Face aux non-vaccinés, Emmanuel Macron invente la déchéance de citoyenneté
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Face aux non-vaccinés, Emmanuel Macron invente la déchéance de citoyenneté
En assumant d’« emmerder » les personnes non vaccinées, mais surtout en expliquant qu’« un irresponsable n’est plus un citoyen », le président de la République, garant de l’État de droit, commet une faute morale, institutionnelle et politique. Il hystérise le débat, divise la société et offre un nouveau souffle à ceux qu’il prétend combattre.
Des oppositions vent debout, une majorité contrainte de ressortir ses plus grandes pagaies et un débat parlementaire stoppé net en plein milieu de la nuit. Heureusement qu’Emmanuel Macron a « appris » de ses erreurs passées, comme il le confiait le 15 décembre, autrement, on n’ose imaginer ce que le président de la République aurait dit des personnes non vaccinées à peine trois semaines plus tard.
« Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français, je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder ! Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au Parisien, allant même jusqu’à sortir du champ citoyen ceux qu’il qualifie d’« irresponsables ». Une « toute petite minorité » qui n’enfreint aucune loi, mais à qui le chef de l’État a décidé de rendre la vie impossible.
Fin 2019, à l’issue d’une année marquée par le mouvement des « gilets jaunes », Emmanuel Macron avait expliqué que « l’apaisement, toujours, doit primer sur l’affrontement ». « Apaiser ne veut pas dire renoncer, avait-il ajouté, mais nous respecter dans nos désaccords. » La « stratégie », puisqu’il ose encore employer ce mot, choisie pour convaincre l’ensemble des Français·es de se faire vacciner est une brillante illustration du contraire.
C’est une bien curieuse idée de la politique de santé publique et de la politique tout court que défend ici le président de la République. Une politique clanique – pour reprendre l’expression du préfet de police de Paris Didier Lallement –, qui exclut plutôt qu’elle ne rassemble, qui violente plutôt qu’elle n’apaise, qui crispe plutôt qu’elle n’entraîne. Une politique vulgaire plutôt que vulgarisante.
Il ne s’agit pas d’une simple « petite phrase » ou même d’un « électrochoc salvateur », pour reprendre les mots du ministre chargé des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, mais d’une faute morale, institutionnelle et politique. Car comme l’écrivait le conseil scientifique, « même en situation d’urgence, l’adhésion de la population est une condition importante du succès de la réponse ». « Convaincre plutôt que contraindre », dirait l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La brutalité et la punition sont les seuls arguments qu’Emmanuel Macron a trouvés pour gérer cette crise sanitaire. Ils signent l’échec d’un pouvoir qui n’a eu de cesse de louvoyer et de s’enorgueillir de lui-même. Un pouvoir qui plaide la « transparence » et la « concertation », tout en prenant ses décisions dans le huis clos du Conseil de défense et en les annonçant à la dernière minute afin de ménager ses effets de surprise – oui, nous en sommes encore là.
Des oppositions vent debout, une majorité contrainte de ressortir ses plus grandes pagaies et un débat parlementaire stoppé net en plein milieu de la nuit. Heureusement qu’Emmanuel Macron a « appris » de ses erreurs passées, comme il le confiait le 15 décembre, autrement, on n’ose imaginer ce que le président de la République aurait dit des personnes non vaccinées à peine trois semaines plus tard.
« Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français, je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder ! Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au Parisien, allant même jusqu’à sortir du champ citoyen ceux qu’il qualifie d’« irresponsables ». Une « toute petite minorité » qui n’enfreint aucune loi, mais à qui le chef de l’État a décidé de rendre la vie impossible.
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C’est une bien curieuse idée de la politique de santé publique et de la politique tout court que défend ici le président de la République. Une politique clanique – pour reprendre l’expression du préfet de police de Paris Didier Lallement –, qui exclut plutôt qu’elle ne rassemble, qui violente plutôt qu’elle n’apaise, qui crispe plutôt qu’elle n’entraîne. Une politique vulgaire plutôt que vulgarisante.
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Vladimir de Volog- Vénérable
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