Turquie
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La Turquie d'Erdogan a renoncé à la laïcité, elle s'islamise de plus en plus
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Turquie : ce que l’on sait de l’attentat à l’aéroport Atatürk d’Istanbul
Les secours déployés devant l’aéroport d’Atatürk.
L’aéroport international Atatürk d’Istanbul a été la cible d’un attentat-suicide dans la soirée du mardi 28 juin. Le premier ministre, Binali Yildirim, a fait état de 36 personnes tuées. Il a aussi évoqué « de nombreux blessés », sans donner de chiffre, mentionnant toutefois qu’un petit nombre se trouve dans un état grave.
Lors d’une conférence de presse, le premier ministre turc a expliqué que les assaillants étaient arrivés à l’aéroport à bord d’un taxi. Vers 22 heures (21 heures à Paris), trois kamikazes ont ouvert le feu contre des passagers avec des fusils-mitrailleurs avant de se faire exploser dans l’un des terminaux. Ni leur identité ni leur nationalité n’ont été communiquées. Interrogé pour savoir si un quatrième assaillant aurait pu s’échapper, M. Yildirim a précisé que les autorités ne disposaient pas d’éléments confirmant cette hypothèse, mais qu’elles envisagaient à ce stade toutes les possibilités.
Suspendus dans les heures qui ont suivi l’attaque, les vols ont repris vers 3 heures, mercredi (2 heures à Paris). Le premier ministre turc a rejeté toute mise en cause d’une défaillance en matière de sécurité dans l’aéroport Atatürk, l’un des plus fréquentés d’Europe et le onzième au niveau mondial.
Les services de secours après l’attaque à l’aéroport Attaturk d’Istambul le 28 juin.
■L’identité des victimes encore inconnue
Il est probable que des ressortissants étrangers comptent parmi les victimes de l’attaque, a précisé le chef du gouvernement. Peu avant les déclarations de Binali Yildirim, le ministre de la justice avait fait état de 147 blessés, mais ce chiffre n’a pas été confirmé par le premier ministre. L’ambassade d’Arabie saoudite en Turquie a affirmé dans la nuit qu’au moins sept Saoudiens ont été blessés dans l’attaque et que tous sont dans un état stable.
■La piste de l’EI privilégiée
Si aucune revendication n’a été reçue pour l’heure, les autorités turques penchent déjà vers l’hypothèse d’un attentat perpétré par l’organisation Etat islamique (EI). « Les indices pointent Daech [acronyme arabe de l’EI] », a ainsi déclaré le premier ministre. Lors de deux attentats précédents à Istanbul, les autorités s’étaient aussi empressées d’attribuer l’attaque à cette organisation terroriste.
Istanbul a déjà été ciblée trois fois cette année, et les attentats se sont récemment multipliés en Turquie, ayant fait près de deux cents morts et des centaines de blessés. Ces derniers sont liés à deux menaces distinctes : celle qui découle de la reprise du conflit avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), autonomiste et en guerre contre Ankara depuis 1984, et celle représentée par l’EI, qui dispose d’une implantation clandestine importante sur un territoire turc longtemps utilisé comme voie de transit vers l’espace syro-irakien et comme base arrière.
L’attaque de l’aéroport d’Istanbul, par son ampleur, sa cible et son mode opératoire, se distingue toutefois de celles précédemment attribuées au groupe djihadiste. Mais elle comporte des similarités avec celle survenue le 22 mars à l’aéroport de Zaventem à Bruxelles, revendiquée par l’EI.
A l’issue d’une réunion de crise, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement condamné un attentat qui visait selon lui à « déstabiliser la Turquie en faisant couler le sang des innocents ». Il a également lancé un appel à la communauté internationale :
« J’espère vivement que l’attaque visant l’aéroport Atatürk sera un tournant, une charnière, pour la lutte commune à mener, avec en tête les pays occidentaux, sur toute la planète contre les organisations terroristes. »
Washington, qui a dénoncé ces attaques, a promis dans la soirée son soutien à Ankara. « L’aéroport international Atatürk, comme l’aéroport de Bruxelles qui a été attaqué plus tôt cette année [le 22 mars], est le symbole des connexions internationales et des liens qui nous unissent », a affirmé le porte-parole de l’exécutif américain, Josh Earnest.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a, lui aussi, réclamé une coopération internationale accrue pour combattre de tels actes, espérant « que les auteurs de ce crime seront identifiés et poursuivis en justice ». Le président français, François Hollande, a « condamné fermement » un « acte abominable », lors d’une conférence de presse, à l’issue du premier jour du sommet européen à Bruxelles.
