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De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
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De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
Ces complaisances envers les ennemis de la République contrastaient avec la fermeté montrée dans la politique anti-ouvrière souhaitée par la droite, désireuse de prendre sa revanche sur le Front populaire. La menace de guerre permit d’engager cette politique anti-ouvrière, à commencer par l’abolition de la semaine des 40 heures annoncée dès le 21 août 1938 par Daladier au nom de l’effort de guerre. Ce furent ensuite deux décrets-lois en avril et juin 1939 qui visaient « à réprimer les propagandes étrangères » et « la distribution et la circulation des tracts de provenance étrangère » (p. 125), et qui devaient permettre d’engager des poursuites contre des militants communistes, tandis que les publications défaitistes et capitulardes restaient impunies. La lutte contre les communistes s’annonçait ainsi, avant même que le Pacte germano-soviétique ne vînt fournir le prétexte de la mener ouvertement, selon la promesse faite par Georges Bonnet à l’ambassadeur d’Allemagne, le 1er juillet 1939, de « mettre les communistes à la raison » (p. 176). La IIIe République finissante légua ainsi à Vichy tout un arsenal de décrets, notamment celui du 26 septembre 1939 « portant dissolution des organisations communistes » et qui reprenait une loi de 1872 adoptée contre la 1re Internationale… (p. 178), législation à laquelle Vichy n’eut qu’à apporter quelques retouches et à laquelle police et magistrature restées en place n’eurent qu’à continuer à se référer.
4Parallèlement, toute une atmosphère de xénophobie s’était développée, à la suite d’une campagne lancée dès 1937 par la Chambre de commerce de Paris contre l’afflux de juifs polonais, victimes de l’antisémitisme régnant dans leur pays, campagne à laquelle le gouvernement donna satisfaction par deux décrets-lois de mai 1938 permettant la surveillance des réfugiés étrangers et l’expulsion – déjà ! - des clandestins. Cette législation fut complétée le 8 novembre 1938 par un nouveau décret-loi visant les naturalisés « depuis au moins dix ans », frappés de divers interdits, privés notamment du droit électoral pendant cinq ans, première atteinte à la loi du 21 août 1927 sur les naturalisations dont Vichy devait achever la révision. Cette campagne xénophobe visa également les réfugiés antifascistes, allemands, italiens et bientôt espagnols, allant jusqu’à une véritable complicité avec les dictatures, préfigurant la collaboration policière de Vichy. Ainsi, un agent allemand, Carl Boemelburg, entamant en juin 1938 « une carrière parisienne que l’Occupation ferait culminer » (p. 100), put effectuer en toute tranquillité un travail de police, constituant, suivant la Sûreté nationale, « un organisme officieux de la Gestapo » à l’encontre des réfugiés allemands (p. 100 et notes 177 et 178). Reçu le 25 janvier 1939 à la Sûreté nationale, il reconnut avoir été envoyé « pour assurer une liaison permanente plus étroite avec la police française » (p. 101 et note 185) ; c’est dans ce cadre que des investigations furent entreprises par la Sûreté nationale à propos d’ un « sieur Tiper (ou Tepper) domicilié I86, Faubourg Saint-Antoine » (p. 128 et note 104).
5Cette complicité se situait dans la longue série des concessions et des reculades auxquelles la France était prête à recourir pour essayer d’amadouer l’Allemagne et éviter la guerre à tout prix – à n’importe quel prix – malgré les rebuffades subies de la part d’Allemands « dédaigneux » (p. 113), comme elle le faisait dans d’autres domaines encore. Dans le domaine économique, notamment, se succédèrent les projets d’ententes et de coopération de la part des milieux d’affaires, prêts eux aussi à la recherche de compromis avec l’Allemagne dont l’avancée en Europe centrale menaçait pourtant leurs intérêts, en liaison avec les milieux officiels ; ainsi, à la suite de Munich, des négociations s’engagèrent qui aboutirent en décembre 1938 à la « cession » de Skoda par le groupe Schneider à la Dresdner Bank, en fait à Krupp (p. 107), non sans que le Quai d’Orsay eût été tenu au courant. L’état lui-même, en janvier I939, envisageait un « rapprochement franco-allemand » en Afrique, allant du développement commercial à la création de « sociétés de participation » communes (p. 141).
4Parallèlement, toute une atmosphère de xénophobie s’était développée, à la suite d’une campagne lancée dès 1937 par la Chambre de commerce de Paris contre l’afflux de juifs polonais, victimes de l’antisémitisme régnant dans leur pays, campagne à laquelle le gouvernement donna satisfaction par deux décrets-lois de mai 1938 permettant la surveillance des réfugiés étrangers et l’expulsion – déjà ! - des clandestins. Cette législation fut complétée le 8 novembre 1938 par un nouveau décret-loi visant les naturalisés « depuis au moins dix ans », frappés de divers interdits, privés notamment du droit électoral pendant cinq ans, première atteinte à la loi du 21 août 1927 sur les naturalisations dont Vichy devait achever la révision. Cette campagne xénophobe visa également les réfugiés antifascistes, allemands, italiens et bientôt espagnols, allant jusqu’à une véritable complicité avec les dictatures, préfigurant la collaboration policière de Vichy. Ainsi, un agent allemand, Carl Boemelburg, entamant en juin 1938 « une carrière parisienne que l’Occupation ferait culminer » (p. 100), put effectuer en toute tranquillité un travail de police, constituant, suivant la Sûreté nationale, « un organisme officieux de la Gestapo » à l’encontre des réfugiés allemands (p. 100 et notes 177 et 178). Reçu le 25 janvier 1939 à la Sûreté nationale, il reconnut avoir été envoyé « pour assurer une liaison permanente plus étroite avec la police française » (p. 101 et note 185) ; c’est dans ce cadre que des investigations furent entreprises par la Sûreté nationale à propos d’ un « sieur Tiper (ou Tepper) domicilié I86, Faubourg Saint-Antoine » (p. 128 et note 104).
