Algérie
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Re: Algérie
A la Une: le spectre de l’islamisme en Algérie
Par Frédéric Couteau
Diffusion : mardi 28 février 2017
A la Une: le spectre de l’islamisme en Algérie
© AFP/Pius Utomi Ekpei
« La tentative d’attentat à la ceinture d’explosifs, déjoué, dimanche, par un policier à Constantine, a été revendiquée hier par le groupe terroriste Daech, rapporte le site d’informationAlgérie Focus. Dans un texte posté sur internet, le groupe terroriste affirme que le “kamikaze Abou El Hassan Ali a réussi à atteindre le commissariat de police de Bab El Kantara à Constantine et à y faire détoner son sac piégé.” Cette revendication du groupe terroriste intervient au même moment, note encore le site algérien, qu’un communiqué du ministère de l’Intérieur annonçant que cet attentat a pu être déjoué “grâce à la vigilance et à l’intervention courageuse d’un agent de police en faction qui a pu repousser le terroriste kamikaze l’obligeant à enclencher sa ceinture explosive à l’extérieur du bâtiment abritant le siège du commissariat.” »
L’attentat a donc pu être déjoué. Le kamikaze est mort. Il n’a fait que deux blessés, des policiers.
Violente alerte
En tout cas, pour L’Expression, à Alger, il s’agit là d’un sérieux avertissement en direction des gouvernants. « Ce coup de tonnerre dans un ciel serein sonne comme une violente alerte à l’adresse de la classe politique bercée par une relative accalmie. Une classe politique qui semble, dans sa globalité, évacuer le péril terroriste. Grave erreur tactique, s’exclame L’Expression. […] A deux mois des législatives, cette réalité interpelle et responsabilise davantage ces acteurs politiques face à l’islamisme violent qui met en péril la vie des personnes, leurs biens et le processus démocratique. […] Les annonces quasi quotidiennes par le ministère de la Défense nationale de saisies de stocks d’armes, de casemates détruites suffisent pour affirmer que la vigilance doit être de mise. Si l’on ajoute, poursuit L’Expression, le contexte régional explosif avec le chaos libyen, l’anarchie qui règne dans la plupart des pays du Sahel et la fragilité en Tunisie, on est tenté de dire que la guerre contre le terrorisme a encore de beaux jours devant elle. Ce qui oblige et les services de sécurité et les citoyens à maintenir un degré de vigilance élevé, à concentrer leurs efforts sur le renseignement et à adapter les méthodes de lutte au nouveau mode opératoire avec lequel procède cette nouvelle faune de terroristes. »
Écraser le serpent dans l’œuf
Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou s’interroge : « l’Algérie est-elle en train d’être revisitée par les islamistes ? Ali Benadj et Abass Madani auraient-ils fait de petits qui, presque trente ans après, veulent reprendre le flambeau de l’islamisme ? […] Même si cette attaque n’a pas fait de mort, elle sonne néanmoins, comme un tir de semonce qui doit être pris au sérieux. S’agit-il d’un retour des Frères musulmans ou plutôt du réveil de cellules dormantes qui estiment que le moment est propice à leur retour ? En tous les cas, l’armée algérienne dont on sait qu’elle ne badine pas avec les terroristes est prévenue. […] Les têtes chercheuses des services de renseignement algériens doivent se mettre en branle pour écraser le serpent dans l’œuf, car les anges gardiens comme le policier sauveur de Constantine, risquent de ne pas toujours être là au bon moment. »
Bouteflika out ?
Et puis Le Pays, toujours au Burkina, s’interroge lui sur l’état de santé du président Bouteflika et ses capacités à gouverner…
« Le pouvoir algérien dans un fauteuil roulant », titre le quotidien ouagalais. « Le cinquième président de la République algérienne, porté au pouvoir depuis un certain 27 avril 1999, fête ses 80 ans dans deux jours. Mais c’est peu de dire qu’il n’a plus la réalité du pouvoir depuis 2013. Grabataire depuis maintenant quatre ans, même pouvoir honorer les audiences est devenu un pari aléatoire. La chancelière allemande, Angela Merkel, l’a appris à ses dépens, la semaine dernière. Cette situation n’est pas sans troubler davantage les Algériens qui commencent à se poser des questions sur ce que tout cela va donner. »
Enfin, le quotidien Liberté à Alger ironise sur le « diagnostic » établi hier par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes : « le président Bouteflika poursuit ses activités normalement », a-t-il soutenu. « Djamel Ould Abbes se plaît visiblement à confondre sa position et fonction de chef de parti et sa qualité de médecin, pointe Liberté. S’agissant de l’état de santé du chef de l’Etat, il n’en est d’ailleurs pas à sa première, rappelle le quotidien algérien, puisque, dans les jours qui avaient suivi sa cooptation à la tête du FLN, il avait émis un avis “médical” que les médecins traitants de Bouteflika s’étaient interdits de rendre, à savoir que le président allait bientôt se remettre à marcher. Il faut vraiment avoir manqué des modules, voire tout un cursus, s’exclame Liberté, pour gager ainsi sa crédibilité et prendre le risque que l’opinion, prise à témoin, doute de sa science. »
Par Frédéric Couteau
Diffusion : mardi 28 février 2017
A la Une: le spectre de l’islamisme en Algérie
© AFP/Pius Utomi Ekpei
« La tentative d’attentat à la ceinture d’explosifs, déjoué, dimanche, par un policier à Constantine, a été revendiquée hier par le groupe terroriste Daech, rapporte le site d’informationAlgérie Focus. Dans un texte posté sur internet, le groupe terroriste affirme que le “kamikaze Abou El Hassan Ali a réussi à atteindre le commissariat de police de Bab El Kantara à Constantine et à y faire détoner son sac piégé.” Cette revendication du groupe terroriste intervient au même moment, note encore le site algérien, qu’un communiqué du ministère de l’Intérieur annonçant que cet attentat a pu être déjoué “grâce à la vigilance et à l’intervention courageuse d’un agent de police en faction qui a pu repousser le terroriste kamikaze l’obligeant à enclencher sa ceinture explosive à l’extérieur du bâtiment abritant le siège du commissariat.” »
L’attentat a donc pu être déjoué. Le kamikaze est mort. Il n’a fait que deux blessés, des policiers.
Violente alerte
En tout cas, pour L’Expression, à Alger, il s’agit là d’un sérieux avertissement en direction des gouvernants. « Ce coup de tonnerre dans un ciel serein sonne comme une violente alerte à l’adresse de la classe politique bercée par une relative accalmie. Une classe politique qui semble, dans sa globalité, évacuer le péril terroriste. Grave erreur tactique, s’exclame L’Expression. […] A deux mois des législatives, cette réalité interpelle et responsabilise davantage ces acteurs politiques face à l’islamisme violent qui met en péril la vie des personnes, leurs biens et le processus démocratique. […] Les annonces quasi quotidiennes par le ministère de la Défense nationale de saisies de stocks d’armes, de casemates détruites suffisent pour affirmer que la vigilance doit être de mise. Si l’on ajoute, poursuit L’Expression, le contexte régional explosif avec le chaos libyen, l’anarchie qui règne dans la plupart des pays du Sahel et la fragilité en Tunisie, on est tenté de dire que la guerre contre le terrorisme a encore de beaux jours devant elle. Ce qui oblige et les services de sécurité et les citoyens à maintenir un degré de vigilance élevé, à concentrer leurs efforts sur le renseignement et à adapter les méthodes de lutte au nouveau mode opératoire avec lequel procède cette nouvelle faune de terroristes. »
Écraser le serpent dans l’œuf
Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou s’interroge : « l’Algérie est-elle en train d’être revisitée par les islamistes ? Ali Benadj et Abass Madani auraient-ils fait de petits qui, presque trente ans après, veulent reprendre le flambeau de l’islamisme ? […] Même si cette attaque n’a pas fait de mort, elle sonne néanmoins, comme un tir de semonce qui doit être pris au sérieux. S’agit-il d’un retour des Frères musulmans ou plutôt du réveil de cellules dormantes qui estiment que le moment est propice à leur retour ? En tous les cas, l’armée algérienne dont on sait qu’elle ne badine pas avec les terroristes est prévenue. […] Les têtes chercheuses des services de renseignement algériens doivent se mettre en branle pour écraser le serpent dans l’œuf, car les anges gardiens comme le policier sauveur de Constantine, risquent de ne pas toujours être là au bon moment. »
Bouteflika out ?
Et puis Le Pays, toujours au Burkina, s’interroge lui sur l’état de santé du président Bouteflika et ses capacités à gouverner…
« Le pouvoir algérien dans un fauteuil roulant », titre le quotidien ouagalais. « Le cinquième président de la République algérienne, porté au pouvoir depuis un certain 27 avril 1999, fête ses 80 ans dans deux jours. Mais c’est peu de dire qu’il n’a plus la réalité du pouvoir depuis 2013. Grabataire depuis maintenant quatre ans, même pouvoir honorer les audiences est devenu un pari aléatoire. La chancelière allemande, Angela Merkel, l’a appris à ses dépens, la semaine dernière. Cette situation n’est pas sans troubler davantage les Algériens qui commencent à se poser des questions sur ce que tout cela va donner. »
Enfin, le quotidien Liberté à Alger ironise sur le « diagnostic » établi hier par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes : « le président Bouteflika poursuit ses activités normalement », a-t-il soutenu. « Djamel Ould Abbes se plaît visiblement à confondre sa position et fonction de chef de parti et sa qualité de médecin, pointe Liberté. S’agissant de l’état de santé du chef de l’Etat, il n’en est d’ailleurs pas à sa première, rappelle le quotidien algérien, puisque, dans les jours qui avaient suivi sa cooptation à la tête du FLN, il avait émis un avis “médical” que les médecins traitants de Bouteflika s’étaient interdits de rendre, à savoir que le président allait bientôt se remettre à marcher. Il faut vraiment avoir manqué des modules, voire tout un cursus, s’exclame Liberté, pour gager ainsi sa crédibilité et prendre le risque que l’opinion, prise à témoin, doute de sa science. »
Re: Algérie
Algérie: hausse des condamnations pour blasphème
En Algérie, l'Islam est religion d'Etat. La Constitution algérienne consacre la liberté d'expression et la liberté de culte.
© Photo: Bengt Geijerstam / Getty images
Par RFI Publié le 10-03-2017 Modifié le 10-03-2017 à 03:48
En Algérie, Anouar Rahmani, étudiant en droit, est au cœur d'une enquête pour blasphème, pour un roman publié sur internet. Des associations demandent la fin des poursuites. Si c'est la première fois qu'un auteur de fiction est mis en cause, la justice algérienne a ouvert plusieurs procès pour blasphème ces derniers mois.
Anouar Rahmani pourrait être inculpé par le procureur pour « offense au prophète » et « dénigrement du dogme des préceptes de l'Islam » pour son roman, publié sur internet. En Algérie, l'Islam est religion d'Etat. La Constitution algérienne consacre la liberté d'expression et la liberté de culte. Ces huit derniers mois, la justice a reconnu plusieurs Algériens coupables de blasphèmes.
A Sétif, un chrétien converti, Slimane Bouhafs, a été condamné en septembre à trois ans de prison pour des publications sur Facebook pour « atteinte à l'Islam et au prophète Mohamed ». A M'sila, en février, Rachid Fodil a été condamné à un an de prison ferme pour atteinte aux préceptes de l'Islam, après des publications sur les réseaux sociaux.
En Algérie, l'Islam est religion d'Etat. La Constitution algérienne consacre la liberté d'expression et la liberté de culte.
© Photo: Bengt Geijerstam / Getty images
Par RFI Publié le 10-03-2017 Modifié le 10-03-2017 à 03:48
En Algérie, Anouar Rahmani, étudiant en droit, est au cœur d'une enquête pour blasphème, pour un roman publié sur internet. Des associations demandent la fin des poursuites. Si c'est la première fois qu'un auteur de fiction est mis en cause, la justice algérienne a ouvert plusieurs procès pour blasphème ces derniers mois.
Anouar Rahmani pourrait être inculpé par le procureur pour « offense au prophète » et « dénigrement du dogme des préceptes de l'Islam » pour son roman, publié sur internet. En Algérie, l'Islam est religion d'Etat. La Constitution algérienne consacre la liberté d'expression et la liberté de culte. Ces huit derniers mois, la justice a reconnu plusieurs Algériens coupables de blasphèmes.
A Sétif, un chrétien converti, Slimane Bouhafs, a été condamné en septembre à trois ans de prison pour des publications sur Facebook pour « atteinte à l'Islam et au prophète Mohamed ». A M'sila, en février, Rachid Fodil a été condamné à un an de prison ferme pour atteinte aux préceptes de l'Islam, après des publications sur les réseaux sociaux.
Re: Algérie
Vidéo. L’Indépendance de l’Algérie/ Un cadeau de De Gaulle à Djamel Abdel Nasser selon l’émir de Sharjah
Politique, Une mars 21, 2017mars 21, 2017 Abdou Semmar
Le gouverneur de l’émirat de Sharjah (Émirats Arabes-Unis), Cheikh Sultane Ben Mohammed Al Kacimi, est au coeur d’une vive polémique en Algérie. Ses propos ont défrayé la chronique en suscitant une vague d’indignation nationale. Cet émir a expliqué, en effet, lors d’un point de presse organisée en marge de la 46ème Foire du livre de Londres que l’indépendance de l’Algérie est un cadeau offert par Charles De Gaulle au défunt président égyptien Djamel Abdel Nasser !