Les secours déployés devant l’aéroport d’Atatürk.
L’aéroport international Atatürk d’Istanbul a été la cible d’un attentat-suicide dans la soirée du mardi 28 juin. Le premier ministre, Binali Yildirim, a fait état de 36 personnes tuées. Il a aussi évoqué « de nombreux blessés », sans donner de chiffre, mentionnant toutefois qu’un petit nombre se trouve dans un état grave.
Lors d’une conférence de presse, le premier ministre turc a expliqué que les assaillants étaient arrivés à l’aéroport à bord d’un taxi. Vers 22 heures (21 heures à Paris), trois kamikazes ont ouvert le feu contre des passagers avec des fusils-mitrailleurs avant de se faire exploser dans l’un des terminaux. Ni leur identité ni leur nationalité n’ont été communiquées. Interrogé pour savoir si un quatrième assaillant aurait pu s’échapper, M. Yildirim a précisé que les autorités ne disposaient pas d’éléments confirmant cette hypothèse, mais qu’elles envisagaient à ce stade toutes les possibilités.
Suspendus dans les heures qui ont suivi l’attaque, les vols ont repris vers 3 heures, mercredi (2 heures à Paris). Le premier ministre turc a rejeté toute mise en cause d’une défaillance en matière de sécurité dans l’aéroport Atatürk, l’un des plus fréquentés d’Europe et le onzième au niveau mondial.
Les services de secours après l’attaque à l’aéroport Attaturk d’Istambul le 28 juin.
■L’identité des victimes encore inconnue
Il est probable que des ressortissants étrangers comptent parmi les victimes de l’attaque, a précisé le chef du gouvernement. Peu avant les déclarations de Binali Yildirim, le ministre de la justice avait fait état de 147 blessés, mais ce chiffre n’a pas été confirmé par le premier ministre. L’ambassade d’Arabie saoudite en Turquie a affirmé dans la nuit qu’au moins sept Saoudiens ont été blessés dans l’attaque et que tous sont dans un état stable.
■La piste de l’EI privilégiée
Si aucune revendication n’a été reçue pour l’heure, les autorités turques penchent déjà vers l’hypothèse d’un attentat perpétré par l’organisation Etat islamique (EI). « Les indices pointent Daech [acronyme arabe de l’EI] », a ainsi déclaré le premier ministre. Lors de deux attentats précédents à Istanbul, les autorités s’étaient aussi empressées d’attribuer l’attaque à cette organisation terroriste.
Istanbul a déjà été ciblée trois fois cette année, et les attentats se sont récemment multipliés en Turquie, ayant fait près de deux cents morts et des centaines de blessés. Ces derniers sont liés à deux menaces distinctes : celle qui découle de la reprise du conflit avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), autonomiste et en guerre contre Ankara depuis 1984, et celle représentée par l’EI, qui dispose d’une implantation clandestine importante sur un territoire turc longtemps utilisé comme voie de transit vers l’espace syro-irakien et comme base arrière.
L’attaque de l’aéroport d’Istanbul, par son ampleur, sa cible et son mode opératoire, se distingue toutefois de celles précédemment attribuées au groupe djihadiste. Mais elle comporte des similarités avec celle survenue le 22 mars à l’aéroport de Zaventem à Bruxelles, revendiquée par l’EI.
A l’issue d’une réunion de crise, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement condamné un attentat qui visait selon lui à « déstabiliser la Turquie en faisant couler le sang des innocents ». Il a également lancé un appel à la communauté internationale :
« J’espère vivement que l’attaque visant l’aéroport Atatürk sera un tournant, une charnière, pour la lutte commune à mener, avec en tête les pays occidentaux, sur toute la planète contre les organisations terroristes. »
Washington, qui a dénoncé ces attaques, a promis dans la soirée son soutien à Ankara. « L’aéroport international Atatürk, comme l’aéroport de Bruxelles qui a été attaqué plus tôt cette année [le 22 mars], est le symbole des connexions internationales et des liens qui nous unissent », a affirmé le porte-parole de l’exécutif américain, Josh Earnest.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a, lui aussi, réclamé une coopération internationale accrue pour combattre de tels actes, espérant « que les auteurs de ce crime seront identifiés et poursuivis en justice ». Le président français, François Hollande, a « condamné fermement » un « acte abominable », lors d’une conférence de presse, à l’issue du premier jour du sommet européen à Bruxelles.
