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Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
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Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d’être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30, les cafés tenus par des musulmans doivent fermer à 19h...).
Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes.
Début de la manifestation pacifique le 17 octobre 1961 à Paris
Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des plus hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7.000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11.730 arrestations, et peut-être beaucoup plus de 200 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens.
Ce crime au coeur de l’État français n’a toujours pas été reconnu officiellement alors même que les partisans de la Nostalgérie prônent la promotion de l’oeuvre positive française durant la colonisation dans les programmes scolaires !!! [1]
Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d’être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30, les cafés tenus par des musulmans doivent fermer à 19h...).
Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes.
Début de la manifestation pacifique le 17 octobre 1961 à Paris
Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des plus hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7.000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11.730 arrestations, et peut-être beaucoup plus de 200 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens.
Ce crime au coeur de l’État français n’a toujours pas été reconnu officiellement alors même que les partisans de la Nostalgérie prônent la promotion de l’oeuvre positive française durant la colonisation dans les programmes scolaires !!! [1]
STUNENEB- TROLL interné d'office
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
[1] Le massacre a finalement été reconnu par un communiqué de presse de l’Elysée du 17 octobre 2012. Une proposition de loi a été déposée le 18 octobre 2011 mais n’a pour l’instant reçu aucune suite.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Le 27 octobre 1961, Claude Bourdet, alors conseiller municipal de Paris et aussi journaliste à "France-Observateur", avait interpellé le préfet de police, Maurice Papon, en plein conseil municipal de Paris sur l’exactitude des faits qui se lisaient dans la presse parisienne, à savoir le repêchage dans la Seine de 150 cadavres d’Algériens depuis le 17 octobre 1961 entre Paris et Rouen.
« Monsieur le Préfet de Police »
Intervention de Claude Bourdet au Conseil municipal de Paris, le 27 octobre 1961
- Les silences de Monsieur Maurice Papon
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Claude Bourdet
« J’en viens d’abord aux faits. Il n’est guère besoin de s’étendre. Parlerai-je de ces Algériens couchés sur le trottoir, baignant dans le sang, morts ou mourants, auxquels la Police interdisait qu’on porte secours ? Parlerai-je de cette femme enceinte, près de la place de la République, qu’un policier frappait sur le ventre ? Parlerai-je de ces cars que l’on vidait devant un commissariat du quartier Latin, en forçant les Algériens qui en sortaient à défiler sous une véritable haie d’honneur, sous des matraques qui s’abattaient sur eux à mesure qu’ils sortaient ? J’ai des témoignages de Français et des témoignages de journalistes étrangers. Parlerai-je de cet Algérien interpellé dans le métro et qui portait un enfant dans ses bras ? Comme il ne levait pas les bras assez vite, on l’a presque jeté à terre d’une paire de gifles. Ce n’est pas très grave, c’est simplement un enfant qui est marqué à vie !
Je veux seulement mentionner les faits les plus graves et poser des questions. Il s’agit de faits qui, s’ils sont vérifiés, ne peuvent pas s’expliquer par une réaction de violence dans le feu de l’action. Ce sont des faits qui méritent une investigation sérieuse, détaillée, impartiale, contradictoire.
D’abord, est-il vrai qu’au cours de cette journée, il n’y ait pas eu de blessés par balle au sein de la Police ? Est-il vrai que les cars radio de la Police aient annoncé au début de la manifestation dix morts parmi les forces de l’ordre, message nécessairement capté par l’ensemble des brigades... et qui devait donc exciter au plus haut point l’ensemble des policiers ? C’était peut-être une erreur, c’était peut-être un sabotage, il faudrait le savoir ; et peut-être, d’autre part, n’était-ce pas vrai. C’est pour cela que je veux une enquête.
« Monsieur le Préfet de Police »
Intervention de Claude Bourdet au Conseil municipal de Paris, le 27 octobre 1961
- Les silences de Monsieur Maurice Papon
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Claude Bourdet
« J’en viens d’abord aux faits. Il n’est guère besoin de s’étendre. Parlerai-je de ces Algériens couchés sur le trottoir, baignant dans le sang, morts ou mourants, auxquels la Police interdisait qu’on porte secours ? Parlerai-je de cette femme enceinte, près de la place de la République, qu’un policier frappait sur le ventre ? Parlerai-je de ces cars que l’on vidait devant un commissariat du quartier Latin, en forçant les Algériens qui en sortaient à défiler sous une véritable haie d’honneur, sous des matraques qui s’abattaient sur eux à mesure qu’ils sortaient ? J’ai des témoignages de Français et des témoignages de journalistes étrangers. Parlerai-je de cet Algérien interpellé dans le métro et qui portait un enfant dans ses bras ? Comme il ne levait pas les bras assez vite, on l’a presque jeté à terre d’une paire de gifles. Ce n’est pas très grave, c’est simplement un enfant qui est marqué à vie !
Je veux seulement mentionner les faits les plus graves et poser des questions. Il s’agit de faits qui, s’ils sont vérifiés, ne peuvent pas s’expliquer par une réaction de violence dans le feu de l’action. Ce sont des faits qui méritent une investigation sérieuse, détaillée, impartiale, contradictoire.
D’abord, est-il vrai qu’au cours de cette journée, il n’y ait pas eu de blessés par balle au sein de la Police ? Est-il vrai que les cars radio de la Police aient annoncé au début de la manifestation dix morts parmi les forces de l’ordre, message nécessairement capté par l’ensemble des brigades... et qui devait donc exciter au plus haut point l’ensemble des policiers ? C’était peut-être une erreur, c’était peut-être un sabotage, il faudrait le savoir ; et peut-être, d’autre part, n’était-ce pas vrai. C’est pour cela que je veux une enquête.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
suite ...............
De même, est-il vrai qu’un grand nombre des blessés ou des morts ont été atteints par des balles du même calibre que celui d’une grande manufacture qui fournit l’armement de la Police ? Qu’une grande partie de ces balles ont été tirées à bout portant ? Une enquête dans les hôpitaux peut donner ces renseignements. Il est clair que ce n’est pas n’importe quelle enquête et que ceux qui la feraient devraient être couverts par son caractère officiel et savoir qu’ils ne risqueraient rien en disant la vérité.
Et voici le plus grave : est-il vrai que dans la « cour d’isolement » de la Cité, une cinquantaine de manifestants, arrêtés apparemment dans les alentours du boulevard Saint-Michel, sont morts ? Et que sont devenus leurs corps ? Est-il vrai qu’il y a eu de nombreux corps retirés de la Seine ? Dans les milieux de presse, et pas seulement dans les milieux de la presse de gauche, dans les rédactions de la presse d’information, on parle de 150 corps retirés de la Seine entre Paris et Rouen. C’est vrai ou ce n’est pas vrai ? Cela doit pouvoir se savoir. Une enquête auprès des services compétents doit permettre de le vérifier. Cela implique, ai-je dit, non pas une enquête policière ou administrative, c’est-à-dire une enquête de la Police sur elle-même, mais une enquête très large, avec la participation d’élus.
De même, est-il vrai qu’un grand nombre des blessés ou des morts ont été atteints par des balles du même calibre que celui d’une grande manufacture qui fournit l’armement de la Police ? Qu’une grande partie de ces balles ont été tirées à bout portant ? Une enquête dans les hôpitaux peut donner ces renseignements. Il est clair que ce n’est pas n’importe quelle enquête et que ceux qui la feraient devraient être couverts par son caractère officiel et savoir qu’ils ne risqueraient rien en disant la vérité.
Et voici le plus grave : est-il vrai que dans la « cour d’isolement » de la Cité, une cinquantaine de manifestants, arrêtés apparemment dans les alentours du boulevard Saint-Michel, sont morts ? Et que sont devenus leurs corps ? Est-il vrai qu’il y a eu de nombreux corps retirés de la Seine ? Dans les milieux de presse, et pas seulement dans les milieux de la presse de gauche, dans les rédactions de la presse d’information, on parle de 150 corps retirés de la Seine entre Paris et Rouen. C’est vrai ou ce n’est pas vrai ? Cela doit pouvoir se savoir. Une enquête auprès des services compétents doit permettre de le vérifier. Cela implique, ai-je dit, non pas une enquête policière ou administrative, c’est-à-dire une enquête de la Police sur elle-même, mais une enquête très large, avec la participation d’élus.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
suite ..............
