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Les voies de l’internationalisation de la bourgeoisie

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Les voies de l’internationalisation de la bourgeoisie Empty Les voies de l’internationalisation de la bourgeoisie

Message par Vladimir de Volog Dim 24 Oct - 14:02

Les positions respectives des fractions des classes dominantes ne sont pas immuables, elles évoluent en fonction de luttes et de conflits qui ont pris une forme particulièrement acérée ces dernières années. Les grands patrons doivent tenir compte de l’existence d’un marché international qui peut désormais menacer leur propre position.

Avec la libéralisation des flux de capitaux en Europe, les grandes entreprises sont de plus en plus dépendantes des marchés financiers dominés par les grands investisseurs internationaux : la part de la capitalisation boursière détenue par des non-résidents est supérieure à 40 %. Les dirigeants des grandes entreprises cotées en bourse doivent faire face à des interlocuteurs étrangers dont la culture est souvent bien éloignée de celle du cénacle des dirigeants traditionnels :..

il leur faut se plier aux tournées de présentation auprès des représentants américains ou écossais des grands investisseurs et les convaincre de la « bonne santé financière » de leur entreprise. Il leur faut conquérir le soutien des fameuses grandes « agences de notations » qui apprécient la crédibilité financière des entreprises et donnent des notes en catégories d’investissement.

Les conseils d’administration des grandes entreprises ont longtemps été des lieux de cooptation où se retrouvaient, par le jeu des participations croisées, un petit nombre de grands patrons français, passés par les mêmes filières et unis par la même « culture » nationale des affaires. Or, du fait des liaisons transfrontalières, mais aussi peut-être sous l’effet des recommandations répétées des investisseurs internationaux, les conseils d’administration s’ouvrent aux étrangers : leur part chez les administrateurs des grandes entreprises françaises cotées en bourse est passée de 13 % en 1996 à 21 % en 2000 (elle atteint 50 % à Alstom ou Total).

L’image publique et le profil même des grands patrons se modifient : s’ils viennent toujours aussi massivement des grandes écoles et des grands corps de l’État, ils se définissent désormais comme des hérauts de la mondialisation .

Les nouveaux patrons français sont des financiers plus que des industriels : François Pinault, Bernard Arnaud, Vincent Bolloré fabriquent avant tout du capital, et ont besoin du crédit (économique et symbolique) que peuvent leur accorder les marchés financiers internationaux, autant que de celui qui se cultive dans les clubs feutrés du petit monde du pouvoir en France.

Ces transformations ne menacent pas pour autant la prééminence des hautes classes. Les réseaux de relations implantés dans plusieurs pays, mêlant inextricablement relations familiales et relations d’affaires, ont prouvé leur solidité dans le temps, et restent bien vigoureux aujourd’hui. Cosmopolitisme des relations et multi-territorialité étendue aux pays étrangers sont, pour Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, deux composantes essentielles de la haute société.

La biographie du baron Ernest-Antoine Seillière est exemplaire du jeu entre les ressources nationales et ressources internationales qui garantissent la pérennité des positions de pouvoir .
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Message par Vladimir de Volog Dim 24 Oct - 14:02

Héritier de deux dynasties des affaires, la famille de Wendel par sa mère et la maison Seillière (qui fonde une des premières hautes banques de la place de Paris) par son père, il a toujours été immergé dans le monde du pouvoir économique, mais aussi politique ou culturel : dans l’hôtel particulier des de Wendel, avenue de New-York, sa famille « reçoit tout ce qui compte à Paris », « d’une façon amicale et mondaine, plus qu’avec du désir d’avoir de l’influence ». À ce capital familial s’ajoutent les ressources bien hexagonales de la « noblesse d’État », puisque le baron Seillière est énarque, qu’il a été quelques années conseiller diplomatique au quai d’Orsay, puis membre du cabinet de Chaban-Delmas à Matignon, avant de revenir aux affaires. L’accumulation de ressources internationales s’intègre tout naturellement dans cette trajectoire d’héritier. L’éducation des enfants de la haute société inclut traditionnellement une dimension d’ouverture sur l’étranger : le baron Seillière grandit dans le bilinguisme français-anglais, « ni par snobisme, ni par principe, juste parce que la gouvernante était irlandaise ». À l’adolescence, il passe un an et demi en Angleterre dans un collège du Sussex. D’autres éléments de sa biographie attestent du cosmopolitisme des références identitaires des grandes familles, au-delà des affaires à proprement parler. Sa mère a donné un « rayonnement international » au Bal des petits lits blancs qu’elle présidait, en organisant le bal en Irlande, au Liban, en Louisiane ou en Iran.

