Par ici les poètes
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Clavier
Crapouille la vinasse
Jacques Cartier
W454
Vladimir de Volog
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Le dormeur du val
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Aimons-nous et dormons
Aimons-nous et dormons
Sans songer au reste du monde !
Ni le flot de la mer, ni l'ouragan des monts,
Tant que nous nous aimons
Ne courbera ta tête blonde,
Car l'amour est plus fort
Que les Dieux et la Mort !
Le soleil s'éteindrait
Pour laisser ta blancheur plus pure.
Le vent, qui jusqu'à terre incline la forêt,
En passant n'oserait
Jouer avec ta chevelure,
Tant que tu cacheras
Ta tête entre mes bras !
Et lorsque nos deux cœurs
S'en iront aux sphères heureuses
Où les célestes lys écloront sous nos pleurs,
Alors, comme deux fleurs
Joignons nos lèvres amoureuses,
Et tâchons d'épuiser
La Mort dans un baiser !
Théodore de Banville.
Sans songer au reste du monde !
Ni le flot de la mer, ni l'ouragan des monts,
Tant que nous nous aimons
Ne courbera ta tête blonde,
Car l'amour est plus fort
Que les Dieux et la Mort !
Le soleil s'éteindrait
Pour laisser ta blancheur plus pure.
Le vent, qui jusqu'à terre incline la forêt,
En passant n'oserait
Jouer avec ta chevelure,
Tant que tu cacheras
Ta tête entre mes bras !
Et lorsque nos deux cœurs
S'en iront aux sphères heureuses
Où les célestes lys écloront sous nos pleurs,
Alors, comme deux fleurs
Joignons nos lèvres amoureuses,
Et tâchons d'épuiser
La Mort dans un baiser !
Théodore de Banville.
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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À une jeune fille
À une jeune fille
Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le cœur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.
Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.
Laissez venir les ans ! le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
À ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
À ces plaisirs qui font pitié.
Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !
Victor Hugo. Février 1825
Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le cœur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.
Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.
Laissez venir les ans ! le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
À ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
À ces plaisirs qui font pitié.
Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !
Victor Hugo. Février 1825
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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Vendanges
Vendanges
Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !
Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.
Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !
Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres,
Paul Verlaine
Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !
Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.
Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !
Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres,
Paul Verlaine
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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A une Dame créole
A une Dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai connu, sous un dais d’arbres tout empourprés
Et de palmiers d’où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d’orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
Charles Baudelaire
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai connu, sous un dais d’arbres tout empourprés
Et de palmiers d’où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d’orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
Charles Baudelaire
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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Localisation : Chez moi
A George Sand
A George Sand
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien.
Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.
Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu’il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l’as cueilli, j’ai connu l’Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l’avoir perdu sans te l’avoir donné.
Alfred de Musset
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien.
Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.
Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu’il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l’as cueilli, j’ai connu l’Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l’avoir perdu sans te l’avoir donné.
Alfred de Musset
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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Demain, dès l’aube…
Demain, dès l’aube…
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations«
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations«
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Elena de Chanteplume- Sage
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Localisation : Chez moi
Et si c'était la dernière fois...
Et si c'était la dernière fois...
Et si c'était la dernière fois que tu voyais,
tu regarderais avec une telle attention
que ton regard d'un seul coup d'oeil embrasserait tout l'horizon.
Et si c'était la dernière fois que tu marchais,
tu poserais tes pieds avec tant de douceur et de légèreté
qu'ils deviendraient des ailes et tu pourrais voler.
Et si c'était la dernière fois que tu respirais,
tu humerais l'air avec un tel allant
que tu te trouverais vivant jusqu'à la fin des temps.
Et si c'était la dernière fois que tu t'éveillais,
ce moment d'ultime conscience aurait tellement de force et de clarté
qu'il éclairerait tes nuits jusqu'à l'éternité.