L’essentiel
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J’en viens maintenant au propos qui est pour moi l’essentiel : celui qui vous concerne directement, Monsieur le Préfet de Police. Mon projet n’est pas de clouer au pilori la Police parisienne, de prétendre qu’elle est composée de sauvages, encore qu’il y ait eu bon nombre d’actes de sauvagerie. Mon projet est d’expliquer pourquoi tant d’hommes, qui ne sont probablement ni meilleurs, ni pires qu’aucun de nous, ont agi comme ils l’ont fait. Ici je pense que, dans la mesure où vous admettrez partiellement ces faits, vous avez une explication. Elle a d’ailleurs été donnée tout à l’heure : elle réside dans les attentats algériens, dans les pertes que la Police a subies.
Il s’agit seulement d’expliquer, sur le plan subjectif, l’attitude de la Police, cette explication est, en partie, suffisante. Nous nous sommes inclinés assez souvent ici sur la mémoire des policiers tués en service commandé pour le savoir, mais cela n’explique pas tout. Et surtout, ces explications subjectives ne suffisent pas. Le policier individuel riposte lorsqu’il est attaqué, mais il faut voir les choses de plus loin. Ce qui se passe vient d’une certaine conception de la guerre à outrance menée contre le nationalisme algérien. Ici on peut me répondre : « Auriez-vous voulu que nous laissions l’ennemi agir librement chez nous ? Et même commettre des crimes impunément ? » Sur ce plan, la logique est inévitable : l’ennemi est l’ennemi ; il s’agit de le briser par tous les moyens, ou presque. Mais l’ennemi répond alors de la même façon, et on arrive là où nous sommes aujourd’hui. Il était impossible qu’il y ait une guerre à outrance en Algérie et qu’il ne se passe rien en France. Mais ce que je dis - et cela me semble vérifié pour tout ce qu’on a dit ici, à droite, sur la puissance du FLN en France, et sur la menace qu’il représente -, c’est qu’il aurait pu rendre la situation infiniment plus grave qu’il ne l’a rendue.
- La guerre à outrance
Les dirigeants algériens ont agi non pas en vertu de sentiments d’humanité mais dans leur propre intérêt, parce qu’ils voulaient pouvoir organiser les Algériens en France, parce qu’ils voulaient « collecter » comme on l’a dit et cela, vous le savez bien, en général beaucoup plus par le consentement que par la terreur. Il y avait là aussi, probablement, l’influence d’un certain nombre de cadres algériens, en particulier de ces cadres syndicaux de l’UGTA, très enracinés dans le mouvement syndical français, très proches de la population métropolitaine, hostiles au terrorisme. Ce sont malheureusement eux, justement, parce qu’ils étaient connus, repérés, voyants, qui ont été les premiers arrêtés, souvent déportés en Algérie, et on ne sait pas malheureusement, vous le savez, ce que ceux-là sont devenus.
Vous répliquerez qu’il y a eu, dès le début de la guerre, des règlements de compte entre Algériens, des liquidations de dénonciateurs, etc., c’est-à-dire des crimes que la Police ne pouvait pas tolérer, quelle que fût sa politique. Oui, mais il y a, pour la Police, bien des façons d’agir et dans les premiers temps, on n’a pas vu se produire, du côté policier, les violences extrêmes qui sont venues ultérieurement. Ce que je dis, c’est qu’à un certain moment, on a estimé que cette action de la Police ne suffisait pas.
On a estimé qu’il fallait qu’à la guerre à outrance menée contre le FLN en Algérie corresponde la guerre à outrance menée contre le FLN en France. Le résultat a été une terrible aggravation de la répression, la recherche par tous les moyens du « renseignement », la terreur organisée contre tous les suspects, les camps de concentration, les sévices les plus inimaginables et la « chasse aux ratons ».
Je dis, Monsieur le Préfet de Police, que vous-même avez particulièrement contribué à créer ainsi, au sein d’une population misérable, épouvantée, une situation où le réflexe de sécurité ne joue plus. Je dis que les consignes d’attentats contre la Police étaient bien plus faciles à donner dans un climat pareil de désespoir. Je dis que même si de telles consignes n’existaient pas, le désespoir et l’indignation suffisaient souvent à causer des attentats spontanés, en même temps qu’à encourager ceux qui, au sein du FLN, voulaient en organiser. Je dis qu’on a alimenté ainsi un enchaînement auquel on n’est pas capable de mettre fin.
L’essentiel
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J’en viens maintenant au propos qui est pour moi l’essentiel : celui qui vous concerne directement, Monsieur le Préfet de Police. Mon projet n’est pas de clouer au pilori la Police parisienne, de prétendre qu’elle est composée de sauvages, encore qu’il y ait eu bon nombre d’actes de sauvagerie. Mon projet est d’expliquer pourquoi tant d’hommes, qui ne sont probablement ni meilleurs, ni pires qu’aucun de nous, ont agi comme ils l’ont fait. Ici je pense que, dans la mesure où vous admettrez partiellement ces faits, vous avez une explication. Elle a d’ailleurs été donnée tout à l’heure : elle réside dans les attentats algériens, dans les pertes que la Police a subies.
Il s’agit seulement d’expliquer, sur le plan subjectif, l’attitude de la Police, cette explication est, en partie, suffisante. Nous nous sommes inclinés assez souvent ici sur la mémoire des policiers tués en service commandé pour le savoir, mais cela n’explique pas tout. Et surtout, ces explications subjectives ne suffisent pas. Le policier individuel riposte lorsqu’il est attaqué, mais il faut voir les choses de plus loin. Ce qui se passe vient d’une certaine conception de la guerre à outrance menée contre le nationalisme algérien. Ici on peut me répondre : « Auriez-vous voulu que nous laissions l’ennemi agir librement chez nous ? Et même commettre des crimes impunément ? » Sur ce plan, la logique est inévitable : l’ennemi est l’ennemi ; il s’agit de le briser par tous les moyens, ou presque. Mais l’ennemi répond alors de la même façon, et on arrive là où nous sommes aujourd’hui. Il était impossible qu’il y ait une guerre à outrance en Algérie et qu’il ne se passe rien en France. Mais ce que je dis - et cela me semble vérifié pour tout ce qu’on a dit ici, à droite, sur la puissance du FLN en France, et sur la menace qu’il représente -, c’est qu’il aurait pu rendre la situation infiniment plus grave qu’il ne l’a rendue.
- La guerre à outrance
Les dirigeants algériens ont agi non pas en vertu de sentiments d’humanité mais dans leur propre intérêt, parce qu’ils voulaient pouvoir organiser les Algériens en France, parce qu’ils voulaient « collecter » comme on l’a dit et cela, vous le savez bien, en général beaucoup plus par le consentement que par la terreur. Il y avait là aussi, probablement, l’influence d’un certain nombre de cadres algériens, en particulier de ces cadres syndicaux de l’UGTA, très enracinés dans le mouvement syndical français, très proches de la population métropolitaine, hostiles au terrorisme. Ce sont malheureusement eux, justement, parce qu’ils étaient connus, repérés, voyants, qui ont été les premiers arrêtés, souvent déportés en Algérie, et on ne sait pas malheureusement, vous le savez, ce que ceux-là sont devenus.
Vous répliquerez qu’il y a eu, dès le début de la guerre, des règlements de compte entre Algériens, des liquidations de dénonciateurs, etc., c’est-à-dire des crimes que la Police ne pouvait pas tolérer, quelle que fût sa politique. Oui, mais il y a, pour la Police, bien des façons d’agir et dans les premiers temps, on n’a pas vu se produire, du côté policier, les violences extrêmes qui sont venues ultérieurement. Ce que je dis, c’est qu’à un certain moment, on a estimé que cette action de la Police ne suffisait pas.
On a estimé qu’il fallait qu’à la guerre à outrance menée contre le FLN en Algérie corresponde la guerre à outrance menée contre le FLN en France. Le résultat a été une terrible aggravation de la répression, la recherche par tous les moyens du « renseignement », la terreur organisée contre tous les suspects, les camps de concentration, les sévices les plus inimaginables et la « chasse aux ratons ».