S’exprimant en présence de plusieurs médias arabes, Sultane Ben Mohammed Al Kacimi a expliqué de façon tout à fait saugrenue que l’idée est née au début des années 60 alors que de Gaulle « faisait les yeux doux au monde arabe », selon lui, c’est André Malraux ministre de la Culture français de l’époque qui avait suggéré au général d’ « offrir l’indépendance à l’Algérie ». Selon l’officiel Émirati, l’objectif de la manœuvre était de gagner la confiance d’Abdel Nasser qui était la figure de prou du nationalisme arabe à l’époque. Dans quel but De Gaulle cherchait-il à séduire le monde arabe ? Cheikh Sultane Al Kacimi n’a pas fourni de réponse.
Le cheikh émirati n’a pas tari d’éloges sur De Gaulle le qualifiant “d’exemple de l’homme cultivé pouvant atteindre ses objectifs sans prendre des armes et sans ouvrir le feu en usant du mot juste et en prenant la bonne direction”. L’émir de Sharjah a totalement occulté la campagne militaire destructrice menée à partir de 1957 et les horreurs du colonialisme infligées aux Algériens ainsi que les sacrifices consentis pour retrouver la liberté. Ces déclarations jugées “méprisantes” par de nombreux algériens ont mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux.
Massi M.
Politique, Une mars 21, 2017mars 21, 2017 Abdou Semmar
Le gouverneur de l’émirat de Sharjah (Émirats Arabes-Unis), Cheikh Sultane Ben Mohammed Al Kacimi, est au coeur d’une vive polémique en Algérie. Ses propos ont défrayé la chronique en suscitant une vague d’indignation nationale. Cet émir a expliqué, en effet, lors d’un point de presse organisée en marge de la 46ème Foire du livre de Londres que l’indépendance de l’Algérie est un cadeau offert par Charles De Gaulle au défunt président égyptien Djamel Abdel Nasser !
S’exprimant en présence de plusieurs médias arabes, Sultane Ben Mohammed Al Kacimi a expliqué de façon tout à fait saugrenue que l’idée est née au début des années 60 alors que de Gaulle « faisait les yeux doux au monde arabe », selon lui, c’est André Malraux ministre de la Culture français de l’époque qui avait suggéré au général d’ « offrir l’indépendance à l’Algérie ». Selon l’officiel Émirati, l’objectif de la manœuvre était de gagner la confiance d’Abdel Nasser qui était la figure de prou du nationalisme arabe à l’époque. Dans quel but De Gaulle cherchait-il à séduire le monde arabe ? Cheikh Sultane Al Kacimi n’a pas fourni de réponse.
Le cheikh émirati n’a pas tari d’éloges sur De Gaulle le qualifiant “d’exemple de l’homme cultivé pouvant atteindre ses objectifs sans prendre des armes et sans ouvrir le feu en usant du mot juste et en prenant la bonne direction”. L’émir de Sharjah a totalement occulté la campagne militaire destructrice menée à partir de 1957 et les horreurs du colonialisme infligées aux Algériens ainsi que les sacrifices consentis pour retrouver la liberté. Ces déclarations jugées “méprisantes” par de nombreux algériens ont mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux.
Massi M.
Re: Algérie
Un jeune écrivain accusé de blasphème en Algérie
Un jeune écrivain accusé de blasphème en Algérie
Par Margaux Boddaert — 15 mars 2017 à 17:08
Anouar Rahmani, étudiant en droit et romancier, fait l'objet d'une enquête pour atteinte à la religion. En cause, des passages de son ouvrage «la Ville des ombres blanches», publié sur sa page Facebook.
Un jeune écrivain accusé de blasphème en Algérie
Il a été convoqué le 28 février par la police judiciaire de Tipaza, à 70 kilomètres d’Alger, où il a dû s’expliquer sur des passages de son roman. Anouar Rahmani s’est retrouvé face à sept policiers. Ils lui ont posé des questions sur ses croyances, ses pratiques religieuses et un peu sur son livre, d’après le récit qu’il a fait à Human Rights Watch. Dans l’un des chapitres de la Ville des ombres blanches, publié sur Facebook en août 2016, un enfant discute avec un sans domicile fixe qui se fait appeler «Dieu» et affirme avoir créé le ciel avec du chewing-gum. Le roman raconte également une relation homosexuelle entre un combattant pour l’indépendance de l’Algérie et un colon français pendant la guerre.
Les policiers ont fait signer à Anouar Rahmani un procès-verbal après dix heures d’interrogatoire. Le document précise qu’il fait l’objet d’une enquête en vertu de l’article 144 bis du code pénal algérien : il risque entre trois et cinq ans d’emprisonnement et 100 000 dinars d’amende, soit environ 850 euros, pour «offense au Prophète» et «dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam». Anouar Rahmani a été laissé en liberté dans l’attente de la décision du procureur de l’inculper ou non. L’auteur, qui écrit aussi pour le quotidien El Watan, affirme avoir déjà été menacé et dénigré sur Internet et dans les médias algériens pour avoir soutenu la cause LGBT et défendu l’idée que le recours à la religion ne peut justifier une restriction des droits humains.
Musellement de la liberté d’expression
Selon Anouar Rahmani, son cas est une première en Algérie, qui continue de durcir ses positions sur le blasphème : «Ce serait la première fois qu’un écrivain comparait devant un tribunal pour ce qu’il a écrit dans une œuvre de création», explique-t-il le 1er mars sur son compte Facebook. Human Rights Watch, qui demande l’abandon des poursuites, rappelle que l’article 42 de la Constitution algérienne est supposé garantir la liberté de pensée et de conscience, et l’article 44 protéger la liberté «de création artistique». L’ONG affirme par ailleurs que «les lois qui pénalisent la diffamation de la religion ou des organisations religieuses sont incompatibles avec les normes internationales de la liberté d’expression». Un message qui passe difficilement en Algérie.
L’écrivain a rejeté en bloc les accusations, notamment celle d'«atteinte à l’entité divine et à la religion», rappelant que son roman ne parle pas directement de Dieu, mais d’une personne se faisant passer pour un dieu. Les policiers estiment de leur côté que le ton ironique du roman constitue «une insulte à l’égard de l’islam» et accusent Rahmani d’employer des termes «sexuels, contraires aux bonnes mœurs». L’auteur y voit «une porte ouverte à toutes les répressions» dans son pays.
Un conservatisme exacerbé
Depuis la réélection d’Abdelaziz Bouteflika en avril 2014, la liberté d’expression est de plus en plus malmenée en Algérie. Les médias sont sous surveillance du pouvoir, tout comme le secteur de l’édition. Une loi publiée le 19 juillet 2015 au Journal officiel stipule que «les activités d’édition, d’impression et de commercialisation du livre s’exercent dans le respect de la Constitution et des lois de la République, de la religion musulmane et des autres religions, de l’identité nationale et des valeurs culturelles de la société».
Le délit de blasphème n’est pas nouveau dans le pays, mais il est de plus en plus sanctionné quand il est diffusé sur les réseaux sociaux. En juin, deux Algériens, Rachid Fodil et Hicham Daif, ont été arrêtés pour «actes blasphématoires et prosélytisme anti-musulman sur Internet», alors qu’ils traduisaient le Coran en arabe algérien sur Facebook. Après avoir été condamnés à cinq et trois ans de prison au terme d’un premier procès en décembre, leurs peines ont été réduites, passant respectivement à un an et six mois de prison. En septembre, Slimane Bouhafs, chrétien converti, a également été condamné à trois de prison en appel pour des publications sur Facebook portant «atteinte à l’islam».
Margaux Boddaert
Un jeune écrivain accusé de blasphème en Algérie
Par Margaux Boddaert — 15 mars 2017 à 17:08
Anouar Rahmani, étudiant en droit et romancier, fait l'objet d'une enquête pour atteinte à la religion. En cause, des passages de son ouvrage «la Ville des ombres blanches», publié sur sa page Facebook.
Un jeune écrivain accusé de blasphème en Algérie
Il a été convoqué le 28 février par la police judiciaire de Tipaza, à 70 kilomètres d’Alger, où il a dû s’expliquer sur des passages de son roman. Anouar Rahmani s’est retrouvé face à sept policiers. Ils lui ont posé des questions sur ses croyances, ses pratiques religieuses et un peu sur son livre, d’après le récit qu’il a fait à Human Rights Watch. Dans l’un des chapitres de la Ville des ombres blanches, publié sur Facebook en août 2016, un enfant discute avec un sans domicile fixe qui se fait appeler «Dieu» et affirme avoir créé le ciel avec du chewing-gum. Le roman raconte également une relation homosexuelle entre un combattant pour l’indépendance de l’Algérie et un colon français pendant la guerre.
Les policiers ont fait signer à Anouar Rahmani un procès-verbal après dix heures d’interrogatoire. Le document précise qu’il fait l’objet d’une enquête en vertu de l’article 144 bis du code pénal algérien : il risque entre trois et cinq ans d’emprisonnement et 100 000 dinars d’amende, soit environ 850 euros, pour «offense au Prophète» et «dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam». Anouar Rahmani a été laissé en liberté dans l’attente de la décision du procureur de l’inculper ou non. L’auteur, qui écrit aussi pour le quotidien El Watan, affirme avoir déjà été menacé et dénigré sur Internet et dans les médias algériens pour avoir soutenu la cause LGBT et défendu l’idée que le recours à la religion ne peut justifier une restriction des droits humains.
Musellement de la liberté d’expression
Selon Anouar Rahmani, son cas est une première en Algérie, qui continue de durcir ses positions sur le blasphème : «Ce serait la première fois qu’un écrivain comparait devant un tribunal pour ce qu’il a écrit dans une œuvre de création», explique-t-il le 1er mars sur son compte Facebook. Human Rights Watch, qui demande l’abandon des poursuites, rappelle que l’article 42 de la Constitution algérienne est supposé garantir la liberté de pensée et de conscience, et l’article 44 protéger la liberté «de création artistique». L’ONG affirme par ailleurs que «les lois qui pénalisent la diffamation de la religion ou des organisations religieuses sont incompatibles avec les normes internationales de la liberté d’expression». Un message qui passe difficilement en Algérie.
L’écrivain a rejeté en bloc les accusations, notamment celle d'«atteinte à l’entité divine et à la religion», rappelant que son roman ne parle pas directement de Dieu, mais d’une personne se faisant passer pour un dieu. Les policiers estiment de leur côté que le ton ironique du roman constitue «une insulte à l’égard de l’islam» et accusent Rahmani d’employer des termes «sexuels, contraires aux bonnes mœurs». L’auteur y voit «une porte ouverte à toutes les répressions» dans son pays.
Un conservatisme exacerbé
Depuis la réélection d’Abdelaziz Bouteflika en avril 2014, la liberté d’expression est de plus en plus malmenée en Algérie. Les médias sont sous surveillance du pouvoir, tout comme le secteur de l’édition. Une loi publiée le 19 juillet 2015 au Journal officiel stipule que «les activités d’édition, d’impression et de commercialisation du livre s’exercent dans le respect de la Constitution et des lois de la République, de la religion musulmane et des autres religions, de l’identité nationale et des valeurs culturelles de la société».
Le délit de blasphème n’est pas nouveau dans le pays, mais il est de plus en plus sanctionné quand il est diffusé sur les réseaux sociaux. En juin, deux Algériens, Rachid Fodil et Hicham Daif, ont été arrêtés pour «actes blasphématoires et prosélytisme anti-musulman sur Internet», alors qu’ils traduisaient le Coran en arabe algérien sur Facebook. Après avoir été condamnés à cinq et trois ans de prison au terme d’un premier procès en décembre, leurs peines ont été réduites, passant respectivement à un an et six mois de prison. En septembre, Slimane Bouhafs, chrétien converti, a également été condamné à trois de prison en appel pour des publications sur Facebook portant «atteinte à l’islam».
Margaux Boddaert
Re: Algérie
Tout va bien en Algérie ! Le Président Bouteflika qui est en agonie va bientôt aller au paradis d'Allah, laissant son pays ruiné entre les mains de l'oligarchie industrielle et militaire qui va être obligée de resserrer les boulons... ou de traverser la Méditerranée pour venir chercher refuge ici ! Attendons nous à un afflux de plus d'un million de nouveaux "réfugiés"...
El seductor- Maître
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Re: Algérie
Ma condition d'animal en Algérie par
Kamel Daoud
Le bestiaire de l’Islamistan n’est pas aussi riche que le panthéon de l’hindouisme. C’est le propre des monothéismes peut-être: un seul Dieu et peu d’animaux dans ses parages.
Sur la scène de l’imaginaire algérien, les animaux n’ont pas beaucoup de place. Le Coran en cite quelques-uns mais le bestiaire coranique reste pauvre et sur une arche, un Noé algérien d’aujourd’hui, emportera peu d’espèces qu’il jugera utiles: beaucoup de moutons à manger, peut-être un caniche, des chardonnerets car ils se revendent bien, des canaris d’Espagne, un cheval, mais pas d’âne ni d’araignée. L’Algérien se soucie peu, généralement, des animaux. L’Islam ne l’y pousse pas et la Loi ne l’encourage pas.
Le chien n’est pas l’ami de l’islamiste
Mal vu par les islamistes, il est l’une des causes d’impureté qui obligent le musulman à refaire ses ablutions. Utile contre les voleurs, il est accusé cependant d’empêcher les anges d’entrer dans les maisons, selon la tradition. C'est un hadith qui le dit. Le chien mord, attaque, chasse l’étranger et l’ange, en même temps. Du coup, il a un statut ambigu: la pauvreté en a fait le meilleur ami de l’homme et le plus ancien système d’alarme. L’islamiste en a fait une bête maudite.
