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Dans un pays hyper-endetté comme la France, ce sont les marchés qui dictent la politique de la nation et non les politiques.

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Message par Jean-Louis de Toqueville Mer 19 Juin 2024 - 13:27




Aujourd’hui, la santé des finances publiques de la France est très préoccupante et ce sujet n’est jamais évoqué dans la campagne électorale actuelle. Le gouvernement va devoir emprunter 285 milliards d’euros en 2024 pour financer nos dépenses et payer les intérêts de notre dette. Le montant total des intérêts dont s’acquitte l’État est passé de 36 milliards € (Md*€) en 2020 à 50 Md*€ en 2023, selon l’Insee. C’est plus que le budget alloué à la défense (44 Md*€). L’endettement de la France est tel qu’elle est obligée d’emprunter pour en payer les intérêts. Si les taux montent fortement, la situation deviendra incontrôlable.

Or cette charge va devenir de plus en plus lourde à supporter, car nos déficits successifs ne font qu’augmenter la dette publique. En 2027, les intérêts de notre dette seront le principal poste de dépenses de l’État, devant celui de l’Éducation nationale, soit plus de 70 Md€ ! Et cela, peut augmenter si les taux d’intérêt venaient à déraper.

C’est pourquoi tous les regards se portent sur l’OAT à dix ans (l’emprunt d’État de référence français). Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le taux à 10 ans s’est tendu jusqu’à plus de 0,2% jeudi, alors que le rendement à dix ans a baissé en Allemagne, de 2,6 % à 2,4 %. Si on en reste là, les 0,2% supplémentaires exigés par les investisseurs en contrepartie du risque politique reviendraient 12 mois plus tard à augmenter de 500 millions d’euros les charges financières du pays.

Si les taux sur l’ensemble de la courbe de la dette française s’élèvent non pas de 0,2% mais de 1 %, la charge d’intérêt supplémentaire atteindra alors 2,6 Md*€ la première année, avant de grimper ensuite très vite, au fur et à mesure que le Trésor contractera de nouveaux emprunts. Les 2,6 Md*€ deviennent ainsi 6,6 Md*€ la deuxième année, puis 17,2 Md*€ la cinquième, a calculé l’association Fipeco, spécialisée dans l’analyse des finances publiques.

La pression financière deviendra alors telle pour le pays que la situation sera ingérable. Deux exemples l’ont montré dans l’histoire récente :
- en France, lors de l’élection présidentielle de 2017, la perspective de voir le RN l’emporter et faire sortir le pays de l’euro avait dissuadé les investisseurs d’acheter des emprunts français, ce qui avait engendré temporairement une augmentation de 3% de leur rendement ;
- au Royaume-Uni, en 2022, Liz Truss n’a tenu que 45 jours au poste de Première ministre. La présentation d’un vaste plan de mesures budgétaires non finançables avait fait flamber le taux à 10 ans de la dette d’État britannique, monté rapidement de 3 % le 5 septembre, jour de l’investiture de Liz Truss, à plus de 4,6 %, le 10 octobre, conduisant à sa démission 10 jours plus tard. Puis son programme a été gelé afin d’éviter que les taux n’aillent encore plus haut et ne déclenchent un krach immobilier et la faillite du pays.

C’est vraisemblablement ce qui a conduit Jordan Bardella le 11 juin dernier à déclarer que l’abrogation de la réforme des retraites n’était plus une priorité et que cette question viendrait « dans un second temps ». Depuis ce virage sur ce sujet extrêmement sensible, la hausse des taux d’intérêt de la France a marqué une pause, les marchés anticipant une victoire du RN. Mais dans le même temps, ceux de l’Allemagne ont baissé, car les investisseurs préfèrent placer leurs économies dans la dette allemande plutôt que française.
D’après la Banque de France, plus de la moitié (53 %) des titres de dette négociable émis par l’État sont dans les mains de prêteurs étrangers, dont la majorité réside hors de la zone euro.
Ces derniers sont les premiers à changer d’allocation géographique en cas de risque de dérapage budgétaire.

