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L'Europe plongée dans une «situation critique»
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L'Europe plongée dans une «situation critique»
Publié le 17/09/2016 à 07:04, Mis à jour le 17/09/2016 à 07:26
Photo de famille des chefs d' é tat et de gouvernement de l'Europe. Manque juste les Anglais./Photo AFP
L'Union européenne est plongée dans une «situation critique» et menacée de «dislocation», ont mis en garde hier l'Allemagne et la France, lors d'un sommet européen à Bratislava, censé tracer les contours de l'Europe sans les Britanniques.
L'Europe se trouve-t-elle à la croisée des chemins ? «Le risque de dislocation n'a jamais été aussi grand. Je parle bien de la séparation, c'est-à-dire le retour des frontières, la fin de la libre circulation, le refus des solidarités, l'abandon de l'euro», a lancé François Hollande de Bratislava (Slovaquie), lors du premier sommet européen sans les Britanniques.
Même ton grave du côté d'Angela Merkel qui a jugé la «situation critique» tout en exhortant ses partenaires à montrer par les actions «que nous pouvons faire mieux». Notamment en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de défense.
On l'aura compris. L'Europe est à un carrefour historique, le tout récent Brexit ayant considérablement modifié la donne sur un continent ébranlé par la crise des migrants, la crise identitaire, la crise économique, les montées des populismes.
Réunis dans un château perché sur une colline surplombant le Danube, les 27 ont donc cherché à initier un processus de réflexion sur l'avenir de l'Union. Processus qui devrait les conduire à être plus concrets lors du prochain sommet de Rome, en mars 2017.
En milieu d'après-midi, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a soumis aux 27 une «feuille de route» listant les sujets prioritaires sur lesquels avancer ces six prochains mois, déclinés autour du thème de la sécurité.
Le couple franco-allemand a mis un accent particulier sur une relance de la défense européenne, le président français soulignant que la France «ne peut pas être seule» pour «l'effort principal» sur cette question. De fait, le départ du Royaume-Uni, qui a toujours privilégié le cadre de l'Otan, offre une chance d'avancer sur ce thème. La Commission européenne propose notamment des «ressources militaires communes», «un quartier général unique» et la création «avant la fin de l'année» d'un fonds européen pour stimuler la recherche et l'innovation dans l'industrie de la défense.
Également dans le domaine la sécurité, le renforcement de la protection des frontières extérieures de l'UE, considérées comme trop poreuses, fait désormais l'objet d'un consensus.
Quant aux conditions du divorce avec le Royaume-Uni qui n'étaient pas à l'agenda, elles ont été à peine évoquées lors d'une courte discussion à l'heure du déjeuner, sur le Danube, Londres n'ayant toujours pas activé la procédure de divorce.
Les 27 ont désormais six mois pour lisser les divergences qui les fracturent. Notamment les questions des travailleurs détachés et l'accueil et la répartition des réfugiés. Le rendez-vous de Rome est fixé à l'occasion des 60 ans du traité fondateur de la construction européenne. Un symbole plus que jamais fragile.
Ch.R.-P.
L'Europe plongée dans une «situation critique»
International - Sommet de Bratislava
Photo de famille des chefs d' é tat et de gouvernement de l'Europe. Manque juste les Anglais./Photo AFP
L'Union européenne est plongée dans une «situation critique» et menacée de «dislocation», ont mis en garde hier l'Allemagne et la France, lors d'un sommet européen à Bratislava, censé tracer les contours de l'Europe sans les Britanniques.
L'Europe se trouve-t-elle à la croisée des chemins ? «Le risque de dislocation n'a jamais été aussi grand. Je parle bien de la séparation, c'est-à-dire le retour des frontières, la fin de la libre circulation, le refus des solidarités, l'abandon de l'euro», a lancé François Hollande de Bratislava (Slovaquie), lors du premier sommet européen sans les Britanniques.
Même ton grave du côté d'Angela Merkel qui a jugé la «situation critique» tout en exhortant ses partenaires à montrer par les actions «que nous pouvons faire mieux». Notamment en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de défense.
On l'aura compris. L'Europe est à un carrefour historique, le tout récent Brexit ayant considérablement modifié la donne sur un continent ébranlé par la crise des migrants, la crise identitaire, la crise économique, les montées des populismes.
Un QG de la défense unique
Réunis dans un château perché sur une colline surplombant le Danube, les 27 ont donc cherché à initier un processus de réflexion sur l'avenir de l'Union. Processus qui devrait les conduire à être plus concrets lors du prochain sommet de Rome, en mars 2017.
En milieu d'après-midi, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a soumis aux 27 une «feuille de route» listant les sujets prioritaires sur lesquels avancer ces six prochains mois, déclinés autour du thème de la sécurité.
Le couple franco-allemand a mis un accent particulier sur une relance de la défense européenne, le président français soulignant que la France «ne peut pas être seule» pour «l'effort principal» sur cette question. De fait, le départ du Royaume-Uni, qui a toujours privilégié le cadre de l'Otan, offre une chance d'avancer sur ce thème. La Commission européenne propose notamment des «ressources militaires communes», «un quartier général unique» et la création «avant la fin de l'année» d'un fonds européen pour stimuler la recherche et l'innovation dans l'industrie de la défense.
Également dans le domaine la sécurité, le renforcement de la protection des frontières extérieures de l'UE, considérées comme trop poreuses, fait désormais l'objet d'un consensus.
Quant aux conditions du divorce avec le Royaume-Uni qui n'étaient pas à l'agenda, elles ont été à peine évoquées lors d'une courte discussion à l'heure du déjeuner, sur le Danube, Londres n'ayant toujours pas activé la procédure de divorce.
Les 27 ont désormais six mois pour lisser les divergences qui les fracturent. Notamment les questions des travailleurs détachés et l'accueil et la répartition des réfugiés. Le rendez-vous de Rome est fixé à l'occasion des 60 ans du traité fondateur de la construction européenne. Un symbole plus que jamais fragile.
Ch.R.-P.
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