Plus tard lui-même épouse une jeune femme issue de la bonne société de Genève. Dans les plus hautes sphères, les réseaux de reconnaissance les plus internationaux s’entremêlent harmonieusement et sans conflit avec les cercles les plus traditionnellement nationaux. En 1972, Seillière décline ainsi la proposition qui lui était faite de présider l’INSEAD, l’école par excellence des managers internationaux, à laquelle il reste associé.

En 1974, il passe un an à Harvard, au Center for International Affairs qui accueille des diplomates du monde entier, lieu privilégié d’accumulation de capital social international. Ces « expériences internationales », ajoutées bien entendu aux appuis politiques et sociaux nationaux, vont être des atouts décisifs pour permettre au baron Seillière d’assurer, en pleine crise de la sidérurgie, la mutation de la maison familiale en fonds d’investissements internationaux.

La conversion réussie d’un héritier d’une vieille dynastie en « actionnaire entrepreneur », à la tête d’un holding financier caractéristique des tendances récentes du capitalisme traduit bien la force propre de la culture cosmopolite de la haute société.

C’est finalement dans la fraction la plus traditionnelle de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie qu’on trouve le plus nettement les traits d’une classe internationale, particulièrement bien armée face au mouvement actuel de mondialisation.
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Message par Vladimir de Volog Dim 24 Oct - 14:03

Les transformations récentes du capitalisme et l’intensification des échanges internationaux modifient la hiérarchie des compétences légitimes des dirigeants économiques. La domination passe désormais par la maîtrise de l’espace économique et financier européen et international. Ces compétences internationales débordent la connaissance technique des langues et des marchés étrangers : ce sont aussi, dans l’espace international plus encore que dans l’espace national, des relations de confiance et des connaissances directes qui permettent le plus sûrement et le plus rapidement d’accéder aux informations pertinentes. Le développement de la mobilité professionnelle des cadres et dirigeants économiques se traduit ainsi par la consolidation de réseaux internationaux, indissociables de la consolidation d’une culture internationale des affaires, avec ses lieux communs, ses dogmes et son indéniable force symbolique.

L’international est un nouveau principe de domination, dont a su tirer partie un groupe de managers uni autour de ressources d’autant plus précieuses qu’elles restent relativement rares. Il modifie le mode d’exercice et la définition légitime du pouvoir. Il n’affaiblit pas forcément la position de ceux qui l’exercent traditionnellement. Dans la mesure où les compétences internationales les plus efficientes sont indissociables de compétences sociales – la maîtrise « non scolaire » des langues, l’aisance relationnelle, la capacité à retrouver rapidement ses repères sociaux à l’étranger –, elles sont bien préparées par l’éducation bourgeoise. Dans la vie sociale, la valeur des différents capitaux est presque toujours accrue par l’ancienneté de leur acquisition.

L’inscription dans des cercles internationaux depuis plusieurs générations confère indéniablement une position privilégiée par rapport aux nouveaux venus. La vieille bourgeoisie ne manque donc pas de ressources face à l’internationalisation et n’a nul besoin de renoncer aux fondements nationaux de la domination sociale. En ce sens le mouvement de mondialisation conforte, plus qu’il ne les subvertit, les rapports sociaux de domination les plus « classiques », même s’il peut contribuer à en brouiller la perception. •
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Message par Jeannot Lapin Dim 24 Oct - 15:50

Mais t'es quoi toi, Volog ? Paysan ? Pour chier comme ça sur les bourgeois.

Je parie que t'es un petit bourgeois, probablement un petit fonctionnaire branleur bien à l'abri des problèmes économiques, en train vomir sur ceux qui t'entretiennent.

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