Darwinisme Social
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Darwinisme Social
On a tiré de la sélection naturelle des conclusions fausses. Toute grande doctrine, philosophique ou littéraire, est rapetissée par la médiocrité. Les arrivistes ont trouvé dans les théories darwiniennes la justification de leur égoïsme ; les faibles doivent être sacrifiés, piétinés, pour le plus grand bien de l’espèce. Or, les faibles dont il s’agit ici ne sont point ces résignés qui, par leur inertie, justifient les violences et l’autorité des soi-disant forts, ce sont les vrais forts, c’est-à-dire les indépendants et les sincères, ceux qui se séparent du troupeau sur toutes les questions. La haute pègre, qui légifère et domine, tient à garder ses privilèges et elle combat sans pitié toute velléité d’action et de pensées libres. Le darwinisme ainsi compris — comme le triomphe du plus rusé et du plus habile sur celui qui refuse de s’adapter et de se plier aux exigences de l’élite ou du nombre — cadre bien avec le régime barbare des sociétés dites civilisées, dans lesquelles le mensonge seul est honoré, et où la crapule dorée se vautre et fait la loi. Avec cette conception, dans laquelle la vie n’apparaît plus que comme une lutte de bas intérêts, lutte pour l’or ou la propriété, tantôt l’individu, subit la tyrannie du nombre, tantôt le nombre subit la tyrannie de l’individu. Maîtres et serviteurs sont pareillement esclaves. Le darwinisme est la justification des moyens dont usent et abusent guerriers, diplomates, mercantis, prêtres de toutes les églises, politiciens, chefs d’Etat. La lutte pour la vie est la forme la plus aiguë de la lutte pour la mort. Le « struggle for life » a dressé les individus les uns contre les autres, multipliant les besoins et les appétits. L’homme est devenu un loup pour l’homme. L’enfer que les chrétiens placent hors de la vie est dans la vie même, cette vie qui nous est imposée chaque jour par les maîtres de l’heure. Le plus roublard l’emporte ; l’hypocrisie et la ruse se revêtent du masque de l’honnêteté pour exercer leurs méfaits ; la sincérité n’est plus de mode. Les bourgeois pratiquent à rebours la sélection, brimant les meilleurs esprits, leur imposant leurs lois, les envoyant au bagne ou à l’abattoir, favorisant les brutes, les ignares, les cuistres, Comprendre ainsi la sélection — qui est le triomphe intégral des brutes — c’est n’y rien comprendre. C’est une conception fantaisiste qui n’a pu éclore qu’en des cerveaux dégénérés. Ce darwinisme-là n’est point le vrai. Au nom de la justice et de l’amour, nous le répudions. Toute doctrine saine est détournée au profit des brutes : il est arrivé à Darwin ce qui est arrivé à Nietzsche et à quelques autres : on leur a fait dire exactement le contraire de ce qu’ils avaient dit, et on s’est servi de leurs noms pour justifier tous les crimes. Or, les évolutionnistes étaient des hommes sincères, et non des pantins, convaincus, comme Lamarck, de la nécessité de la solidarité (Lamarck combattait les inégalités sociales et la propriété, l’autoritarisme sous toutes ses formes), comme Darwin, que la sympathie est nécessaire au bonheur des individus, sympathie dont Guyau, influencé par Darwin, faisait le principe de l’art, de la religion et de la sociologie. Il y a dans le darwinisme une loi de progrès implicite, au lieu des conclusions que l’arrivisme et l’égoïsme en tirent chaque jour. On n’a voulu retenir — et pour cause — que le côté négatif de la doctrine, comme on n’a retenu de celle de Nietzsche que son envers. Il y a autre chose dans le darwinisme que le triomphe de la bêtise sur l’intelligence, de la brute sur l’esprit pacifique. Le fils de l’auteur de « L’Origine des Espèces ». Léonard Darwin, a soutenu que la reproduction de l’espèce devait être entreprise au nom de la sélection. Il n’est point partisan d’engendrer des êtres misérables et laids, mais des hommes véritables, la qualité étant bien préférable à la quantité. L’évolution doit aider à peupler l’humanité de vivants, et non pas à la surpeupler d’idiots et de dégénérés. Que voyons-nous aujourd’hui ? La société d’après-guerre est au-dessous de tout. C’est que la sélection se fait à rebours, la mentalité des individus n’ayant de nom dans aucune langue, mentalité inférieure à celle du dernier des sauvages. Il est grand temps de réagir.
