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Pour saluer Pierre Boutang de Rémi Soulié

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Pour saluer Pierre Boutang de Rémi Soulié Empty Pour saluer Pierre Boutang de Rémi Soulié

Message par Merl1 Jeu 28 Sep 2017 - 22:52

Pour saluer Pierre Boutang de Rémi Soulié Q10

Quel diable d’homme, ce Pierre Boutang ! Un géant de l’esprit, un solide cogneur de l’intelligence. À lire Pour saluer Pierre Boutang, que l’auteur, Rémi Soulié, eut la chance et le privilège de fréquenter durant les dernières années de sa vie (de 1990 à 1998), on se dit qu’on a manqué une magnifique et grande occasion, à la fois politique et philosophique – sinon métapolitique et métaphysique.

Soulié nous gratifie d’un ultime présent, en guise d’hommage à son vieux maître d’Action française – il le fut également de Stéphane Giocanti et de Sébastien Lapaque. Une oblation, tout à la fois ontologique et intime. Sans dépasser le maître – qui le pourrait, d’ailleurs ? –, Rémi Soulié manifeste un réel et sincère souci boutangien du « secret ». Si l’Ontologie du secret était une théorie pure, l’opuscule de Rémi Soulié nous en apporte une praxis fine et inspirée, voire une véritable mise en abyme. Soulié, Boutang, de Maistre, Bernanos, tel est le « secret » du petit livre de notre coruscant ami qui se délecte – comme on le comprend – du rapprochement allitératif entre Barbey, Bloy, Bernanos, Boutang et dans lequel il voit une « transmission sacramentelle alphabétique, transmission “secrète” comme dirait l’auteur de l’Ontologie du secret ». Il n’aurait plus manqué que Burke, si Boutang ne lui avait préféré de Maistre… Sans doute celui-là est-il jugé moins « contre-révolutionnaire » que celui-ci…

Ce sont précisément les pages maistriennes du livre qui ont retenu notre intérêt, Rémi Soulié soulignant à juste titre, à la suite de Georges Steiner, combien le Savoyard fut un « maître de pensée » pour Boutang, attendu que pour l’un et l’autre, « les principes de la politique ne peuvent se penser qu’à partir de l’Incarnation du Dieu un et trine, bref de la théologie. […] Autrement dit, la transcendance fonde la science politique ; l’omnis potestas a deo paulinien constitue le point de départ de toute réflexion. » Défi méritoire, notre essayiste a parfaitement lu et compris Pierre Boutang dans l’œuvre dense et hermétique duquel il nous promène, sur le dos des Abeilles de Delphes, La Fontaine politique comme guide, fuyant l’Apocalypse du désir pour Reprendre le pouvoir. « La politique comme “souci” boutangien répond à la Providence, explicitement définie comme “souci divin du monde” », ce « souci », participant d’un ordre du monde.

Mise en abyme, écrivions-nous à l’instant. Ici, le souci politique de Boutang est le cadet du souci poétique de Soulié qui ne manque pas d’égratigner la « naïveté » ou encore « la candeur de petit garçon » du maître, lequel, en indécrottable maurrassien, demeure persuadé qu’« en politique, le désespoir est une sottise absolue ». Et c’est à ce moment que Soulié se fait brillant dissident – non moins syncrétique – de la pensée du Martégal : « Athée [politique] je suis, athée je reste. Politiciens démocrasseux, médiocres nomenklaturistes, oligarques minables… Je reste du côté de Péguy : trop peuple pour être démocrate. Je ne suis pas loin de penser que la volonté politique, c’est Rebatet + Proudhon. » Quel manifeste ! En ces temps de vile mendiance électoraliste, nous signons ! Et de prendre rageusement ses distances, en anarque jüngerien du vieux pays de Rouergue, laissant éclater une saine et vivifiante colère dionysiaque : « Au fond, Boutang reste trop biblique. Que reste-t-il après la sécularisation de l’Attente et de la Promesse ? La porcherie des campagnes électorales, soit, le cocufiage érigé en principe de gouvernement. » Jubilatoire !

Seuls les aveugles et les sophistes ne voient pas que la Gueuse est une vieille et laide paillasse qui se fait retendre la peau à chaque saillie électorale. Pour Boutang, « la monarchie était l’éternelle jeunesse de la France, sa vocation profonde dans le dessein de Dieu, et le Roi, un homme à cheval, au grand galop… » C’est assurément à cette fontaine de jouvence que s’abreuve son disciple.

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