Une ambiguïté qui ne manque pas de créer des incidents: les Algériens peuvent élever un caniche parce qu’il est beau, qu'il impose l’idée d’un prestige financier et social. Mais ils peuvent aussi brûler le chien, juste pour s’amuser, comme cela est arrivé dans la wilaya (préfecture) de Sidi Bel Abbes, à l’ouest du pays.
Un chien sans maître a volé un morceau de viande lors d’un pique-nique de jeunes. Ces derniers l'ont poursuivi, attrapé et brûlé avec de l’essence. Ironie de l'histoire, l’animal martyrisé se refugia, en flamme, sous leur voiture qui finira elle aussi carbonisée.
Le chien peut aussi être un passe-temps des banlieues: pitbull, berger allemand, gardien, assistant de gardiennage…etc. Dans l’ensemble, il est utile mais reste «impur». Ce statut ambigu du chien en Algérie est illustré par bien d’autres anecdotes. Celle des fourrières canines à Oran par exemple.
Fiers de leurs statistiques (1.800 chiens errants ont été capturés depuis le début de l’année à ce jour et ont été acheminés vers la fourrière canine pour l’abattage qui se fait par électrocution, Ndlr), les agents de fourrière expliquent cependant leur dur métier de chasseurs urbains:
«Dans certaines localités, les citoyens se manifestent pour empêcher les agents à accomplir leur travail. Un paradoxe: d’un côté, ils se plaignent de la prolifération des chiens et d’un autre côté, ils s’opposent au travail des agents», racontent des employés de la mairie aux journalistes.
La chasse aux chiens est alors empêchée par les habitants des villages, parfois armés d’armes blanches! Résultats, les chasseurs des chiens se font accompagner d’agents de police pour attraper les chiens dont certains citoyens se plaignent...
Selon ces défenseurs du chien algérien, les sociétés privées dont s’aide la mairie «ne respectent pas les méthodes légales de la capture, et ne pratiquent pas l'abattage au niveau de la fourrière, puisque dans le meilleur des cas, les chiens capturés sont relâchés à nouveau dans d'autres communes». Ces chiens, à nouveau errants, représentent de nouvelles missions de capture que la mairie du village va devoir payer à la société privée qui ainsi se fait son argent.
Car la chasse au chien, c'est de l’argent:
«Le nombre de chiens à capturer est fonction du budget attribué par chaque commune pour cette opération», précise les agents de la fourrière canine à Oran.
Pour les chiffres, on retiendra celui des morsures: chaque année entre 3.500 et 4.000 cas de morsures sont recensés, dont 75% sont provoquées par des animaux errants. Selon les sources, Oran-ville arrive en premier et près de 50.000 euros sont dégagés chaque année en facture de vaccin antirabique.
L’âne: hallal ou haram?
«En Algérie, dans la wilaya de Tébessa, à 16 kilomètres de la frontière tunisienne, plusieurs têtes d’ânes égorgés ont été retrouvées à même le sol ces derniers mois. Après enquête, les services de sécurité de Bir el-Ater, à 90 kilomètres de Tébessa, ont saisi une importante quantité de viande d’âne destinée à l’exportation», racontaient Slate Afrique.
C’en est devenu un mythe alimentaire algérien et une obsession:
«Et si on m’avait fait manger de la viande d’âne?», se dit chaque Algérien devant la vitrine de son boucher.
L’arnaque a connu son heure de gloire durant la dernière décennie. Chez les rôtisseurs, les bouchers clandestins comme les bons bouchers, des ânes abattus étaient revendus en pièces et présentés comme étant du bœuf ou du mouton.
Si c’est interdit par la loi, l’âne n’est pas illicite du point de vue religieux, ou presque pas. L’essentiel est que c’est une tricherie punie par la loi. Du coup, de temps à autres, les services algériens démantèlent une filière «âne».
Surtout près des frontières est de l’Algérie, vers la Libye qui, pour cause de révolution, importe presque tout pour manger: le blé algérien dont les chiffres d’importation ont explosé et les viandes, celle de l’âne y compris.
L’âne se mange mais il est aussi utile pour les contrebandiers eux-mêmes qui l’aiment beaucoup pour sa fidélité. C’était l’animal de transport par excellence des armes lors de la guerre de Libération, mais aussi du kif et autres exportations marocaines clandestines vers l’Algérie, du côté ouest.
Invisible, peu couteux, obéissant, discret, l’âne est l’ami de la contrebande des frontières depuis toujours. Avec le retour en force du commerce informel, il est l’animal de traction préféré des charrettes «Bouazizi» et des revendeurs ambulants de toute l’Algérie post-printemps arabe.
L’oiseau se vend bien
A Oran, il existe un gros marché d'oiseaux en cages qui concerne surtout les chardonnerets. Ils sont l'objet de contrebande, de trafic, de commerce qui conduisent à leur extinction.
Les chardonnerets algériens sont devenus une marchandise d’exportation illégale. Le commerce fait florès aux frontières, surtout avec le Maroc. Les saisies sont d’ailleurs nombreuses à l’ouest. En décembre 2010, 550 chardonnerets ont été saisis par la gendarmerie dans le véhicule d’un intermédiaire. Il expliqua les avoir acheté à un euro l’unité pour les revendre presque le triple à Alger, auprès d’un éleveur qui les revendait, à son tour, dix fois le prix, par la suite! Mais combien coûte l’oiseau de compagnie? Cela va de 3.000 à 20.000 dinars (entre 50 et 150 euros).
Si des commerces existent pour en assurer la nourriture et les produits de base, c’est la contrebande frontalière qui nourri les réseaux car ces espèces n’existent presque plus dans les forêts algériennes.
Le gouvernement s’est d'ailleurs vu forcé d’agir et de signer un décret de protection rapprochée pour certaines espèces. Un décret qui restera sans effet, ou presque. La liste des VIP à protéger compte le chardonneret élégant, l’aigle royal, la sitelle kabyle, la couleuvre à capuchon algérienne, le porc-épic, le singe magot, le hérisson, le cobra d’Afrique du nord etc. Au total, cette liste comprend «plus de 373 animaux dont des mammifères, des reptiles, des oiseaux, des insectes, des amphibiens».
Qui a tué le dernier lion de barbarie?
C'est un animal emblématique. Il sert de surnom aux héros de guerre. Krim Belkacem, un des pères de la guerre de Libération, a été surnommé par les Français «Le lion du Djebel».
Il a aussi donné son nom à une montagne à Oran, à l‘ouest d’Alger. Le mot «lion» est d'ailleurs aussi une étymologie possible du nom d’Oran: Oran veut dire Wahran, qui veut dire rugissement. Ce qui explique les deux statues de lions à l’entrée de la Mairie d’Oran, sculptées par l’artiste animalier français Auguste Caïn.
Le lion d’Algérie appelé aussi lion de barbarie (en latin «Panthera leo berberisca») a pour signes particuliers un pelage gris et une crinière abondante par rapport aux lointains cousins d’ailleurs.
Mais où sont-ils passés tous aujourd’hui? Selon les livres, les lions de Barbarie ont disparu de la Libye dès 1700. Le dernier lion de Barbarie a été tué en Tunisie en 1891 «près de Babouch, entre Tabarka et Aïn-Draham». Le dernier lion algérien? Il a été tué en 1893 près de Batna, à 97 km au sud de Constantine. Selon d’autres versions, le dernier lion a été abattu par des colons dans les forêts de Séraïdi (est de l’Algérie) vers 1890.
Précision, le dernier lion tué en Algérie n’est pas mort il y a un siècle mais il y a quelques années, en décembre 2004. Le fauve a été abattu par un policier, au zoo d’Oran, qui voulait sauver un enfant tombé dans la fosse aux lions de la ville. L’enfant sera sauvé, le policier décoré par le préfet de la ville et le lion abattu. Loin de l’histoire de tartarin de Tarascon, autre tueur de lions algériens.
L’outarde et ses émirs
L'outarde est un objet de conflit entre les Algériens qui ne se sentent pas arabes et les Arabes qui se sentent chez eux partout. C’est un des sujets qui fâchent le gouvernement et la presse algérienne. Tout ça à cause des émirs du Golfe qui viennent braconner dans le sud algérien la gazelle belle et l’outarde craintive.
Le massacre est énorme mais la discrétion du pouvoir en Algérie est, elle, totale. Autant que sa disponibilité: les émirs bénéficient de vastes zones franches de braconnages et de tout l’appui logistique des préfectures du sud.
Le scandale grossissant, un geste a été fait mais avec calcul: les Emiratis ont organisé une opération de remise en liberté de 500 spécimens d’outardes houbara. Autant pour se faire pardonner le massacre que pour assurer la disponibilité de la proie pour le sport favoris des Saoudiens et autres princes.
L’outarde algérienne, animal de plus en plus menacé, est souvent sacrifiée sur l’autel de l’amitié célèbre entre Bouteflika et les émirs. Le carnage est important mais les enquêtes sur ce braconnage sont quasi impossibles: la zone est fermée au reste des algériens.
Le fennec, fétiche du foot algérien
Ce renard, habitant l’Algérie plus qu’ailleurs, a fini par devenir le symbole officiel de son «onze». La raison? On ne sait pas. Dans la course africaine aux animaux fétiches des grands joueurs du ballon rond, le pays s’est offert le fennec, dernier animal «neutre»: ni haram, ni hallal, pas carnivore, mais omnivore, discret et rusé.
Sauf que depuis quelques années, le conservatisme local lui ôte un peu de son rôle: l’équipe nationale, dite celle des «guerriers du Sahara», est désormais sous le symbole de la guerre, du Djihad par les pieds, plutôt que de celui du Fennec, trop mou.
Les singes mangeurs de routes
Menacés un moment de disparition, il semble que les déséquilibres sécuritaires du pays leur aient donné bonne santé: le singe magot en est venu aujourd’hui à menacer les vergers et les récoltes des paysans dans les régions du parc de Djurjura et en Kabylie. Pour y remédier, une seule solution, l'abattage, à défaut d'autres.
Dans les limites de l’algérois, autre cas de figure avec les singes dit des gorges de la Chiffa. Là, ces animaux agiles et parasites provoquent des embouteillages de curieux. Ils sont aussi à l'origine d'un commerce de bananes, cacahuètes et sucreries vendus par des ambulants qui les revendent à des automobilistes...qui les donnent à des singes devenus parasites de la route.
Les rats de Camus
Comme dans le roman de La Peste, cela se passe à Oran. Les rats y sont de plus en plus nombreux, à vu d’œil et de chiffres. La raison? Elle est double. Il y a d'abord la prolifération des ordures et des décharges sauvages (pour lutter contre les rats, il faut les affamer, dira un responsable de la mairie) mais aussi les chantiers du tramway qui ont délogé les rats et les ont poussé vers la surface.
Selon les journaux, les quincailleries sont prises d’assaut par les habitants qui y achètent les dératisant en grandes quantités.
«Ces derniers temps, je vends tout produit permettant de venir à bout des rats et ce, quotidiennement. Je vends, durant une seule journée, jusqu'à quatre à cinq produits anti-rats», affirmera un vendeur dans une quincaillerie au Quotidien d’Oran.
Pour les chiffres, les mêmes sources affirment que «durant les trois dernières années, pas moins de 2.000 personnes ont été victimes de morsures de rats». En 2003, des cas de peste buboniques avaient même été signalés dans la région.
Le mouton, ami d’Abraham et de l’estomac
Le mouton est tellement aimé qu’ils ont été 3.500.000 a être égorgés en une seule journée, à l’occasion de la fête de l’Aïd l’année passée, selon l’union des commerçants algériens. Les Algériens aiment manger le mouton, le sacrifier, l’élever et le revendre.
Le mouton reste la superstar de l’estomac algérien, bien avant la viande surgelée et la viande d’Inde que le pouvoir a importé cette année mais que les Algériens ont boudé.
Le sanglier en liberté
C'est un roi protégé: il a la liberté de la vache en Inde et personne ne le mange en Algérie, ou presque. Les battues administratives sont devenues rares depuis des décennies, les chasseurs peinent à récupérer leurs fusils confisqués après la décennie de la guerre civile des années 90, malgré les marches et manifs, et les meilleures zones de chasse sont infestées par le maquis terroriste.
Du coup, le sanglier se porte bien, se multiplie et se promène. Le djihadiste armé est donc le meilleur ami du sanglier. Il empêche qu’on le chasse et ne le mange pas lui-même. Une bonne entente. Biologique.
Quelques chiffres à retenir cependant. A Oran (région non infestée par les groupes armés), lors de la dernière battue qui a duré d’octobre 2011 à mars 2012, 266 sangliers ont été abattus «contre 383 lors de la campagne de l'année précédente». Ainsi que 99 chacals mal aimés par les éleveurs de la région.
Le cheval, ce symbole
Bouteflika en a offert un à Nicolas Sarkozy en 2007. Il s’appelle «Kheir», ce qui veut dire «bien», «fortune». Bouteflika en reçoit beaucoup, lui aussi. Le cheval se mange surtout avec les yeux chez les Algériens. C’est un peu l’animal fétiche des conservateurs, des nostalgique de l’arabité pure, des turfistes, des tribus.
Kamel Daoud
Kamel Daoud
Le bestiaire de l’Islamistan n’est pas aussi riche que le panthéon de l’hindouisme. C’est le propre des monothéismes peut-être: un seul Dieu et peu d’animaux dans ses parages.