On peut objecter à Darwin qua la lutte des individus contre les conditions naturelles dépasse de beaucoup celle que se livrent entre eux les individus d’une même espèce. C’est le point de vue auquel s’est placé Kropotkine. Kropotkine voyait un facteur d’évolution dans l’entraide, et non dans la lutte pour l’existence (L’Entraide, un facteur d’évolution.) Cette évolution positive est autrement noble et utile que l’évolution négative, qui sacrifie les meilleurs aux pires scélérats. Ce qui résulte pour nous de l’examen des doctrines évolutionnistes c’est la nécessité de la liberté de chaque individu au sein d’une société libre, d’où mensonges, préjugés, dogmes et lois auront été impitoyablement bannis.
Francis XV- Sage
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Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
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Donner la source et avouer que ce torchon provient de l'encyclopédie anarchiste aurait été préférable et plus honnête:
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Faure_-_Encyclop%C3%A9die_anarchiste,_tome_1.djvu/493
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Donner la source et avouer que ce torchon provient de l'encyclopédie anarchiste aurait été préférable et plus honnête:
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Faure_-_Encyclop%C3%A9die_anarchiste,_tome_1.djvu/493
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Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
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Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Darwinisme Social
Ca vous a obligé à chercher hein !!
Francis XV- Sage
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Re: Darwinisme Social
Le sociologue et philosophe britannique Herbert Spencer présida la liste de ceux qui immédiatement adoptèrent et développèrent ces idées inhumaines. Le concept de “survie du plus apte”, résumé de l’idée de base du darwinisme, appartient en réalité à Spencer. Il avança également que les “faibles” devaient être éliminés lorsqu’il écrivit : “S’ils sont capables de vivre, ils vivront et il est bien qu’ils vivent. S’ils ne sont pas capables de vivre, ils mourront et cela vaut mieux qu’ils meurent.”1 Selon le point de vue de Spencer, les pauvres, les non-éduqués, les malades, les handicapés et les perdants devraient tous mourir. Il chercha même à empêcher l’état de promulguer des lois protégeant les pauvres.
Spencer était dépourvu de compassion à l’égard des hommes dans des situations suscitant la compassion et la protection. Comme Malthus, il chercha des moyens de se débarrasser d’eux. Dans Darwinism in American Thought (Le darwinisme dans la pensée américaine), l’historien américain Richard fait le commentaire suivant :
Spencer déplorait non seulement les lois en faveur des pauvres, mais aussi l’éducation financée par l’état, la supervision sanitaire autre que la suppression des , la régulation des conditions d’habitation et même la protection de l’état envers les ignorants contre les médecins charlatans
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Quand on post des pavés du genre c'est effectivement facile de trouver la source, ! Avec Khroutchev criminel et menteur...Francis XV a écrit:Ca vous a obligé à chercher hein !!
Mais le darwinisme Social c'est Ricardo qui l'a imaginé à la base !
Plaristes Evariste- Vénérable
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Re: Darwinisme Social
Pour la 2ème source c'est plutôt un site d'inspiration chrétienne que j'ai trouvé, ils sont même carrément plus durs sur leur critique du social darwinisme, car ils n'hésitent pas a taper directement sur Darwin là où les anarchistes avaient quand même un peu plus de respect et s'essayaient à une interprétation plus humaniste de Darwin en mettant en avant l'entraide.
Bref ...
