ce que je reproche au FN, c’est sa fourberie, dire une chose et faire son absolu contraire. Il ne suffit pas de faire un bon constat. D’ailleurs, dans quel but? Celui de mettre à terre la République? Je ne crois pas en sa conversion subite à la laïcité. Un parti qui a fait de la haine des juifs le fondement de sa doxa depuis sa création ne peut les aimer subitement. Un parti qui fait de la haine de l’Autre son fonds de commerce, je m’en méfie comme de la peste. La République, c’est la fraternité.

-  Les accommodements raisonnables se multiplient au Canada. La culture est différente de l’Europe, les juges ont davantage de poids dans les compromissions. Pouvez-vous en donner des exemples? Et au final, le résultat est-il si différent de la France?

L’«accommodement raisonnable» est l’outil juridique de l’idéologie canadienne du multiculturalisme. Celle-là même qui combat la laïcité, déconstruit l’égalité universelle, porte atteinte aux droits des femmes et institutionnalise la primauté du religieux. Il serait trop long de revenir sur l’origine du concept, mais voici deux exemples. Zunera Ishaq, citoyenne d’origine pakistanaise, vient de remporter une victoire judiciaire: il est permis de participer à la cérémonie d’assermentation pour l’obtention de la citoyenneté canadienne en portant le voile intégral, le niqab. Justin Trudeau, nouveau premier ministre, considère d’ailleurs que «le port du niqab est acceptable en tout temps et en tout lieu au Canada». Tout a commencé avec un autre épisode en 2002. Un élève sikh d’une école de Montréal, âgé de 12 ans, souhaitait porter son kirpan (un petit poignard considéré comme un symbole religieux par les tenants de l’orthodoxie sikh) en classe. L’école s’y est opposée pour des raisons de sécurité et après une saga judiciaire de quatre ans, le plus haut tribunal du pays lui a donné raison. Mais le kirpan est interdit à l’Assemblée nationale du Québec, dans les avions et à l’ONU pour des raisons de sécurité. Ne cherchez pas la logique…

- Au Québec, ces accommodements remportent un franc succès. Pourquoi?

Un franc succès, j’en doute fort. Au Québec, nous sommes toujours à la veille d’une tempête provoquée par un accommodement. L’équilibre est précaire, la gronde au sein de la population palpable. Les questions de fond ne sont jamais réglées, mais constamment contournées. Les élites font semblant de ne rien voir et de ne rien entendre. Un jour, nous paierons cher toutes ces compromissions qui minent notre cohésion nationale. Nous naviguons entre deux régimes. Le régime républicain, en théorie du moins, applique un seul régime de droits. Son référent est la nation et son leitmotiv l’égalité. Le multiculturalisme est réfractaire à toute reconnaissance politique de la nation et sépare en fonction de l’origine et de la croyance. Sa préoccupation est de maintenir l’équilibre social entre les communautés. Son souci est de faire cohabiter plusieurs régimes de droits. Typiquement au Québec, nous sommes à la croisée de ces deux chemins. J’espère de tout cœur que le modèle républicain finira par s’imposer.

* Convention des droits de l’homme: La liberté de conscience implique  « la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. » (art.9).
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Message par Invité Ven 22 Juil 2016 - 22:07

ganem a écrit:

* Convention des droits de l’homme: La liberté de conscience implique  « la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. » (art.9).
non article 18 autant être précis .

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Message par Invité Sam 23 Juil 2016 - 14:40

Tu as tout à fait raison , mais bizarrement la France qui a signé cette convention ne l'applique pas vraiment puisque notre laïcité veut que les religions soient pratiquées  qu'en privé , enfin ça c'est la théorie , parce que finalement les catholiques sont pointés du doigt exemple pour les crèches tandis que les musulmans prennent de plus en plus de libertés même la nouvelle loi du travail a un article qui va dans ce sens .
La vérité c'est que ce sont  les catholiques que l'on veut éradiquer , les musulmans peuvent proliférer à loisir avec la bénédiction du gouvernement qui en attend leurs votes en retour  pour les prochaines présidentielles , donc il ne faut pas compter qu'il fasse quoi que ce soit contre eux .

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Message par Napoléon III Sam 23 Juil 2016 - 18:59

Exactement Croco. Mais les gauchistes laïcards ne font pas la différence entre culturel et cultuel.
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Message par ganem Dim 2 Juin 2019 - 13:45

Le multiculturalisme est un suicide collectif Djemila Benhabib trouve dangereuse la montée de l’intégrisme au Québec

Photo Le Journal de Montréal, Amélie St-Yves Rencontrée chez elle, l’auteure et militante Djemila Benhabib a raconté comment sa famille et elle ont fui l’Algérie.

