En Camargue, la peur de l’autoroute de Crau

[Vladimir de Volog]

En Camargue, la peur de l’autoroute de Crau.

L’Arlésienne d’une nouvelle autoroute en Camargue, vieille de trois décennies, n'a jamais semblé si près de se réaliser. Soutenu par Patrick de Carolis, maire (Horizon) d’Arles, poussé par le port de Marseille, le projet inquiète les agriculteurs, les riverains et les associations, qui craignent un drame environnemental. Mais ils ont peu d’espoir que le gouvernement fasse machine arrière.

Le rendez-vous a été fixé dans un mas situé aux portes d’Arles. Un coin de campagne camarguaise, recouvert de prairies sur lesquelles paissent des troupeaux de moutons mérinos gardés par des patous - une race ancienne de chien de berger.
https://www.blast-info.fr/articles/2024/en-camargue-la-peur-de-lautoroute-de-crau-FXD3rEa4T2G5T_Hs5I9Hbg

[Vladimir de Volog]

Une Arlésienne de goudron
Initié il y a près de trente ans et maintes fois reporté, ce serpent de mer bitumé n’a jamais semblé aussi proche d’aboutir. Relancé en 2018, il prévoit un nouveau tracé d’autoroute de 13 km entre la barrière de péage d’Eyminy et le quartier de Balarin. Objectif : désengorger la route nationale 113 qui traverse la ville d’Arles et sur laquelle circulent 75 000 véhicules chaque jour, dont 7 000 camions. Coût estimé : au moins 800 millions d’euros.

Après une première en 2020 lancée par la Dreal (la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en pleine crise sanitaire, la municipalité d’Arles a organisé une seconde concertation publique, qui s’est achevée mi-janvier. Il s’agit de faire évoluer le document d’urbanisme de la commune (PLU), étape obligée pour le « rendre compatible » avec la réalisation de l’autoroute.

[Jacques Cartier]

Une Arlésienne de goudron
Initié il y a près de trente ans et maintes fois reporté, ce serpent de mer bitumé n’a jamais semblé aussi proche d’aboutir. Relancé en 2018, il prévoit un nouveau tracé d’autoroute de 13 km entre la barrière de péage d’Eyminy et le quartier de Balarin. Objectif : désengorger la route nationale 113 qui traverse la ville d’Arles et sur laquelle circulent 75 000 véhicules chaque jour, dont 7 000 camions. Coût estimé : au moins 800 millions d’euros.

Après une première en 2020 lancée par la Dreal (la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en pleine crise sanitaire, la municipalité d’Arles a organisé une seconde concertation publique, qui s’est achevée mi-janvier. Il s’agit de faire évoluer le document d’urbanisme de la commune (PLU), étape obligée pour le « rendre compatible » avec la réalisation de l’autoroute.

MESSAGE ULTRA VIOLENT MODERE

[Vladimir de Volog]

Cette accélération du calendrier semble nier les alertes environnementales lancées depuis des années par les opposants. Si l’autoroute est construite, environ 150 hectares de terres agricoles seront détruits : des rizicultures, des cultures maraîchères mais aussi des prairies de foin de Crau primordiales pour l’irrigation des sols et l’équilibre de la Camargue, une zone humide riche en biodiversité, unique en Europe. Malgré tout, ce tracé est soutenu aussi bien par la mairie d’Arles, dirigée depuis 2020 par l’ex-journaliste de télévision Patrick de Carolis (Horizons), que par une partie des habitants des quartiers situés à proximité de la RN113. Ils y voient une manière de résorber une partie des nuisances sonores et de la pollution atmosphérique émise par le trafic. Quant au reste de la population, beaucoup ne croient plus à ce vieux chantier souvent comparé à une arlésienne.

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