A l'Origine cet pensée immonde on a Malthus et Spencer. A l'époque contemporaine cette idéologie dominante depuis les années 80, à eu des évolutions des doctrines fumeuses comme la Sociobiologie.
Mais commençons par le début Maltus donc :
https://thesocialweapondarwinismfr.wordpress.com/lhistoire-de-la-cruaute-de-malthus-a-darwin/
Bref ...
A l'Origine cet pensée immonde on a Malthus et Spencer. A l'époque contemporaine cette idéologie dominante depuis les années 80, à eu des évolutions des doctrines fumeuses comme la Sociobiologie.
Mais commençons par le début Maltus donc :
Dans son essai, Malthus constatait que la rapide croissance de la population devait être arrêtée ; aussi proposa-t-il plusieurs solutions. Selon lui, la misère et le vice sont les deux principaux facteurs freinant la croissance de la population. Des phénomènes de famines ou d’épidémies étaient des exemples contrôlant la population. La guerre était un autre exemple. Malthus écrivit que la hausse rapide de la population pouvait être jugulée au moyen de guerres, de famines, de maladies, d’infanticides afin d’atteindre un équilibre entre la population et les ressources alimentaires. Quiconque pourvu de bon sens et de conscience s’accordera sur l’irrationalité et la brutalité horrible d’une telle déclaration. Une planification précise des revenus et des ressources essentielles pour le bien-être et la paix des sociétés est certes essentielle au futur de ces sociétés. Mais il est tout aussi évident qu’envisager des guerres et des massacres jetterait le futur d’une société dans les larmes et la souffrance.
Malthus proposa des recommandations illogiques. Il suggéra, par exemple, que toutes les mesures possibles fussent prises pour empêcher les couples de classes pauvres ou ouvrières d’avoir des enfants. Les idées malthusiennes atteignirent leur apogée en 1834 avec la promulgation d’une nouvelle loi en Angleterre mettant en place des “workhouses” (hospices) pour les pauvres. Dans le cadre de cette loi, les couples mariés dans les workhouses étaient séparés par des règles fixées afin de limiter la hausse de la population.
L’un des facteurs sous-jacents à ces mesures était la crainte constante que le nombre rapidement croissant des “classes inférieures” puisse envahir les individus plus civilisés. Cette raison est non fondée et le produit d’une manipulation. Il est tout d’abord inapproprié qu’un individu jouisse d’une supériorité sur qui que ce soit en raison de son statut matériel, de son rang social, de sa langue, de sa race ou de son genre. Dieu créa tous les êtres humains égaux. Les hommes gagnent en valeur grâce à leurs vertus morales et à leur crainte de Dieu, et non par l’accumulation matérielle ni par les attributs physiques.
A la suite de la Révolution Française, la classe moyenne anglaise apporta un immense soutien au malthusianisme. Soucieuse de conserver sa prééminence et son pouvoir, elle n’hésita pas à adopter des mesures radicales pour les préserver. C’est là une erreur caractéristique de ceux qui s’éloignent des valeurs morales religieuses. L’élite de l’époque pensait que le futur de la société tenait à la maximisation du nombre de riches et à la minimisation du nombre de pauvres. Il est clairement désirable d’augmenter le nombre de riches et la qualité de vie dans une société. Or les méthodes utilisées à cette fin sont de la plus haute importance. Augmenter la population des riches en massacrant les pauvres et en opprimant les nécessiteux, comme le suggère le darwinisme social est totalement inacceptable. Sans compter que le progrès d’une société ne se limite pas à l’augmentation de sa population riche. En l’absence de valeurs morales religieuses telles que l’honnêteté, l’altruisme, la modestie, la patience et la tolérance, les œuvres des riches nuiront à la société au lieu de lui profiter. Les plans d’amélioration des sociétés ne peuvent atteindre leurs objectifs que si la société renforce ces valeurs spirituelles en même temps qu’elle effectue des progrès matériels....
https://thesocialweapondarwinismfr.wordpress.com/lhistoire-de-la-cruaute-de-malthus-a-darwin/
Dernière édition par Francis XV le Sam 1 Jan 2022 - 15:29, édité 1 fois
Francis XV- Sage
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Re: Darwinisme Social
Non Maltus n'est pas le début, c'est Ricardo.
