La stratégie du désespoir
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La stratégie du désespoir
La stratégie du désespoir
Chacun sait ce qu’est une prophétie auto-réalisatrice. Lorsqu’une prédiction est suffisement répétée, elle finira par se réaliser, non du fait de sa pertinence initiale mais bien de sa répétition. La technique est bien rodée ces temps-ci dans l’univers politique. Le premier exemple est celui des sondages.
La plupart des instituts, à l’exception de deux, ne comptabilisent plus que les intentions de vote des sondés se disant tout à fait certains d’aller voter. Ce faisant, ils excluent près d’un sondé sur deux. Donc évidemment les échantillons affichés sont faux, puisqu’il faudrait les diviser par deux pour obtenir le nombre réel de personnes sur lesquelles l’intention de vote est mesurée.
Les sondeurs expliquent qu’ils essayent par cette nouvelle méthode de mieux mesurer l’abstention. Il faut dire qu’ils devaient bien montrer qu’ils faisaient quelque chose après leur échec cuisant lors des élections régionales.
Mais considérer qu’un électeur qui ne se dit pas « tout à fait certain » d’aller voter plusieurs mois avant l’échéance veut dire forcément qu’il sera le jour J abstentionniste a-t-il un sens ? Évidemment, non.
La sociologie a démontré que certaines catégories sociales, notamment les classes populaires et la jeunesse, commencent à s’intéresser plus tard à la campagne traditionnellement que les retraités et les bourgeois.
Dès lors, exclure ceux qui ne sont pas certains d’aller voter dans quelques mois des intentions de vote n’est pas neutre socialement. Cela fabrique un résultat où les ouvriers, les employés et les jeunes ne jouent qu’un rôle marginal.
Mais cette façon de faire peut avoir un effet non négligeable sur le jour du vote réel. Car les sondages ne sont pas seulement des instruments de mesure. Ils sont des acteurs des campagnes électorales. Ils servent de matière première pour légitimer ce dont les commentateurs vont parler, avec quel type d’analyse, par quel ordre de priorité ils vont traiter les candidats, etc.
On voit donc que les sondages modèlent une partie de la campagne électorale médiatique.
Donc leur annonce constante d’un résultat minoré pour le pôle populaire du fait de l’exclusion systématique d’une partie de son éléctorat peut se transformer en prophétie auto-réalisatrice. Car prédire une défaite n’est pas très mobilisateur. Dès lors, en prédisant que l’abstention des milieux populaires sur une base erronée au départ, on peut très bien provoquer au final leur abstention réelle. Voilà pourquoi il faut décortiquer les méthodes des instituts de sondage et les faire connaître.
Pour que ceux qui en reçoivent les informations ne les prennent pas pour argent comptant. Nous avons essayé d’interpeller la commission des sondages sur les graves problèmes de déontologie que pose cette façon de sonder. Manuel Bompard, directeur de campagne, leur a écrit en juin et les a recontré en septembre. Cela n’a donné lieu à rien. Il ne me reste donc que ma voix et mes médias pour faire connaitre cette vérité.
Cette stratégie du désespoir auto-réalisateur se décline d’une autre façon au sein de l’espace de la vieille gauche, constitué essentiellement des différents morceaux qui restent de la gloire passée du PS. Tous chantent depuis des mois la même chanson : si nous ne sommes pas unis, nous ne pouvons pas gagner.
Et maintenant que l’évidence éclate au grand jour, à savoir qu’ils ne sont pas plus unis maintenant qu’il y a 6 mois, il leur faut répondre à cette question : que faites-vous encore là, puisque vous pensez vous-même que vous allez perdre ?
Si ces oiseaux de malheur ne faisaient du mal qu’à eux-mêmes, cela ne poserait pas de problèmes. Mais ils essayent d’entrainer le pôle populaire, qui n’a jamais adhéré à la stratégie de l’union à tout prix, dans leur chute.
Chacun sait ce qu’est une prophétie auto-réalisatrice. Lorsqu’une prédiction est suffisement répétée, elle finira par se réaliser, non du fait de sa pertinence initiale mais bien de sa répétition. La technique est bien rodée ces temps-ci dans l’univers politique. Le premier exemple est celui des sondages.
