CULTURE ET CAPITALISME : LA MORT DE BANKSY
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CULTURE ET CAPITALISME : LA MORT DE BANKSY
"Banksy est mort"
#Banksy est mort. Nous avons découvert son corps à Tokyo cette semaine. Ses restes sont disséminés un peu partout dans une supérette bon marché qui vend des goodies officiels “Banksy” Made in China,... l’antithèse même de l’œuvre de sa vie. De ces produits officiels copiés-collés à l’infini, ses créations un peu trop engagées ont été expurgées pour présenter un catalogue vendable au consommateur moyen, lisse et insipide, qui ne font pas trop réfléchir. Mais on s’en moque : "c’est du Banksy, et ça se vend bien !" Banksy, en tant que symbole et street-artiste longtemps présenté comme un artiste frondeur, est bien mort. Nécrologie d'un subversif dissout dans le capitalisme.
Pour la plupart, Banksy n'est plus à présenter. C'est un nom et un mystère du street-art à l'humour anglais poétique et acéré très marqué. Un style initialement mis au service de positions profondément engagées contre le consumérisme, notre addiction numérique, la déshumanisation sociale, la souffrance animale, les guerres, la domination, et bien d'autres dérives du capitalisme.
Quel suicide social de voir les œuvres de Banksy vendues en milliers d'exemplaires officiels identiques, bourrés de plastiques low-cost fabriqués en Chine et exportés à travers le monde. Le Banksy d'aujourd'hui est devenu tout ce qu'il dénonçait. Ainsi, il n'est plus.
3 euros la dose de cynisme...
Les produits "personnalisés" Banksy sont exposés dans une enseigne type Tout-à-3-euros, cancer écologique par excellence, situé dans le village de Disneyland Tokyo où des minions de la World Company bossent du matin au soir pour remettre inlassablement ces bidules polluants en rayon alors que les consommateurs se les arrachent.
Du plastique dans du plastique dans du plastique. De mauvaises conditions de travail bien loin des yeux du consommateur. Du capitalisme bien dégueulasse comme on l’aime ! Tout ça à une époque où on nous prie de ralentir et de moins consommer pour éviter l'extinction, ni plus ni moins. Cette vision est tellement l’antithèse de tout ce que représentait Banksy à l’origine que nous ne pouvons conclure qu’à sa tragique et probable disparition : BANKSY EST MORT, si pas physiquement, symboliquement.
Ce qui faisait l'Œuvre singulière de Banksy, c'était sa capacité à surprendre par la spontanéité de ses créations murales et leur caractère éphémère, ponctuel et singulier. Chaque œuvre se voulait être une satire du système dominant dans un cadre public et gratuit. La première œuvre l'ayant fait connaître dans le monde était un pur affront à l’establishment. Et les suivantes n'ont pas fait exception avec son fameux “Destroy Capitalism” exposant des consommateurs achetant un t-shirt anti-capitaliste.
Mais Banksy a fini par incarner ce qu’il dénonçait. Il est devenu la caricature de ses propres œuvres et d'un monde enivré par le pognon. Son engagement, c’est ce qui a fait sa renommée avant de devenir un simple objet d'investissement financier comme les autres, en particulier pour les riches qui s’arrachent ses œuvres à des millions d’euros. Pourtant, l’artiste s’est toujours revendiqué opposé au copyright. Ça, c’était avant. Aujourd’hui, son entreprise se bat en justice pour préserver ses droits d’auteurs et les profits potentiels qui en découlent.
Le paradoxe de la Banksy company
Parce que Banksy n'est pas simplement devenu un multimillionnaire anonyme - ça ne suffisait visiblement pas - son nom est peu à peu devenu une machine à cash sans valeur à défendre qui ne recule devant aucun sacrifice écologique et social pour faire toujours plus d'argent.
S
#Banksy est mort. Nous avons découvert son corps à Tokyo cette semaine. Ses restes sont disséminés un peu partout dans une supérette bon marché qui vend des goodies officiels “Banksy” Made in China,... l’antithèse même de l’œuvre de sa vie. De ces produits officiels copiés-collés à l’infini, ses créations un peu trop engagées ont été expurgées pour présenter un catalogue vendable au consommateur moyen, lisse et insipide, qui ne font pas trop réfléchir. Mais on s’en moque : "c’est du Banksy, et ça se vend bien !" Banksy, en tant que symbole et street-artiste longtemps présenté comme un artiste frondeur, est bien mort. Nécrologie d'un subversif dissout dans le capitalisme.