Amélie St-Yves

Vendredi, 20 mars 2015 18:34 MISE À JOUR Samedi, 21 mars 2015 10:56

TROIS-RIVIÈRES | L’auteure et militante Djemila Benhabib redoute la montée de l’intégrisme religieux au Québec. Elle a dû se réfugier en France dans les années 90 après avoir vu sa famille être condamnée à mort par le Front islamique du djihad armé en Algérie. Elle craint de voir l’histoire se répéter, mais en pire, à l’ère où un jeune peut se radicaliser à partir de son ordinateur.
Votre famille et vous-même avez été condamnés à mort dans les années 90. Racontez-nous ce qui s’est passé.
Quand les islamistes ont pris le contrôle des municipalités, ils ont instrumentalisé les grands meetings et les prêches dans les mosquées. À la fin des prêches du vendredi, on balançait des noms de personnes à assassiner. Dans mon quartier, on était souvent nommés.
Mes deux parents étaient des personnalités publiques et connues qui travaillaient à l’Université d’Oran. Un jour, ils ont reçu une lettre du Front islamique du djihad armé où il était écrit «Famille Benhabib». On nous annonçait qu’on était condamnés à mort.
De quoi aviez-vous peur à cette époque ?
Ce que je craignais le plus, c’était d’être violée et torturée. Les islamistes à ce moment-là violaient les femmes. Ils ne voulaient pas qu’assassiner les personnes, mais aussi les faire souffrir. On taillait leurs orteils, on leur coupait la langue... Je n’avais pas tant peur de mourir que du viol et de la torture.
Nous nous sommes réfugiés en France en 1994. Il fallait continuer à vivre. Je voulais finir mon bac.
En 2015, qu’est-ce qui peut attirer un jeune Québécois à vouloir partir en Syrie, selon vous ?
Certains jeunes sont indignés contre le système, contre leur environnement immédiat et lointain. Ça veut dire qu’ils sont contre l’Occident de façon générale. Après, il leur faut une cause, une motivation idéologique. Les jeunes ont soif de justice, et les islamistes disent rétablir une justice pour les musulmans historiquement bafoués par le colonialisme. Ce discours touche certains jeunes.
Est-ce que la vague intégriste est plus menaçante à cause d’internet ?
Absolument. Avant, un jeune occidental devait faire des démarches pour découvrir le monde du djihad. Maintenant, avec un simple clic, ce monde-là s’offre à nous. Le chemin pour y arriver s’est drôlement raccourci. N’importe qui peut faire cette démarche, ou bien tomber là-dessus par hasard. L’internet joue un rôle extrêmement important.
Les Québécois sont-ils naïfs de penser qu’on peut harmoniser différentes religions dans un même milieu ?
Les Québécois ne sont pas naïfs. Ils travaillent sur le mode de la transparence. L’autre est toujours de bonne foi au Québec. Je me sens à l’aise avec cela. Cela fait de nous des gens simples. Par ailleurs, ça ne nous permet pas de composer avec les islamistes puisqu’eux ne sont pas comme ça.
On se retrouve à devoir détecter le mensonge, la dissimulation, la ruse. On doit être vifs. Ça se développe avec les années, avec l’expérience et l’expertise.
Peut-être qu’on n’arrive pas encore à mettre des mots sur le malaise, mais on a l’intelligence pour le capter. Tant mieux si on a développé cette façon de nous protéger.
Croyez-vous au multiculturalisme ?
Le multiculturalisme est un suicide collectif. Dans un pays, il nous faut une langue, des valeurs et des principes communs. C’est fondamental dans une société. Dire à une femme qu’elle va pouvoir vivre au Québec comme au Pakistan, c’est lui mentir, lui manquer de respect.
À la suite des attentats terroristes survenus dans les derniers mois, on pourrait penser que la Charte de la laïcité du PQ aurait plus d’appuis en 2015 qu’en 2014. Que pourrait-on ajuster si on voulait présenter de nouveau ce projet ?
Le problème de la séparation des pouvoirs politiques et religieux ne sera jamais clos. Le projet de la charte est fondamentalement bon. Par contre, il était trop ambitieux. C’était insensé. Il fallait réduire le champ d’application dès le départ. Il n’y a pas un pays dans le monde qui a réussi une démarche aussi ambitieuse en très très peu de temps. La laïcité, c’est un processus cumulatif, ça doit se faire à petits pas.

