L A FRANCE CRETHIENNE
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L A FRANCE CRETHIENNE
Pierre Chaunu l'affirme haut et fort : il est parfaitement légitime que la France laïque commémore, en septembre prochain, l'anniversaire du "baptême de Clovis. Depuis quinze siècles, la nation s'est forgée à partir de cette identité chrétienne.
L'HISTOIRE : Est-ce qu'être Français, c'est d'abord être catholique ?
PIERRE CHAUNU : Je préférerais dire que c'est être chrétien. Il est incontestable que c'est une marque très forte de l'identité française, comme d'ailleurs en règle générale de l'identité de l'Europe occidentale.
L'H. : Mais est-ce que justement, par rapport au reste de l'Europe occidentale, il n'y a pas une spécificité française : le fait d'avoir été gouverné pendant des siècles par une monarchie « très chrétienne » ? p. C. : Je pense plutôt que la spécificité de la culture française, il faut la chercher dans le fait que la Gaule est devenue chrétienne tardivement : c'est ce qui l'a préservée des déchirures qui ont marqué profondément tout le bassin oriental de la Méditerranée. La Gaule est devenue chrétienne (pas majoritairement, mais toutes les élites sont passées au christianisme) au milieu du ive siècle : elle a adopté une religion déjà débarrassée des grandes hérésies - un christianisme tranquille ...
L'HISTOIRE : Est-ce qu'être Français, c'est d'abord être catholique ?
PIERRE CHAUNU : Je préférerais dire que c'est être chrétien. Il est incontestable que c'est une marque très forte de l'identité française, comme d'ailleurs en règle générale de l'identité de l'Europe occidentale.
L'H. : Mais est-ce que justement, par rapport au reste de l'Europe occidentale, il n'y a pas une spécificité française : le fait d'avoir été gouverné pendant des siècles par une monarchie « très chrétienne » ? p. C. : Je pense plutôt que la spécificité de la culture française, il faut la chercher dans le fait que la Gaule est devenue chrétienne tardivement : c'est ce qui l'a préservée des déchirures qui ont marqué profondément tout le bassin oriental de la Méditerranée. La Gaule est devenue chrétienne (pas majoritairement, mais toutes les élites sont passées au christianisme) au milieu du ive siècle : elle a adopté une religion déjà débarrassée des grandes hérésies - un christianisme tranquille ...
heureux- Postulant
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Date d'inscription : 06/06/2023
Re: L A FRANCE CRETHIENNE
Le 17 octobre 1685, par l'édit de Fontainebleau, Louis XIV révoque l'édit de Nantes : le protestantisme est interdit sur le territoire français. Le royaume de France devient exclusivement catholique.15
heureux- Postulant
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Date d'inscription : 06/06/2023
Re: L A FRANCE CRETHIENNE
L’Eglise catholique était en effet très liée à la monarchie française. Depuis la conversion de Clovis au début du VIe siècle, qui a fait de lui le premier roi chrétien, la France est connue comme la « fille ainée de l’Eglise », et le roi portait le titre de « très chrétien ». Louis XIV était par ailleurs un roi de droit divin : il tenait son pouvoir de Dieu, et ne devait rendre de comptes à personne. La religion occupait donc une grande place dans le pouvoir royal. De plus, le roi était entouré de gens d’Eglise, comme Bossuet, célèbre pour ses sermons dans lesquels il critiquait le roi.
Louis XIV a toute sa vie fait preuve d’une grande foi religieuse. Cette foi, et la conviction qu’il avait d’avoir le devoir de protéger l’Eglise, expliquent par exemple la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, qui contraint les protestants du Royaume à se convertir ou à s’exiler : le roi catholique veut régner sur un royaume catholique. Cette décision a été vivement critiquée, notamment parce qu’elle a donné lieu à de terribles violences, les « dragonnades ».