Pour la plupart, Banksy n'est plus à présenter. C'est un nom et un mystère du street-art à l'humour anglais poétique et acéré très marqué. Un style initialement mis au service de positions profondément engagées contre le consumérisme, notre addiction numérique, la déshumanisation sociale, la souffrance animale, les guerres, la domination, et bien d'autres dérives du capitalisme.
Quel suicide social de voir les œuvres de Banksy vendues en milliers d'exemplaires officiels identiques, bourrés de plastiques low-cost fabriqués en Chine et exportés à travers le monde. Le Banksy d'aujourd'hui est devenu tout ce qu'il dénonçait. Ainsi, il n'est plus.
3 euros la dose de cynisme...
Les produits "personnalisés" Banksy sont exposés dans une enseigne type Tout-à-3-euros, cancer écologique par excellence, situé dans le village de Disneyland Tokyo où des minions de la World Company bossent du matin au soir pour remettre inlassablement ces bidules polluants en rayon alors que les consommateurs se les arrachent.
Du plastique dans du plastique dans du plastique. De mauvaises conditions de travail bien loin des yeux du consommateur. Du capitalisme bien dégueulasse comme on l’aime ! Tout ça à une époque où on nous prie de ralentir et de moins consommer pour éviter l'extinction, ni plus ni moins. Cette vision est tellement l’antithèse de tout ce que représentait Banksy à l’origine que nous ne pouvons conclure qu’à sa tragique et probable disparition : BANKSY EST MORT, si pas physiquement, symboliquement.
Ce qui faisait l'Œuvre singulière de Banksy, c'était sa capacité à surprendre par la spontanéité de ses créations murales et leur caractère éphémère, ponctuel et singulier. Chaque œuvre se voulait être une satire du système dominant dans un cadre public et gratuit. La première œuvre l'ayant fait connaître dans le monde était un pur affront à l’establishment. Et les suivantes n'ont pas fait exception avec son fameux “Destroy Capitalism” exposant des consommateurs achetant un t-shirt anti-capitaliste.
Mais Banksy a fini par incarner ce qu’il dénonçait. Il est devenu la caricature de ses propres œuvres et d'un monde enivré par le pognon. Son engagement, c’est ce qui a fait sa renommée avant de devenir un simple objet d'investissement financier comme les autres, en particulier pour les riches qui s’arrachent ses œuvres à des millions d’euros. Pourtant, l’artiste s’est toujours revendiqué opposé au copyright. Ça, c’était avant. Aujourd’hui, son entreprise se bat en justice pour préserver ses droits d’auteurs et les profits potentiels qui en découlent.
Le paradoxe de la Banksy company
Parce que Banksy n'est pas simplement devenu un multimillionnaire anonyme - ça ne suffisait visiblement pas - son nom est peu à peu devenu une machine à cash sans valeur à défendre qui ne recule devant aucun sacrifice écologique et social pour faire toujours plus d'argent.
S
Dernière édition par El Lobo le Dim 19 Juin 2022 - 21:02, édité 1 fois
El Lobo- Postulant
- Messages : 334
Date d'inscription : 18/11/2021
Age : 56
Localisation : très loin
Re: CULTURE ET CAPITALISME : LA MORT DE BANKSY
.
T'as rien à dire, volog sur les élections ???
Nooooon, tu fais la gueule ?
Vous devriez préparer 2027 les fieux.... c'est une année impaire, elle devrait vous être favorable.
.
T'as rien à dire, volog sur les élections ???
Nooooon, tu fais la gueule ?
Vous devriez préparer 2027 les fieux.... c'est une année impaire, elle devrait vous être favorable.
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Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: CULTURE ET CAPITALISME : LA MORT DE BANKSY
i on peut éventuellement comprendre la valeur de quelques sérigraphies signées et imprimées avec soins par un artiste, comment expliquer que ses modèles, vulgairement numérisés, se retrouvent aujourd'hui officiellement imprimés par dizaines de milliers jusque sur des parapluies jetables en plastique à peine utilisables 5 fois avant de se briser ? Quid des sachets de cuisine en plastique “Bansky” ou des pochettes plastique pour feuilles A4 d’une nullité absolue.
