BRUNO MONTEYNE (BERNSTEIN) SUR MBS / VISION 2030 / GHANEM AL DOSSARI

[JonasB]

Fin janvier, trois mois à peine après le « Davos du désert », le forum saoudien des affaires, un plan d'action gouvernemental baptisée « National Industrial Development and Logistics Program » (NIDLP) a été présenté par le prince Mohammed Ben Salman, dit « MBS », l’homme fort de la couronne, aux ambitions démesurées.
Ce plan est considéré comme la "colonne vertébrale" de Vision 2030, la feuille de route du gouvernement saoudien. Vision 2030 a suscité de nombreuses interrogations, voir des inquiétudes, chez de nombreux experts internationaux, quant aux possibilités réelles de succès d'une telle entreprise. Le dernier " Davos du Désert " a eu un succès plus que mitigé...

Sortir l'économie saoudienne du tout-pétrole va demander des efforts particuliers et beaucoup s'interrogent sur les compétences réelles du chef de projet auto-proclamé (MBS) et de ses conseillers.
Et pour concrétiser ces nobles intentions, un montant record d’investissements locaux et internationaux est nécessaire. De l’ordre de 426 milliards de dollars, soit 377 milliards d’euros.

Et vu le nombre très faible d’étrangers présents, le lundi 28 janvier pour la présentation du NIDLP, cette levée de fonds promet d’être compliquée. "En termes de confiance, on n’y est pas ! On baigne dans l’incertitude. C’est tout le contraire de ce dont le pays a besoin pour faire venir de gros investisseurs !" confie un expert économique occidental installé à Riyad. Le magnat égyptien des télécoms Naguib Sawiris, deuxième fortune de son pays, sous-entend qu’il n’investira pas dans le royaume...

En une seule semaine, au mois d’octobre, dans la foulée de la mort de Jamal Khashoggi, 650 millions de dollars avaient été retirés du Tadawul, la Bourse de Riyad. Un mouvement de repli des acteurs financiers internationaux, qui avait obligé le fonds souverain saoudien à racheter des actions en masse pour éviter un krach boursier.
Aujourd'hui, les conseillers de MBS, le rancunier narcissique, font la chasse aux opposants et les agressent. A commencer par Ghanem al Dossari à Londres. Cela montre bien où sont les priorités dans cet état rétrograde d'un autre âge...


Bruno Monteyne - Février 2019