Un peuple debout, un pouvoir obstiné
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Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Les coups de menton de l’exécutif et les brutalités policières témoignent de la fébrilité du pouvoir français. Et pour cause : la contestation de la réforme des retraites porte en germe celle de l’ordre social soutenu par le gouvernement.
Peut-on encore faire reculer un gouvernement, mettre en échec une décision prise par le pouvoir ? Il n’y a pas si longtemps, la réponse allait de soi en France. Quand ils se trouvaient confrontés à des mouvements sociaux durables, déterminés, organisés, qui mettaient dans la rue des foules massives, les dirigeants pouvaient battre en retraite. Et leur recul démontrait la possibilité pour la population de se faire entendre en dehors des périodes électorales auxquelles une vie démocratique ne saurait se résumer. Les projets les plus divers ont ainsi fini aux oubliettes : la loi sur l’autonomie des écoles privées en 1984, celle sur la sélection à l’université en 1986, le contrat d’insertion professionnelle (CIP) en 1993, le « plan Juppé » en 1995… Il arrivait même que les promoteurs d’une réforme impopulaire dussent démissionner, comme le ministre de l’enseignement supérieur Alain Devaquet en 1986 ou celui de l’éducation nationale Claude Allègre en 2000.
..../....
Déjà les comparaisons fleurissent. « Pour 284 000 “gilets jaunes”, au plus fort de la mobilisation, Emmanuel Macron a lâché 13 milliards, simplement parce qu’il y avait des violences, observe le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), M. Laurent Berger (4). Nous, nous sommes, selon la police, 1,5 million dans la rue, dignes et sans violence, mais personne ne daigne nous recevoir ! » « Nos adhérents nous questionnent, abonde le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), M. Cyril Chabanier. Doit-on tomber dans la violence pour être entendus ? (...) Faut-il casser pour obtenir (5) ? »
La protestation ne s’éteint pas. Elle redouble, se tend, et nul ne sait comment cela finira. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité de la réforme courant avril (lire « Du bon usage de la Constitution »). Mais quelle que soit sa décision, l’affaire va laisser des traces. On ne piétine pas impunément la dignité d’un peuple : dix-huit ans plus tard, des millions de Français se souviennent encore du référendum du 29 mai 2005 relatif au traité constitutionnel européen et du déni de leur vote par le gouvernement et par les parlementaires. « Selon plusieurs de ses proches, nous apprend-on (6), le président de la République n’a “aucun scrupule, aucun regret”. » Aucun scrupule, c’est certain. Aucun regret, nous verrons bien.
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Benoît Bréville
Les coups de menton de l’exécutif et les brutalités policières témoignent de la fébrilité du pouvoir français. Et pour cause : la contestation de la réforme des retraites porte en germe celle de l’ordre social soutenu par le gouvernement.
Peut-on encore faire reculer un gouvernement, mettre en échec une décision prise par le pouvoir ? Il n’y a pas si longtemps, la réponse allait de soi en France. Quand ils se trouvaient confrontés à des mouvements sociaux durables, déterminés, organisés, qui mettaient dans la rue des foules massives, les dirigeants pouvaient battre en retraite. Et leur recul démontrait la possibilité pour la population de se faire entendre en dehors des périodes électorales auxquelles une vie démocratique ne saurait se résumer. Les projets les plus divers ont ainsi fini aux oubliettes : la loi sur l’autonomie des écoles privées en 1984, celle sur la sélection à l’université en 1986, le contrat d’insertion professionnelle (CIP) en 1993, le « plan Juppé » en 1995… Il arrivait même que les promoteurs d’une réforme impopulaire dussent démissionner, comme le ministre de l’enseignement supérieur Alain Devaquet en 1986 ou celui de l’éducation nationale Claude Allègre en 2000.
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Déjà les comparaisons fleurissent. « Pour 284 000 “gilets jaunes”, au plus fort de la mobilisation, Emmanuel Macron a lâché 13 milliards, simplement parce qu’il y avait des violences, observe le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), M. Laurent Berger (4). Nous, nous sommes, selon la police, 1,5 million dans la rue, dignes et sans violence, mais personne ne daigne nous recevoir ! » « Nos adhérents nous questionnent, abonde le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), M. Cyril Chabanier. Doit-on tomber dans la violence pour être entendus ? (...) Faut-il casser pour obtenir (5) ? »
La protestation ne s’éteint pas. Elle redouble, se tend, et nul ne sait comment cela finira. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité de la réforme courant avril (lire « Du bon usage de la Constitution »). Mais quelle que soit sa décision, l’affaire va laisser des traces. On ne piétine pas impunément la dignité d’un peuple : dix-huit ans plus tard, des millions de Français se souviennent encore du référendum du 29 mai 2005 relatif au traité constitutionnel européen et du déni de leur vote par le gouvernement et par les parlementaires. « Selon plusieurs de ses proches, nous apprend-on (6), le président de la République n’a “aucun scrupule, aucun regret”. » Aucun scrupule, c’est certain. Aucun regret, nous verrons bien.
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Benoît Bréville
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32866
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
source : https://www.monde-diplomatique.fr/2023/04/BREVILLE/65646
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32866
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Certains vive pour la lutte d’autre les résultats de la lutte.
Je fais parti de la seconde catégorie.
Je fais parti de la seconde catégorie.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Plaristes Evariste a écrit:Certains vive pour la lutte d’autre les résultats de la lutte.
Je fais parti de la seconde catégorie.
Tu es un pragmatique First, et non un Dogmatique First (et encore moins un Fric First)
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20684
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Plaristes Evariste a écrit:Certains vivent pour la lutte d’autres les résultats de la lutte.
Je fais parti de la seconde catégorie.
Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. Bertolt Brecht
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32866
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
Plaristes Evariste a écrit:Certains vive pour la lutte d’autre les résultats de la lutte.
Je fais parti de la seconde catégorie.
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent - Victor Hugo - Les Châtiments
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32866
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
.... Victor Hugo racontait aussi des fois des âneries Volog, comme par exemple "la forme c'est le fond qui remonte à la surface" ... c'est sans compter sur les machiavéliques de nos temporalités actuelles. "L'habit ne fait pas le moine" est plus pertinent de nos jours.
"Ne pas prendre tout pour agent comptant."
"Ne pas prendre tout pour agent comptant."
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20684
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Un peuple debout, un pouvoir obstiné
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Bordeaux : un pompier renversé par Azis B. qui était pressé de rentrer chez lui après avoir fêté la rupture du jeûne du Ramadan et s’impatientait (MàJ)
Jeanne05/04/2023 à 14h13
michou- Sage
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Date d'inscription : 16/09/2022
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32866
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Vladimir de Volog- Vénérable
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Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
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