Sur la scène de l’imaginaire algérien, les animaux n’ont pas beaucoup de place. Le Coran en cite quelques-uns mais le bestiaire coranique reste pauvre et sur une arche, un Noé algérien d’aujourd’hui, emportera peu d’espèces qu’il jugera utiles: beaucoup de moutons à manger, peut-être un caniche, des chardonnerets car ils se revendent bien, des canaris d’Espagne, un cheval, mais pas d’âne ni d’araignée. L’Algérien se soucie peu, généralement, des animaux. L’Islam ne l’y pousse pas et la Loi ne l’encourage pas.
Le chien n’est pas l’ami de l’islamiste
Mal vu par les islamistes, il est l’une des causes d’impureté qui obligent le musulman à refaire ses ablutions. Utile contre les voleurs, il est accusé cependant d’empêcher les anges d’entrer dans les maisons, selon la tradition. C'est un hadith qui le dit. Le chien mord, attaque, chasse l’étranger et l’ange, en même temps. Du coup, il a un statut ambigu: la pauvreté en a fait le meilleur ami de l’homme et le plus ancien système d’alarme. L’islamiste en a fait une bête maudite.
Une ambiguïté qui ne manque pas de créer des incidents: les Algériens peuvent élever un caniche parce qu’il est beau, qu'il impose l’idée d’un prestige financier et social. Mais ils peuvent aussi brûler le chien, juste pour s’amuser, comme cela est arrivé dans la wilaya (préfecture) de Sidi Bel Abbes, à l’ouest du pays.
Un chien sans maître a volé un morceau de viande lors d’un pique-nique de jeunes. Ces derniers l'ont poursuivi, attrapé et brûlé avec de l’essence. Ironie de l'histoire, l’animal martyrisé se refugia, en flamme, sous leur voiture qui finira elle aussi carbonisée.
Le chien peut aussi être un passe-temps des banlieues: pitbull, berger allemand, gardien, assistant de gardiennage…etc. Dans l’ensemble, il est utile mais reste «impur». Ce statut ambigu du chien en Algérie est illustré par bien d’autres anecdotes. Celle des fourrières canines à Oran par exemple.
Fiers de leurs statistiques (1.800 chiens errants ont été capturés depuis le début de l’année à ce jour et ont été acheminés vers la fourrière canine pour l’abattage qui se fait par électrocution, Ndlr), les agents de fourrière expliquent cependant leur dur métier de chasseurs urbains:
«Dans certaines localités, les citoyens se manifestent pour empêcher les agents à accomplir leur travail. Un paradoxe: d’un côté, ils se plaignent de la prolifération des chiens et d’un autre côté, ils s’opposent au travail des agents», racontent des employés de la mairie aux journalistes.
La chasse aux chiens est alors empêchée par les habitants des villages, parfois armés d’armes blanches! Résultats, les chasseurs des chiens se font accompagner d’agents de police pour attraper les chiens dont certains citoyens se plaignent...
Selon ces défenseurs du chien algérien, les sociétés privées dont s’aide la mairie «ne respectent pas les méthodes légales de la capture, et ne pratiquent pas l'abattage au niveau de la fourrière, puisque dans le meilleur des cas, les chiens capturés sont relâchés à nouveau dans d'autres communes». Ces chiens, à nouveau errants, représentent de nouvelles missions de capture que la mairie du village va devoir payer à la société privée qui ainsi se fait son argent.
Car la chasse au chien, c'est de l’argent:
«Le nombre de chiens à capturer est fonction du budget attribué par chaque commune pour cette opération», précise les agents de la fourrière canine à Oran.
Pour les chiffres, on retiendra celui des morsures: chaque année entre 3.500 et 4.000 cas de morsures sont recensés, dont 75% sont provoquées par des animaux errants. Selon les sources, Oran-ville arrive en premier et près de 50.000 euros sont dégagés chaque année en facture de vaccin antirabique.
L’âne: hallal ou haram?
«En Algérie, dans la wilaya de Tébessa, à 16 kilomètres de la frontière tunisienne, plusieurs têtes d’ânes égorgés ont été retrouvées à même le sol ces derniers mois. Après enquête, les services de sécurité de Bir el-Ater, à 90 kilomètres de Tébessa, ont saisi une importante quantité de viande d’âne destinée à l’exportation», racontaient Slate Afrique.
C’en est devenu un mythe alimentaire algérien et une obsession:
«Et si on m’avait fait manger de la viande d’âne?», se dit chaque Algérien devant la vitrine de son boucher.
L’arnaque a connu son heure de gloire durant la dernière décennie. Chez les rôtisseurs, les bouchers clandestins comme les bons bouchers, des ânes abattus étaient revendus en pièces et présentés comme étant du bœuf ou du mouton.
Si c’est interdit par la loi, l’âne n’est pas illicite du point de vue religieux, ou presque pas. L’essentiel est que c’est une tricherie punie par la loi. Du coup, de temps à autres, les services algériens démantèlent une filière «âne».
Surtout près des frontières est de l’Algérie, vers la Libye qui, pour cause de révolution, importe presque tout pour manger: le blé algérien dont les chiffres d’importation ont explosé et les viandes, celle de l’âne y compris.
L’âne se mange mais il est aussi utile pour les contrebandiers eux-mêmes qui l’aiment beaucoup pour sa fidélité. C’était l’animal de transport par excellence des armes lors de la guerre de Libération, mais aussi du kif et autres exportations marocaines clandestines vers l’Algérie, du côté ouest.
Invisible, peu couteux, obéissant, discret, l’âne est l’ami de la contrebande des frontières depuis toujours. Avec le retour en force du commerce informel, il est l’animal de traction préféré des charrettes «Bouazizi» et des revendeurs ambulants de toute l’Algérie post-printemps arabe.
L’oiseau se vend bien
A Oran, il existe un gros marché d'oiseaux en cages qui concerne surtout les chardonnerets. Ils sont l'objet de contrebande, de trafic, de commerce qui conduisent à leur extinction.
Les chardonnerets algériens sont devenus une marchandise d’exportation illégale. Le commerce fait florès aux frontières, surtout avec le Maroc. Les saisies sont d’ailleurs nombreuses à l’ouest. En décembre 2010, 550 chardonnerets ont été saisis par la gendarmerie dans le véhicule d’un intermédiaire. Il expliqua les avoir acheté à un euro l’unité pour les revendre presque le triple à Alger, auprès d’un éleveur qui les revendait, à son tour, dix fois le prix, par la suite! Mais combien coûte l’oiseau de compagnie? Cela va de 3.000 à 20.000 dinars (entre 50 et 150 euros).
Si des commerces existent pour en assurer la nourriture et les produits de base, c’est la contrebande frontalière qui nourri les réseaux car ces espèces n’existent presque plus dans les forêts algériennes.
Le gouvernement s’est d'ailleurs vu forcé d’agir et de signer un décret de protection rapprochée pour certaines espèces. Un décret qui restera sans effet, ou presque. La liste des VIP à protéger compte le chardonneret élégant, l’aigle royal, la sitelle kabyle, la couleuvre à capuchon algérienne, le porc-épic, le singe magot, le hérisson, le cobra d’Afrique du nord etc. Au total, cette liste comprend «plus de 373 animaux dont des mammifères, des reptiles, des oiseaux, des insectes, des amphibiens».
Qui a tué le dernier lion de barbarie?
C'est un animal emblématique. Il sert de surnom aux héros de guerre. Krim Belkacem, un des pères de la guerre de Libération, a été surnommé par les Français «Le lion du Djebel».
Il a aussi donné son nom à une montagne à Oran, à l‘ouest d’Alger. Le mot «lion» est d'ailleurs aussi une étymologie possible du nom d’Oran: Oran veut dire Wahran, qui veut dire rugissement. Ce qui explique les deux statues de lions à l’entrée de la Mairie d’Oran, sculptées par l’artiste animalier français Auguste Caïn.
Le lion d’Algérie appelé aussi lion de barbarie (en latin «Panthera leo berberisca») a pour signes particuliers un pelage gris et une crinière abondante par rapport aux lointains cousins d’ailleurs.
Mais où sont-ils passés tous aujourd’hui? Selon les livres, les lions de Barbarie ont disparu de la Libye dès 1700. Le dernier lion de Barbarie a été tué en Tunisie en 1891 «près de Babouch, entre Tabarka et Aïn-Draham». Le dernier lion algérien? Il a été tué en 1893 près de Batna, à 97 km au sud de Constantine. Selon d’autres versions, le dernier lion a été abattu par des colons dans les forêts de Séraïdi (est de l’Algérie) vers 1890.
Précision, le dernier lion tué en Algérie n’est pas mort il y a un siècle mais il y a quelques années, en décembre 2004. Le fauve a été abattu par un policier, au zoo d’Oran, qui voulait sauver un enfant tombé dans la fosse aux lions de la ville. L’enfant sera sauvé, le policier décoré par le préfet de la ville et le lion abattu. Loin de l’histoire de tartarin de Tarascon, autre tueur de lions algériens.
L’outarde et ses émirs
L'outarde est un objet de conflit entre les Algériens qui ne se sentent pas arabes et les Arabes qui se sentent chez eux partout. C’est un des sujets qui fâchent le gouvernement et la presse algérienne. Tout ça à cause des émirs du Golfe qui viennent braconner dans le sud algérien la gazelle belle et l’outarde craintive.
Le massacre est énorme mais la discrétion du pouvoir en Algérie est, elle, totale. Autant que sa disponibilité: les émirs bénéficient de vastes zones franches de braconnages et de tout l’appui logistique des préfectures du sud.
Le scandale grossissant, un geste a été fait mais avec calcul: les Emiratis ont organisé une opération de remise en liberté de 500 spécimens d’outardes houbara. Autant pour se faire pardonner le massacre que pour assurer la disponibilité de la proie pour le sport favoris des Saoudiens et autres princes.
L’outarde algérienne, animal de plus en plus menacé, est souvent sacrifiée sur l’autel de l’amitié célèbre entre Bouteflika et les émirs. Le carnage est important mais les enquêtes sur ce braconnage sont quasi impossibles: la zone est fermée au reste des algériens.
Le fennec, fétiche du foot algérien
Ce renard, habitant l’Algérie plus qu’ailleurs, a fini par devenir le symbole officiel de son «onze». La raison? On ne sait pas. Dans la course africaine aux animaux fétiches des grands joueurs du ballon rond, le pays s’est offert le fennec, dernier animal «neutre»: ni haram, ni hallal, pas carnivore, mais omnivore, discret et rusé.
Sauf que depuis quelques années, le conservatisme local lui ôte un peu de son rôle: l’équipe nationale, dite celle des «guerriers du Sahara», est désormais sous le symbole de la guerre, du Djihad par les pieds, plutôt que de celui du Fennec, trop mou.
Les singes mangeurs de routes
Menacés un moment de disparition, il semble que les déséquilibres sécuritaires du pays leur aient donné bonne santé: le singe magot en est venu aujourd’hui à menacer les vergers et les récoltes des paysans dans les régions du parc de Djurjura et en Kabylie. Pour y remédier, une seule solution, l'abattage, à défaut d'autres.
Dans les limites de l’algérois, autre cas de figure avec les singes dit des gorges de la Chiffa. Là, ces animaux agiles et parasites provoquent des embouteillages de curieux. Ils sont aussi à l'origine d'un commerce de bananes, cacahuètes et sucreries vendus par des ambulants qui les revendent à des automobilistes...qui les donnent à des singes devenus parasites de la route.
Les rats de Camus
Comme dans le roman de La Peste, cela se passe à Oran. Les rats y sont de plus en plus nombreux, à vu d’œil et de chiffres. La raison? Elle est double. Il y a d'abord la prolifération des ordures et des décharges sauvages (pour lutter contre les rats, il faut les affamer, dira un responsable de la mairie) mais aussi les chantiers du tramway qui ont délogé les rats et les ont poussé vers la surface.
Selon les journaux, les quincailleries sont prises d’assaut par les habitants qui y achètent les dératisant en grandes quantités.
«Ces derniers temps, je vends tout produit permettant de venir à bout des rats et ce, quotidiennement. Je vends, durant une seule journée, jusqu'à quatre à cinq produits anti-rats», affirmera un vendeur dans une quincaillerie au Quotidien d’Oran.
Pour les chiffres, les mêmes sources affirment que «durant les trois dernières années, pas moins de 2.000 personnes ont été victimes de morsures de rats». En 2003, des cas de peste buboniques avaient même été signalés dans la région.
Le mouton, ami d’Abraham et de l’estomac
Le mouton est tellement aimé qu’ils ont été 3.500.000 a être égorgés en une seule journée, à l’occasion de la fête de l’Aïd l’année passée, selon l’union des commerçants algériens. Les Algériens aiment manger le mouton, le sacrifier, l’élever et le revendre.
Le mouton reste la superstar de l’estomac algérien, bien avant la viande surgelée et la viande d’Inde que le pouvoir a importé cette année mais que les Algériens ont boudé.
Le sanglier en liberté
C'est un roi protégé: il a la liberté de la vache en Inde et personne ne le mange en Algérie, ou presque. Les battues administratives sont devenues rares depuis des décennies, les chasseurs peinent à récupérer leurs fusils confisqués après la décennie de la guerre civile des années 90, malgré les marches et manifs, et les meilleures zones de chasse sont infestées par le maquis terroriste.