La plupart des instituts, à l’exception de deux, ne comptabilisent plus que les intentions de vote des sondés se disant tout à fait certains d’aller voter. Ce faisant, ils excluent près d’un sondé sur deux. Donc évidemment les échantillons affichés sont faux, puisqu’il faudrait les diviser par deux pour obtenir le nombre réel de personnes sur lesquelles l’intention de vote est mesurée.
Les sondeurs expliquent qu’ils essayent par cette nouvelle méthode de mieux mesurer l’abstention. Il faut dire qu’ils devaient bien montrer qu’ils faisaient quelque chose après leur échec cuisant lors des élections régionales.
Mais considérer qu’un électeur qui ne se dit pas « tout à fait certain » d’aller voter plusieurs mois avant l’échéance veut dire forcément qu’il sera le jour J abstentionniste a-t-il un sens ? Évidemment, non.
La sociologie a démontré que certaines catégories sociales, notamment les classes populaires et la jeunesse, commencent à s’intéresser plus tard à la campagne traditionnellement que les retraités et les bourgeois.
Dès lors, exclure ceux qui ne sont pas certains d’aller voter dans quelques mois des intentions de vote n’est pas neutre socialement. Cela fabrique un résultat où les ouvriers, les employés et les jeunes ne jouent qu’un rôle marginal.
Mais cette façon de faire peut avoir un effet non négligeable sur le jour du vote réel. Car les sondages ne sont pas seulement des instruments de mesure. Ils sont des acteurs des campagnes électorales. Ils servent de matière première pour légitimer ce dont les commentateurs vont parler, avec quel type d’analyse, par quel ordre de priorité ils vont traiter les candidats, etc.
On voit donc que les sondages modèlent une partie de la campagne électorale médiatique.
Donc leur annonce constante d’un résultat minoré pour le pôle populaire du fait de l’exclusion systématique d’une partie de son éléctorat peut se transformer en prophétie auto-réalisatrice. Car prédire une défaite n’est pas très mobilisateur. Dès lors, en prédisant que l’abstention des milieux populaires sur une base erronée au départ, on peut très bien provoquer au final leur abstention réelle. Voilà pourquoi il faut décortiquer les méthodes des instituts de sondage et les faire connaître.
Pour que ceux qui en reçoivent les informations ne les prennent pas pour argent comptant. Nous avons essayé d’interpeller la commission des sondages sur les graves problèmes de déontologie que pose cette façon de sonder. Manuel Bompard, directeur de campagne, leur a écrit en juin et les a recontré en septembre. Cela n’a donné lieu à rien. Il ne me reste donc que ma voix et mes médias pour faire connaitre cette vérité.
Cette stratégie du désespoir auto-réalisateur se décline d’une autre façon au sein de l’espace de la vieille gauche, constitué essentiellement des différents morceaux qui restent de la gloire passée du PS. Tous chantent depuis des mois la même chanson : si nous ne sommes pas unis, nous ne pouvons pas gagner.
Et maintenant que l’évidence éclate au grand jour, à savoir qu’ils ne sont pas plus unis maintenant qu’il y a 6 mois, il leur faut répondre à cette question : que faites-vous encore là, puisque vous pensez vous-même que vous allez perdre ?
Si ces oiseaux de malheur ne faisaient du mal qu’à eux-mêmes, cela ne poserait pas de problèmes. Mais ils essayent d’entrainer le pôle populaire, qui n’a jamais adhéré à la stratégie de l’union à tout prix, dans leur chute.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32814
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Edouard de Montmonrency aime ce message
Re: La stratégie du désespoir
Le problème des sondages en général pour les élections , c'est que ça montre du bout du doigt qui sont les idiots utiles potentiels, pour mieux viser la Lune.
Bref, ce n'est pas qu'un simple cliché du présent, un indicateur objectif en mode feuilleton , c'est aussi potentiellement un moyen pour arriver plus facilement à une fin.