Photo Amélie St-Yves

Enseignante engagée
Djemila Benhabib enseigne la géopolitique à l’Université du Québec à Trois-Rivières et à l’Université Laval. Elle alimente régulièrement son blogue et travaille sur différents projets d’écriture. Un retour éventuel à la politique ne fait pas partie de ses préoccupations immédiates.
Un père féministe
La chance inouïe que j’ai eue dans la vie, c’est d’avoir des parents féministes, mais surtout un père féministe. J’ai été élevée exactement de la même façon que mon frère. Jamais on ne m’a fait sentir que mon sexe allait être un obstacle pour mon épanouissement.
Malgré le conservatisme social qui existait dans le pays où j’ai grandi, je ne portais pas le voile. Je courais dans les rues, je grimpais dans les arbres, je faisais du patin, du vélo en shorts alors que j’avais 15 ans. J’avais toujours les genoux écorchés.  Mes parents m’ont élevée dans le respect de soi et dans le respect de l’autre. Ma fille Frida,  je l’élève comme cela, sans trop me poser de questions.
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Message par ganem Sam 13 Juil 2019 - 15:17

Toute la rigueur républicaine contre l’idéologie mahométane radical

Tribune publié le 27 juin sur le site de Libération,que j'ai signée.


Refuser la stratégie de la peur et de l’intimidation, défendre le droit de critiquer les dogmes religieux, mettre en échec les guerres juridiques visant à bâillonner la libre parole, c’est ce que réaffirme le comité de soutien à l’essayiste Djemila Benhabib.
Pierre angulaire de notre démocratie, la liberté d’expression et son corollaire, la liberté de critiquer, sont sérieusement remises en cause au nom d’une vision falsifiée de la lutte contre le racisme, qui assimile la critique de l’idéologie mahométane à une forme de racisme, en la qualifiant d’«islamophobie». Ce positionnement idéologique, qui relève de l’escroquerie sémantique, concourt à imposer l’idée que la liberté d’expression serait subordonnée aux diktats des religions en général et de l’idéologie mahométane en particulier.
A plusieurs reprises ces dernières années, les démocraties ont rappelé que la liberté d’expression était un droit inaliénable. Pourtant, aujourd’hui nombre de penseurs, d’intellectuels, d’écrivains, de journalistes et de militant(e)s féministes et laïques font l’objet de graves persécutions, voire de menaces de mort en raison de leur détermination à user de ce droit. Cette tendance prend une orientation dramatique s’agissant du monde dit mahométan où la séparation des pouvoirs politiques, religieux et judiciaires est un enjeu fondamental qui oppose, à l’heure actuelle, des démocrates aux islamistes et aux régimes autoritaires ou dictatoriaux.
C’est le 14 février 1989, avec la publication du roman de Salman Rushdie les Versets sataniques, que l’opposition frontale à la liberté d’expression prend une tournure des plus terrifiantes en se transposant sur la scène européenne. L’ayatollah Khomeiny appelle tous les musulmans à tuer le romancier anglo-indien accusé de blasphème. Désormais, la stratégie des islamistes consiste à éliminer par tous les moyens leurs opposants. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la condamnation à mort de Taslima Nasreen (1993), l’assassinat de Theo van Gogh (2004), les tentatives visant le caricaturiste danois Kurt Westergaard (2005), ainsi que la tuerie à Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
La légitimité de la mise à mort des esprits libres est clairement revendiquée par l’idéologie mahométane politique. Leur élimination est programmée et se joue sur plusieurs niveaux. Le terrain juridique en est un et il n’est pas des moindres. Des poursuites judiciaires sont désormais intentées contre des militants laïques et féministes sous de faux prétextes. Cette nouvelle stratégie qui s’apparente à une «guerre juridique», s’est visiblement mise en place, afin de museler quiconque use de sa liberté de parole pour critiquer l’idéologie mahométane radical et tester la résistance des «cibles» et des institutions. En France, le procès des caricatures de Charlie Hebdo en a préfiguré le terrifiant engrenage. Le procès contre la crèche Baby Loup a suivi, avec ses interminables rebondissements judiciaires dont la directrice, Natalia Baleato, est sortie victorieuse, mais au prix d’un long combat.
Au Québec, Djemila Benhabib, journaliste et essayiste bien connue pour son combat contre l’idéologie mahométane politique en est déjà à son deuxième procès. En 2012, elle est poursuivie par une mère musulmane qui lui reproche d’avoir publié sur son blog les photos de ses deux enfants prises lors d’un concours de récitation coranique organisé à la mosquée al-Rawdah, un fief des Frères musulmans. Or, ces mêmes photos étaient déjà publiées sur le site de ladite mosquée. Djemila Benhabib a gagné ce procès sans réel objet, mais on peut imaginer ce que cela représente de pression morale et financière. Le 26 septembre prochain s’ouvrira à Montréal, un autre procès qui l’oppose, cette fois-ci, à une école islamique pourtant financée par le ministère de l’Education et qui fait du port du voile islamique une obligation à partir de la troisième année (c’est-à-dire pour des fillettes de 9 ans). Au Royaume-Uni, la militante féministe Maryam Namazie, qui mène une lutte acharnée contre les tribunaux de la charia est confrontée à des lobbies organisés au sein des campus universitaires qui viennent perturber violemment ses conférences. Cet insupportable harcèlement consiste toujours à faire passer des militants(e)s laïques pour des racistes.
Ne nous trompons pas sur les véritables motivations des auteurs de ces attaques d’un type nouveau. D’abord, il s’agit de faire régner la peur pour empêcher toute expression critique envers l’idéologie mahométane ou contre la façon dévoyée dont certains veulent l’imposer à d’autres. Ensuite, il s’agit de mettre une pression démesurée sur les personnes visées, pour les épuiser psychologiquement et financièrement, les ostraciser et les éliminer du débat public. Bref, les décourager de continuer à s’exprimer publiquement. C’est pourquoi nous réaffirmons avec force que les démocrates du monde entier refusent la stratégie de la peur et de l’intimidation. Il ne saurait être question de renoncer à la liberté d’expression, pas plus qu’à l’universalité des droits humains et à ceux des femmes en particulier, qui ne doivent souffrir aucune contestation ni restriction au nom de préceptes religieux ou de prétextes culturels. A nous de rassembler nos forces pour nous donner les moyens d’agir collectivement. C’est le premier objectif du comité de soutien qui vient de se constituer.