Plaristes Evariste- Vénérable
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Re: Darwinisme Social
Nan mais ça n'a rien avoir avec le Darwinisme Social , ça là t'est hors sujet coco !
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
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Re: Darwinisme Social
Pour freiner la croissance de la population voici quelques unes des solutions radicales proposées par Malthus :
Loin de recommander aux pauvres la propreté, nous ferons naître des habitudes contraires. Dans les villes nous ferons des rues étroites, nous entasserons les hommes dans les maisons et nous ferons tant, qu’enfin la peste reviendra nous visiter. A la campagne, nous aurons soin de placer les habitations auprès des eaux croupissantes, et dans les situations malsaines et marécageuses. Gardons-nous surtout de ces préservatifs, que des hommes bienveillants opposent à certaines contagions.
Malthus encourageait également la mort des bébés :
L’honneur et la justice me semblent y être également intéressées. Il faut désavouer publiquement le prétendu droit des pauvres à être entretenus aux frais de la société. A cet effet, je proposerais qu’il fût publié une loi portant que l’assistance des paroisses serait refusée aux enfants nés… Par rapport à la société, un enfant peut être aisément remplace…
Tous les enfants qui naissent au-delà du nombre nécessaire pour maintenir la population en cet état, doivent nécessairement périr, à moins que les adultes ne meurent pour leur faire place.
Francis XV- Sage
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Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Ils en parlent à un moment dans la vidéo. Tout ce côté naturaliste vitaliste inhérent à leur philosophie.Francis XV a écrit:Nan mais ça n'a rien avoir avec le Darwinisme Social , ça là t'est hors sujet coco !
Où ça conduit, et ils sortent des passage de ricardo qui montre que Ricardo avait avant Maltus pensé au darwinisme social.
Plaristes Evariste- Vénérable
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Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
En dépit de la faiblesse scientifique des opinions de Malthus et Darwin, ils reçurent un vaste soutien. Nous devons en rechercher la raison dans la période où ils vivaient, c’est-à-dire dans l’Angleterre de la révolution post-industrielle. Suite à la révolution industrielle, l’aristocratie anglaise était tiraillée entre la crainte de perdre son statut et son pouvoir face à la classe ouvrière montante et son besoin en main-d’œuvre abondante et peu chère. Face à ce dilemme, la classe dirigeante anglaise tira la conclusion que “la classe inférieure” devait être affaiblie, maintenue sous contrôle, opprimée et exploitée au travail. En affirmant que les ressources alimentaires étaient insuffisantes face à la croissance rapide de la population, Malthus suggérait que la solution était d’empêcher “les ordres inférieurs” de se multiplier, impulsant un certain nombre de mesures contre les pauvres. Darwin appliqua la thèse de Malthus aux sciences naturelles et à la biologie, lui octroyant ainsi un déguisement pseudo-scientifique.
Dans son livre Social Darwinism in American Thought (Le darwinisme social dans la pensée américaine), Richard Hofstadter dit à propos du soutien de Darwin à la thèse de Malthus :
Le malthusianisme devint populaire en Angleterre… Il servit également à soulager la responsabilité des riches envers les souffrances des pauvres. Le cours des événements démontra que Malthus avait tort, mais juste lorsque sa théorie disparaissait de l’économie politique, elle reçut le nouveau soutien de la biologie darwinienne.15
Dans un article, le chercheur et écrivain Ian Taylor exprime son opinion concernant les idées dégénérées de la thèse malthusienne :
La leçon dans tout cela est que Darwin et les autres qui rejetaient Dieu et la promesse de Sa providence et de Son intervention ont trouvé dans le principe de Malthus un spectre terrifiant de tragédie et de désespoir qui les conduisit vers des propositions éthiques absurdes. Cela en dépit des faiblesses et des déficiences évidentes de l’argument de Malthus
Le malthusianisme devint populaire en Angleterre… Il servit également à soulager la responsabilité des riches envers les souffrances des pauvres. Le cours des événements démontra que Malthus avait tort, mais juste lorsque sa théorie disparaissait de l’économie politique, elle reçut le nouveau soutien de la biologie darwinienne.
