28 juillet 1875 : la grève ouvrière du Saint Gothard (Suisse) massacrée
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28 juillet 1875 : la grève ouvrière du Saint Gothard (Suisse) massacrée
Voici la présentation de l’origine du conflit faite au congrès de la Fédération jurassienne de l’Association internationale des travailleurs, les 1er et 2 août 1875, à Vevey : « Les ouvriers, presque tous italiens, occupés au percement du tunnel du Gothard, du côté de Göschenen, sur le territoire du canton d’Uri, s’étaient mis en grève le 27 juillet, au nombre d’environ 2000.
Ils demandaient que les 24 heures de la journée fussent réparties, non plus en 3, mais en 4 équipes, dont chacune n’aurait par conséquent à travailler que 6 heures : car 8 heures consécutives de travail dans le gouffre noir et brûlant du tunnel, au milieu d’une fumée aveuglante, étaient une tâche au-dessus des forces humaines.
En outre, l’entrepreneur, lorsqu’il remettait, avant la fin du mois, des acomptes aux ouvriers sur leur paie, leur donnait non de l’argent, mais des bons en papier ; et comme les aubergistes et marchands n’acceptaient ce papier qu’en déduisant un escompte, les travailleurs se voyaient obligés, s’ils ne voulaient pas subir cette perte, d’acheter leurs vivres et autres objets de consommation dans les magasins de l’entreprise ; cette obligation, source d’une nouvelle exploitation, leur pesait et ils désiraient s’en affranchir :
ils demandaient en conséquence que la paie eût lieu tous les quinze jours et non tous les mois, et fût faite toujours en argent et non en bons ; ils réclamaient en outre une augmentation de salaire de 50 centimes par jour. » [2]
L’ingénieur Louis Favre demanda l’aide militaire du gouvernement d’Uri : « Comme celui-ci hésitait devant les frais qu’occasionnerait une levée de troupes, l’entrepreneur offre de l’argent : son offre est acceptée, et aussitôt l’huissier cantonal réunit une trentaine de volontaires, qu’on arme de fusils et qu’on expédie en voiture à Göschenen », le 28 juillet 1875.
Après une charge à la baïonnette (accueillie à coups de pierre par les grévistes), la milice d’Uri ouvrit le feu, faisant 4 morts, une dizaine de blessés et 13 prisonniers. Le 29 juillet, une partie des grévistes reprit le travail, les autres quittèrent la Suisse.
Citons ces commentaires emblématiques : « En général, on reconnaît la louable énergie déployée par le gouvernement d’Uri ; avec peu de monde, peu d’embarras et peu de frais, et très promptement, il a terminé cette affaire » (Le Nouvelliste vaudois) ; « Les trente miliciens n’ont fait qu’obéir à un ordre et remplir leur devoir » (Le Confédéré, Fribourg).
Hans-Peter Renk
Ils demandaient que les 24 heures de la journée fussent réparties, non plus en 3, mais en 4 équipes, dont chacune n’aurait par conséquent à travailler que 6 heures : car 8 heures consécutives de travail dans le gouffre noir et brûlant du tunnel, au milieu d’une fumée aveuglante, étaient une tâche au-dessus des forces humaines.
En outre, l’entrepreneur, lorsqu’il remettait, avant la fin du mois, des acomptes aux ouvriers sur leur paie, leur donnait non de l’argent, mais des bons en papier ; et comme les aubergistes et marchands n’acceptaient ce papier qu’en déduisant un escompte, les travailleurs se voyaient obligés, s’ils ne voulaient pas subir cette perte, d’acheter leurs vivres et autres objets de consommation dans les magasins de l’entreprise ; cette obligation, source d’une nouvelle exploitation, leur pesait et ils désiraient s’en affranchir :
ils demandaient en conséquence que la paie eût lieu tous les quinze jours et non tous les mois, et fût faite toujours en argent et non en bons ; ils réclamaient en outre une augmentation de salaire de 50 centimes par jour. » [2]
L’ingénieur Louis Favre demanda l’aide militaire du gouvernement d’Uri : « Comme celui-ci hésitait devant les frais qu’occasionnerait une levée de troupes, l’entrepreneur offre de l’argent : son offre est acceptée, et aussitôt l’huissier cantonal réunit une trentaine de volontaires, qu’on arme de fusils et qu’on expédie en voiture à Göschenen », le 28 juillet 1875.
Après une charge à la baïonnette (accueillie à coups de pierre par les grévistes), la milice d’Uri ouvrit le feu, faisant 4 morts, une dizaine de blessés et 13 prisonniers. Le 29 juillet, une partie des grévistes reprit le travail, les autres quittèrent la Suisse.
Citons ces commentaires emblématiques : « En général, on reconnaît la louable énergie déployée par le gouvernement d’Uri ; avec peu de monde, peu d’embarras et peu de frais, et très promptement, il a terminé cette affaire » (Le Nouvelliste vaudois) ; « Les trente miliciens n’ont fait qu’obéir à un ordre et remplir leur devoir » (Le Confédéré, Fribourg).
Hans-Peter Renk
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