JE SOUTIENS DJEMILA


Premières associations signataires :
Association pour la mixité, l’égalité et la laïcité (Amel), Assemblée des femmes, Clara Magazine, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Comité Laïcité République, Egalité – Laïcité – Europe (Egale), Femmes pour le dire, Femmes pour agir, Femmes sans voile d’Aubervilliers, Femmes solidaires, Institut d’éthique contemporaine, Laïcité – Libertés, Libres MarianneS, Ligue du droit international des femmes, Marche mondiale des femmes – France, Ni putes ni soumises, Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, Regards de femmes, Réseau féministe «Ruptures», Union des familles laïques (Ufal).

Premiers signataires individuels :
Waleed al-Husseini Blogueur, auteur, Elisabeth Badinter Philosophe, écrivaine, Gérard Biard Directeur de Charlie Hebdo, Danielle Bousquet Députée honoraire, Marika Bret DRH de Charlie Hebdo, Sérénade Chafik Militante féministe, Chahla Chafiq Sociologue, écrivaine, Nadia el-Fani Cinéaste, Caroline Fourest Journaliste, auteure, Pierre Gauthier Député au Parlement de Genève, Jean Glavany Ancien ministre, député ,des Hautes-Pyrénées, Shoukria Haidar Présidente de Negar – Soutien aux femmes d’Afghanistan, Marieme Helie Lucas Sociologue, fondatrice deSecularism is a Women’s Issue, Catherine Kintzler Philosophe, professeure émérite Lille-III, Françoise Laborde Sénatrice de Haute-Garonne, Guy Lengagne Ancien ministre, Corinne Lepage Ancienne ministre, présidente de CAP 21, Joseph Macé-Scaron Président du comité éditorial de Marianne, Laurence Marchand-Taillade Présidente de l’Observatoire de la laïcité du Val-d’Oise, Maryam NamaziéPorte-parole deOne Law for All, membre du Council of ex-muslims, Magali Orsini Députée au Parlement de Genève, Céline Pina Essayiste et militante laïque, Hubert Reeves Astrophysicien, auteur, Yvette Roudy Ancienne ministre, Boualem Sansal Ecrivain, Fatoumata Fathy Sidibé Eurodéputée, Mohammed Sifaoui Journaliste, Lisa-Marie Taylor Présidente de Feminism in London, Viviane Teitelbaum Eurodéputée, échevine, Fiammetta Venner Politologue, essayiste.
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