Dans un article, le chercheur et écrivain Ian Taylor exprime son opinion concernant les idées dégénérées de la thèse malthusienne :
La leçon dans tout cela est que Darwin et les autres qui rejetaient Dieu et la promesse de Sa providence et de Son intervention ont trouvé dans le principe de Malthus un spectre terrifiant de tragédie et de désespoir qui les conduisit vers des propositions éthiques absurdes. Cela en dépit des faiblesses et des déficiences évidentes de l’argument de Malthus.
Bien que la science réfuta la facette “impitoyable, désespérante et insensée” du principe de Malthus, il n’en demeura pas moins influent jusqu’à nos jours. Le livre de Ian Taylor In the Minds of Men (Dans l’esprit des hommes) résume la chaîne de cruauté qui commença avec Malthus et se termina avec Hitler :
La maxime sur laquelle Malthus basa sa pensée était ce qui allait devenir plus tard “la survie du plus apte”. La notion remonte à Condorcet, Malthus, Spencer, Wallace et Darwin. Elle proliféra enfin au point d’influencer des hommes tels que Adolf Hitler, mais nous devons nous rappeler que tout commença avec un conte de chèvres et de chiens.
Comme nous l’avons vu, divers administrateurs et dirigeants cherchèrent à masquer leurs propres intérêts derrière les opinions de Malthus. Divers formateurs d’opinion avec leurs propres soucis idéologiques influencèrent fortement les idées suscitant l’acceptation générale. Les désastres causés par le soutien accordé à cette vision du monde cruelle furent sans commune mesure. Au fil des pages suivantes, nous examinerons comment cette perspective impitoyable lancée par Malthus gagna en force sous le nom de darwinisme social – et ce qu’il en coûta à l’humanité.
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Ricardo et les lois naturelles intangibles
Ricardo va fonder théoriquement la position libérale sur la pauvreté. Son argumentation se cantonne strictement à l'économie et ignore toute connotation morale (les comportements sont-ils vertueux ?), toute évaluation en termes de justice (le système est-il juste ou injuste ?). Par là, il assure à l'économie une position hégémonique pour parler de la pauvreté au XIXe siècle.
Le libéralisme de Ricardo
Depuis le début du XVIIe siècle, l'Angleterre a élaboré une législation, les poor laws, qui met à la charge des paroisses l'obligation de secourir les miséreux. Périodiquement la question se pose de savoir s'il faut conserver ces lois sur les pauvres, les modifier ou les supprimer. Ricardo propose de les supprimer. Deux raisons justifient cette position radicale. La première renvoie à un argument démographique. Ces lois, qui assurent aux pauvres des subsides proportionnels au nombre d'enfants, encouragent la natalité. En effet, compte tenu des lois de population de Malthus, si l'obstacle des subsistances est levé par l'octroi de secours à tous les pauvres, la population des pauvres augmentera sans limite et tout le revenu sera, à terme, absorbé par les aides aux pauvres . Le deuxième argument renvoie à l'analyse selon laquelle ces lois sont des entraves au bon fonctionnement du marché du travail . A partir du moment où l'aide aux pauvres peut servir de complément de revenu permettant aux salariés insuffisamment payés d'atteindre le minimum de subsistance, alors le salaire ne peut plus jouer son rôle régulateur sur le marché du travail en ajustant l'offre et la demande. Les salariés ne sont pas incités à limiter le nombre de leurs enfants, puisque les lois sur les pauvres leur garantissent les moyens de les élever, et les capitalistes sont incités à sous-payer les salariés. La conclusion est sans appel : " Aucun projet d'amendement des lois sur les pauvres ne mérite la moindre attention s'il ne vise, à terme, leur abolition " [Ricardo, 1817, p. 127]
Ricardo fournit un exposé canonique de la position libérale classique. Certes le système capitaliste repose sur une inégalité fondamentale entre les classes sociales, mais cette inégalité est justifiée par le fait qu'elle profite finalement à tous. Cette conclusion de Ricardo peut paraître assez proche de ce que dit Smith sur l'ordre social, mais cette similitude est le résultat d'un processus d'analyse tout à fait différent. Ricardo ne se pose pas la question de savoir si le système économique est bon ou mauvais ; il abandonne toute interrogation sur la justice ou l'injustice du résultat final. Il n'y a plus d'obscurité sur le processus qui aboutit à la répartition finale des revenus, plus de main invisible qui agit mystérieusement pour redistribuer des richesses aux plus pauvres. L'exposé de Ricardo tire sa force du caractère nécessaire de ses conclusions, rigoureusement établies par la logique économique ; et cette nécessité s'impose parce qu'elle exprime les lois naturelles qui régissent la vie économique.