Re: Turquie
Corto Maltese a écrit:Quand on entend dire que cet aéroport est un des mieux surveillé ... d'Europe... J'en reste comme deux ronds de flanc !
La Turquie ne fait certainement pas partie de l'Europe, puisque monsieur Erdogan est un islamiste qui déteste tout ce qui a trait à notre culture européenne, et qui d'autant plus a financé l’État Islamique en rachetant son pétrole !
Le kémalisme est malheureusement mort !
Napoléon III- Chef
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Age : 25
Re: Turquie
Napoléon III a écrit:
La Turquie ne fait certainement pas partie de l'Europe, puisque monsieur Erdogan est un islamiste qui déteste tout ce qui a trait à notre culture européenne, et qui d'autant plus a financé l’État Islamique en rachetant son pétrole !
Le kémalisme est malheureusement mort !
Dommage pour des turcs athées ou agnostiques !
Re: Turquie
JJSS
https://youtu.be/Rjl3Ozqz9co
Dernière édition par ganem le Mar 28 Fév - 13:35, édité 1 fois
Re: Turquie
Napoléon III a écrit:
Le kémalisme est malheureusement mort !
je dirais heureusement, c'est un mouvement franc-maçon qui a génocidé des millions d'arméniens
_________________
Ferdinand de Talmont- Vénérable
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Re: Turquie
Comme en France un autre qui a génocidé nos Vendéens .... Partout ou le franc-maçon passe le chrétien trépasse ....
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Re: Turquie
Prince a écrit:Napoléon III a écrit:
Le kémalisme est malheureusement mort !
je dirais heureusement, c'est un mouvement franc-maçon qui a génocidé des millions d'arméniens
Je ne crois pas que Kémal Atatürk est lié au génocide des arméniens. C'est quand même lui qui a mis fin au califat en 1924
alors qu'on le suppliait de devenir le nouveau calife.
Kémal a préféré arracher la Turquie à l'islam en l'occidentalisant(interdiction du voile et du fez...etc)
Re: Turquie
Non, Kémal Atatürk n'a rien à voir avec le génocide arménien qui fut surtout un génocide religieux !
El seductor- Maître
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Localisation : Avignon
Re: Turquie
ganem a écrit:Prince a écrit:Napoléon III a écrit:
Le kémalisme est malheureusement mort !
je dirais heureusement, c'est un mouvement franc-maçon qui a génocidé des millions d'arméniens
Je ne crois pas que Kémal Atatürk est lié au génocide des arméniens. C'est quand même lui qui a mis fin au califat en 1924
alors qu'on le suppliait de devenir le nouveau calife.
Kémal a préféré arracher la Turquie à l'islam en l'occidentalisant(interdiction du voile et du fez...etc)
Ça c'est la version courte politiquement correcte , je ne sais pas ce que vaut ce texte mais je le poste à tout hasard .
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https://explicithistoire.wordpress.com/2015/05/02/les-dessous-du-genocide-armenien/
Invité- Invité
Re: Turquie
Prince a écrit:Napoléon III a écrit:
Le kémalisme est malheureusement mort !
je dirais heureusement, c'est un mouvement franc-maçon qui a génocidé des millions d'arméniens
Mustapha Kemal n'est en rien responsable du génocide des arméniens. Il n'est arrivé au pouvoir qu'après la guerre. Le génocide a eu lieu pendant la première guerre, alors que l'Empire Ottoman existait encore: il fut mené par un groupe d'hommes, les pachas, au sein du parti des jeunes-turcs, mouvement nationaliste et islamique.
Kemal était lui aussi nationaliste, mais républicain et laïc. Bien que je sais que certains voudraient salir son héritage, à l'heure islamiste d'Erdogan :)
Napoléon III- Chef
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Re: Turquie
El seductor a écrit:Non, Kémal Atatürk n'a rien à voir avec le génocide arménien qui fut surtout un génocide religieux !
pas dans le sens où tu le crois, ce sont les donmeh (des marranes musulmans) qui sont derrière les jeunes turcs, le kémalisme, etc.