Je dis, Monsieur le Préfet de Police, que vous-même avez particulièrement contribué à créer ainsi, au sein d’une population misérable, épouvantée, une situation où le réflexe de sécurité ne joue plus. Je dis que les consignes d’attentats contre la Police étaient bien plus faciles à donner dans un climat pareil de désespoir. Je dis que même si de telles consignes n’existaient pas, le désespoir et l’indignation suffisaient souvent à causer des attentats spontanés, en même temps qu’à encourager ceux qui, au sein du FLN, voulaient en organiser. Je dis qu’on a alimenté ainsi un enchaînement auquel on n’est pas capable de mettre fin.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
...........
Est-il vrai ?
Je pense, Monsieur le Préfet de Police, que vous avez agi dans toute cette affaire exactement comme ces chefs militaires qui considèrent que leur propre succès et leur propre mérite se mesurent à la violence des combats, à leur caractère meurtrier, à la dureté de la guerre. C’était la conception du général Nivelle au cours de l’offensive du Chemin des Dames, et vous savez que l’Histoire ne lui a pas été favorable. C’est cette conception qui a été la vôtre à Constantine et celle que vous avez voulu importer dans la région parisienne, avec les résultats que l’on sait. Maintenant, vous êtes pris à votre propre jeu et vous ne pouvez pas vous arrêter, même en ce moment, à une époque où la paix paraît possible. La terreur à laquelle la population algérienne est soumise n’a pas brisé la menace contre vos propres policiers, bien au contraire. J’espère me tromper, j’espère que vous n’aurez pas relancé, d’une manière encore pire, l’enchaînement du terrorisme et de la répression.
Car, enfin, il n’était pas condamnable, il était excellent que le FLN cherche, lui, à sortir de cet engrenage par des manifestations de rue, des manifestations dont un grand nombre de gens ont dit qu’elles étaient, à l’origine, pacifiques. Nous aurions dû comprendre, vous auriez dû comprendre, que c’était là l’exutoire qui permettrait au désespoir de ne pas se transformer en terrorisme. Au lieu de cela, vous avez contribué à créer une situation pire. Vous avez réussi, et peut-être certains s’en félicitent-ils, à dresser contre les Algériens, il faut le dire, une partie importante de la population parisienne qui ne comprend pas évidemment pourquoi ces Algériens manifestent. Elle n’est pas algérienne, cette population, elle ne vit pas dans les bidonvilles, sa sécurité de tous les instants n’est pas menacée par les harkis, etc. Alors, évidemment, « que viennent faire dans les rues ces Algériens ? Leur attitude est incompréhensible ! »
Je dis, Messieurs les Préfets, mes chers collègues, que loin de chercher à réprimer l’agitation politique des Algériens, nous devons dans cette perspective de négociation, de paix, qui s’ouvre enfin, même si c’est trop tard - nous devons chercher à légaliser l’activité politique des Algériens en France. Il faut que leur action politique s’effectue au grand jour, avec des organisations légales, donc contrôlables, avec des journaux que l’on puisse lire. Nous devons leur laisser d’autres moyens que ceux du désespoir.
Monsieur le Préfet de Police, cela suppose que vous, vous changiez d’attitude. Ici je suis obligé de vous poser une question très grave. Je vous prie, non pas de m’en excuser, car vous ne m’en excuserez pas, mais de comprendre qu’il est difficile, pour un journaliste qui sait que son journal sera saisi, si quoi que ce soit déplaît un peu trop à la Police ou au gouvernement, d’écrire un article sur ce sujet. Mais quand ce journaliste est conseiller municipal, il a la possibilité de venir dire ces choses à la tribune et de les dire sans ambages.
Voici ma question : est-il vrai qu’au mois de septembre et d’octobre, parlant à des membres de la Police parisienne, vous ayez affirmé à plusieurs reprises que le ministre de la Justice avait été changé, que la Police était maintenant couverte, et que vous aviez l’appui du gouvernement ? Si c’était vrai, cela expliquerait, en grande partie, l’attitude de la Police au cours de ces derniers jours. Si ce n’est pas vrai, tant mieux. De toute façon, d’ici quelques années, d’ici quelques mois, quelques semaines peut-être, tout se saura, et on verra qui avait raison. Et si j’avais eu tort aujourd’hui, je serais le premier à m’en féliciter. »
- Extrait du livre “Mes batailles” de Claude Bourdet (Ed. In Fine, 1993) pages 161/167 et aussi paru dans la revue France-Observateur du 2 novembre 1961 -
Même si Papon a été débouté de la plainte déposée contre lui, tous ces faits, tout ces massacres ont été complètement avérés au cours du procès, cependant aujourd’hui le gouvernement français ne les a toujours pas officiellement reconnus.
Est-il vrai ?
Je pense, Monsieur le Préfet de Police, que vous avez agi dans toute cette affaire exactement comme ces chefs militaires qui considèrent que leur propre succès et leur propre mérite se mesurent à la violence des combats, à leur caractère meurtrier, à la dureté de la guerre. C’était la conception du général Nivelle au cours de l’offensive du Chemin des Dames, et vous savez que l’Histoire ne lui a pas été favorable. C’est cette conception qui a été la vôtre à Constantine et celle que vous avez voulu importer dans la région parisienne, avec les résultats que l’on sait. Maintenant, vous êtes pris à votre propre jeu et vous ne pouvez pas vous arrêter, même en ce moment, à une époque où la paix paraît possible. La terreur à laquelle la population algérienne est soumise n’a pas brisé la menace contre vos propres policiers, bien au contraire. J’espère me tromper, j’espère que vous n’aurez pas relancé, d’une manière encore pire, l’enchaînement du terrorisme et de la répression.
Car, enfin, il n’était pas condamnable, il était excellent que le FLN cherche, lui, à sortir de cet engrenage par des manifestations de rue, des manifestations dont un grand nombre de gens ont dit qu’elles étaient, à l’origine, pacifiques. Nous aurions dû comprendre, vous auriez dû comprendre, que c’était là l’exutoire qui permettrait au désespoir de ne pas se transformer en terrorisme. Au lieu de cela, vous avez contribué à créer une situation pire. Vous avez réussi, et peut-être certains s’en félicitent-ils, à dresser contre les Algériens, il faut le dire, une partie importante de la population parisienne qui ne comprend pas évidemment pourquoi ces Algériens manifestent. Elle n’est pas algérienne, cette population, elle ne vit pas dans les bidonvilles, sa sécurité de tous les instants n’est pas menacée par les harkis, etc. Alors, évidemment, « que viennent faire dans les rues ces Algériens ? Leur attitude est incompréhensible ! »
Je dis, Messieurs les Préfets, mes chers collègues, que loin de chercher à réprimer l’agitation politique des Algériens, nous devons dans cette perspective de négociation, de paix, qui s’ouvre enfin, même si c’est trop tard - nous devons chercher à légaliser l’activité politique des Algériens en France. Il faut que leur action politique s’effectue au grand jour, avec des organisations légales, donc contrôlables, avec des journaux que l’on puisse lire. Nous devons leur laisser d’autres moyens que ceux du désespoir.
Monsieur le Préfet de Police, cela suppose que vous, vous changiez d’attitude. Ici je suis obligé de vous poser une question très grave. Je vous prie, non pas de m’en excuser, car vous ne m’en excuserez pas, mais de comprendre qu’il est difficile, pour un journaliste qui sait que son journal sera saisi, si quoi que ce soit déplaît un peu trop à la Police ou au gouvernement, d’écrire un article sur ce sujet. Mais quand ce journaliste est conseiller municipal, il a la possibilité de venir dire ces choses à la tribune et de les dire sans ambages.
Voici ma question : est-il vrai qu’au mois de septembre et d’octobre, parlant à des membres de la Police parisienne, vous ayez affirmé à plusieurs reprises que le ministre de la Justice avait été changé, que la Police était maintenant couverte, et que vous aviez l’appui du gouvernement ? Si c’était vrai, cela expliquerait, en grande partie, l’attitude de la Police au cours de ces derniers jours. Si ce n’est pas vrai, tant mieux. De toute façon, d’ici quelques années, d’ici quelques mois, quelques semaines peut-être, tout se saura, et on verra qui avait raison. Et si j’avais eu tort aujourd’hui, je serais le premier à m’en féliciter. »
- Extrait du livre “Mes batailles” de Claude Bourdet (Ed. In Fine, 1993) pages 161/167 et aussi paru dans la revue France-Observateur du 2 novembre 1961 -
Même si Papon a été débouté de la plainte déposée contre lui, tous ces faits, tout ces massacres ont été complètement avérés au cours du procès, cependant aujourd’hui le gouvernement français ne les a toujours pas officiellement reconnus.