L’Eglise catholique, entre triomphe et divisions
Le jésuitisme
Les jésuites sont les membres de la « Compagnie de Jésus », fondée par Ignace de Loyola en 1539. Leur but est l’évangélisation des non-croyants et l’éducation des enfants catholiques. Beaucoup d’instituteurs de l’époque étaient donc des jésuites. Enfin, ils pensent que le péché originel n’est pas irrémédiable, et qu’à force de bonnes actions, un chrétien peut se faire valoir auprès de Dieu et accéder au paradis. Puisqu’ils sont très liés au pape, le pouvoir royal s’en méfiait.
Le jansénisme
Les Jansénistes (du nom de leur fondateur Jansen) étaientun groupe de catholiques particulièrement croyants et rigoristes. Ils pensaient en effet, à la différence des jésuites et de beaucoup de croyants de l’époque, que si les bonnes ou mauvaises actions peuvent influencer le choix de Dieu, c’est qu’il n’est pas tout-puissant. Pour les Jansénistes, Dieu a tout prévu, et a déjà choisi qui ira en enfer, qui au paradis. Ils étaient donc les ennemis des Jésuites et du pouvoir royal, qui alla jusqu’à détruire leur couvent de Port-Royal et à ravager leurs cimetières. Les écrivains Pascal et Racine étaient jansénistes.
Le quiétisme
Le quiétisme (de quies, quietis en latin : le repos) étaitenfin une doctrine adoptée par certaines catholiques selon laquelle la prière et la méditation sont les meilleurs moyens d’accéder à Dieu, au détriment des actes. Les quiétistes s’opposaient ainsi aux jésuites. Le pouvoir royal se méfiait aussi d’eux.
Les minorités religieuses
Les protestants
Bien que vivant en communautés principalement concentrées dans le Sud-Ouest et dans la vallée du Rhône, ainsi qu’en Alsace, les protestants étaient plutôt bien intégrés à la société catholique. Beaucoup d’artisans, de marchands, de banquiers étaient protestants. La révocation de l’Edit de Nantes et les terribles violences qui ont suivi ont obligé 200 000 protestants (1% de la population du royaume) à s’exiler en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Angleterre.
Les ju.ifs
Les ju.ifs ne représentaient qu’une infime minorité de la population du royaume, vivant exclusivement en communautés. Ils habitaient principalement Avignon, où ils étaient sous la protection du pape, et la Lorraine, alors indépendante. Une importante communauté ju.ive habitait Bordeaux et Bayonne.
Un âge d’or de l’art religieux
Louis XIV, souverain très catholique et protecteur des arts, a encouragé la floraison de l’art religieux. Les œuvres artistiques religieuses servent ainsi la gloire du roi et celle de l’Eglise. C’est pourquoi les compositeurs de la Cour, Lully ou Delalande, sont chargés de composer des Te Deum et autres motets (morceau de musique vocale religieuse), et les peintres, comme Le Brun, de représenter sur des tableaux et des plafonds de grandioses scènes bibliques, dans lesquelles figurent parfois le roi. L’architecte Hardouin-Mansart est enfin chargé de construire la chapelle de Versailles
LAVIE DE RANCÉ, DE CHATEAUBRIAND, SUR LA VIE D’UN RELIGIEUX DE L’ÉPOQUE.
LES PENSÉES DE PASCAL.
Louis XIV a toute sa vie fait preuve d’une grande foi religieuse. Cette foi, et la conviction qu’il avait d’avoir le devoir de protéger l’Eglise, expliquent par exemple la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, qui contraint les protestants du Royaume à se convertir ou à s’exiler : le roi catholique veut régner sur un royaume catholique. Cette décision a été vivement critiquée, notamment parce qu’elle a donné lieu à de terribles violences, les « dragonnades ».
L’Eglise catholique, entre triomphe et divisions
Le jésuitisme
Les jésuites sont les membres de la « Compagnie de Jésus », fondée par Ignace de Loyola en 1539. Leur but est l’évangélisation des non-croyants et l’éducation des enfants catholiques. Beaucoup d’instituteurs de l’époque étaient donc des jésuites. Enfin, ils pensent que le péché originel n’est pas irrémédiable, et qu’à force de bonnes actions, un chrétien peut se faire valoir auprès de Dieu et accéder au paradis. Puisqu’ils sont très liés au pape, le pouvoir royal s’en méfiait.