Leur but est l'éradication du christianisme, ils développent la franc-maçonnerie, la république, le laicisme, toutes les manœuvres du démon pour servir leur maître.
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Ferdinand de Talmont- Vénérable
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Re: Turquie
Je poste une partie seulement de ce témoignage
http://www.imprescriptible.fr/genocide
La Question arménienne*
La majorité des Arméniens se trouvaient dans l’Empire ottoman, essentiellement dans les sept provinces orientales de l’empire (Van, Bitlis, Erzeroum, Diyarbékir, Kharpout, Sivas, Trébizonde) et en Cilicie (Petite Arménie). En dehors des régions historiquement arméniennes, existaient aussi d’importantes communautés dispersées sur tout le territoire, en particulier à Constantinople, où le patriarche était le représentant de la nation devant les autorités.
Avant le début du processus d’extermination (1894), il y avait sur le territoire de la Turquie actuelle trois millions d’Arméniens et autant de Turcs ; l’autre moitié était composée d’une véritable mosaïque de peuples (Kurdes, Grecs, Assyro-Chaldéens, Lazes, Tcherkesses, etc.).
En 1914, les Arméniens n’étaient plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Dans l’Empire ottoman, les Arméniens subissaient une discrimination officielle. Ils étaient considérés comme des citoyens de seconde catégorie qui devaient payer plus d’impôts. Ils n’avaient pas le droit de porter des armes (contrairement aux musulmans), ne pouvaient pas témoigner devant les tribunaux. Dans leur grande majorité, les Arméniens étaient des paysans pauvres qui devaient en plus subir les violences des nomades kurdes armés venant régulièrement les rançonner.
Avec la décadence de l’empire au XIXe siècle, la situation des Arméniens ne fit qu’empirer ; parallèlement, les peuples dominés s’émancipaient au fur et à mesure. La déclaration d’indépendance de la Grèce en 1821 marqua le début du démembrement de l’Empire ottoman.
On peut situer le début de l’émergence de la Question arménienne à la guerre russo-turque de 1877-1878. Après la défaite de la Turquie, le traité de San Stefano, signé en mars 1878, accordait l’indépendance à la Serbie, au Montéblacko, à la Roumanie et l’autonomie à la Bulgarie.
L’Arménie obtint, pour sa part, d’après l’article 16, des réformes assurant la protection de ses habitants. Les Arméniens n’en demandaient pas plus à l’époque. La Russie, d’après ce traité, annexait une partie de l’Arménie turque et ne devait se retirer de l’autre partie (de l’Arménie turque qu’elle occupait), seulement après l’application des réformes.
Mais l’Angleterre, ainsi que l’Allemagne et l’Autriche, voyaient d’un très mauvais œil la future et prévisible indépendance de l’Arménie. Quelques mois plus tard, au congrès de Berlin qui conduisit à la révision du traité de San Stefano, l’Anglais Salisbury fit transformer l’article 16 en... 61, en y rajoutant une phrase assassine qui rendait très aléatoire l’application des réformes. En guise de remerciements, l’Angleterre reçut comme cadeau des Turcs l’île de Chypre.
Les représailles reprirent de plus belle. Des tribus kurdes organisées et armées par le gouvernement répandaient plus que jamais la terreur dans les provinces arméniennes, particulièrement les territoires d’où l’armée russe s’était récemment retirée.
En 1879, le Grand Vizir déclare : « Aujourd’hui, même l’intérêt de l’Angleterre exige que notre pays soit à l’abri de toute intervention étrangère et que tout prétexte à cette intervention soit éliminé. Nous, Turcs et Anglais, non seulement nous méconnaissons le mot Arménie, mais encore nous briserons la mâchoire de ceux qui prononceront ce nom. Aussi, pour assurer l’avenir, dans ce but sacré, la raison d’état exige que tous les éléments suspects disparaissent.
