Résultats des législatives: les droites sont nettement majoritaires.

[Jean-Louis de Toqueville]

Qui a dit qu'il n'y avait pas de majorité ?
Qui a dit que les gauches et l'extrême gauche arrivaient en tête de ces élections ?

En tout cas, pas les résultats officiels repris dans le tableau ci-dessous:



Si l'on additionne le total des voix de droite et du centre, on obtient les chiffres suivants:
- Ensemble: 150 sièges,
- RN :          125 sièges,
- LR:              39 sièges,
- DVD:            27 sièges,
- UXD:            17 sièges,
- DVC:              6 sièges,
- Horizons:        6 sièges,
- UDI:               3 sièges,
- Ext. droite:      1 siège

TOTAL:          374 sièges (64,8% du total)

Si l'on retire le RN et l'extrême droite (126 sièges) pour ne pas fâcher les âmes sensibles gôchistes, il reste 248 sièges. L'union des gauches ne fait que 178 sièges (30,8%).

Et ces zozos gôchistes paradent en nous disant qu'ils ont gagné !!!

Si Macron nommait un Premier ministre de gauche, il se ferait bouffer d'abord, destituer ensuite à l'Assemblée.

Je regrette de constater au regard de ces chiffres officiels, qu'en dépit de l'ostracisme dont il a été l'objet avec l'édification d'un barrage contre lui, le RN, premier parti de France, sera l'arbitre de fait de cette Assemblée. Avec une force de frappe de 125 sièges pour un seul parti, il pourra faire et défaire tous les textes présentés et faire aboutir ou non les motions de censure déposées par les autres partis.

Ceux-là même qui l'ont ostracisé hier viendront en douce lui lécher les bottes pour tenter d'arracher le vote de leur souhait. On va aller jusqu'à voir des élus de gauche et d'EG aller quémander un soutien au RN !!!  

[Jean-Louis de Toqueville]

Les conséquences de la configuration singulière de cette future Assemblée sont au moins de trois ordres:
- d'abord, la partition des députés en 3 groupes qui se détestent n'autorise en principe pas de coalition, donc pas de majorité,
- le RN est le parti qui a eu le plus de voix aux législatives, mais il a été écarté du processus démocratique par les deux autres groupes, y compris les droites !
- quelle que soit la configuration de construction d'une majorité relative, quel que soit le Premier ministre nommé, c'est le RN qui aura la main vu son nombre important de députés et pourra jouer à sa guise sur le vote des textes et les nerfs des députés et du PM.

C'est bien fait pour la droite, qui a commis depuis longtemps la faute historique majeure de diaboliser le RN, alors qu'elle aurait dû s'associer avec lui au début de son existence et le canaliser graduellement, voire le marginaliser comme le PS et Mitterrand l'ont habilement fait avec le PC. Si cette opération avait été menée à bien, le RN aurait été aujourd'hui dilué, tout comme le PC.

Il y a au moins trois conséquences de cet ostracisme du RN:
- un décalage flagrant entre le peuple, qui le plébiscite, et les pantins officiels, députés, ministres et cénacles officiels, qui ne représentent plus le peuple et vivent en vase clos,
- vu sa force dans l'opinion et son nombre élevé de députés, c'est lui qui va avoir une influence décisive sur les textes votés à l'Assemblée,
- la force législative du RN interdit à Macron de nommer un Premier ministre de gauche, sous peine de se faire destituer par le RN et/ou d'être pieds et poings liés à ce parti.

Le RN tient en main une grenade dégoupillée, qu'il peut balancer quand il voudra sur le groupe qu'il voudra. Lui ne risque rien, il est pour l'instant hors majorité et hors responsabilités. La mère Le Pen pourra continuer à observer et à jubiler en coulisse du spectacle affligeant que donneront ses rivaux à se crêper le chignon.

Enfin, à l'évidence, l'examen des chiffres ci-dessus montre que les droites ont une majorité écrasante. Il est donc totalement faux d'affirmer que l'on est en face d'une chambre introuvable. Il suffit de le vouloir et d'associer les droites entre elles pour qu'il y ait une majorité absolue ! L'opinion ne semble pas être hostile à cette hypothèse.

[Invité]

Je suis d'accord avec la plus grande partie de votre analyse, la France vote majoritairement droite et extrême-droite, d'où une situation ubuesque.
Que le premier groupe soit composé des tendances de l'affront populaire, c'est une réalité, mais elle le doit au fait que les élus de la majorité se sont effacés face au RN. Dans cette ex majorité présidentielle, la plus forte composante est de de centre droit.

Donc... Elire un premier ministre de gauche, ça fonctionne sur le papier, mais c'est tout.

Autre chose, à partir du moment où le RN n'est pas interdit, comme vous le dites, on s'assoit sur 10 millions de votants qui l'ont choisi avec quelqu'un de gauche à la tête de l'exécutif; cela dit, contrairement à vous, je ne crois pas que le RN tienne quoi que soit dans la main, ils vont juste se tenir bien, à l'opposé du bordel LFI et ses péripatéticiennes hurlantes.

Pourquoi on leur ferait la grâce de se tenir à l'écart des choix, de leur laisser le pouvoir de dire dans un an "Voyez, nous, on ne s'est pas trompé", sur le mode celui qui ne fait rien ne casse rien ?

L'épreuve du pouvoir abîme, c'est logique et rhumatismal, et l'idée, donc, serait de laisser Tata Chaton et le crétin qui lui sert de neveu arriver tout frais tout beaux à la présidentielle de 2023 ?