Plus de 30 produits dérivés sont disponibles dans cette seule boutique. Iront-ils jusqu'à imprimer du Banksy sur du papier-cul ? Des slips et des strings ? Et pourquoi pas des préservatifs Banksy ? Pourquoi se priver ? Le marché mondialisé est en roue libre et tout le monde semble avoir bradé ses valeurs. Il n’y a plus de limite à l’insondable bêtise humaine qui nous pousse vers le précipice collectif.
Pour mieux dormir la nuit et me convaincre qu'il y a encore un peu d'espoir et de résistance dans ce monde que chacun sait au bord de l'effondrement, je me dis que Banksy est probablement mort dans l’anonymat, il y a quelques années, entouré des siens. Je me dis que l'œuvre auto-détruite lors de la vente aux enchères était son baroud d'honneur pour les initiés. Mais que, sur ses cendres, ses héritiers ont revendu sa marque de fabrique à une multinationale qui exploite depuis le filon en secret sur le dos d'une armée de consommateurs qui pense nager à contre-courant.
Je préfère me le dire, plutôt que de céder à l’idée que Banksy aurait lui même abandonné ses luttes pour devenir un marchand comme les autres. Banksy n’est plus, c’est évident. J’ai retrouvé ses traces au cœur d’un chancre de la mondialisation aux produits préfabriqués à l’infini par des machines, sans âme ni passion.
J’achèterais bien le Thermos Banksy en plastique pour le déposer au musée du Capitalisme, au côté de toutes les aberrations que la cupidité humaine aura su créer.
Parce que ce monde est en train de mourir sous nos yeux, nous avons besoins de héros qui maintiennent leurs valeurs et ne finissent pas par sombrer à leur tour, comme tous les autres, dans ce cynisme globalisé qui fait de nous des machines à consommer.
Banksy est mort, mais pas les idées vitales qu'il participait - il fut un temps - à véhiculer et qu'il est encore temps de porter.
- Mr Japanization
Plus de 30 produits dérivés sont disponibles dans cette seule boutique. Iront-ils jusqu'à imprimer du Banksy sur du papier-cul ? Des slips et des strings ? Et pourquoi pas des préservatifs Banksy ? Pourquoi se priver ? Le marché mondialisé est en roue libre et tout le monde semble avoir bradé ses valeurs. Il n’y a plus de limite à l’insondable bêtise humaine qui nous pousse vers le précipice collectif.
Pour mieux dormir la nuit et me convaincre qu'il y a encore un peu d'espoir et de résistance dans ce monde que chacun sait au bord de l'effondrement, je me dis que Banksy est probablement mort dans l’anonymat, il y a quelques années, entouré des siens. Je me dis que l'œuvre auto-détruite lors de la vente aux enchères était son baroud d'honneur pour les initiés. Mais que, sur ses cendres, ses héritiers ont revendu sa marque de fabrique à une multinationale qui exploite depuis le filon en secret sur le dos d'une armée de consommateurs qui pense nager à contre-courant.
Je préfère me le dire, plutôt que de céder à l’idée que Banksy aurait lui même abandonné ses luttes pour devenir un marchand comme les autres. Banksy n’est plus, c’est évident. J’ai retrouvé ses traces au cœur d’un chancre de la mondialisation aux produits préfabriqués à l’infini par des machines, sans âme ni passion.
J’achèterais bien le Thermos Banksy en plastique pour le déposer au musée du Capitalisme, au côté de toutes les aberrations que la cupidité humaine aura su créer.
Parce que ce monde est en train de mourir sous nos yeux, nous avons besoins de héros qui maintiennent leurs valeurs et ne finissent pas par sombrer à leur tour, comme tous les autres, dans ce cynisme globalisé qui fait de nous des machines à consommer.
Banksy est mort, mais pas les idées vitales qu'il participait - il fut un temps - à véhiculer et qu'il est encore temps de porter.
- Mr Japanization
El Lobo- Postulant
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