Nous supprimerons donc et ferons disparaître à jamais le peuple arménien. Pour y parvenir rien ne nous manque : nous avons à notre disposition les Kurdes, les Tcherkesses, les gouverneurs de province, les percepteurs, les agents de police, en un mot tous ceux qui font la guerre sainte à un peuple qui n’a ni armes ni moyens de défense. Nous, au contraire, nous avons une armée et des armes, et la protectrice de nos possessions en Asie Mineure est la plus grande et la plus riche des puissances du monde. »
L’intention des Turcs, dès 1879, de « faire disparaître à jamais le peuple arménien », d’après les propres paroles du Grand Vizir, ne peut pas être plus claire.
La résistance s’organise
Les Arméniens commencent bientôt à s’organiser. La première organisation de combat naît : c’est le parti Armenakan, créé à Van en plein cœur de l’Arménie, en 1885. Les deux autres partis, le Hentchak, créé en 1887 à Genève et le Dachnak, créé en 1890 à Tiflis, ont tous les deux des philosophies révolutionnaires marxistes et sont plutôt partisans d’actions violentes et spectaculaires ; ce qui n’est pas le cas des Armenakans.
Les fédaïs arméniens commencent à se faire connaître par leurs actions héroïques de défense du peuple contre les Kurdes et l’armée turque. Ils suscitent toute une légende populaire à travers de nombreux chants et poèmes. Nombreux furent ces héros issus du peuple à vouer leur vie à la libération de leur patrie. Le plus prestigieux d’entre eux fut sans aucun doute Antranik (1865-1927), originaire de Chabin-Karahissar (Arménie mineure) et vénéré par le peuple arménien.
Le génocide
Au printemps 1894, les habitants de Sassoun et sa région (à l’ouest du lac de Van) s’insurgèrent contre les Kurdes venus les rançonner pour la énième fois. Le sultan Abdul Hamid profita de cette occasion pour tester la réaction des puissances européennes. Il envoya sur Sassoun une véritable armada : la 4e armée turque et la 26e division commandée par Zeki pacha, forte de 12 000 hommes, ainsi que 40 000 Kurdes armés jusqu’aux dents, qui se livrèrent à une véritable boucherie qui dura plusieurs semaines. Les réactions des Européens, bien que parfois outragées, ne furent que verbales. C’est ce qu’attendait le sultan qui pouvait désormais mettre en application son plan d’extermination à grande échelle, à travers tout l’empire, dès l’année suivante.
La méthode était toujours et partout la même : vers midi, on sonne le clairon, c’est le signal des tueries. Préalablement préparés, des soldats, des Kurdes, des Tcherkesses, des Tchétchènes et des bandes de tueurs spécialement recrutés massacrent la population arménienne, sans distinction d’âge et de sexe. Dans les quartiers ou villages multinationaux, les maisons habitées par les Arméniens sont préalablement marquées à la craie par les indicateurs (troublante coïncidence, c’est la même méthode qui fut utilisée, lors des massacres des Arméniens d’Azerbaïdjan en 1988 et 1990).
Aucune région ne fut épargnée. Même la capitale, Constantinople, fut le théâtre de deux effroyables massacres. C’était là peut-être l’erreur des Turcs, car il y avait à Constantinople des témoins oculaires occidentaux (ambassades, sociétés diverses, etc.). Après une sérieuse menace d’intervention militaire des Occidentaux, suite à la boucherie de Constantinople d’août 1896, qui était consécutive à la prise en otage des dirigeants de la Banque ottomane par des fédaïs arméniens (du parti dachnak), le sultan arrêta enfin les massacres.
Deux ans (1894-1896) de massacres sans précédent transformèrent donc l’Arménie occidentale tout entière en un vaste champ de ruines. Le missionnaire allemand Johannes Lepsius mena une enquête minutieuse, au terme de laquelle il fit le bilan catastrophique suivant : 2 493 villages pillés et détruits, 568 églises et 77 couvents pillés et détruits, 646 villages convertis, 191 ecclésiastiques tués, 55 prêtres convertis, 328 églises transformées en mosquées, 546 000 personnes souffrant du dénuement le plus complet et de la famine... et il rajoute :« Ces chiffres sont le résultat de mes recherches personnelles ; ils ne correspondent pas à la réalité des faits, réalité bien plus épouvantable encore ! ... »
Compte tenu de ces données, des 300 000 personnes tuées, des 50 000 orphelins et des 100 000 réfugiés en Transcaucasie, la population arménienne de l’Empire ottoman diminua de plus d’un demi-million d’âmes entre 1894 et 1896.