Ces lois naturelles déterminent un domaine des possibles, ce que l'on peut faire sans contrarier la logique économique. Mais ce domaine des possibles définit aussi un domaine de l'impossible, c'est-à-dire l'ensemble des mesures inutiles et inefficaces parce qu'elles essaient de contrevenir à la logique des lois économiques - ce qui est le cas de la législation sur les pauvres, mesure inefficace qui ne doit pas être mise en oeuvre parce que ses résultats sont pires que les situations qu'elle veut améliorer.
Voyez Malthus n'est pas le premeir. Ricardo était pour laisser crever els pauvres.
Comme l'écrit Ricardo dans une lettre à Trower : " En s'engageant à nourrir tous ceux qui demandent à manger, vous créez dans une certaine mesure une demande illimitée [...] ; la population et les taux d'imposition croîtront selon une progression régulière jusqu'à ce que les riches soient réduits à la pauvreté et qu'il n'y ait plus de distinction de conditions [entre riches et pauvres] " [Ricardo, 1952, p. 125, lettre du 27 janvier 1817].
Voyez Pagani à raison, la peur des richou que les masses de pauvre leur prennent tout, la base de l'éoclogie moderne acétique !
Plaristes Evariste- Vénérable
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Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
Je te trouve gonflé quand même de critiquer Ricardo alors que toi même tu est contre le RSA !
Francis XV- Sage
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Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Le RU qui fait qu'on casserait toute la sécu pour. pas le RSA.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
Plaristes a écrit:Le RU qui fait qu'on casserait toute la sécu pour. pas le RSA.
Donc quand même tu penses aussi un peu comme Ricardo au final ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Non, si tu fais le calcul, le prolo est perdant.
Echanger toute la sécu contre le RU serait faire perde non seulement de l'argent sur le longterme mais aussi du rapport de force.
Ricardo ne serait même pas pour le RSA
Echanger toute la sécu contre le RU serait faire perde non seulement de l'argent sur le longterme mais aussi du rapport de force.
Ricardo ne serait même pas pour le RSA
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
https://youtu.be/SyxinpgMhPk
1:23:45
Des principes de l’économie politique et de l'impôt !
Ricardo disciple de Malthus.
1:23:45
Des principes de l’économie politique et de l'impôt !
Ricardo disciple de Malthus.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
Au sujet des aides sociales Ricardo dit ça (ca vient de ton texte) :
Si tu ne partage peut-être pas le le point 1 tu partages le point 2. Point 2 qui ne relève pas du Darwinisme social.
Pour en revenir au RU, tout d'abord, il faut que je te dise : Va Chier !
Ensuite défendre la sécu c'est bien joli, mais tu sait parfaitement comme moi qu'aujourd'hui le salariat tend à disparaitre, et que de plus en plus de gens sont autoentrepreneurs.