Du coup, le sanglier se porte bien, se multiplie et se promène. Le djihadiste armé est donc le meilleur ami du sanglier. Il empêche qu’on le chasse et ne le mange pas lui-même. Une bonne entente. Biologique.
Quelques chiffres à retenir cependant. A Oran (région non infestée par les groupes armés), lors de la dernière battue qui a duré d’octobre 2011 à mars 2012, 266 sangliers ont été abattus «contre 383 lors de la campagne de l'année précédente». Ainsi que 99 chacals mal aimés par les éleveurs de la région.
Le cheval, ce symbole
Bouteflika en a offert un à Nicolas Sarkozy en 2007. Il s’appelle «Kheir», ce qui veut dire «bien», «fortune». Bouteflika en reçoit beaucoup, lui aussi. Le cheval se mange surtout avec les yeux chez les Algériens. C’est un peu l’animal fétiche des conservateurs, des nostalgique de l’arabité pure, des turfistes, des tribus.
Kamel Daoud
Re: Algérie
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La révolution viendra des femmes ou ne sera pas .
La révolution viendra des femmes ou ne sera pas .
Invité- Invité
Re: Algérie
« En Algérie, de toute façon, on n’a que la plage »
Sur le sable algérien, pas de « révolte du bikini » ni de débat sur le « burkini », mais des femmes confrontées à des comportements sexistes et à des harceleurs.
Par Zahra Chenaoui (contributrice Le Monde Afrique, Alger)
Commune d’Aïn Taya, Alger. Août 2017 i
Vue d’en haut, la plage des Canadiennes, à Aïn Taya, 30 kilomètres à l’est d’Alger, ressemble à un paquet de bonbons. Des centaines de parasols roses, jaunes, verts, bleus sont serrés les uns contre les autres. Au pied du parking se dressent un poste de gendarmerie et un de la protection civile, puis, au pied des escaliers, la plage.
Samia Azzoug est assise sur une natte, entre un thermos en plastique et une glacière. Un drap a été accroché avec des pinces à linge le long du parasol, pour protéger des regards. Elle est venue de Bouira, une région montagneuse à 100 kilomètres au sud-est de la capitale. Quand on l’interroge sur le choix de cette plage, qui n’est pas la plus simple d’accès pour elle, deux mots reviennent : « sécurité » et « familial ».
« On vient sur cette plage parce qu’il y a la gendarmerie. Les jeunes peuvent être agressifs », explique son mari, qui vient de sortir de l’eau vêtu d’un pantalon en toile. Par « familial », il faut comprendre : un lieu où il n’y a pas de bandes de jeunes garçons ou des couples non mariés qui cherchent à se voir à l’abri des regards de la famille ou du quartier.
Ici, la polémique de ces dernières semaines, sur de prétendues « baignades républicaines », paraît un peu lointaine. Les tenues de plage — du maillot de bain au burkini — cohabitent sans difficulté sur le sable. Et si certaines vacancières hésitent en effet à se mettre en bikini, le problème est plus général : femmes et filles sont confrontées au machisme ambiant, qui va des regards appuyés aux remarques déplacées.
Samia passe un doigt entre son menton et son foulard blanc aux motifs indiens bleus. Il fait chaud, le tissu colle à sa peau. Elle n’ira pas se baigner. A côté d’elle, pourtant, il y a des jeunes femmes dans l’eau, avec leur robe noire et leur foulard sur la tête. D’autres sont en maillot de bain. Son mari secoue la tête : « Nous sommes musulmans quand même, il faut respecter les autres, il faut se couvrir. » Samia rétorque : « Mais moi, elles ne me gênent pas ces femmes ! »
« Les vêtements des autres, on s’en fiche »
Un enfant se met à hurler. Il a la jambe prise dans un bouquet d’algues dans lequel est accrochée une méduse. Enroulée dans un paréo, les bras croisés sur le ventre, Nassima surveille l’eau. « Cette année, l’eau était polluée par des déversements de produits dans l’oued à l’est de la plage. Mon fils a eu des boutons », dit-elle. Elle vient pourtant, « parce que c’est plus près ». Son mari, Zine El Abidine, lui, peste : « Je n’aime pas beaucoup cette plage. Les jeunes sont mal élevés, ils regardent les femmes. »
Plage des Aiguades en Kabylie - Juillet 2017
Nassima et sa sœur, Karima, ont mis l’une un paréo, l’autre une robe sur leur maillot de bain en sortant de l’eau. « Regardez autour de nous, la plupart sont des hommes. Si on s’allonge en maillot, on va se faire harceler, affirme Karima. Il paraît qu’à Annaba, elles font la révolution ! » Les deux sœurs, plutôt francophones, regardent les chaînes de télévision françaises grâce à un décodeur piraté. Certaines, dans la foulée de l’hebdomadaire Marianne, ont évoqué l’initiative d’un groupe de jeunes femmes sur Facebook et on parlé de « révolte du bikini » avec près de trois mille baigneuses (un chiffre démenti depuis). Nassima et sa sœur ont trouvé cela courageux. Lorsqu’on explique qu’il s’agit en fait d’une trentaine de femmes qui se donnent rendez-vous via le réseau social, Nassima rit : « Ah, mais c’est comme quand on va à la plage entre copines le week-end ! On se sert de Facebook, c’est plus simple. »
Les deux femmes disent qu’elles se sentent mal à l’aise à cause du regard des hommes. « Les vêtements des autres, on s’en fiche tant qu’on ne vient pas nous embêter. Il y a toutes sortes de tenues ici », ajoute Karima. « Quand je regarde autour de moi, je cherche des femmes qui sont comme moi et je me sens mieux, c’est tout », explique Nassima.
« Si tu as de l’argent, tu pars en Tunisie »
A quelques mètres d’elles, Souad, 49 ans, est assise sur une chaise basse en plastique, dans l’eau. Habillée d’un burkini noir et bordeaux, elle a gardé ses lunettes de vue et une casquette sur la tête : « Le bonnet qui va avec le maillot a été emporté par les vagues », dit-elle dans un rire. Ses deux nièces viennent s’asseoir sur le sable à côté d’elle. Depuis qu’elles sont arrivées, certains jeunes garçons leur ont dit « des choses vulgaires ».
« La plage, c’est comme partout. Il y a des gens biens et des gens moins bien, résume Souad. Avant, un jeune n’aurait jamais osé draguer une fille de 15 ans. Aujourd’hui, ils n’arrêtent pas. Elles ont ces mêmes problèmes au lycée. » Pour se protéger de ce harcèlement, les parents des deux jeunes filles les scolarisent dans un établissement privé, « qui organise le transport scolaire de la cour du lycée jusqu’à la porte de la maison ». Pour les mêmes raisons, elles ne viennent pas seules à la plage.
Lire aussi : Les folles dépenses des mariages en Algérie
Se baigner habillée, est-ce une solution ? « Ça n’a rien à voir. Quand j’étais jeune, je me baignais en bikini. Aujourd’hui, j’ai des enfants, je ne peux pas être vulgaire. Elles, elles sont jeunes, elles peuvent se le permettre », rétorque Souad, en précisant que pendant l’année, elle va nager dans une piscine publique deux fois par semaine en maillot de bain. Là-bas, les cours ne sont pas mixtes. « De toute façon, malgré ces embêtements, en Algérie, on n’a que la plage. Si tu as de l’argent, tu pars en Espagne, si tu en as moins, tu pars en Tunisie. Mais moi, je n’ai pas les moyens », conclut-elle.
Au milieu des fumeurs de chicha et des joueurs de dominos, trois jeunes filles se serrent sous un parasol, face à la mer, leurs sacs à leurs pieds, l’air dépité. Ryma, 25 ans, porte une robe rouge avec des petits pompons multicolores le long du col et a mis une casquette beige sur ses longs cheveux bruns. « On nous avait dit qu’on serait à l’aise sur cette plage. Mais on est bien entourées », dit-elle en riant et en désignant du menton deux groupes de jeunes garçons assis d’un côté et de l’autre.
Habituellement, ces jeunes femmes qui vivent au Golf, le quartier de la présidence de la République, vont se baigner au Club des Pins, là où résident certains hauts responsables politiques et militaires du pays et où on ne peut entrer qu’avec une carte de membre. Voyant qu’elles ne se baignent pas, un jeune homme s’approche et leur propose de venir un peu plus loin, dans le bout de plage qu’il « gère ». « Il y a des filles ! », lance-t-il.
La sécurité et la présence de filles sont des arguments marketing pour les jeunes hommes qui louent parasols, chaises et tables. Les trois amies se lèvent pour changer de place. Mais le premier loueur de parasol n’apprécie pas qu’on débauche sa clientèle et une bagarre éclate. Ryma et ses deux amies n’osent plus se faire remarquer. Elles se déplacent mais ne se baigneront pas. « On reviendra avec des garçons ou de la famille », essaye de se persuader Amal en haussant les épaules.
Sur le sable algérien, pas de « révolte du bikini » ni de débat sur le « burkini », mais des femmes confrontées à des comportements sexistes et à des harceleurs.
Par Zahra Chenaoui (contributrice Le Monde Afrique, Alger)
Commune d’Aïn Taya, Alger. Août 2017 i
Vue d’en haut, la plage des Canadiennes, à Aïn Taya, 30 kilomètres à l’est d’Alger, ressemble à un paquet de bonbons. Des centaines de parasols roses, jaunes, verts, bleus sont serrés les uns contre les autres. Au pied du parking se dressent un poste de gendarmerie et un de la protection civile, puis, au pied des escaliers, la plage.
Samia Azzoug est assise sur une natte, entre un thermos en plastique et une glacière. Un drap a été accroché avec des pinces à linge le long du parasol, pour protéger des regards. Elle est venue de Bouira, une région montagneuse à 100 kilomètres au sud-est de la capitale. Quand on l’interroge sur le choix de cette plage, qui n’est pas la plus simple d’accès pour elle, deux mots reviennent : « sécurité » et « familial ».
« On vient sur cette plage parce qu’il y a la gendarmerie. Les jeunes peuvent être agressifs », explique son mari, qui vient de sortir de l’eau vêtu d’un pantalon en toile. Par « familial », il faut comprendre : un lieu où il n’y a pas de bandes de jeunes garçons ou des couples non mariés qui cherchent à se voir à l’abri des regards de la famille ou du quartier.
Ici, la polémique de ces dernières semaines, sur de prétendues « baignades républicaines », paraît un peu lointaine. Les tenues de plage — du maillot de bain au burkini — cohabitent sans difficulté sur le sable. Et si certaines vacancières hésitent en effet à se mettre en bikini, le problème est plus général : femmes et filles sont confrontées au machisme ambiant, qui va des regards appuyés aux remarques déplacées.
Samia passe un doigt entre son menton et son foulard blanc aux motifs indiens bleus. Il fait chaud, le tissu colle à sa peau. Elle n’ira pas se baigner. A côté d’elle, pourtant, il y a des jeunes femmes dans l’eau, avec leur robe noire et leur foulard sur la tête. D’autres sont en maillot de bain. Son mari secoue la tête : « Nous sommes musulmans quand même, il faut respecter les autres, il faut se couvrir. » Samia rétorque : « Mais moi, elles ne me gênent pas ces femmes ! »
« Les vêtements des autres, on s’en fiche »
Un enfant se met à hurler. Il a la jambe prise dans un bouquet d’algues dans lequel est accrochée une méduse. Enroulée dans un paréo, les bras croisés sur le ventre, Nassima surveille l’eau. « Cette année, l’eau était polluée par des déversements de produits dans l’oued à l’est de la plage. Mon fils a eu des boutons », dit-elle. Elle vient pourtant, « parce que c’est plus près ». Son mari, Zine El Abidine, lui, peste : « Je n’aime pas beaucoup cette plage. Les jeunes sont mal élevés, ils regardent les femmes. »
Plage des Aiguades en Kabylie - Juillet 2017
Nassima et sa sœur, Karima, ont mis l’une un paréo, l’autre une robe sur leur maillot de bain en sortant de l’eau. « Regardez autour de nous, la plupart sont des hommes. Si on s’allonge en maillot, on va se faire harceler, affirme Karima. Il paraît qu’à Annaba, elles font la révolution ! » Les deux sœurs, plutôt francophones, regardent les chaînes de télévision françaises grâce à un décodeur piraté. Certaines, dans la foulée de l’hebdomadaire Marianne, ont évoqué l’initiative d’un groupe de jeunes femmes sur Facebook et on parlé de « révolte du bikini » avec près de trois mille baigneuses (un chiffre démenti depuis). Nassima et sa sœur ont trouvé cela courageux. Lorsqu’on explique qu’il s’agit en fait d’une trentaine de femmes qui se donnent rendez-vous via le réseau social, Nassima rit : « Ah, mais c’est comme quand on va à la plage entre copines le week-end ! On se sert de Facebook, c’est plus simple. »
Les deux femmes disent qu’elles se sentent mal à l’aise à cause du regard des hommes. « Les vêtements des autres, on s’en fiche tant qu’on ne vient pas nous embêter. Il y a toutes sortes de tenues ici », ajoute Karima. « Quand je regarde autour de moi, je cherche des femmes qui sont comme moi et je me sens mieux, c’est tout », explique Nassima.
« Si tu as de l’argent, tu pars en Tunisie »
A quelques mètres d’elles, Souad, 49 ans, est assise sur une chaise basse en plastique, dans l’eau. Habillée d’un burkini noir et bordeaux, elle a gardé ses lunettes de vue et une casquette sur la tête : « Le bonnet qui va avec le maillot a été emporté par les vagues », dit-elle dans un rire. Ses deux nièces viennent s’asseoir sur le sable à côté d’elle. Depuis qu’elles sont arrivées, certains jeunes garçons leur ont dit « des choses vulgaires ».