En 1908, les Jeunes Turcs arrivèrent au pouvoir, apportant avec eux des promesses d’égalité et de fraternité entre tous les peuples de l’empire. Beaucoup y ont cru. Les dirigeants du parti dachnak en premier (ils avaient d’ailleurs contribué à leur arrivée au pouvoir). Il y eut même de grandes manifestations de fraternité arméno-turques dans la capitale et dans les provinces.
Hélas ! La métamorphose des Jeunes Turcs fut fulgurante. Bientôt ils devinrent de farouches nationalistes panturquistes. Cela pourrait peut-être s’expliquer comme une conséquence de la perte des provinces balkaniques. En effet, les Turcs, originaires d’Asie centrale, se retournèrent naturellement vers les pays et peuples frères situés en Asie centrale et en Azerbaïdjan (tous soumis au joug étranger, russe ou persan), d’où la tentation de créer un très vaste état turc du Bosphore à la Chine. De surcroît, les Jeunes Turcs considéraient la race turque comme supérieure. L’Arménie et les Arméniens se trouvant au centre de ce projet, il était impératif, d’après cette logique raciste et barbare, de les éliminer.
Dès avril 1909 des massacres commencent en Cilicie, d’abord à Adana, puis dans le reste de la région. Les Jeunes Turcs se montrent les dignes héritiers du « sultan rouge ». Il ne manquera rien à leur panoplie des cruautés. Il y aura au total 30 000 morts. Certains attribuèrent les massacres de Cilicie à l’ancien régime du sultan, revenu un court moment au pouvoir, mais les vrais responsables étaient bien les Jeunes Turcs.
En 1913, les trois dirigeants de l’Ittihat, Talaat, Enver et Djemal, établissent une dictature militaire.
à la veille de la guerre, les réformes en Arménie avaient paradoxalement bien avancé. Malgré les réticences de l’Allemagne et de l’Autriche, les puissances européennes parvinrent à un règlement de compromis qui regroupait les sept provinces arméniennes sous la forme de deux grandes régions administratives autonomes (au nord : Sivas, Trébizonde, Erzeroum ; au sud : Van, Bitlis, Dyarbekir, Kharpout), le tout sous la surveillance d’inspecteurs généraux européens de pays neutres. Ainsi, l’Arménie, après tant d’années de souffrance, était parvenue au seuil de l’indépendance. Malheureusement, tout autre était le sort qui lui était réservé par les dirigeants turcs, qui avaient déjà secrètement programmé la solution finale. La guerre allait procurer aux Jeunes Turcs les conditions idéales pour mettre en application leur plan diabolique.
Avant même que la guerre n’éclate en Europe, le gouvernement envoie des gendarmes dans les villes et les villages pour réquisitionner les armes. Cette réquisition est limitée aux Arméniens ; ni les Turcs, ni les Kurdes, ni les Tcherkesses n’y sont astreints. Elle est accompagnée de l’arsenal connu des plus cruelles tortures. Plus grave encore, dès août 1914, les inspecteurs généraux européens nouvellement nommés dans les régions arméniennes sont expulsés ; sans que la guerre ne soit déclarée l’Empire turc procède déjà à la mobilisation générale et met sur pied la redoutable « Organisation spéciale », chargée de coordonner le programme d’extermination.
Le 29 octobre 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et entre en guerre contre les Alliés. Le champ est désormais libre. Dès janvier 1915, on désarme les 250 000 soldats arméniens de l’armée ottomane pour les affecter dans des « bataillons de travail ». à l’aube du 24 avril, qui deviendra la date commémorative, le coup d’envoi du génocide est donné par l’arrestation à Constantinople de 650 intellectuels et notables arméniens. Dans les jours suivants, ils seront en tout 2 000, dans la capitale, à être arrêtés, déportés et assassinés. Dans tout l’Empire ottoman, c’est le même scénario : on arrête puis on assassine partout les élites arméniennes. Le peuple arménien est décapité.
Les soldats arméniens affectés dans les « bataillons de travail » seront assassinés par petits groupes, le plus souvent après avoir creusé eux- mêmes les « tranchées » qui leurs serviront de fosses communes. Le peuple arménien est non seulement décapité, mais il est dorénavant privé de ses défenseurs. Il ne reste plus aux dirigeants de l’Ittihat qu’à achever le génocide.