Et si c'était la dernière fois que tu pensais,
la plus vulgaire de tes pensées s'auréolerait de tant d'innocence
qu'elle te conduirait jusqu'à la source : au pays du silence.
Et si c'était la dernière fois que de la solitude tu souffrais,
tu serais si reconnaissant de connaître l'absence
que tu percevrais le parfum de l'éternelle présence.
Et si c'était la dernière fois que tu jugeais,
tu serais si confus de ce penchant coupable
que tu verrais le beau au sein du condamnable.
Et si c'était la dernière fois que tu
te remémorais les bons moments et les mauvais,
tu remercierais si fort de les avoir connus
que tu verrais les fils entre les deux tendus.
Et si c'était la dernière fois que tu créais,
ton inspiration serait si féconde
que tu pourrais comprendre l'origine du monde.
Et si c'était la dernière fois que tu aimais,
tu glorifierais l'instant avec un tel zèle
qu'il emplirait ton coeur à jamais d'amour universel.
Et si c'était la dernière fois que tu riais,
ton esprit tant se dilaterait
qu'au mirage du petit "je" jamais plus ne se prendrait.
Et si c'était la dernière fois que face à toi-même tu te trouvais,
tu rentrerais tant dans ce jeu de miroir
que tu pourrais percer le secret de ton histoire.
Et si c'était la dernière fois que tu lisais
les mots au fond de toi prendraient âme et corps
et donneraient naissance à l'Etre que tu n'es pas encore.
Si tu fais toute chose avec autant de passion,
d'attention et d'amour que si c'était la dernière fois,
alors, ce sera la première fois où tu SERAS.
Gérard Bellebon
Et si c'était la dernière fois que tu voyais,
tu regarderais avec une telle attention
que ton regard d'un seul coup d'oeil embrasserait tout l'horizon.
Et si c'était la dernière fois que tu marchais,
tu poserais tes pieds avec tant de douceur et de légèreté
qu'ils deviendraient des ailes et tu pourrais voler.
Et si c'était la dernière fois que tu respirais,
tu humerais l'air avec un tel allant
que tu te trouverais vivant jusqu'à la fin des temps.
Et si c'était la dernière fois que tu t'éveillais,
ce moment d'ultime conscience aurait tellement de force et de clarté
qu'il éclairerait tes nuits jusqu'à l'éternité.
Et si c'était la dernière fois que tu pensais,
la plus vulgaire de tes pensées s'auréolerait de tant d'innocence
qu'elle te conduirait jusqu'à la source : au pays du silence.
Et si c'était la dernière fois que de la solitude tu souffrais,
tu serais si reconnaissant de connaître l'absence
que tu percevrais le parfum de l'éternelle présence.
Et si c'était la dernière fois que tu jugeais,
tu serais si confus de ce penchant coupable
que tu verrais le beau au sein du condamnable.
Et si c'était la dernière fois que tu
te remémorais les bons moments et les mauvais,
tu remercierais si fort de les avoir connus
que tu verrais les fils entre les deux tendus.
Et si c'était la dernière fois que tu créais,
ton inspiration serait si féconde
que tu pourrais comprendre l'origine du monde.
Et si c'était la dernière fois que tu aimais,
tu glorifierais l'instant avec un tel zèle
qu'il emplirait ton coeur à jamais d'amour universel.
Et si c'était la dernière fois que tu riais,
ton esprit tant se dilaterait
qu'au mirage du petit "je" jamais plus ne se prendrait.
Et si c'était la dernière fois que face à toi-même tu te trouvais,
tu rentrerais tant dans ce jeu de miroir
que tu pourrais percer le secret de ton histoire.
Et si c'était la dernière fois que tu lisais
les mots au fond de toi prendraient âme et corps
et donneraient naissance à l'Etre que tu n'es pas encore.
Si tu fais toute chose avec autant de passion,
d'attention et d'amour que si c'était la dernière fois,
alors, ce sera la première fois où tu SERAS.
