Poutine emploie le mécanisme du référendum contre l'Occident

[williams]

Dans le monde civilisé, le référendum est une forme de la démocratie qui assure la participation directe des citoyens dans les scrutins publiques importants. Le régime totalitaire de Poutine, qui est étranger aux valeurs de la démocratie, emploie le mécanisme du référendum comme une arme puissante de propagande pour influencer la politique européenne.

Récemment, les autorités russes ont célébré pompeusement l'anniversaire du soi-disant "référendum libre sur l'adhésion" de la Crimée ukrainienne à la Russie. Rappelons il y a deux ans, en Mars 2014, un référendum "d'autodétermination de la Crimée" non-reconnue par l’Europe et la communauté international s'est tenu en Crimée, en fait sous le regard des soldats russes, en violation de toutes les normes du droit international, en l'absence d'observateurs internationaux, en utilisant l'intimidation, la pression physique et la terreur. Puis, toute cette action a été représentée par une puissante machine de propagande russe en tant que manifestation de volonté libre de la population locale. Déformant les valeurs et le progrès de la démocratie occidentale, manipulant hypocritement de la notion même de la volonté libre et directe, M. Poutine a employé cyniquement et hypocritement le mécanisme du référendum pour légitimer l'annexion illégale de la Crimée et dans d'autres termes, l'occupation du territoire d'un Etat indépendant de l'Ukraine.

D'autre part, les propagandistes du Kremlin emploient le mécanisme du référendum en Europe dans le but de miner l'unité de l'Europe et de l'OTAN. Un exemple frappant est le référendum aux Pays-Bas sur la ratification de l'accord d'association entre l’UE et l'Ukraine. Devant nos yeux, on met en jeu "carte hollandaise": aux Pays-Bas le 6 Avril 2016 se tiendra le référendum "consultatif" Les voteurs seront proposés de répondre à question "Etez vous pour ou contre l’accord d’association entre l’Union européen et l’Ukraine ?". Il est à noter que ce référendum a été lancé par un certain nombre des organisations politiques et publics néerlandais d'extrême-droite peu connus, qui sont clairement visibles pour les consultants politiques du Kremlin. En exploitant l’esprit eurosceptique d’une certaine partie de la population hollandaise, ils envisagent par l’entremise du référendum à résoudre la double tâche: scinder l'unité de l'Europe et créer les problèmes sérieux à l'Ukraine dans la réalisation de son cours d'intégration européenne.

Le référendum est consultatif dans sa nature, mais si une majorité de Néerlandais votait contre l’accord d'association entre l’UE et l'Ukraine ça serait difficile pour le gouvernement du pays d’ignorer ses résultats.

A l’Occident, y compris les Pays-Bas on fait marcher à pleine capacité la machine de propagande du Kremlin. La Russie fait tout ce qui est possible afin d’assurer le résultat négatif du référendum par décrédibilisation de l’image de l'Ukraine. On utilise toutes les méthodes possibles parmi lesquelles sont la mensonge, les manipulations et la substitution des notions, les provocations informatiques avec distribution des articles personnalisés, fausses dans leur nature, aux média néerlandais et internationaux, les déclarations pour et les appels de la part des hommes politiques soudoyés, peu scrupuleux en affaires, et des journalistes engagés.

Les trolls russes intensifient leurs activités dans les réseaux sociaux pour maintenir la tendance appropriée des discussions. Et bien sûr les ressources puissantes de propagande de la Russie comme RT (Russia Today) et Sputnik travaillent en pleine puissance.

Le résultat du scrutin aux Pays-Bas est très important. Et non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l’ensemble de l'Europe. Puisque nous parlons de l'unité de l'UE, la destruction de laquelle est l'objectif stratégique du régime de Poutine.

Il y a un autre point important. Aujourd'hui, l'Ukraine est un élément majeur de la sécurité européenne. Ce pays est une sorte de trésillon contre l'expansionnisme russe à l'intérieur de l'Europe.

Donc, deux référendums: l'un - en Crimée, l’autre - aux Pays-Bas. Mais le bénéficiaire dans dans les deux cas est le même - le Kremlin!