La déportation - solution finale
L’idée est nouvelle et terriblement efficace: c’est la déportation de toutes les populations civiles arméniennes vers les déserts de Syrie pour des prétendues raisons de sécurité. La destination réelle est la mort.
D’après l’ambassadeur des états-Unis à Constantinople de 1913 à 1916, Henri Morgenthau, ainsi que d’après certains historiens, les Turcs n’auraient jamais trouvé tout seuls cette idée. Ce seraient les Allemands qui auraient suggéré cette nouvelle méthode. D’ailleurs, pendant toute la guerre, la mission militaire allemande était omniprésente en Turquie, et il est vrai qu’un général allemand, Bronsart Von Schellendorf, avait (imprudemment) signé un ordre de déportation avec une recommandation spéciale de prendre des « mesures rigoureuses » à l’égard des Arméniens regroupés dans les « bataillons de travail ». Or « déportation » et « mesures rigoureuses » étaient des mots codés qui signifiaient la mort. Quant au commandant Wolffskeel, comte de Reichenberg, chef d’état-major du gouverneur de Syrie, il s’était distingué lors des massacres des populations de Moussa-Dagh et d’Urfa.
à la fin de 1915, à l’exception de Constantinople et Smyrne, toutes les populations civiles arméniennes de l’Empire ottoman avaient pris le chemin mortel de la déportation vers un point final : Deir ez-Zor en Syrie.
Les convois de déportation étaient formés par des regroupements de 1 000 à 3 000 personnes. Très rapidement, on sépare des convois les hommes de plus de 15 ans qui seront assassinés à l’arme blanche par des équipes de tueurs dans des lieux prévus à l’avance. Parfois les convois sont massacrés sur place, à la sortie des villages ou des villes, notamment dans les provinces orientales isolées. Les autres, escortés de gendarmes, suivront la longue marche de la mort vers le désert, à travers des chemins arides ou des sentiers de montagne, privés d’eau et de nourriture, rapidement déshumanisés par les sévices, les assassinats, les viols et les rapts de femmes et d’enfants perpétrés par les Kurdes et les Tcherkesses. Les survivants, arrivés à Deir ez-Zor, seront parqués dans des camps de concentration dans le désert et seront exterminés, par petits groupes, par les tueurs de l’Organisation spéciale et les Tchétchènes spécialement recrutés pour cette besogne. Beaucoup seront attachés ensemble et brûlés vifs.
à la fin de 1916, le bilan est celui d’un génocide parfait, les deux tiers des Arméniens (environ 1 500 000 personnes) de l’Empire ottoman sont exterminés. Tous les Arméniens des provinces (vilayets) orientales, soit 1 200 000 personnes, d’après les statistiques du patriarcat, disparaissent définitivement d’un territoire qui était le cœur de l’Arménie historique depuis des millénaires. Seuls survivent encore les Arméniens de Constantinople, de Smyrne, quelque 350 000 personnes qui ont réussi à se réfugier en Arménie russe, quelques poignées de combattants arméniens qui résistent et se cachent encore dans la montagne et des milliers de femmes, de jeunes filles et d’enfants récupérés par des Turcs, des Kurdes et des Arabes.
Il y eut tout de même de nombreux actes héroïques en certains endroits. Prévoyant ce qui allait être leur destin, les Arméniens refusèrent la déportation et résistèrent désespérément, avec des moyens dérisoires, à Chabin-Karahissar, Van, Chatakh, Moussa-Dagh, Urfa, Sassoun, Mouch, etc. Le plus célèbre de ces épisodes est celui des « Quarante jours du Moussa-Dagh », immortalisé par le roman de Franz Werfel : sur cette montagne de la côte méditerranéenne, une population de 5 000 personnes (principalement des femmes et des enfants), dont 600 combattants, résistèrent plus de 40 jours au siège de l’armée turque. Les survivants (environ 4 000 personnes) furent sauvés par le vaisseau français Jeanne d’Arc.