[Jean-Louis de Toqueville]

OK, mais dans une Assemblée nécessairement incertaine et composée de deux coalitions qui vont s'affronter (droite et centre vs gauches) et qui ne sont pas majoritaires, c'est le RN qui sera l'arbitre de fait.

S'il y a une motion de censure par exemple, quel que soit le gouvernement en place, arithmétiquement, s'il la vote la motion passe, s'il refuse elle ne passe pas.

Avec les inévitables tensions qui vont se produire dans une Assemblée incertaine, le RN va jouer l'arbitre en permanence sur tous les textes et toutes les décisions. Il sera même en position de force pour négocier ses amendements avec n'importe quel parti ou coalition.

Cette circonstance politique singulière est à mes yeux l'un des aspects majeurs du fonctionnement futur de l'Assemblée, soigneusement dissimulée jusqu'ici par les politiques et les commentateurs. Il serait politiquement très incorrect d'oser affirmer que le RN puisse avoir une quelconque influence à l'Assemblée, alors que de fait, compte tenu des forces en présence, c'est lui qui pilotera bien des procédures législatives.

Mais, chuuuutttt, dormez braves gens, on ne discute pas avec "les fascistes", "les nazis", les "mangeurs d'enfant", on les combat !!!

Observez simplement ici les mots et quolibets des esprits sommaires lorsqu'ils évoquent en permanence les turpitudes du RN !

Le RN est l'assurance-vie permanente et gratuite des gauches, sans lequel elles n'auraient jamais été au pouvoir. Et les imbéciles de droite et du centre abondent dans leur sens !

[Invité]

Il me semble, Toqueville, que vous omettez une donnée importante : fors l'immigration et la haine de l'étranger, personne ne connait le programme du RN.
Même pas le RN, qui a joyeusement sabré le programme de Tata Chaton pour les législatives, qui à se renier sans complexe.
Vous avez fait un comparatif du programme présidentiel 2022 versus législatives 2024 ? Ca vaut son pesant de cacahuètes. Et je ne vous parle même pas des changements depuis 2012, 2017... Parti d'opportunistes ml préparés et qui ne bossent pas.

Alors j'aimerais bien savoir ce qu'il pourrait voter ou non, ce foutu RN, qui ne sait même pas où il habite.

Je reste convaincue qu'on ne peut pas ignorer le vote, même catastrophe, du premier tour des législatives.
Ce serait également mettre les Français face à leur choix et les obliger à se comporter comme des grandes personnes, et pas uniquement des chafouins jamais contents.

[Jean-Louis de Toqueville]

Je ne plébiscite pas du tout le RN, je fais des constats. Le programme du RN est à mes yeux plus proche de celui de LFI sur le plan social que de n'importe quel parti de droite ou du centre.

De plus, le RN manque singulièrement de gens de qualité (universitaires, économistes, intellectuels, chefs d'entreprise, etc...).

Enfin, ce parti n'est réellement pas libéral, donc pas du tout dans le fil des autres démocraties européennes.

[Maledico Proditores]

Je ne plébiscite pas du tout le RN, je fais des constats. Le programme du RN est à mes yeux plus proche de celui de LFI sur le plan social que de n'importe quel parti de droite ou du centre.

De plus, le RN manque singulièrement de gens de qualité (universitaires, économistes, intellectuels, chefs d'entreprise, etc...).

Enfin, ce parti n'est réellement pas libéral, donc pas du tout dans le fil des autres démocraties européennes.

[Invité]

Je ne plébiscite pas du tout le RN, je fais des constats. Le programme du RN est à mes yeux plus proche de celui de LFI sur le plan social que de n'importe quel parti de droite ou du centre.

De plus, le RN manque singulièrement de gens de qualité (universitaires, économistes, intellectuels, chefs d'entreprise, etc...).

Enfin, ce parti n'est réellement pas libéral, donc pas du tout dans le fil des autres démocraties européennes.

Vous croyez donc à leurs proposition de ramener l'âge de départ à la retraite à 60 ans ? Enfin, 62... Ou 62 et demi, on n'a pas vraiment compris, hein.
Selon moi, ne vous y fiez pas, Toqueville.

Reprenez plutôt les idées du père Le Pen, c'est le borgne qui a initié ce parti, Tata Chaton n'a fait que ripoliner la façade et changer l'enseigne. 
C'est la propriété de la famille Le Pen, avec en père fondateur Pépé Le Pen, Tata Chaton en Honorée Matriarche, sa nièce Marion en traîtresse sado-maso, sa soeur Marie-Caroline en preneuse de tôle et Jojo Bardella en neveu qui couche pour réussir.

Vous je ne sais pas, mais moi, ça me flanque les chocottes.

[Jean-Louis de Toqueville]

Ha mais je ne suis pas du tout lepénophile, mais je ne suis pas dérangé par sa montée, notamment parce qu'il pique les voix aux partis d'extrême gauche.

Je suis ravi que les catégories dites défavorisées abandonnent le mirage socialo-communiste, dont les dirigeants se moquent éperdument de la classe ouvrière.

Le programme du RN, que je ne connais pas en détail, renferme des inepties, dont la suppression de la TVA sur les énergies, qui n'est pas financièrement tenable, pas plus que la suppression totale des financements de l'immigration et de ses prolongements.

Et bien évidemment, il est ridicule d'envisager une réforme des retraite dans le sens d'une réduction de l'âge de départ. La seule réforme à faire, pas pour de suite, sera de reculer encore l'âge de départ, voire de restreindre le montant des retraites pour des raisons de financement du dispositif.

Enfin, la durée de cotisation et le mode de calcul spécifique aux fonctionnaires doit être réformé et aligné sur le privé.

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