Donc le RU peut-être envisagé comme solution pour ces gens en cas de CA trop bas. Il est probablement d'autres mécanismes qui seraient plus justes et plus adaptés, n'empêche que le RU mérite d'être discuté et non d'être balayé d'un revers à la Ricardo comme tu le fait là !
Les salariés ne sont pas incités à limiter le nombre de leurs enfants, puisque les lois sur les pauvres leur garantissent les moyens de les élever, et les capitalistes sont incités à sous-payer les salariés.
Si tu ne partage peut-être pas le le point 1 tu partages le point 2. Point 2 qui ne relève pas du Darwinisme social.
Pour en revenir au RU, tout d'abord, il faut que je te dise : Va Chier !
Ensuite défendre la sécu c'est bien joli, mais tu sait parfaitement comme moi qu'aujourd'hui le salariat tend à disparaitre, et que de plus en plus de gens sont autoentrepreneurs.
Donc le RU peut-être envisagé comme solution pour ces gens en cas de CA trop bas. Il est probablement d'autres mécanismes qui seraient plus justes et plus adaptés, n'empêche que le RU mérite d'être discuté et non d'être balayé d'un revers à la Ricardo comme tu le fait là !
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
On va mettre les choses au clair :
Un esclave quitte les champs, sa femme et ses enfants sont battus en représailles. A qui a faute?
On peut dire que c'est la faute de l'esclave ou de la société esclavagiste et de ses maîtres.
Dans le cadre de ricardo on ne peut faire porter la responsabilité que sur l'individu car le privée est sacrée et donc le secteur publique ne doit pas s'en mêler au nom de sacro-sainte loi naturellles, c'est au non de ces sacro-saintes loi naturelles que par exemple on a pas le droit de mettre de loi sur le salaire minimal.
Car le privée doit échappé à tout législation.
https://fr.wikisource.org/wiki/Des_principes_de_l%E2%80%99%C3%A9conomie_politique_et_de_l%E2%80%99imp%C3%B4t
J'ai essayé de copier le passage dans wiki source mais je ne le retrouve pas.
Comme si ça avait été censuré.
"Comme tous les autres contrats, les salaires devraient être laissé au jeu libre et impartial de la concurrence du marché, et de ne jamais subir les interférences du législateur."
A partir de là, le malthusianisme devient LA solution inévitable. Mais seulement à partir de ce postulat de base.
Je te rappelle que moi je suis pour la mutualisation des salaires.
C’est majoritairement de l'ubérisation ou salariat dissimulé, et non pas un désir des gens de s'affranchir de la subordination.
Tout ça au nom de ces sacro-saintes loi naturelles tellement faussées par ce code du travail et la législation salariale qui peut être copieusement contournée grâce à cette marouflerie.
C'est comme évoquer l'existence de la fraude et l'évasion fiscale pour dire qu'il ne faut pas redistribuer les richesses autrement.
FrancisXV a écrit:Si tu ne partage peut-être pas le le point 1 tu partages le point 2. Point 2 qui ne relève pas du Darwinisme social.
Un esclave quitte les champs, sa femme et ses enfants sont battus en représailles. A qui a faute?
On peut dire que c'est la faute de l'esclave ou de la société esclavagiste et de ses maîtres.
Dans le cadre de ricardo on ne peut faire porter la responsabilité que sur l'individu car le privée est sacrée et donc le secteur publique ne doit pas s'en mêler au nom de sacro-sainte loi naturellles, c'est au non de ces sacro-saintes loi naturelles que par exemple on a pas le droit de mettre de loi sur le salaire minimal.
Car le privée doit échappé à tout législation.
https://fr.wikisource.org/wiki/Des_principes_de_l%E2%80%99%C3%A9conomie_politique_et_de_l%E2%80%99imp%C3%B4t
J'ai essayé de copier le passage dans wiki source mais je ne le retrouve pas.
Comme si ça avait été censuré.
"Comme tous les autres contrats, les salaires devraient être laissé au jeu libre et impartial de la concurrence du marché, et de ne jamais subir les interférences du législateur."