STUNENEB- TROLL interné d'office
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Du coup, la Seine est polluée maintenant. Il paraît que l'on voit les rats nager ...
Kasim- TROLL interné d'office
- Messages : 1027
Date d'inscription : 18/09/2016
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Le "Bilan" de Claude Bourdet comme celui de tous les journalistes gauchistes alliés du FLN est manifestement faux ! Il n'y a qu'un seul bilan qui puisse être considéré par les enquêteurs: celui de l'Institut Médico-Légal, c'est à dire de la morgue de Paris qui fait état de... 3 morts pour la soirée du 17 au 18 octobre 1961 !
Les "centaines" d'Algériens jetés à la Seine ? Il faut comptabiliser tous les Algériens assassinés (par le FLN) depuis plusieurs mois avant octobre 1961 !
Les "centaines" d'Algériens jetés à la Seine ? Il faut comptabiliser tous les Algériens assassinés (par le FLN) depuis plusieurs mois avant octobre 1961 !
El seductor- Maître
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Date d'inscription : 04/07/2013
Localisation : Avignon
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
13 janvier 1955 : Claude Bourdet: « Votre Gestapo d'Algérie. » (Algérie)
Le 6 décembre 1951, Claude Bourdet, ancien membre du Conseil National de la Résistance, publie dans L'Observateur (futur France Observateur) un article intitulé « Y a-t-il une Gestapo algérienne ? » .
Il y dénonce les méthodes d'interrogatoire utilisées par la police française d'Algérie avec la complicité d'un certain nombre de magistrats. Cela se passait près de trois ans avant l'insurrection de la Toussaint 1954, après le trucage des élections par le gouverneur Naegelen et au moment où le combat mené par le Viêt-minh en Indochine commençait à inspirer de jeunes militants algériens.
Dès l'apparition des premiers maquis, en 1954, la torture reprend de plus belle. La police, composée en majorité d'Européens d'Afrique du Nord, s'en prend à l'ensemble du mouvement nationaliste, y compris à des hommes qui se montrent hostiles ou réticents à l'égard de l'insurrection. C'est le cas de la plupart des dirigeants des trois courants du nationalisme algérien (messalistes, centralistes, amis de Fehrat Abbas) ainsi que du Parti communiste. Cela aura de lourdes conséquences pour l'avenir. En attendant, la torture devient pratique courante. Dans un nouvel article, « Votre Gestapo d'Algérie », du 13 janvier 1955, Claude Bourdet écrit :
« Le supplice de la baignoire, le gonflage à l'eau par l'anus, le courant électrique sur les muqueuses, les aisselles ou la colonne vertébrale, sont les procédés préférés, car "bien appliqués" ils ne laissent pas de traces visibles. Le supplice de la faim est également constant. Mais l'empalement sur une bouteille ou un bâton, les coups de poing, de pied, de nerf de boeuf ne sont pas non plus épargnés. Tout ceci explique que les tortionnaires ne remettent les prisonniers au juge que cinq à dix jours après leur arrestation ... Une fois que les Gestapistes ont dicté et fait signer à leurs victimes à demi-mortes "l'aveu" qu'il leur plaît d'attribuer, le reste du séjour à la police sert à remettre le prisonnier en état, au besoin à le soigner (mais oui!) afin qu'il soit présentable lorsqu'on le mène au juge... »
Claude Bourdet donne quelques détails sur plusieurs de ces affaires : « Un cas significatif est celui de Adad Ali, conseiller municipal d'Alger. Il fut arrêté le 27 décembre [1954]. Le 30, son avocat, Maître Pierre Stibbe , signala au procureur de la République qu'il n'avait pas réapparu et n'avait pas été déféré à un magistrat et requit ce procureur, conformément au code d'instruction criminelle, de le faire mettre immédiatement en liberté ou de le faire conduire devant un magistrat. Le procureur invoqua ... "le débordement et la fatigue des policiers" et refusa de déférer à cette réquisition. Le 31 décembre, Mme Adad, craignant pour la vie de son mari, de santé très fragile, déposa une plainte en complicité de séquestration arbitraire contre le procureur. Quelques heures plus tard, Adad Ali était mené devant le juge d'instruction par cinq inspecteurs des R.G. Les journalistes, avocats, magistrats présents constatèrent qu'il était dans un état d'hébétude morale et de délabrement physique complet et portait de nombreuses traces de coups. »
Suite à l'émoi suscité dans la presse par de telles allégations, le ministre de l'intérieur, François Mitterrand, ordonna une enquête qui fut confiée à M. Roger Wuillaume et adressée au gouverneur général Soustelle. Le rapport, daté du 2 mars 1955, reconnaît que les « sévices » « furent utilisés dans de nombreux cas » sont « de pratique ancienne » , mais qu'ils donnent des résultats indiscutables. Les procédés classiques d'interrogatoire prolongé, de privation de boisson et de nourriture « ne seraient pas d'une grande efficacité dans ces pays où les individus présentent une résistance extraordinaire aux épreuves de toute nature. Par contre, les procédés du tuyau d'eau et de l'électricité, lorsqu'ils sont utilisés avec précaution, produiraient un choc, au demeurant beaucoup plus psychologique que physique, et par conséquent exclusifs de toute cruauté excessive. »1
Ce rapport (non divulgué) n'empêche pas le nouveau ministre de l'intérieur, Bourgès Maunoury, de nier l'existence de la torture, le 29 juillet 1955 devant l'Assemblée Nationale : « Ce que je puis dire, c'est qu'après les enquêtes déjà effectuées je ne connais aucun fait de torture tel que ceux qui ont été énoncés. » Dans le Monde du 15-16 avril 1956, en réponse à des articles de Claude Bourdet et du professeur Henri-Irénée Marrou, Bourgès, devenu ministre de la Défense nationale déclare : « Quand je vois que M. Marrou a parlé de « moyens infects », je dis que pas un seul soldat ne peut admettre cette imputation dans sa généralité.
Nos soldats, eux, sont là-bas pour assurer ou rétablir la paix et pour protéger la vie de chacun, musulmans ou non. »
Et Guy Mollet, le 14 avril 1957, devant la fédération socialiste de la Marne : « Parlons clair. Sans doute des actes de violence, extrêmement rares, ont été à déplorer. Mais ils ont été, je l'affirme, consécutifs aux combats et aux atrocités des terroristes. Quant aux actes de tortures prémédités et réfléchis, je dis que si cela était, ce serait intolérable. On a comparé à ce sujet le comportement de l'armée française à celui de la Gestapo. Cette comparaison est scandaleuse. Hitler donnait des directives qui préconisaient ces méthodes barbares, tandis que Lacoste et moi avons toujours donné des ordres dans un sens contraire. Des enquêtes ont d'ailleurs été ordonnées et des condamnations prononcées qui ont sanctionné des actes répréhensibles. Mais ceux-ci, je le répète, pourraient presque se compter sur les doigts de la main. »
Le 23 novembre 2000, le général Massu à qui le gouvernement Mollet confia les pouvoirs de police à Alger, le 7 janvier 1957, déclare au journal Le Monde : « Mais j'ai dit et reconnu que la torture avait été généralisée en Algérie! Elle a été ensuite institutionnalisée avec la création du CCI [...] et des DOP [...], et institutionnaliser la torture, je pense que c'est pire que tout. »
Sources :
Pierre Vidal-Naquet, La Raison d'État, Les Éditions de minuit, 1962, page 58, 69, 93, 111, La découverte, 2002; Pierre Vidal-Naquet, La torture dans la république, Maspéro, 1983, page 25; Jean-Luc Einaudi, Pour l'exemple, l'affaire Fernand Iveton, L'Harmattan, 1986, page 41; Gilles Martinet, Torture, mémoire, Algérie, Le Monde, 30 novembre 2000.
Le 6 décembre 1951, Claude Bourdet, ancien membre du Conseil National de la Résistance, publie dans L'Observateur (futur France Observateur) un article intitulé « Y a-t-il une Gestapo algérienne ? » .