En définitive, ce ne sont pas les politiques et le gouvernement qui dirigent la finance et l’économie, ce sont les marchés financiers qui dirigent les politiques d’un pays, parce que ces derniers sont toujours soumis, in fine, aux décisions des marchés et des taux d’intérêt. Ainsi, en 1983, en dépit des promesses de la gauche de « changer la vie », Mitterrand et le gouvernement durent capituler devant les marchés et changer radicalement de politique.

Il va de soi dans ces circonstances qu’une fois de plus, le catalogue des réformes coûteuses des deux principales formations politiques susceptibles de remporter les législatives ne sont que des vœux pieux, le réel et le sérieux devant prendre le pas après l’élection sur les promesses électorales, qui n’engagent que ceux qui y croient.


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Message par Edgar de Phelps Mer 19 Juin 2024 - 13:48



Une petite citation de Napoleon cours


Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement, qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit » déclare Bonaparte.

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Message par Jean-Louis de Toqueville Mer 19 Juin 2024 - 14:04



Absolument Edgar !

Si les gouvernements se contentaient de ne pas dépenser plus qu'ils ne récoltent en impôts et taxes, déjà lourds et très nombreux, ils n'auraient pas besoin de recourir aux marchés financiers pour emprunter et ils seraient totalement maîtres chez eux.




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Message par Edgar de Phelps Mer 19 Juin 2024 - 14:25

Jean-Louis de Toqueville a écrit:

Absolument Edgar !

Si les gouvernements se contentaient de ne pas dépenser plus qu'ils ne récoltent en impôts et taxes, déjà lourds et très nombreux, ils n'auraient pas besoin de recourir aux marchés financiers pour emprunter et ils seraient totalement maîtres chez eux.





Mais je pense que ça été voulu un peu comme les traficant de drogue qui offre de la drogue gratuits pour rendre les gens qui ce drogue pas  dépendant . Ça été une volonté pour nous rendre dépend , maintenant nos dettes sont ingérable . Si l argents avait été utilisé de manière intelligente ma fois ça aurai été un peu moins pire . Tu aurai utilisé ses milliard pour construire de nouvelle ville avec des bâtiment des transport en commun tu aurai donner l argents pour posséder quelque chose , mais eux utilisent l argents pour le jeter par la fenêtre et ça c est pas tenable et faire tenir un système qui un jours s ecroulera c est juste une question de temps  popcorn

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Message par Jean-Louis de Toqueville Mer 19 Juin 2024 - 16:43




Tu as raison, mais au début de la création des déficits publics, il y a une cinquantaine d'années au moins, l'idée de l'emprunt public reposait sur l'investissement, l'État affirmant avec raison qu'il n'y avait aucune raison qu'il se prive d'emprunter pour investir, tout comme le fait le secteur privé.

Au fil du temps, le principe de l'emprunt a été accepté par tous et pérennisé, sauf que les déficits budgétaires ont sans cesse crû, générant une dette globale sans cesse en hausse, dont personne ne se souciait du remboursement.

A l'étape suivante, on a dérapé, parce qu'on n'a pas seulement emprunté pour l'investissement, mais aussi pour le fonctionnement courant (rémunération d'une armée de fonctionnaires, dont le coût a explosé).

Et nous arrivons maintenant à l'étape de la submersion financière où la charge de la dette, comme je le dis dans mon premier message, va devenir insupportable.

Comme aucun homme ou parti politique n'est disposé à réduire cet endettement, notamment par une baisse des dépenses publiques inutiles et la suppression de la gabégie administrative, la croissance de l'endettement va amener une situation explosive pour nos finances publiques et une mise sous tutelle du pays sous le contrôle du FMI et de la BCE, ce qui va être une honte absolue pour le pays.

Nous suivrons dans la douleur le chemin de la Grèce ou de l'Argentine.




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