Bref, ce n'est pas qu'un simple cliché du présent, un indicateur objectif en mode feuilleton , c'est aussi potentiellement un moyen pour arriver plus facilement à une fin.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20676
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: La stratégie du désespoir
Volog a écrit:La stratégie du désespoir
Chacun sait ce qu’est une prophétie auto-réalisatrice. Lorsqu’une prédiction est suffisement répétée, elle finira par se réaliser, non du fait de sa pertinence initiale mais bien de sa répétition. La technique est bien rodée ces temps-ci dans l’univers politique. Le premier exemple est celui des sondages.
La plupart des instituts, à l’exception de deux, ne comptabilisent plus que les intentions de vote des sondés se disant tout à fait certains d’aller voter. Ce faisant, ils excluent près d’un sondé sur deux. Donc évidemment les échantillons affichés sont faux, puisqu’il faudrait les diviser par deux pour obtenir le nombre réel de personnes sur lesquelles l’intention de vote est mesurée.
Les sondeurs expliquent qu’ils essayent par cette nouvelle méthode de mieux mesurer l’abstention. Il faut dire qu’ils devaient bien montrer qu’ils faisaient quelque chose après leur échec cuisant lors des élections régionales.
Mais considérer qu’un électeur qui ne se dit pas « tout à fait certain » d’aller voter plusieurs mois avant l’échéance veut dire forcément qu’il sera le jour J abstentionniste a-t-il un sens ? Évidemment, non.
La sociologie a démontré que certaines catégories sociales, notamment les classes populaires et la jeunesse, commencent à s’intéresser plus tard à la campagne traditionnellement que les retraités et les bourgeois.
Dès lors, exclure ceux qui ne sont pas certains d’aller voter dans quelques mois des intentions de vote n’est pas neutre socialement. Cela fabrique un résultat où les ouvriers, les employés et les jeunes ne jouent qu’un rôle marginal.
Mais cette façon de faire peut avoir un effet non négligeable sur le jour du vote réel. Car les sondages ne sont pas seulement des instruments de mesure. Ils sont des acteurs des campagnes électorales. Ils servent de matière première pour légitimer ce dont les commentateurs vont parler, avec quel type d’analyse, par quel ordre de priorité ils vont traiter les candidats, etc.
On voit donc que les sondages modèlent une partie de la campagne électorale médiatique.
Donc leur annonce constante d’un résultat minoré pour le pôle populaire du fait de l’exclusion systématique d’une partie de son éléctorat peut se transformer en prophétie auto-réalisatrice. Car prédire une défaite n’est pas très mobilisateur. Dès lors, en prédisant que l’abstention des milieux populaires sur une base erronée au départ, on peut très bien provoquer au final leur abstention réelle. Voilà pourquoi il faut décortiquer les méthodes des instituts de sondage et les faire connaître.
Pour que ceux qui en reçoivent les informations ne les prennent pas pour argent comptant. Nous avons essayé d’interpeller la commission des sondages sur les graves problèmes de déontologie que pose cette façon de sonder. Manuel Bompard, directeur de campagne, leur a écrit en juin et les a recontré en septembre. Cela n’a donné lieu à rien. Il ne me reste donc que ma voix et mes médias pour faire connaitre cette vérité.
Cette stratégie du désespoir auto-réalisateur se décline d’une autre façon au sein de l’espace de la vieille gauche, constitué essentiellement des différents morceaux qui restent de la gloire passée du PS. Tous chantent depuis des mois la même chanson : si nous ne sommes pas unis, nous ne pouvons pas gagner.
Et maintenant que l’évidence éclate au grand jour, à savoir qu’ils ne sont pas plus unis maintenant qu’il y a 6 mois, il leur faut répondre à cette question : que faites-vous encore là, puisque vous pensez vous-même que vous allez perdre ?
Si ces oiseaux de malheur ne faisaient du mal qu’à eux-mêmes, cela ne poserait pas de problèmes. Mais ils essayent d’entrainer le pôle populaire, qui n’a jamais adhéré à la stratégie de l’union à tout prix, dans leur chute.
Source : l'ère du peuple, le torchon rouge de Mélenchon
https://melenchon.fr/2022/01/11/la-strategie-du-desespoir/
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Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
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