« La plage, c’est comme partout. Il y a des gens biens et des gens moins bien, résume Souad. Avant, un jeune n’aurait jamais osé draguer une fille de 15 ans. Aujourd’hui, ils n’arrêtent pas. Elles ont ces mêmes problèmes au lycée. » Pour se protéger de ce harcèlement, les parents des deux jeunes filles les scolarisent dans un établissement privé, « qui organise le transport scolaire de la cour du lycée jusqu’à la porte de la maison ». Pour les mêmes raisons, elles ne viennent pas seules à la plage.
Lire aussi : Les folles dépenses des mariages en Algérie
Se baigner habillée, est-ce une solution ? « Ça n’a rien à voir. Quand j’étais jeune, je me baignais en bikini. Aujourd’hui, j’ai des enfants, je ne peux pas être vulgaire. Elles, elles sont jeunes, elles peuvent se le permettre », rétorque Souad, en précisant que pendant l’année, elle va nager dans une piscine publique deux fois par semaine en maillot de bain. Là-bas, les cours ne sont pas mixtes. « De toute façon, malgré ces embêtements, en Algérie, on n’a que la plage. Si tu as de l’argent, tu pars en Espagne, si tu en as moins, tu pars en Tunisie. Mais moi, je n’ai pas les moyens », conclut-elle.
Au milieu des fumeurs de chicha et des joueurs de dominos, trois jeunes filles se serrent sous un parasol, face à la mer, leurs sacs à leurs pieds, l’air dépité. Ryma, 25 ans, porte une robe rouge avec des petits pompons multicolores le long du col et a mis une casquette beige sur ses longs cheveux bruns. « On nous avait dit qu’on serait à l’aise sur cette plage. Mais on est bien entourées », dit-elle en riant et en désignant du menton deux groupes de jeunes garçons assis d’un côté et de l’autre.
Habituellement, ces jeunes femmes qui vivent au Golf, le quartier de la présidence de la République, vont se baigner au Club des Pins, là où résident certains hauts responsables politiques et militaires du pays et où on ne peut entrer qu’avec une carte de membre. Voyant qu’elles ne se baignent pas, un jeune homme s’approche et leur propose de venir un peu plus loin, dans le bout de plage qu’il « gère ». « Il y a des filles ! », lance-t-il.
La sécurité et la présence de filles sont des arguments marketing pour les jeunes hommes qui louent parasols, chaises et tables. Les trois amies se lèvent pour changer de place. Mais le premier loueur de parasol n’apprécie pas qu’on débauche sa clientèle et une bagarre éclate. Ryma et ses deux amies n’osent plus se faire remarquer. Elles se déplacent mais ne se baigneront pas. « On reviendra avec des garçons ou de la famille », essaye de se persuader Amal en haussant les épaules.
Re: Algérie
Mariages consanguins en Algérie
Quand l’héritage compromet l’avenir de générations entières
L’enquête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (enquête Grappes MICS4), remontant à 2012-2013, révèle les conséquences fâcheuses sur la santé des enfants issus de mariages consanguins : 40% des handicapés résultent de ces mariages. Idem pour l’enquête de la Forem menée dans ce sens. De l’avis de Kamel Chachaoua, chercheur en anthropologie, il n’y a que la loi qui peut mettre fin à ces mariages en les interdisant carrément dans le cas où les résultats de ces enquêtes sont probants. Pour le volet sensibilisation, M. Chachoua suggère plutôt l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage pour stopper les causes de ces mariages.
Le mariage consanguin existe à l’échelle nationale, néanmoins dans certaines régions, ce mariage est plus fréquent. Si l’enquête menée par le ministère de la Santé conjointement avec l’Unicef et l’UNFPA en 2012 (enquête Grappes MICS4) donne la Kabylie et la vallée du M’zab comme étant les deux régions les plus touchées, celle de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), datant de 2012, démontre que l’Algérie enregistre l’un des plus forts taux de consanguinité au monde. Soit un Algérien sur quatre marié à sa cousine.
La même étude a montré que le taux de mariage consanguin est supérieur à celui qu’on trouve en Tunisie ou au Maroc. Selon cette enquête, la commune de Bir El Ater, dans la wilaya de Tébéssa, vient en tête de la liste des mariages consanguins avec un taux de 88%. Lors de la journée de sensibilisation organisée récemment par le docteur Boulbina, des explications ont été données quant à ce sujet : le conservatisme, les traditions et la religion sont, entre autres, des facteurs favorisant ces mariages. De plus, la conception qu’ont certaines populations de l’héritage, notamment lorsqu’il s’agit des terrains, a accentué le recours à ce genre de mariage. «On n’aime pas les intrus. On aime garder nos biens», lance un témoin ayant un enfant aveugle à cause de son mariage avec sa cousine, lors de la journée de sensibilisation organisée par le docteur Boulbina.
Cet homme, dont 58 personnes de sa famille sont aveugles à cause de la consanguinité, lance un cri de détresse pour stopper ce fléau. Les deux enquêtes précitées remontent à quelques années, tandis que le phénomène reste bel et bien d’actualité, d’où la nécessité de mobiliser plus les secteurs concernés afin de mener des enquêtes plus exhaustives, mais surtout des campagnes larges afin de limiter ces mariages. Si les autorités représentées par le ministère de la Santé et celui de la Solidarité comptent lancer une campagne de sensibilisation, des spécialistes en neuro-sciences, à l’instar de Yazid Haddar, appellent carrément à l’interdiction du mariage consanguin afin de réduire des maladies coûteuses à la fois sur le plan individuel et social. En effet, 6000 maladies, dont 400 sont dermatologiques, ont été répertoriées parmi des pathologies causées par la consanguinité.
Le mariage consanguin cause des malformations et des anomalies génétiques chez les enfants de parents consanguins deux à trois plus fréquentes que la normale. Il s'agit entre autres du bec de lièvre, de la maladie de Duchene, de l'hémophilie, des cardiopathies, de l'agénésie des membres, de la trisomie 21 et de la mucoviscidose.
Selon une étude de terrain menée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), à travers 12 wilayas, l’anémie, la malformation congénitale, le retard mental et la surdité sont dus à la consanguinité.
Plus de 80% des pathologies neurologiques, telles que la myopathie, la neuropathie, l'épilepsie, l'ataxie et la maladie de Parkinson et d'autres affections sont provoquées par des gènes héréditaires.
Quand l’héritage compromet l’avenir de générations entières
L’enquête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (enquête Grappes MICS4), remontant à 2012-2013, révèle les conséquences fâcheuses sur la santé des enfants issus de mariages consanguins : 40% des handicapés résultent de ces mariages. Idem pour l’enquête de la Forem menée dans ce sens. De l’avis de Kamel Chachaoua, chercheur en anthropologie, il n’y a que la loi qui peut mettre fin à ces mariages en les interdisant carrément dans le cas où les résultats de ces enquêtes sont probants. Pour le volet sensibilisation, M. Chachoua suggère plutôt l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage pour stopper les causes de ces mariages.
Le mariage consanguin existe à l’échelle nationale, néanmoins dans certaines régions, ce mariage est plus fréquent. Si l’enquête menée par le ministère de la Santé conjointement avec l’Unicef et l’UNFPA en 2012 (enquête Grappes MICS4) donne la Kabylie et la vallée du M’zab comme étant les deux régions les plus touchées, celle de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), datant de 2012, démontre que l’Algérie enregistre l’un des plus forts taux de consanguinité au monde. Soit un Algérien sur quatre marié à sa cousine.
La même étude a montré que le taux de mariage consanguin est supérieur à celui qu’on trouve en Tunisie ou au Maroc. Selon cette enquête, la commune de Bir El Ater, dans la wilaya de Tébéssa, vient en tête de la liste des mariages consanguins avec un taux de 88%. Lors de la journée de sensibilisation organisée récemment par le docteur Boulbina, des explications ont été données quant à ce sujet : le conservatisme, les traditions et la religion sont, entre autres, des facteurs favorisant ces mariages. De plus, la conception qu’ont certaines populations de l’héritage, notamment lorsqu’il s’agit des terrains, a accentué le recours à ce genre de mariage. «On n’aime pas les intrus. On aime garder nos biens», lance un témoin ayant un enfant aveugle à cause de son mariage avec sa cousine, lors de la journée de sensibilisation organisée par le docteur Boulbina.
Cet homme, dont 58 personnes de sa famille sont aveugles à cause de la consanguinité, lance un cri de détresse pour stopper ce fléau. Les deux enquêtes précitées remontent à quelques années, tandis que le phénomène reste bel et bien d’actualité, d’où la nécessité de mobiliser plus les secteurs concernés afin de mener des enquêtes plus exhaustives, mais surtout des campagnes larges afin de limiter ces mariages. Si les autorités représentées par le ministère de la Santé et celui de la Solidarité comptent lancer une campagne de sensibilisation, des spécialistes en neuro-sciences, à l’instar de Yazid Haddar, appellent carrément à l’interdiction du mariage consanguin afin de réduire des maladies coûteuses à la fois sur le plan individuel et social. En effet, 6000 maladies, dont 400 sont dermatologiques, ont été répertoriées parmi des pathologies causées par la consanguinité.
Le mariage consanguin cause des malformations et des anomalies génétiques chez les enfants de parents consanguins deux à trois plus fréquentes que la normale. Il s'agit entre autres du bec de lièvre, de la maladie de Duchene, de l'hémophilie, des cardiopathies, de l'agénésie des membres, de la trisomie 21 et de la mucoviscidose.
Selon une étude de terrain menée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), à travers 12 wilayas, l’anémie, la malformation congénitale, le retard mental et la surdité sont dus à la consanguinité.
Plus de 80% des pathologies neurologiques, telles que la myopathie, la neuropathie, l'épilepsie, l'ataxie et la maladie de Parkinson et d'autres affections sont provoquées par des gènes héréditaires.
Re: Algérie
Je me demande comment ils font pour avoir assez de femmes puisque polygamie .
Invité- Invité
Re: Algérie
Seuls les riches sont polygyniques, une femme c'est cher en terre d'islamLysliane a écrit:Je me demande comment ils font pour avoir assez de femmes puisque polygamie .
Re: Algérie
Algérie : un homme qualifié d’"islamiste" détruit une statue de femme nue
À coups de marteau et de burin, un homme s’est attaqué lundi matin à la statue Ain el-Fouara, un symbole de la ville de Sétif, au nord de l’Algérie. Il a détruit son visage et ses seins, nus, sous le regard et parfois les projectiles de plusieurs passants, avant d’être interpellé.
Plusieurs vidéos de l’incident ont rapidement circulé, massivement relayées sur les réseaux sociaux. Sur l’une, on voit un homme vêtu d’un qamis et portant une barbe, mettre des coups de burin réguliers sur la poitrine de la statue. Plusieurs badauds tentent de l’arrêter, certains lui lancent des projectiles, d’autres le frappent carrément avec des barres ou des bâtons. Un homme parvient finalement à monter sur la statue armé d’un bâton, obligeant l’assaillant de la statue à se défendre, ce qui permet à une personne dans son dos de lui subtiliser son marteau. Une vidéo montre des policiers en train d’empêcher certains d’agresser plus encore le destructeur de la statue.
À coups de marteau et de burin, un homme s’est attaqué lundi matin à la statue Ain el-Fouara, un symbole de la ville de Sétif, au nord de l’Algérie. Il a détruit son visage et ses seins, nus, sous le regard et parfois les projectiles de plusieurs passants, avant d’être interpellé.
Plusieurs vidéos de l’incident ont rapidement circulé, massivement relayées sur les réseaux sociaux. Sur l’une, on voit un homme vêtu d’un qamis et portant une barbe, mettre des coups de burin réguliers sur la poitrine de la statue. Plusieurs badauds tentent de l’arrêter, certains lui lancent des projectiles, d’autres le frappent carrément avec des barres ou des bâtons. Un homme parvient finalement à monter sur la statue armé d’un bâton, obligeant l’assaillant de la statue à se défendre, ce qui permet à une personne dans son dos de lui subtiliser son marteau. Une vidéo montre des policiers en train d’empêcher certains d’agresser plus encore le destructeur de la statue.
Re: Algérie
Algérie : l'« indécence » de Pamela Anderson fait fermer une salle de cinéma
Le ministre algérien de la Culture a demandé la fermeture d'une salle de cinéma après la diffusion du film « Borat », rapporte Franceinfo. Par 6Medias
Modifié le 31/05/2018 à 06:11 - Publié le 30/05/2018 à 20:12 | Le Point.fr
Pamela Anderson tient un rôle dans le film « Borat », sorti à l'origine en 2006.
Pamela Anderson tient un rôle dans le film « Borat », sorti à l'origine en 2006.
CrowdSpark/AFP/ Bernard MNIGAULT
Pamela Anderson n'est pas vraiment la bienvenue dans les salles de cinéma algériennes. Selon des informations rapportées par Franceinfo mercredi, en raison de sa présence à l'écran dans le film Borat, sorti initialement en 2006, le ministre algérien de la Culture a fait fermer la salle de cinéma Mohamed-Zinet à Alger, et ce, pendant un mois. Le journal arabophone conservateur El Bilad a déploré dans un de ses articles la diffusion du film de Larry Charles le 18 mai dernier, en plein ramadan, qui plus est un vendredi. Et a vivement critiqué « l'actrice porno américaine ».