Il y dénonce les méthodes d'interrogatoire utilisées par la police française d'Algérie avec la complicité d'un certain nombre de magistrats. Cela se passait près de trois ans avant l'insurrection de la Toussaint 1954, après le trucage des élections par le gouverneur Naegelen et au moment où le combat mené par le Viêt-minh en Indochine commençait à inspirer de jeunes militants algériens.
Dès l'apparition des premiers maquis, en 1954, la torture reprend de plus belle. La police, composée en majorité d'Européens d'Afrique du Nord, s'en prend à l'ensemble du mouvement nationaliste, y compris à des hommes qui se montrent hostiles ou réticents à l'égard de l'insurrection. C'est le cas de la plupart des dirigeants des trois courants du nationalisme algérien (messalistes, centralistes, amis de Fehrat Abbas) ainsi que du Parti communiste. Cela aura de lourdes conséquences pour l'avenir. En attendant, la torture devient pratique courante. Dans un nouvel article, « Votre Gestapo d'Algérie », du 13 janvier 1955, Claude Bourdet écrit :
« Le supplice de la baignoire, le gonflage à l'eau par l'anus, le courant électrique sur les muqueuses, les aisselles ou la colonne vertébrale, sont les procédés préférés, car "bien appliqués" ils ne laissent pas de traces visibles. Le supplice de la faim est également constant. Mais l'empalement sur une bouteille ou un bâton, les coups de poing, de pied, de nerf de boeuf ne sont pas non plus épargnés. Tout ceci explique que les tortionnaires ne remettent les prisonniers au juge que cinq à dix jours après leur arrestation ... Une fois que les Gestapistes ont dicté et fait signer à leurs victimes à demi-mortes "l'aveu" qu'il leur plaît d'attribuer, le reste du séjour à la police sert à remettre le prisonnier en état, au besoin à le soigner (mais oui!) afin qu'il soit présentable lorsqu'on le mène au juge... »
Claude Bourdet donne quelques détails sur plusieurs de ces affaires : « Un cas significatif est celui de Adad Ali, conseiller municipal d'Alger. Il fut arrêté le 27 décembre [1954]. Le 30, son avocat, Maître Pierre Stibbe , signala au procureur de la République qu'il n'avait pas réapparu et n'avait pas été déféré à un magistrat et requit ce procureur, conformément au code d'instruction criminelle, de le faire mettre immédiatement en liberté ou de le faire conduire devant un magistrat. Le procureur invoqua ... "le débordement et la fatigue des policiers" et refusa de déférer à cette réquisition. Le 31 décembre, Mme Adad, craignant pour la vie de son mari, de santé très fragile, déposa une plainte en complicité de séquestration arbitraire contre le procureur. Quelques heures plus tard, Adad Ali était mené devant le juge d'instruction par cinq inspecteurs des R.G. Les journalistes, avocats, magistrats présents constatèrent qu'il était dans un état d'hébétude morale et de délabrement physique complet et portait de nombreuses traces de coups. »
Suite à l'émoi suscité dans la presse par de telles allégations, le ministre de l'intérieur, François Mitterrand, ordonna une enquête qui fut confiée à M. Roger Wuillaume et adressée au gouverneur général Soustelle. Le rapport, daté du 2 mars 1955, reconnaît que les « sévices » « furent utilisés dans de nombreux cas » sont « de pratique ancienne » , mais qu'ils donnent des résultats indiscutables. Les procédés classiques d'interrogatoire prolongé, de privation de boisson et de nourriture « ne seraient pas d'une grande efficacité dans ces pays où les individus présentent une résistance extraordinaire aux épreuves de toute nature. Par contre, les procédés du tuyau d'eau et de l'électricité, lorsqu'ils sont utilisés avec précaution, produiraient un choc, au demeurant beaucoup plus psychologique que physique, et par conséquent exclusifs de toute cruauté excessive. »1
Ce rapport (non divulgué) n'empêche pas le nouveau ministre de l'intérieur, Bourgès Maunoury, de nier l'existence de la torture, le 29 juillet 1955 devant l'Assemblée Nationale : « Ce que je puis dire, c'est qu'après les enquêtes déjà effectuées je ne connais aucun fait de torture tel que ceux qui ont été énoncés. » Dans le Monde du 15-16 avril 1956, en réponse à des articles de Claude Bourdet et du professeur Henri-Irénée Marrou, Bourgès, devenu ministre de la Défense nationale déclare : « Quand je vois que M. Marrou a parlé de « moyens infects », je dis que pas un seul soldat ne peut admettre cette imputation dans sa généralité.
Nos soldats, eux, sont là-bas pour assurer ou rétablir la paix et pour protéger la vie de chacun, musulmans ou non. »
Et Guy Mollet, le 14 avril 1957, devant la fédération socialiste de la Marne : « Parlons clair. Sans doute des actes de violence, extrêmement rares, ont été à déplorer. Mais ils ont été, je l'affirme, consécutifs aux combats et aux atrocités des terroristes. Quant aux actes de tortures prémédités et réfléchis, je dis que si cela était, ce serait intolérable. On a comparé à ce sujet le comportement de l'armée française à celui de la Gestapo. Cette comparaison est scandaleuse. Hitler donnait des directives qui préconisaient ces méthodes barbares, tandis que Lacoste et moi avons toujours donné des ordres dans un sens contraire. Des enquêtes ont d'ailleurs été ordonnées et des condamnations prononcées qui ont sanctionné des actes répréhensibles. Mais ceux-ci, je le répète, pourraient presque se compter sur les doigts de la main. »
Le 23 novembre 2000, le général Massu à qui le gouvernement Mollet confia les pouvoirs de police à Alger, le 7 janvier 1957, déclare au journal Le Monde : « Mais j'ai dit et reconnu que la torture avait été généralisée en Algérie! Elle a été ensuite institutionnalisée avec la création du CCI [...] et des DOP [...], et institutionnaliser la torture, je pense que c'est pire que tout. »
Sources :
Pierre Vidal-Naquet, La Raison d'État, Les Éditions de minuit, 1962, page 58, 69, 93, 111, La découverte, 2002; Pierre Vidal-Naquet, La torture dans la république, Maspéro, 1983, page 25; Jean-Luc Einaudi, Pour l'exemple, l'affaire Fernand Iveton, L'Harmattan, 1986, page 41; Gilles Martinet, Torture, mémoire, Algérie, Le Monde, 30 novembre 2000.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
On parle du 17 octobre 1961. Pas la peine de me citer tous les bouquins écrits par des gens qui furent complices du FLN ou tous les articles du Monde ou autres canards de gauche qui applaudirent à tous les actes (de terrorisme) commis par le FLN. Je les connais aussi bien que toi !
Les 20.000 manifestants algériens réunis ce soir là par la Fédération de France du FLN en violation de l'interdiction de manifester et pour protester contre le couvre-feu imposé par la préfecture de police de Paris, étaient encadrés par les hommes armés du FLN. En face, les 1.658 policiers et gendarmes qui étaient disponibles pour arrêter les cortèges.
Jean-Luc Einaudi, Jean-Paul Brunet, Sylvie Thénault, pour ne citer que ceux là, mentent en disant que de 32 à 325 manifestants furent tués et jetés à la Seine ce soir là.
Tout simplement parce qu'ils regroupent en un seul moment, les morts enregistrés à l'IML avant octobre 1961 et dus pour la plupart au... FLN !
Il faut quand même savoir qu'en France métropolitaine, 10.223 attentats furent commis entre le 1er janvier 1956 et le 23 janvier 1962. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1.433 Algériens opposés au FLN furent assassinés et 1.726 autres blessés ! Soit parce qu'ils faisaient partie du MNA (mouvement opposé au FLN) soit parce qu'ils refusaient de payer l'impôt "révolutionnaire". On peut évaluer à 6.000 Algériens assassinés par le FLN et 9.000 autres blessés, le nombre des victimes du seul FLN pour toute la période considérée.
On peut avoir le décompte exact des corps retrouvés dans la Seine au lendemain de la manifestation, ils ne pouvaient aller jusqu'à Rouen, étant arrêtés aux barrages de Suresnes et de Bezons ! Tous arrivaient à la morgue où ils étaient minutieusement comptés et examinés pour identification.