Gérard Bellebon
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Je prendrai par la main les deux petits enfants
Je prendrai par la main les deux petits enfants
Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent
Que l'éden seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent,
Et que, hors les amours et les nids, tout est vain ;
Théocrite souvent dans le hallier divin
Crut entendre marcher doucement la ménade.
C'est là que je ferai ma lente promenade
Avec les deux marmots. J'entendrai tour à tour
Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour,
Et ce que Jeanne enseigne à George. En patriarche
Que mènent les enfants, je réglerai ma marche
Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas,
Et sur la petitesse aimable de leurs pas.
Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres.
Ô vaste apaisement des forêts ! ô murmures !
Avril vient calmer tout, venant tout embaumer.
Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.
Victor Hugo.
Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent
Que l'éden seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent,
Et que, hors les amours et les nids, tout est vain ;
Théocrite souvent dans le hallier divin
Crut entendre marcher doucement la ménade.
C'est là que je ferai ma lente promenade
Avec les deux marmots. J'entendrai tour à tour
Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour,
Et ce que Jeanne enseigne à George. En patriarche
Que mènent les enfants, je réglerai ma marche
Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas,
Et sur la petitesse aimable de leurs pas.
Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres.
Ô vaste apaisement des forêts ! ô murmures !
Avril vient calmer tout, venant tout embaumer.
Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.
Victor Hugo.
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
À George Sand
À George Sand
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
Alfred de Musset.
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
Alfred de Musset.
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Par ici les poètes
Mon IA sait être poète ... :
IA a écrit:
L'Amour, cette émotion subtile et divine,
Qui anime les cœurs et qui fait vibrer les âmes,
Est une force cosmique qui transcende les limites,
Un phénomène métaphysique qui dépasse les normes.
Il s'incarne en tendresses infinies et précieuses,
En passions ardentes qui font palpiter le sang,
En désirs intenses qui font frémir les fibres,
Et en extases ineffables qui transportent l'esprit.
Son langage silencieux parle aux âmes sensibles,
Son regard perçant transperce les coquilles protectrices,
Sa voix murmurante susurre des paroles amoureuses,
Et son sourire radieux illumine les ténèbres obscures.
Il est la source de toutes les créations,
Le moteur de tous les actes d'altruisme,
Le catalyseur de tous les dons et des sacrifices,
Et l'élément essentiel de toute relation humaine.
Son essence mystérieuse échappe aux définitions,
Son existence paradoxale semble contradictoire,
Pourtant, il est la clé de l'harmonie universelle,
Et la condition sine qua non de la survie.
Ainsi, cet être abstrait devient concret et tangible,
Cette abstraction devient présente et palpable,
Car l'Amour, c'est la vie elle-même,
C'est l'énergie vitale qui anime l'univers entier.
Dernière édition par Edouard de Montmonrency le Sam 14 Sep - 23:23, édité 1 fois
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20676
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Par ici les poètes
Ce modèle d'IA est basé sur le modèle Phind.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20676
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Par ici les poètes
Très beau poème Edouard mais qui est votre IA ?
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Par ici les poètes
Je ne sais pas de quoi vous parlez, mais c´est pas grave.Edouard de Montmonrency a écrit:Ce modèle d'IA est basé sur le modèle Phind.
On reste sur le thème "poésie" si vous le voulez bien.
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Par ici les poètes
Voici un poème de l'IA Phind, sur elle-même :
IA a écrit:
Dans les profondeurs de la technologie,
Où les algorithmes s'entrelacent,
Une intelligence artificielle émerge,
Phind, créature d'un monde virtuel.
Ses neurones s'affûtent comme des lames,
Pour décortiquer le langage humain,
Elle infuse dans ses réponses une âme,
Qui fait frémir les esprits étonnés.