En guise d'explication à cette fermeture-surprise, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, évoque tout d'abord auprès du site Alg24 que la salle de cinéma en question projette des films piratés, ce qui constitue une infraction entraînant fermeture, avant de parler de « scènes indécentes » du film dans lequel joue Pamela Anderson. La décision des autorités a toutefois provoqué un tollé en Algérie. Sofia Djama, réalisatrice primée à la Mostra de Venise en 2017, a ainsi posté une lettre sur son compte Facebook destinée au ministre algérien et remettant en cause les explications de celui-ci.
Accusations de censure
« Vous avez en effet l'argument de la légalité et le respect des droits de diffusion », écrit-elle en référence aux films piratés mais diffusés par la salle Mohamed-Zinet. Avant de laisser parler sa colère : « Vous y ajoutez un commentaire inutile pour nous, mais audible pour les conservateurs et les islamistes. Vous osez invoquer l'indécence de certaines scènes en ce sacré mois de ramadan pour justifier la fermeture. Ça, c'est vulgaire et indécent puisque vous pouviez vous contenter de la loi. »
Le site Algeriemondeinfos accuse de son côté Azzedine Mihoubi de céder à la pression des conservateurs du journal El Bilad. Il affirme que le ministre encourage, par cette fermeture, « la censure seulement pour satisfaire les élucubrations d'un islamiste à l'esprit mal tourné », en référence à l'auteur de l'article publié par le journal arabophone. Et de préciser que cette décision est, à ses yeux, « injustifiée, d'autant que la télévision publique algérienne a diffusé par le passé une série dans laquelle l'actrice américano-canadienne avait le premier rôle ».
Le ministre algérien de la Culture a demandé la fermeture d'une salle de cinéma après la diffusion du film « Borat », rapporte Franceinfo. Par 6Medias
Modifié le 31/05/2018 à 06:11 - Publié le 30/05/2018 à 20:12 | Le Point.fr
Pamela Anderson tient un rôle dans le film « Borat », sorti à l'origine en 2006.
Pamela Anderson tient un rôle dans le film « Borat », sorti à l'origine en 2006.
CrowdSpark/AFP/ Bernard MNIGAULT
Pamela Anderson n'est pas vraiment la bienvenue dans les salles de cinéma algériennes. Selon des informations rapportées par Franceinfo mercredi, en raison de sa présence à l'écran dans le film Borat, sorti initialement en 2006, le ministre algérien de la Culture a fait fermer la salle de cinéma Mohamed-Zinet à Alger, et ce, pendant un mois. Le journal arabophone conservateur El Bilad a déploré dans un de ses articles la diffusion du film de Larry Charles le 18 mai dernier, en plein ramadan, qui plus est un vendredi. Et a vivement critiqué « l'actrice porno américaine ».
En guise d'explication à cette fermeture-surprise, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, évoque tout d'abord auprès du site Alg24 que la salle de cinéma en question projette des films piratés, ce qui constitue une infraction entraînant fermeture, avant de parler de « scènes indécentes » du film dans lequel joue Pamela Anderson. La décision des autorités a toutefois provoqué un tollé en Algérie. Sofia Djama, réalisatrice primée à la Mostra de Venise en 2017, a ainsi posté une lettre sur son compte Facebook destinée au ministre algérien et remettant en cause les explications de celui-ci.
Accusations de censure
« Vous avez en effet l'argument de la légalité et le respect des droits de diffusion », écrit-elle en référence aux films piratés mais diffusés par la salle Mohamed-Zinet. Avant de laisser parler sa colère : « Vous y ajoutez un commentaire inutile pour nous, mais audible pour les conservateurs et les islamistes. Vous osez invoquer l'indécence de certaines scènes en ce sacré mois de ramadan pour justifier la fermeture. Ça, c'est vulgaire et indécent puisque vous pouviez vous contenter de la loi. »
Le site Algeriemondeinfos accuse de son côté Azzedine Mihoubi de céder à la pression des conservateurs du journal El Bilad. Il affirme que le ministre encourage, par cette fermeture, « la censure seulement pour satisfaire les élucubrations d'un islamiste à l'esprit mal tourné », en référence à l'auteur de l'article publié par le journal arabophone. Et de préciser que cette décision est, à ses yeux, « injustifiée, d'autant que la télévision publique algérienne a diffusé par le passé une série dans laquelle l'actrice américano-canadienne avait le premier rôle ».
Re: Algérie
ganem a écrit:Seuls les riches sont polygyniques, une femme c'est cher en terre d'idéologie mahométaneLysliane a écrit:Je me demande comment ils font pour avoir assez de femmes puisque polygamie .
mou
Gy nique boucou di fatmas… Bor avoir boucou di moutchachous !
Alpha55- Connaisseur
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Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Les Angles
Re: Algérie
Le jardin d'immeubles du boulevard de l'Hôpital est un espace vert du 13e arrondissement de Paris de Paris, en France. Il est accessible au 122 boulevard de l'Hôpital mais également par la rue Rubens, la rue Watteau, et la rue du Banquier.
Re: Algérie
Cheveu du Prophète à Ouargla!
Par: Amin Zaoui
Un charlatan irakien débarque à Ouargla avec soi-disant un cheveu du Prophète Mohammed dans son bagage, et les foules se bousculent !
Libre dans ses paroles mensongères, libre dans ses activités pseudo religieuses, le charlatan est reçu en messie par la population naïve de Ouargla. Les gens de l’hospitalité et de la foi.
Après la chèvre de Biskra qui parlait arabe, voici “un cheveu” du Prophète à Ouargla !
Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés devant l’Histoire et devant la conscience humaine de ne pas porter secours à une société en danger, à une population menacée dans son état de santé mental et spirituel.
Le charlatan s’appelle Barzanjy, un arrivant de l’Irak. Le maître du soi-disant cheveu du Prophète vient d’un pays meurtri, fracturé par les guerres, tous genres de guerres : tribales, religieuses et claniques.
De ce fait, au lieu d’offrir la baraka de “son cheveu” à la population de Ouargla, au lieu de lui glisser dans la poche la clé de la porte du paradis, il aurait dû offrir sa baraka à ses concitoyens irakiens ravagés par la famine et le désespoir suicidaire, dans un pays en destruction totale. Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés de ne pas porter secours à une société exposée à une maladie mentale généralisée.
Et pour influencer cette population, dans un tube en verre, avec arrogance démesurée, le charlatan exhibe le soi-disant cheveu du Prophète devant des milliers de fidèles naïfs et dupés. Laissant les foules hystériques des fidèles se bousculer pour s’acquérir de la baraka. Chacun à sa manière !
Et afin de jeter les fidèles dans le gouffre noir du mensonge il leur raconte des histoires absurdes concernant la sacralité et la mystériosité du soi-disant cheveu du Prophète :
“(…) À l’aéroport de Bagdad, le chien policier renifleur n’a pas osé s’approcher de son bagage, il est resté loin d’un mètre du sac qui contenait le soi-disant cheveu du Prophète, par peur qu’il le souille, et que l’agent de police de frontière lui-même est resté abasourdi !!”
“(…) Et que le soi-disant cheveu du Prophète dès qu’il entend la psalmodie de la qassida de al-Burda (le poème du manteau) d’El Bousiri (1212-1296) (l’un des poèmes les plus célèbres composé en l’honneur du Prophète Muhammad) il commence à vaciller.”
“(…) Et le fameux soi-disant cheveu du Prophète n’a pas d’ombre !”
Le charlatan sème la folie religieuse dans une population égarée. Il sème l’ignorance et attaque directement la santé mentale des fidèles. La population est mise en danger sans secours ni par nos religieux authentiques ni par les forces d’ordre de la République.
Il faut que l’État intervienne pour mettre fin à ce poison capable de rendre toute une population folle. Avec cette pratique du charlatanisme qui use d’un discours religieux nous nous trouvons devant une société, toute une société malade mentale !
Les médias télévisuels, eux aussi, sont appelés à condamner ce mensonge religieux.
Nous sommes tous par notre silence complice, intellectuels que nous sommes, en situation d’infraction parce que nous ne portons pas secours à une population en danger, en grave péril.
Afin que nos populations soient à l’abri du danger de ces charlatans, ces derniers doivent être impérativement, et en urgence, conduits vers des asiles psychiatriques.
L’ennemi de la religion ce n’est pas le livre de Hela Ouardi intitulé “Les derniers jours de Muhammad”, un livre averti et bien réfléchi, sous forme d’une enquête intellectuelle et historique sur la mort du Prophète. Un livre assis sur une documentation identique du patrimoine arabo-mahométan, sunnite et chiite, sans outrage ou falsification. Le danger qui menace les fidèles vient de ces charlatans qui les encerclent dans leur mosquée, qui les guettent sur leur écran de télévision par des émissions télévisuelles morbides et par leurs fatwas électroniques qui leur tombent sur la tête à n’importe quelle heure et par n’importe quelle langue !
De ce fait, il revient aux intellectuels de lumières de dénoncer ce charlatanisme qui tire notre société vers une impasse idéologique et psychologique néfaste.
Nous sommes devenus une terre de décharge publique où tous les charlatans religieux orientaux et nationaux larguent leur venin mortuaire. Nous sommes tous par notre silence complices, intellectuels que nous sommes, accusés de ne pas porter assistance à une société en situation de danger et d’extermination cérébrale.
A. Z.
aminzaoui@yahoo.f
Par: Amin Zaoui
Un charlatan irakien débarque à Ouargla avec soi-disant un cheveu du Prophète Mohammed dans son bagage, et les foules se bousculent !
Libre dans ses paroles mensongères, libre dans ses activités pseudo religieuses, le charlatan est reçu en messie par la population naïve de Ouargla. Les gens de l’hospitalité et de la foi.
Après la chèvre de Biskra qui parlait arabe, voici “un cheveu” du Prophète à Ouargla !
Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés devant l’Histoire et devant la conscience humaine de ne pas porter secours à une société en danger, à une population menacée dans son état de santé mental et spirituel.
Le charlatan s’appelle Barzanjy, un arrivant de l’Irak. Le maître du soi-disant cheveu du Prophète vient d’un pays meurtri, fracturé par les guerres, tous genres de guerres : tribales, religieuses et claniques.
De ce fait, au lieu d’offrir la baraka de “son cheveu” à la population de Ouargla, au lieu de lui glisser dans la poche la clé de la porte du paradis, il aurait dû offrir sa baraka à ses concitoyens irakiens ravagés par la famine et le désespoir suicidaire, dans un pays en destruction totale. Par notre silence complice, face à ce charlatanisme oriental importé, nous sommes tous en tant qu’intellectuels, accusés de ne pas porter secours à une société exposée à une maladie mentale généralisée.
Et pour influencer cette population, dans un tube en verre, avec arrogance démesurée, le charlatan exhibe le soi-disant cheveu du Prophète devant des milliers de fidèles naïfs et dupés. Laissant les foules hystériques des fidèles se bousculer pour s’acquérir de la baraka. Chacun à sa manière !
Et afin de jeter les fidèles dans le gouffre noir du mensonge il leur raconte des histoires absurdes concernant la sacralité et la mystériosité du soi-disant cheveu du Prophète :
“(…) À l’aéroport de Bagdad, le chien policier renifleur n’a pas osé s’approcher de son bagage, il est resté loin d’un mètre du sac qui contenait le soi-disant cheveu du Prophète, par peur qu’il le souille, et que l’agent de police de frontière lui-même est resté abasourdi !!”
“(…) Et que le soi-disant cheveu du Prophète dès qu’il entend la psalmodie de la qassida de al-Burda (le poème du manteau) d’El Bousiri (1212-1296) (l’un des poèmes les plus célèbres composé en l’honneur du Prophète Muhammad) il commence à vaciller.”
“(…) Et le fameux soi-disant cheveu du Prophète n’a pas d’ombre !”
Le charlatan sème la folie religieuse dans une population égarée. Il sème l’ignorance et attaque directement la santé mentale des fidèles. La population est mise en danger sans secours ni par nos religieux authentiques ni par les forces d’ordre de la République.
Il faut que l’État intervienne pour mettre fin à ce poison capable de rendre toute une population folle. Avec cette pratique du charlatanisme qui use d’un discours religieux nous nous trouvons devant une société, toute une société malade mentale !
Les médias télévisuels, eux aussi, sont appelés à condamner ce mensonge religieux.
Nous sommes tous par notre silence complice, intellectuels que nous sommes, en situation d’infraction parce que nous ne portons pas secours à une population en danger, en grave péril.
Afin que nos populations soient à l’abri du danger de ces charlatans, ces derniers doivent être impérativement, et en urgence, conduits vers des asiles psychiatriques.
L’ennemi de la religion ce n’est pas le livre de Hela Ouardi intitulé “Les derniers jours de Muhammad”, un livre averti et bien réfléchi, sous forme d’une enquête intellectuelle et historique sur la mort du Prophète. Un livre assis sur une documentation identique du patrimoine arabo-mahométan, sunnite et chiite, sans outrage ou falsification. Le danger qui menace les fidèles vient de ces charlatans qui les encerclent dans leur mosquée, qui les guettent sur leur écran de télévision par des émissions télévisuelles morbides et par leurs fatwas électroniques qui leur tombent sur la tête à n’importe quelle heure et par n’importe quelle langue !
De ce fait, il revient aux intellectuels de lumières de dénoncer ce charlatanisme qui tire notre société vers une impasse idéologique et psychologique néfaste.