Le jansénisme
Les Jansénistes (du nom de leur fondateur Jansen) étaientun groupe de catholiques particulièrement croyants et rigoristes. Ils pensaient en effet, à la différence des jésuites et de beaucoup de croyants de l’époque, que si les bonnes ou mauvaises actions peuvent influencer le choix de Dieu, c’est qu’il n’est pas tout-puissant. Pour les Jansénistes, Dieu a tout prévu, et a déjà choisi qui ira en enfer, qui au paradis. Ils étaient donc les ennemis des Jésuites et du pouvoir royal, qui alla jusqu’à détruire leur couvent de Port-Royal et à ravager leurs cimetières. Les écrivains Pascal et Racine étaient jansénistes.
Le quiétisme
Le quiétisme (de quies, quietis en latin : le repos) étaitenfin une doctrine adoptée par certaines catholiques selon laquelle la prière et la méditation sont les meilleurs moyens d’accéder à Dieu, au détriment des actes. Les quiétistes s’opposaient ainsi aux jésuites. Le pouvoir royal se méfiait aussi d’eux.
Les minorités religieuses
Les protestants
Bien que vivant en communautés principalement concentrées dans le Sud-Ouest et dans la vallée du Rhône, ainsi qu’en Alsace, les protestants étaient plutôt bien intégrés à la société catholique. Beaucoup d’artisans, de marchands, de banquiers étaient protestants. La révocation de l’Edit de Nantes et les terribles violences qui ont suivi ont obligé 200 000 protestants (1% de la population du royaume) à s’exiler en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Angleterre.
Les ju.ifs
Les ju.ifs ne représentaient qu’une infime minorité de la population du royaume, vivant exclusivement en communautés. Ils habitaient principalement Avignon, où ils étaient sous la protection du pape, et la Lorraine, alors indépendante. Une importante communauté ju.ive habitait Bordeaux et Bayonne.
Un âge d’or de l’art religieux
Louis XIV, souverain très catholique et protecteur des arts, a encouragé la floraison de l’art religieux. Les œuvres artistiques religieuses servent ainsi la gloire du roi et celle de l’Eglise. C’est pourquoi les compositeurs de la Cour, Lully ou Delalande, sont chargés de composer des Te Deum et autres motets (morceau de musique vocale religieuse), et les peintres, comme Le Brun, de représenter sur des tableaux et des plafonds de grandioses scènes bibliques, dans lesquelles figurent parfois le roi. L’architecte Hardouin-Mansart est enfin chargé de construire la chapelle de Versailles
LAVIE DE RANCÉ, DE CHATEAUBRIAND, SUR LA VIE D’UN RELIGIEUX DE L’ÉPOQUE.
LES PENSÉES DE PASCAL.
heureux- Postulant
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Date d'inscription : 06/06/2023
Re: L A FRANCE CRETHIENNE
En complément pour @Frère Barnabé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Saint-Esprit
" L’ordre du Saint-Esprit est un ordre de chevalerie français,
Devise :Duce et Auspice. Sous la direction et la protection [du Saint-Esprit]
fondé le 31 décembre 1578 par Henri III. Pendant les deux siècles et demi de son existence, il est l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé cent dix ans auparavant. ... "
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Saint-Esprit
" L’ordre du Saint-Esprit est un ordre de chevalerie français,
Devise :Duce et Auspice. Sous la direction et la protection [du Saint-Esprit]
fondé le 31 décembre 1578 par Henri III. Pendant les deux siècles et demi de son existence, il est l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. Ce n’est cependant pas le plus ancien, puisque l’ordre de Saint-Michel a été fondé cent dix ans auparavant. ... "
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Date d'inscription : 02/01/2022
Re: L A FRANCE CRETHIENNE
Il n'y a que moi qui soit choqué par cette orthographe de malheur ?
Eudes de Saint-Clair- Postulant
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Date d'inscription : 26/05/2023
Localisation : Sud-Est
Re: L A FRANCE CRETHIENNE
Eudes de Saint-Clair a écrit:Il n'y a que moi qui soit choqué par cette orthographe de malheur ?
Le H est mal placé ;-)
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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