En 1998, le premier ministre (socialiste) de l'époque, Lionel Jospin, constitua une commission présidée par le conseiller d'état Dieudonné Mandelkern, chargée de faire la lumière sur ces événements. Fondé sur l'ouverture d'archives jusque là fermées, le rapport remis par cette commission fait largement litière des accusations portées contre la police française.
Les 20.000 manifestants algériens réunis ce soir là par la Fédération de France du FLN en violation de l'interdiction de manifester et pour protester contre le couvre-feu imposé par la préfecture de police de Paris, étaient encadrés par les hommes armés du FLN. En face, les 1.658 policiers et gendarmes qui étaient disponibles pour arrêter les cortèges.
Jean-Luc Einaudi, Jean-Paul Brunet, Sylvie Thénault, pour ne citer que ceux là, mentent en disant que de 32 à 325 manifestants furent tués et jetés à la Seine ce soir là.
Tout simplement parce qu'ils regroupent en un seul moment, les morts enregistrés à l'IML avant octobre 1961 et dus pour la plupart au... FLN !
Il faut quand même savoir qu'en France métropolitaine, 10.223 attentats furent commis entre le 1er janvier 1956 et le 23 janvier 1962. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1.433 Algériens opposés au FLN furent assassinés et 1.726 autres blessés ! Soit parce qu'ils faisaient partie du MNA (mouvement opposé au FLN) soit parce qu'ils refusaient de payer l'impôt "révolutionnaire". On peut évaluer à 6.000 Algériens assassinés par le FLN et 9.000 autres blessés, le nombre des victimes du seul FLN pour toute la période considérée.
On peut avoir le décompte exact des corps retrouvés dans la Seine au lendemain de la manifestation, ils ne pouvaient aller jusqu'à Rouen, étant arrêtés aux barrages de Suresnes et de Bezons ! Tous arrivaient à la morgue où ils étaient minutieusement comptés et examinés pour identification.
En 1998, le premier ministre (socialiste) de l'époque, Lionel Jospin, constitua une commission présidée par le conseiller d'état Dieudonné Mandelkern, chargée de faire la lumière sur ces événements. Fondé sur l'ouverture d'archives jusque là fermées, le rapport remis par cette commission fait largement litière des accusations portées contre la police française.
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
STUNENEB a écrit:13 janvier 1955 : Claude Bourdet: « Votre Gestapo d'Algérie. » (Algérie)
Le 6 décembre 1951, Claude Bourdet, ancien membre du Conseil National de la Résistance, publie dans L'Observateur (futur France Observateur) un article intitulé « Y a-t-il une Gestapo algérienne ? » .
Il y dénonce les méthodes d'interrogatoire utilisées par la police française d'Algérie avec la complicité d'un certain nombre de magistrats. Cela se passait près de trois ans avant l'insurrection de la Toussaint 1954, après le trucage des élections par le gouverneur Naegelen et au moment où le combat mené par le Viêt-minh en Indochine commençait à inspirer de jeunes militants algériens.
Dès l'apparition des premiers maquis, en 1954, la torture reprend de plus belle. La police, composée en majorité d'Européens d'Afrique du Nord, s'en prend à l'ensemble du mouvement nationaliste, y compris à des hommes qui se montrent hostiles ou réticents à l'égard de l'insurrection. C'est le cas de la plupart des dirigeants des trois courants du nationalisme algérien (messalistes, centralistes, amis de Fehrat Abbas) ainsi que du Parti communiste. Cela aura de lourdes conséquences pour l'avenir. En attendant, la torture devient pratique courante. Dans un nouvel article, « Votre Gestapo d'Algérie », du 13 janvier 1955, Claude Bourdet écrit :
« Le supplice de la baignoire, le gonflage à l'eau par l'anus, le courant électrique sur les muqueuses, les aisselles ou la colonne vertébrale, sont les procédés préférés, car "bien appliqués" ils ne laissent pas de traces visibles. Le supplice de la faim est également constant. Mais l'empalement sur une bouteille ou un bâton, les coups de poing, de pied, de nerf de boeuf ne sont pas non plus épargnés. Tout ceci explique que les tortionnaires ne remettent les prisonniers au juge que cinq à dix jours après leur arrestation ... Une fois que les Gestapistes ont dicté et fait signer à leurs victimes à demi-mortes "l'aveu" qu'il leur plaît d'attribuer, le reste du séjour à la police sert à remettre le prisonnier en état, au besoin à le soigner (mais oui!) afin qu'il soit présentable lorsqu'on le mène au juge... »
Claude Bourdet donne quelques détails sur plusieurs de ces affaires : « Un cas significatif est celui de Adad Ali, conseiller municipal d'Alger. Il fut arrêté le 27 décembre [1954]. Le 30, son avocat, Maître Pierre Stibbe , signala au procureur de la République qu'il n'avait pas réapparu et n'avait pas été déféré à un magistrat et requit ce procureur, conformément au code d'instruction criminelle, de le faire mettre immédiatement en liberté ou de le faire conduire devant un magistrat. Le procureur invoqua ... "le débordement et la fatigue des policiers" et refusa de déférer à cette réquisition. Le 31 décembre, Mme Adad, craignant pour la vie de son mari, de santé très fragile, déposa une plainte en complicité de séquestration arbitraire contre le procureur. Quelques heures plus tard, Adad Ali était mené devant le juge d'instruction par cinq inspecteurs des R.G. Les journalistes, avocats, magistrats présents constatèrent qu'il était dans un état d'hébétude morale et de délabrement physique complet et portait de nombreuses traces de coups. »
Suite à l'émoi suscité dans la presse par de telles allégations, le ministre de l'intérieur, François Mitterrand, ordonna une enquête qui fut confiée à M. Roger Wuillaume et adressée au gouverneur général Soustelle. Le rapport, daté du 2 mars 1955, reconnaît que les « sévices » « furent utilisés dans de nombreux cas » sont « de pratique ancienne » , mais qu'ils donnent des résultats indiscutables. Les procédés classiques d'interrogatoire prolongé, de privation de boisson et de nourriture « ne seraient pas d'une grande efficacité dans ces pays où les individus présentent une résistance extraordinaire aux épreuves de toute nature. Par contre, les procédés du tuyau d'eau et de l'électricité, lorsqu'ils sont utilisés avec précaution, produiraient un choc, au demeurant beaucoup plus psychologique que physique, et par conséquent exclusifs de toute cruauté excessive. »1
Ce rapport (non divulgué) n'empêche pas le nouveau ministre de l'intérieur, Bourgès Maunoury, de nier l'existence de la torture, le 29 juillet 1955 devant l'Assemblée Nationale : « Ce que je puis dire, c'est qu'après les enquêtes déjà effectuées je ne connais aucun fait de torture tel que ceux qui ont été énoncés. » Dans le Monde du 15-16 avril 1956, en réponse à des articles de Claude Bourdet et du professeur Henri-Irénée Marrou, Bourgès, devenu ministre de la Défense nationale déclare : « Quand je vois que M. Marrou a parlé de « moyens infects », je dis que pas un seul soldat ne peut admettre cette imputation dans sa généralité.
Nos soldats, eux, sont là-bas pour assurer ou rétablir la paix et pour protéger la vie de chacun, musulmans ou non. »
Et Guy Mollet, le 14 avril 1957, devant la fédération socialiste de la Marne : « Parlons clair. Sans doute des actes de violence, extrêmement rares, ont été à déplorer. Mais ils ont été, je l'affirme, consécutifs aux combats et aux atrocités des terroristes. Quant aux actes de tortures prémédités et réfléchis, je dis que si cela était, ce serait intolérable. On a comparé à ce sujet le comportement de l'armée française à celui de la Gestapo. Cette comparaison est scandaleuse. Hitler donnait des directives qui préconisaient ces méthodes barbares, tandis que Lacoste et moi avons toujours donné des ordres dans un sens contraire. Des enquêtes ont d'ailleurs été ordonnées et des condamnations prononcées qui ont sanctionné des actes répréhensibles. Mais ceux-ci, je le répète, pourraient presque se compter sur les doigts de la main. »
Le 23 novembre 2000, le général Massu à qui le gouvernement Mollet confia les pouvoirs de police à Alger, le 7 janvier 1957, déclare au journal Le Monde : « Mais j'ai dit et reconnu que la torture avait été généralisée en Algérie! Elle a été ensuite institutionnalisée avec la création du CCI [...] et des DOP [...], et institutionnaliser la torture, je pense que c'est pire que tout. »
Sources :
Pierre Vidal-Naquet, La Raison d'État, Les Éditions de minuit, 1962, page 58, 69, 93, 111, La découverte, 2002; Pierre Vidal-Naquet, La torture dans la république, Maspéro, 1983, page 25; Jean-Luc Einaudi, Pour l'exemple, l'affaire Fernand Iveton, L'Harmattan, 1986, page 41; Gilles Martinet, Torture, mémoire, Algérie, Le Monde, 30 novembre 2000.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Kasim a écrit:Du coup, la Seine est polluée maintenant. Il paraît que l'on voit les rats nager ...