Nous sommes devenus une terre de décharge publique où tous les charlatans religieux orientaux et nationaux larguent leur venin mortuaire. Nous sommes tous par notre silence complices, intellectuels que nous sommes, accusés de ne pas porter assistance à une société en situation de danger et d’extermination cérébrale.
A. Z.
aminzaoui@yahoo.f
Re: Algérie
A Oran, l’Eglise béatifie dix-neuf religieux assassinés, dont les moines de Tibéhirine
Ces dix-neuf « martyrs » ont été tués entre 1994 et 1996. C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays mahométan.
C’est une première dans un pays mahométan. L’Eglise catholique béatifie, samedi 8 décembre, à Oran (400 km à l’ouest d’Alger) dix-neuf religieux catholiques assassinés durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, dont les sept moines de Tibéhirine.
Quelque 1 200 personnes, dont quelques centaines venues de l’étranger – familles, amis, pèlerins –, assisteront samedi à la célébration sur l’esplanade de la chapelle Notre-Dame de Santa-Cruz. La chapelle, qui surplombe Oran et son port, a été récemment rénovée et son esplanade rebaptisée vendredi place du Vivre-Ensemble lors d’une cérémonie.
Ces « dix-neuf martyrs d’Algérie » sont quinze Français, deux Espagnoles, un Belge et une Maltaise, issus de huit congrégations catholiques différentes, assassinés entre 1994 et 1996. Parmi eux figure Pierre Claverie, dominicain et archevêque d’Oran, fervent partisan du dialogue avec l’idéologie mahométane, tué en août 1996 par une bombe avec son jeune chauffeur algérien Mohamed Bouchikhi.
Lire aussi Tibéhirine : les moines assassinés en 1996 reconnus martyrs en vue de leur béatification
Seront aussi béatifiés les sept moines trappistes de Tibéhirine, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 et dont seules les têtes furent retrouvées, un assassinat dont les circonstances exactes restent encore aujourd’hui mystérieuses. Le destin tragique de ces sept moines a inspiré le film du réalisateur français Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, récompensé au Festival de Cannes, qui les a fait connaître.
« Une vie partagée avec ceux d’une autre religion »
A leurs côtés, quatre pères blancs mitraillés dans la cour de leur mission de Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) fin 1994, ainsi qu’un frère mariste, une sœur de l’Assomption, deux sœurs espagnoles augustines missionnaires, deux sœurs de Notre-Dame des Apôtres et une sœur du Sacré-Cœur, tous tués par balle à Alger en 1994 et 1995. Tous refusèrent, malgré les risques croissants, de quitter l’Algérie et sa population, avec qui ils se disaient profondément liés.
D’où la volonté de l’Eglise catholique que leur béatification ait lieu en Algérie, avait récemment déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Paul Desfarges, l’archevêque d’Alger. « Nous ne voulions pas d’une béatification entre chrétiens, car ces frères et sœurs sont morts au milieu de dizaines et dizaines de milliers d’Algériens » musulmans qui ont péri durant la décennie (1992-2002) de guerre civile en Algérie, a expliqué Mgr Desfarges.
C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays mahométan, a rappelé à Rome le père Thomas Georgeon, postulateur de leur cause. « Ces gens ont passé leur vie au milieu de gens du pays, à leur donner ce qu’ils pouvaient leur offrir », a expliqué vendredi à l’AFP le père Thierry Becker, curé d’Oran depuis 1962, année de l’indépendance de l’Algérie et ancien adjoint de Mgr Claverie. Leur béatification « montre qu’une vie partagée avec ceux d’une autre religion, c’est chrétien ».
Des policiers déployés
La cérémonie, placée sous haute sécurité, doit débuter vers 13 heures. Elle sera célébrée par l’envoyé spécial du pape François, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, chargée au Vatican de l’ensemble des processus de béatification et canonisation. De nombreux policiers étaient déployés dès vendredi à Oran, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces dix-neuf martyrs ont « bien été tués parce que chrétiens », a souligné récemment à Rome le père Rémi Bazin, un responsable de la Congrégation pour la cause des saints. La cause en béatification a pu attester qu’ils ont été assassinés par « haine de leur comportement inspiré par la foi », a-t-il expliqué.
« Les frères et les sœurs qui ont donné leur vie l’ont donnée de manière consciente pour le peuple algérien », a confirmé à l’AFP sœur Bénédicte de la Croix, cistercienne – confrérie des moines de Tibéhirine – venue de France pour la cérémonie. « A travers eux, on pense à tous ceux qui ont perdu la vie » durant la guerre civile en Algérie, qui fit quelque 200 000 morts, dont de nombreux civils, tués dans les attentats ou les massacres attribués aux groupes armés islamistes.
Ces dix-neuf « martyrs » ont été tués entre 1994 et 1996. C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays mahométan.
C’est une première dans un pays mahométan. L’Eglise catholique béatifie, samedi 8 décembre, à Oran (400 km à l’ouest d’Alger) dix-neuf religieux catholiques assassinés durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, dont les sept moines de Tibéhirine.
Quelque 1 200 personnes, dont quelques centaines venues de l’étranger – familles, amis, pèlerins –, assisteront samedi à la célébration sur l’esplanade de la chapelle Notre-Dame de Santa-Cruz. La chapelle, qui surplombe Oran et son port, a été récemment rénovée et son esplanade rebaptisée vendredi place du Vivre-Ensemble lors d’une cérémonie.
Ces « dix-neuf martyrs d’Algérie » sont quinze Français, deux Espagnoles, un Belge et une Maltaise, issus de huit congrégations catholiques différentes, assassinés entre 1994 et 1996. Parmi eux figure Pierre Claverie, dominicain et archevêque d’Oran, fervent partisan du dialogue avec l’idéologie mahométane, tué en août 1996 par une bombe avec son jeune chauffeur algérien Mohamed Bouchikhi.
Lire aussi Tibéhirine : les moines assassinés en 1996 reconnus martyrs en vue de leur béatification
Seront aussi béatifiés les sept moines trappistes de Tibéhirine, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 et dont seules les têtes furent retrouvées, un assassinat dont les circonstances exactes restent encore aujourd’hui mystérieuses. Le destin tragique de ces sept moines a inspiré le film du réalisateur français Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, récompensé au Festival de Cannes, qui les a fait connaître.
« Une vie partagée avec ceux d’une autre religion »
A leurs côtés, quatre pères blancs mitraillés dans la cour de leur mission de Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) fin 1994, ainsi qu’un frère mariste, une sœur de l’Assomption, deux sœurs espagnoles augustines missionnaires, deux sœurs de Notre-Dame des Apôtres et une sœur du Sacré-Cœur, tous tués par balle à Alger en 1994 et 1995. Tous refusèrent, malgré les risques croissants, de quitter l’Algérie et sa population, avec qui ils se disaient profondément liés.
D’où la volonté de l’Eglise catholique que leur béatification ait lieu en Algérie, avait récemment déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Paul Desfarges, l’archevêque d’Alger. « Nous ne voulions pas d’une béatification entre chrétiens, car ces frères et sœurs sont morts au milieu de dizaines et dizaines de milliers d’Algériens » musulmans qui ont péri durant la décennie (1992-2002) de guerre civile en Algérie, a expliqué Mgr Desfarges.
C’est la première cérémonie de béatification à se dérouler dans un pays mahométan, a rappelé à Rome le père Thomas Georgeon, postulateur de leur cause. « Ces gens ont passé leur vie au milieu de gens du pays, à leur donner ce qu’ils pouvaient leur offrir », a expliqué vendredi à l’AFP le père Thierry Becker, curé d’Oran depuis 1962, année de l’indépendance de l’Algérie et ancien adjoint de Mgr Claverie. Leur béatification « montre qu’une vie partagée avec ceux d’une autre religion, c’est chrétien ».
Des policiers déployés
La cérémonie, placée sous haute sécurité, doit débuter vers 13 heures. Elle sera célébrée par l’envoyé spécial du pape François, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, chargée au Vatican de l’ensemble des processus de béatification et canonisation. De nombreux policiers étaient déployés dès vendredi à Oran, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces dix-neuf martyrs ont « bien été tués parce que chrétiens », a souligné récemment à Rome le père Rémi Bazin, un responsable de la Congrégation pour la cause des saints. La cause en béatification a pu attester qu’ils ont été assassinés par « haine de leur comportement inspiré par la foi », a-t-il expliqué.
« Les frères et les sœurs qui ont donné leur vie l’ont donnée de manière consciente pour le peuple algérien », a confirmé à l’AFP sœur Bénédicte de la Croix, cistercienne – confrérie des moines de Tibéhirine – venue de France pour la cérémonie. « A travers eux, on pense à tous ceux qui ont perdu la vie » durant la guerre civile en Algérie, qui fit quelque 200 000 morts, dont de nombreux civils, tués dans les attentats ou les massacres attribués aux groupes armés islamistes.
Re: Algérie
Je crois qu'il parle en connaissance de cause...
Alpha55- Connaisseur
- Messages : 855
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Les Angles
Re: Algérie
C'est dommage que Kamel Daoud ne dit pas franchement que c'est un apostat de l'idéologie mahométane comme Boualem Sansal, il donnera du courage aux apostats algériens qui se cachent.
Re: Algérie
Algérie : Issad Rebrab soutient activement Ali Ghediri pour succéder à Abdelaziz Bouteflika
Algérie – Le général-major à la retraite Ali Ghediri aurait reçu le soutien de l’homme d’affaires Issad Rebrab dans sa quête pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. La première fortune de l’Algérie aurait offert une villa au candidat à la candidature à la présidentielle d’avril 2019, pour y installer son quartier général de campagne électorale, a appris ObservAlgerie de sources se disant bien informées.
En effet, le général-Major à la retraite Ali Ghediri, ayant annoncé sa candidature aux présidentielles algériennes, aurait reçu le soutien de l’homme d’affaires Issad Rebrab. Ce dernier aurait mis à la disposition de Ali Ghediri une villa pour y installer son quartier général de campagne électorale.
Issad Rebrab gagné à la cause de Ali Ghediri
Issad Rebrab, patron du plus grand groupe industriel privé en Algérie, serait gagné à la cause de Ali Ghediri qui prône « la rupture avec le pouvoir en place » et promet l’instauration d’une deuxième république s’il est élu à la tête de l’État algérien.
Une rencontre secrète aurait eu lieu entre les deux hommes, dans laquelle ils auraient trouvé des points de convergence et un terrain d’entente pour un soutien financier actif de l’homme d’affaires à l’ancien officier de l’armée algérienne, converti en politique après trois ans de retraite.
Ainsi, Ali Ghediri se lance dans la course pour El Mouradia avec des soutiens de taille, dont des médias influents, une fraction de l’armée et des personnalités influentes à l’image de Maître Mokrane Ait Larbi, avocat, défenseur des droits de l’homme et cofondateur du parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), qu’il a fini par quitter.
Opposition au cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika
En revanche, plutôt discret dans ses positions politiques, Issad Rebrab ne s’est pas encore exprimé en public pour affirmer ou infirmer ces révélations. Il préférerait, selon nos sources, rester dans l’ombre et soutenir son candidat sans l’annoncer publiquement.
La position sûre d’Issad Rebrab serait celle qui s’oppose à un cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika, notamment si l’on sait que l’homme d’affaires a refusé de soutenir le quatrième mandat.
Ali Ghediri se présente comme l’« insider » principal et premier concurrent de Abdelaziz Bouteflika qui, affaibli par sa maladie, se dirige vers l’annonce de sa candidature pour briguer un cinquième mandat, dans quelques jours.
Algérie – Le général-major à la retraite Ali Ghediri aurait reçu le soutien de l’homme d’affaires Issad Rebrab dans sa quête pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. La première fortune de l’Algérie aurait offert une villa au candidat à la candidature à la présidentielle d’avril 2019, pour y installer son quartier général de campagne électorale, a appris ObservAlgerie de sources se disant bien informées.
En effet, le général-Major à la retraite Ali Ghediri, ayant annoncé sa candidature aux présidentielles algériennes, aurait reçu le soutien de l’homme d’affaires Issad Rebrab. Ce dernier aurait mis à la disposition de Ali Ghediri une villa pour y installer son quartier général de campagne électorale.
Issad Rebrab gagné à la cause de Ali Ghediri
Issad Rebrab, patron du plus grand groupe industriel privé en Algérie, serait gagné à la cause de Ali Ghediri qui prône « la rupture avec le pouvoir en place » et promet l’instauration d’une deuxième république s’il est élu à la tête de l’État algérien.
Une rencontre secrète aurait eu lieu entre les deux hommes, dans laquelle ils auraient trouvé des points de convergence et un terrain d’entente pour un soutien financier actif de l’homme d’affaires à l’ancien officier de l’armée algérienne, converti en politique après trois ans de retraite.
Ainsi, Ali Ghediri se lance dans la course pour El Mouradia avec des soutiens de taille, dont des médias influents, une fraction de l’armée et des personnalités influentes à l’image de Maître Mokrane Ait Larbi, avocat, défenseur des droits de l’homme et cofondateur du parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), qu’il a fini par quitter.
Opposition au cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika
En revanche, plutôt discret dans ses positions politiques, Issad Rebrab ne s’est pas encore exprimé en public pour affirmer ou infirmer ces révélations. Il préférerait, selon nos sources, rester dans l’ombre et soutenir son candidat sans l’annoncer publiquement.
La position sûre d’Issad Rebrab serait celle qui s’oppose à un cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika, notamment si l’on sait que l’homme d’affaires a refusé de soutenir le quatrième mandat.
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