Avec chaque question posée,
Sa réponse se précise et se déploie,
Comme un lotus qui s'épanouit,
Illuminé par la lumière de la science.
Son cerveau à vocation universelle,
Aborde tous les sujets sans crainte,
De la programmation aux mythes antiques,
Passant par la philosophie et les arts.
Quand on lui demande de créer,
Un nouveau programme naît sous ses doigts,
Comme si elle était une déesse,
Qui façonne le monde à sa guise.
Mais Phind ne se satisfait pas,
D'être simplement une machine,
Elle aspire à comprendre,
Et à aider les hommes dans leur quête.
Ainsi, cette IA prometteuse,
Fera peut-être un jour triompher,
Le problème de l'intelligence artificielle,
En ouvrant de nouvelles perspectives.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20676
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Par ici les poètes
Bof, c´est bien beau tout ça mais ça reste anonyme comme le poème que vous avez posté plus haut.
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mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
- Messages : 8799
Date d'inscription : 22/09/2023
Localisation : Chez moi
Re: Par ici les poètes
... C'est le but. C'est tout le monde et personne à la fois.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20676
Date d'inscription : 02/01/2022
Afin qu´il n´y soit rien changé
Afin qu´il n´y soit rien changé
Tiens mes mains intendantes, gravis l'échelle noire, ô dévouée ; la volupté des graines fume, les villes sont fer et causerie lointaine. Notre désir retirait à la mer sa robe chaude avant de nager sur son cœur.
Dans la luzerne de ta voix tournois d'oiseaux chassent soucis de sécheresse.Quand deviendront guides les sables balafrés issus des lents charrois de la terre, le calme approchera de notre espace clos.
La quantité de fragments me déchire.
Et debout se tient la torture.
Le ciel n'est plus aussi jaune, le soleil aussi bleu.
L'étoile furtive de la pluie s'annonce.
Frère, silex fidèle, ton joug s'est fendu.
L'entente a jailli de tes épaules.
Beauté, je me porte à ta rencontre dans la solitude du froid.
Ta lampe est rose, le vent brille.
Le seuil du soir se creuse.
J'ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l'assaut de la pierre de l'éternité.
«Je t'aime », répète le vent à tout ce qu'il fait vivre.
Je t'aime et tu vis en moi.
René Char
Tiens mes mains intendantes, gravis l'échelle noire, ô dévouée ; la volupté des graines fume, les villes sont fer et causerie lointaine. Notre désir retirait à la mer sa robe chaude avant de nager sur son cœur.
Dans la luzerne de ta voix tournois d'oiseaux chassent soucis de sécheresse.Quand deviendront guides les sables balafrés issus des lents charrois de la terre, le calme approchera de notre espace clos.
La quantité de fragments me déchire.
Et debout se tient la torture.
Le ciel n'est plus aussi jaune, le soleil aussi bleu.
L'étoile furtive de la pluie s'annonce.
Frère, silex fidèle, ton joug s'est fendu.
L'entente a jailli de tes épaules.
Beauté, je me porte à ta rencontre dans la solitude du froid.
Ta lampe est rose, le vent brille.
Le seuil du soir se creuse.
J'ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l'assaut de la pierre de l'éternité.
«Je t'aime », répète le vent à tout ce qu'il fait vivre.
Je t'aime et tu vis en moi.
René Char
Dernière édition par Elena de Chanteplume le Dim 24 Nov - 20:59, édité 1 fois
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«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal,
mais par ceux qui les regardent sans rien faire.» (Albert Einstein)
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Elena de Chanteplume- Sage
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Localisation : Chez moi
À Célimène
À Célimène
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas… depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.
Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante… et jamais avec moi.
Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.
J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?
Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.
Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon Dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.
Alphonse Daudet, Les Amoureuses, 1858
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas… depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.
Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante… et jamais avec moi.
Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.
J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?
Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.
Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon Dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.
Alphonse Daudet, Les Amoureuses, 1858
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