Quel humour ce Kasim
Invité- Invité
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Oui, et alors, tu vas me le recopier-coller combien de fois ce pavé ?
Je viens de te dire que nous parlons ici du 17 octobre 1961. Claude Bourdet ? Complice du FLN... Il va dire le contraire ?
Vide sidéral Benenuts !
Je viens de te dire que nous parlons ici du 17 octobre 1961. Claude Bourdet ? Complice du FLN... Il va dire le contraire ?
Vide sidéral Benenuts !
El seductor- Maître
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
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et sans rancune ...
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STUNENEB- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Merci Benenuts ! Tout le monde peut voir ainsi le haut degré de tes connaissances en Histoire !
Pitoyable !
Pitoyable !
El seductor- Maître
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Que dit ce fameux rapport Mandelkern, commandité rappelons le par le premier ministre Lionel Jospin, peut susceptible de complicité avec l'OAS...
Il dit ceci et pour la période qui nous interesse, je cite:
" Pour la pèriode comprise entre le 17 octobre 1961 et le 31 décembre 1961, 88 corps de Nord-Africains (des FMA pour la plupart) sont entrés à l'IML (Institut Médico Légal). De l'avis de la mission, le cas de 25 de ces cadavres appelle à une analyse plus poussée. Pour ces cadavres en effet, la date présumée de la mort ou ses circonstances, telles qu'elles ressortent du registre d'entrée, complété le cas échéant, par les enquêtes de la police judiciaire, ne permettent pas d'exclure tout lien avec les manifestations.
On relèvera que 22 de ces cadavres avaient fait, à l'époque, l'objet d'enquêtes judiciaires, mais aucune d'entre elles n'a conclu à une relation avec les événements de la mi-octobre. Il n'en reste pas moins troublant que, dans quelques cas, la date du décès ou de la disparition coïncide avec la date des manifestations.
Reste à savoir si certains de ces cadavres auraient pu être transportés à l'IML à l'époque des manifestations d'octobre et échapper de ce fait aux bilans officiels. L'hypothèse est difficile à prendre en considération, réserve faite de cadavres qui auraient été découverts en aval de la Seine, hors du ressort de la préfecture de police, ou qui ne seraient pas remontés à la surface. C'est précisément pour explorer cette dernière éventualité que la mission a consulté les dossiers des successions musulmanes du Fonds d'action sociale que ce service constituait à l'époque -dossiers de nature à aider les investigations puisqu'ils contenaient, en principe, entre autres documents, les billetins de décès des travailleurs algériens en métropole. Mais ces bulletins n'existent pas toujours, ou sont muets sur les causes du décès; on peut le comprendre, puisque celles-ci n'avaient pas d'intérêt au regard de l'objet des dossiers.
Les vérifications entreprises n'ont donc pas été conluantes.
Sous les réserves exprimées ci-dessus, le registre d'entrée de l'IML constitue ainsi la source administrative la plus complète, donc la plus fiable, sur les décès survenus au cours de la période considérée."
On peut donc en déduire:
- Sur les 88 cadavres de la période allant du 17 octobre au 31 décembre 1961, seuls 25 posent un problème.
- Or, les enquêtes judiciaires ont montré que sur ces 25 morts, 22 n'ont aucun lien avec la manifestation du 17 octobre.
- Cette manifestation aurait donc pu faire, au maximum 3 victimes. Mais, deux de ceux-ci, Abdelkader Deroues et Lamara Achenoune n'ont pas été tués par la police. Reste le troisième, Guy Chevalier retrouvé sur le parcours de la manifestation. Il n'était pas Algérien !
Il dit ceci et pour la période qui nous interesse, je cite:
" Pour la pèriode comprise entre le 17 octobre 1961 et le 31 décembre 1961, 88 corps de Nord-Africains (des FMA pour la plupart) sont entrés à l'IML (Institut Médico Légal). De l'avis de la mission, le cas de 25 de ces cadavres appelle à une analyse plus poussée. Pour ces cadavres en effet, la date présumée de la mort ou ses circonstances, telles qu'elles ressortent du registre d'entrée, complété le cas échéant, par les enquêtes de la police judiciaire, ne permettent pas d'exclure tout lien avec les manifestations.
On relèvera que 22 de ces cadavres avaient fait, à l'époque, l'objet d'enquêtes judiciaires, mais aucune d'entre elles n'a conclu à une relation avec les événements de la mi-octobre. Il n'en reste pas moins troublant que, dans quelques cas, la date du décès ou de la disparition coïncide avec la date des manifestations.
Reste à savoir si certains de ces cadavres auraient pu être transportés à l'IML à l'époque des manifestations d'octobre et échapper de ce fait aux bilans officiels. L'hypothèse est difficile à prendre en considération, réserve faite de cadavres qui auraient été découverts en aval de la Seine, hors du ressort de la préfecture de police, ou qui ne seraient pas remontés à la surface. C'est précisément pour explorer cette dernière éventualité que la mission a consulté les dossiers des successions musulmanes du Fonds d'action sociale que ce service constituait à l'époque -dossiers de nature à aider les investigations puisqu'ils contenaient, en principe, entre autres documents, les billetins de décès des travailleurs algériens en métropole. Mais ces bulletins n'existent pas toujours, ou sont muets sur les causes du décès; on peut le comprendre, puisque celles-ci n'avaient pas d'intérêt au regard de l'objet des dossiers.
Les vérifications entreprises n'ont donc pas été conluantes.
Sous les réserves exprimées ci-dessus, le registre d'entrée de l'IML constitue ainsi la source administrative la plus complète, donc la plus fiable, sur les décès survenus au cours de la période considérée."
On peut donc en déduire:
- Sur les 88 cadavres de la période allant du 17 octobre au 31 décembre 1961, seuls 25 posent un problème.
- Or, les enquêtes judiciaires ont montré que sur ces 25 morts, 22 n'ont aucun lien avec la manifestation du 17 octobre.
- Cette manifestation aurait donc pu faire, au maximum 3 victimes. Mais, deux de ceux-ci, Abdelkader Deroues et Lamara Achenoune n'ont pas été tués par la police. Reste le troisième, Guy Chevalier retrouvé sur le parcours de la manifestation. Il n'était pas Algérien !
El seductor- Maître
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Localisation : Avignon
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Comme on peut le voir au travers de ce rapport, les historiens auto-proclamés auraient pu rectifier leurs mensonges si ils n'étaient pas bornés par une idéologie repentante admiratrice de l'Algérie bouteflikesque !
Ce qui me permet de dire à tous ceux qui ici, me traitent d'affabulateur et de ... révisionniste, que l'histoire imposée par l'enseignement et la propagande d'état, doit être contestée ou mise en doute et cela au nom de la Vérité !
Je n'en démordrai pas !
Ce qui me permet de dire à tous ceux qui ici, me traitent d'affabulateur et de ... révisionniste, que l'histoire imposée par l'enseignement et la propagande d'état, doit être contestée ou mise en doute et cela au nom de la Vérité !
Je n'en démordrai pas !
El seductor- Maître
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Localisation : Avignon
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Faut dire que toi tu inventes les éléments pour que l'Histoire aille dans ton sens, je me demande c'est quoi le pire, un abrutis patenté, ou un menteur malsain ?El seductor a écrit:Merci Benenuts ! Tout le monde peut voir ainsi le haut degré de tes connaissances en Histoire !
Pitoyable !