5Cette complicité se situait dans la longue série des concessions et des reculades auxquelles la France était prête à recourir pour essayer d’amadouer l’Allemagne et éviter la guerre à tout prix – à n’importe quel prix – malgré les rebuffades subies de la part d’Allemands « dédaigneux » (p. 113), comme elle le faisait dans d’autres domaines encore. Dans le domaine économique, notamment, se succédèrent les projets d’ententes et de coopération de la part des milieux d’affaires, prêts eux aussi à la recherche de compromis avec l’Allemagne dont l’avancée en Europe centrale menaçait pourtant leurs intérêts, en liaison avec les milieux officiels ; ainsi, à la suite de Munich, des négociations s’engagèrent qui aboutirent en décembre 1938 à la « cession » de Skoda par le groupe Schneider à la Dresdner Bank, en fait à Krupp (p. 107), non sans que le Quai d’Orsay eût été tenu au courant. L’état lui-même, en janvier I939, envisageait un « rapprochement franco-allemand » en Afrique, allant du développement commercial à la création de « sociétés de participation » communes (p. 141).
Dernière édition par Plaristes le Jeu 18 Mar 2021 - 23:42, édité 1 fois
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
Et c'est pas tout :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_B%C3%B6melburg
Annie dit vrai.....
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_B%C3%B6melburg
Wikipédia a écrit:Karl Bömelburg, né le 28 octobre 1885 à Elberfeld et mort le 1ᵉʳ janvier 1946, fut le chef de la Gestapo en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Wikipédia a écrit:Il est membre de la suite de von Ribbentrop à Paris en 1938.
Annie dit vrai.....
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
Depuis le 7 octobre, date du pogrom du Hamas, les masques tombent. On a pu voir qu’Éric Zemmour est le seul homme politique à être allé tenir un meeting émouvant devant les Français partis vivre en Israël parce que ne se sentant plus en sécurité en France. Chacun a pu constater que Marine Le Pen, longtemps nazifiée, s’est rangée du côté de l’état hébreu.
Mais surtout tout le monde a pu voir que Jean-Luc Mélenchon et LFI ont refusé de condamner les actes du Hamas et de qualifier cette organisation de “terroriste”. Ce soutien fait suite à celui, à peine voilé, des émeutes de juin, à celui, net, à l’abaya à l’école.
.
Tout cela peut paraître surprenant. On nous serine que la droite c' est mal, c' est le racisme. La gauche c' est bien, c' est la lutte contre les méchants, les antisémites entre autres. Cela n' est pas si simple. L' historien Simon Epstein s' était penché sur ce phénomène, constatant que la résistance au nazisme pouvait être de droite et la collaboration de gauche :
https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/12/10/tv-quand-la-gauche-collaborait-1939-1945_5227582_1655027.html
.
Rien de nouveau sous le soleil.
Mais surtout tout le monde a pu voir que Jean-Luc Mélenchon et LFI ont refusé de condamner les actes du Hamas et de qualifier cette organisation de “terroriste”. Ce soutien fait suite à celui, à peine voilé, des émeutes de juin, à celui, net, à l’abaya à l’école.
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Tout cela peut paraître surprenant. On nous serine que la droite c' est mal, c' est le racisme. La gauche c' est bien, c' est la lutte contre les méchants, les antisémites entre autres. Cela n' est pas si simple. L' historien Simon Epstein s' était penché sur ce phénomène, constatant que la résistance au nazisme pouvait être de droite et la collaboration de gauche :
https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/12/10/tv-quand-la-gauche-collaborait-1939-1945_5227582_1655027.html
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Rien de nouveau sous le soleil.
Paul Daumier- Impétrant
- Messages : 667
Date d'inscription : 23/10/2023
Re: De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
MENTEURMais surtout tout le monde a pu voir que Jean-Luc Mélenchon et LFI ont refusé de condamner les actes du Hamas
Netanyahou est d'extrême droite, ceux qui le soutienne sont complices!
Le RN ne soutien pas les israéliens mais le parti au pouvoir.
André de Montalembert- Vénérable
- Messages : 10554
Date d'inscription : 13/12/2022
Age : 81
Localisation : Lucciana
Re: De Munich à Vichy, la collaboration et loi antisémittes avant l'occupation.
Dédé 2B a écrit:MENTEURMais surtout tout le monde a pu voir que Jean-Luc Mélenchon et LFI ont refusé de condamner les actes du Hamas
Netanyahou est d'extrême droite, ceux qui le soutienne sont complices!
Le RN ne soutien pas les israéliens mais le parti au pouvoir.
77 % des gazaoui avaient voté HAMAS et donc pour l'extermination d'Israel !
Frère Barnabé- Vénérable
- Messages : 29046
Date d'inscription : 11/05/2017
Age : 61
Localisation : saint Etienne
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