A partir de là, le malthusianisme devient LA solution inévitable. Mais seulement à partir de ce postulat de base.
Je te rappelle que moi je suis pour la mutualisation des salaires.
Francis15 a écrit:Ensuite défendre la sécu c'est bien joli, mais tu sait parfaitement comme moi qu'aujourd'hui le salariat tend à disparaitre, et que de plus en plus de gens sont autoentrepreneurs.
C’est majoritairement de l'ubérisation ou salariat dissimulé, et non pas un désir des gens de s'affranchir de la subordination.
Tout ça au nom de ces sacro-saintes loi naturelles tellement faussées par ce code du travail et la législation salariale qui peut être copieusement contournée grâce à cette marouflerie.
C'est comme évoquer l'existence de la fraude et l'évasion fiscale pour dire qu'il ne faut pas redistribuer les richesses autrement.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
Plaristes a écrit:
...
Je te rappelle que moi je suis pour la mutualisation des salaires.
... Et des patrimoines aussi ? , les disparités abyssales se situent surtout là.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20685
Date d'inscription : 02/01/2022
Francis XV aime ce message
Re: Darwinisme Social
Alors concernant le patrimoine, on touchera au patrimoine dédié à la rente ça c'est clair.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Edouard de Montmonrency aime ce message
Re: Darwinisme Social
Plaristes a écrit:
C’est majoritairement de l'ubérisation ou salariat dissimulé, et non pas un désir des gens de s'affranchir de la subordination.
Bah déjà tout n'est pas uberisation, ensuite même quand ça l'est faut bien trouver un moyen de garantir la solidarité, et ce n'est manifestement pas avec un système basé sur des cotisations salariales que c'est possible. Je ne prétend pas que le RU soit la meilleure solution mais s'en est une possible parmi d'autres.
Plaristes a écrit:
C'est comme évoquer l'existence de la fraude et l'évasion fiscale pour dire qu'il ne faut pas redistribuer les richesses autrement.
Biensûr, et du coup en attendant le Grand Soir on laisse faire l'évasion fiscale c'est bien ça ?
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Darwinisme Social
Non, on empêche de tels richesse de s’accumuler dans les mains du privé en premier lieu et donc de fuir le pays.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Darwinisme Social
Plaristes a écrit:Non, si tu fais le calcul, le prolo est perdant.
Echanger toute la sécu contre le RU serait faire perde non seulement de l'argent sur le longterme mais aussi du rapport de force.
Ricardo ne serait même pas pour le RSA
Moi aussi je suis contre le RSA ET contre la sécu.
Je suis même contre les assurances, notamment les assurances forcées comme aux USA. Je l'ai déjà expliqué : le meilleur moyen pour se soigner, si on n'a pas de quoi payer (notamment suite à une accident de la vie), c'est l'emprunt forcé gagé sur les revenus et les biens, mais aussi, in fine, sur les successions. Ca permettra de maintenir les coûts bas tout en assurant tous les soins voulus par les français. Bien sûr les pingres vont s'en foutre de se soigner pour préserver leurs biens, mais c'est à double tranchant...
Jeannot Lapin- Sage
- Messages : 9233
Date d'inscription : 31/07/2021
Re: Darwinisme Social
Jeannot Lapin a écrit:le meilleur moyen pour se soigner, si on n'a pas de quoi payer (notamment suite à une accident de la vie), c'est l'emprunt forcé gagé sur les revenus et les biens, mais aussi, in fine, sur les successions.
Et si on a pas de revenus et pas de bien ou si on est juste vieux ?
Jeannot Lapin a écrit:
Ca permettra de maintenir les coûts bas tout en assurant tous les soins voulus par les français. Bien sûr les pingres vont s'en foutre de se soigner pour préserver leurs biens, mais c'est à double tranchant...
Mais ça risque d'être insuffisant pour assurer la formaation des médecins infirmières etc ... non ?
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
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