Kasim- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
J'inventes ? Mais l'abruti patenté ou le menteur malsain je me demande si ce n'est pas toi. Car, là, je me base sur des sources fiables, crédibles, que je cite. Le rapport de la commission Dieudonné Mandelkern, Conseiller d'Etat, désignée par le premier ministre Lionel Jospin en 1998 pour faire la lumière sur les événements du 17 octobre 1961. Rapport dont les conclusions sont claires et démolissent complètement les élucubrations mensongères de ces soi-disant historiens qui osent parler de centaines de corps d'Algériens jetés à la Seine cette nuit là !
L'Institut Médico Légal de Paris étant la référence absolue en matière de cadavres qu'elle enregistre scrupuleusement, jour pas jour !
Oui, l'abruti borné et malsain; entre Benenuts et toi Kasim, j'ai l'embarras du choix !
L'Institut Médico Légal de Paris étant la référence absolue en matière de cadavres qu'elle enregistre scrupuleusement, jour pas jour !
Oui, l'abruti borné et malsain; entre Benenuts et toi Kasim, j'ai l'embarras du choix !
El seductor- Maître
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Localisation : Avignon
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
El seductor a écrit:J'inventes ? Mais l'abruti patenté ou le menteur malsain je me demande si ce n'est pas toi. Car, là, je me base sur des sources fiables, crédibles, que je cite. Le rapport de la commission Dieudonné Mandelkern, Conseiller d'Etat, désignée par le premier ministre Lionel Jospin en 1998 pour faire la lumière sur les événements du 17 octobre 1961. Rapport dont les conclusions sont claires et démolissent complètement les élucubrations mensongères de ces soi-disant historiens qui osent parler de centaines de corps d'Algériens jetés à la Seine cette nuit là !L'Institut Médico Légal de Paris étant la référence absolue en matière de cadavres qu'elle enregistre scrupuleusement, jour pas jour !Oui, l'abruti borné et malsain; entre Benenuts et toi Kasim, j'ai l'embarras du choix !
La parole du criminel de guerre, papon, condamné à Bordeaux, est pour toi parole d'évangile.
Tu peux pas cacher ton passé oas.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Pauvre taré ! Qui te parle de la "parole" de Papon ? Je te parle de l'Institut médico-légal ! Et puisque c'est toi qui en parles, je te signale que Papon, c'était le Préfet de police de...De Gaulle !
Alors faut savoir !
Par ailleurs, c'est Lionel Jospin, premier ministre socialiste qui a désigné cette commission d'enquête. Jospin aurait-il été à cette époque encarté au FN ?
La mauvaise foi vous amène à cracher des tas de conneries, ton copain Kasim et toi ! Pitoyable !
Alors faut savoir !
Par ailleurs, c'est Lionel Jospin, premier ministre socialiste qui a désigné cette commission d'enquête. Jospin aurait-il été à cette époque encarté au FN ?
La mauvaise foi vous amène à cracher des tas de conneries, ton copain Kasim et toi ! Pitoyable !
El seductor- Maître
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Date d'inscription : 04/07/2013
Localisation : Avignon
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
El seductor a écrit:Pauvre taré ! Qui te parle de la "parole" de Papon ? Je te parle de l'Institut médico-légal ! Et puisque c'est toi qui en parles, je te signale que Papon, c'était le Préfet de police de...De Gaulle !Alors faut savoir !Par ailleurs, c'est Lionel Jospin, premier ministre socialiste qui a désigné cette commission d'enquête. Jospin aurait-il été à cette époque encarté au FN ?La mauvaise foi vous amène à cracher des tas de conneries, ton copain Kasim et toi ! Pitoyable !
Pauvre taré toi même, tu te pousses du faux col en te surnommant "el seductor", comme si un vieux de l'oas pouvait avoir quelque chose de séduisant.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/05/2017
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
1961 17 octobre
Manifestation de musulmans à Paris
La branche française du FLN (Front de Libération National) appelle les Algériens de France à manifester contre les mesures instaurées par le préfet de Police de Paris, Maurice Papon (criminel de guerre).
Le 5 octobre il a fait interdire à tous les Algériens de la capitale de circuler la nuit. La manifestation débute à 20h30 sur les Champs-Elysées. Non-violente, elle compte de nombreuses familles, des femmes et des enfants.
Elle sera sévèrement réprimée par la police à qui le Général de Gaulle, chef du gouvernement, a donné carte blanche.
Les manifestants sont roués de coup dans les commissariats ou jetés dans la Seine. Les estimations font état de plus de 200 disparus. Longtemps nié par les autorités, le massacre d 17 octobre 1961 sera reconnu par le France en 1997.
Manifestation de musulmans à Paris
La branche française du FLN (Front de Libération National) appelle les Algériens de France à manifester contre les mesures instaurées par le préfet de Police de Paris, Maurice Papon (criminel de guerre).
Le 5 octobre il a fait interdire à tous les Algériens de la capitale de circuler la nuit. La manifestation débute à 20h30 sur les Champs-Elysées. Non-violente, elle compte de nombreuses familles, des femmes et des enfants.
Elle sera sévèrement réprimée par la police à qui le Général de Gaulle, chef du gouvernement, a donné carte blanche.
Les manifestants sont roués de coup dans les commissariats ou jetés dans la Seine. Les estimations font état de plus de 200 disparus. Longtemps nié par les autorités, le massacre d 17 octobre 1961 sera reconnu par le France en 1997.
STUNENEB- TROLL interné d'office
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Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Tu n'a pas dit que les dires du gouvernement étaient faux, tout juste bon à acheter la paix civile en faisant croire au sauvetage d'une gamine par un gars des citées ? Alors pourquoi là, ce serait la vérité tout à coup au motif que cela appuie des dires ? En fait, c'est toi qui décide ce qui est vrai et ce qui est faux ?El seductor a écrit:J'inventes ? Mais l'abruti patenté ou le menteur malsain je me demande si ce n'est pas toi. Car, là, je me base sur des sources fiables, crédibles, que je cite. Le rapport de la commission Dieudonné Mandelkern, Conseiller d'Etat, désignée par le premier ministre Lionel Jospin en 1998 pour faire la lumière sur les événements du 17 octobre 1961. Rapport dont les conclusions sont claires et démolissent complètement les élucubrations mensongères de ces soi-disant historiens qui osent parler de centaines de corps d'Algériens jetés à la Seine cette nuit là !
L'Institut Médico Légal de Paris étant la référence absolue en matière de cadavres qu'elle enregistre scrupuleusement, jour pas jour !
Oui, l'abruti borné et malsain; entre Benenuts et toi Kasim, j'ai l'embarras du choix !
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"Tu n'a pas dit que les dires du gouvernement étaient faux, tout juste bon à acheter la paix civile en faisant croire au sauvetage d'une gamine par un gars des citées ?"
A ce sujet nos derniers messages concernant ce fait on disparus comme par hasard
Aussi je fais un scream de cet ajout pour signifier à celui qui efface les messages qu'il y aura une trace si je m'aperçois que c'est encore effacé
lysliane
Kasim- TROLL interné d'office
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Date d'inscription : 18/09/2016
Re: Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Je ne me base pas sur les "dires du gouvernement", mais sur des documents et des archives incontestables ! Dont celles de l'Institut Médico-Légal qui n'est pas un organisme du gouvernement !
Par ailleurs, où seraient passés les cadavres de ces centaines d'Algériens "assassinés" par la policie parisienne ? C'est bizarre, on n'en trouve trace dans aucun des livres cités !
Au sujet des messages "disparus", je n'y suis pour rien. D'ailleurs pour quelle raison aurais-je effaçé certains d'entre eux ? J'ai suffisamment d'arguments pour y répondre, et pourquoi le "doigt d'honneur" adressé avec tant d'élégance par Benenuts serait-il toujours là ?
Par ailleurs, où seraient passés les cadavres de ces centaines d'Algériens "assassinés" par la policie parisienne ? C'est bizarre, on n'en trouve trace dans aucun des livres cités !
Au sujet des messages "disparus", je n'y suis pour rien. D'ailleurs pour quelle raison aurais-je effaçé certains d'entre eux ? J'ai suffisamment d'arguments pour y répondre, et pourquoi le "doigt d'honneur" adressé avec tant d'élégance par Benenuts serait-il toujours là ?
El seductor- Maître
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