Le parachèvement
L’Arménie occidentale était anéantie, mais les Turcs ne s’arrêtèrent pas là. Profitant de la retraite de l’armée russe consécutive à la révolution de 1917, la Turquie lança une offensive sur l’Arménie orientale (russe). Elle fut arrêtée au dernier moment par une fantastique mobilisation populaire le 24 mai 1918 à Sardarapat, près d’Erevan. Le 28 mai, l’Arménie (ce qu’il en restait) proclamait son indépendance et devenait, après des siècles de dominations diverses, la première République d’Arménie.
La capitulation, le 30 octobre 1918, de l’Empire ottoman, suscita de vastes espoirs chez les Arméniens survivants. Effectivement, au début, les Alliés vainqueurs semblaient tenir leurs promesses de rendre justice aux Arméniens. Le traité de Sèvres accordait l’existence d’un état arménien sur une bonne partie des provinces orientales de l’ex-Empire ottoman. En 1919, il y eut même un « Nuremberg » avec le « Procès des Unionistes » à Constantinople. Les principaux responsables du génocide s’étaient enfuis en Allemagne ; ils furent néanmoins condamnés à mort par contumace. Si ce procès resta sans suite, il a toutefois le mérite d’avoir existé et prouvé (si besoin était) la véracité du génocide, grâce entre autres à ses minutes et conclusions publiées dans le supplément judiciaire du « Journal officiel » ottoman.
Mais la Turquie vaincue ne fut jamais démobilisée. Bientôt, face au danger bolchevique et afin d’y faire face, les Alliés se montrèrent de plus en plus bienveillants envers la Turquie qui allait bientôt renaître de ses cendres.
En 1922, à Smyrne, les Arméniens furent massacrés (en même temps que les Grecs) pour la dernière fois en Turquie. Il s’ensuivit une dernière et importante vague d’exode. Tous les Arméniens (survivants) revenus dans leurs foyers après l’armistice de 1918 furent systématiquement chassés.
En 1923, la Conférence de Lausanne annula les accords signés à Sèvres entre la Turquie et les Alliés. Winston Churchill écrivit dans ses mémoires : « Dans le traité qui établit la paix entre la Turquie et les Alliés, l’histoire cherchera en vain le mot Arménie. »
On ne récompense pas des assassins .....
http://www.imprescriptible.fr/genocide
La Question arménienne*
La majorité des Arméniens se trouvaient dans l’Empire ottoman, essentiellement dans les sept provinces orientales de l’empire (Van, Bitlis, Erzeroum, Diyarbékir, Kharpout, Sivas, Trébizonde) et en Cilicie (Petite Arménie). En dehors des régions historiquement arméniennes, existaient aussi d’importantes communautés dispersées sur tout le territoire, en particulier à Constantinople, où le patriarche était le représentant de la nation devant les autorités.
Avant le début du processus d’extermination (1894), il y avait sur le territoire de la Turquie actuelle trois millions d’Arméniens et autant de Turcs ; l’autre moitié était composée d’une véritable mosaïque de peuples (Kurdes, Grecs, Assyro-Chaldéens, Lazes, Tcherkesses, etc.).
En 1914, les Arméniens n’étaient plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Dans l’Empire ottoman, les Arméniens subissaient une discrimination officielle. Ils étaient considérés comme des citoyens de seconde catégorie qui devaient payer plus d’impôts. Ils n’avaient pas le droit de porter des armes (contrairement aux musulmans), ne pouvaient pas témoigner devant les tribunaux. Dans leur grande majorité, les Arméniens étaient des paysans pauvres qui devaient en plus subir les violences des nomades kurdes armés venant régulièrement les rançonner.
Avec la décadence de l’empire au XIXe siècle, la situation des Arméniens ne fit qu’empirer ; parallèlement, les peuples dominés s’émancipaient au fur et à mesure. La déclaration d’indépendance de la Grèce en 1821 marqua le début du démembrement de l’Empire ottoman.
On peut situer le début de l’émergence de la Question arménienne à la guerre russo-turque de 1877-1878. Après la défaite de la Turquie, le traité de San Stefano, signé en mars 1878, accordait l’indépendance à la Serbie, au Montéblacko, à la Roumanie et l’autonomie à la Bulgarie.
L’Arménie obtint, pour sa part, d’après l’article 16, des réformes assurant la protection de ses habitants. Les Arméniens n’en demandaient pas plus à l’époque. La Russie, d’après ce traité, annexait une partie de l’Arménie turque et ne devait se retirer de l’autre partie (de l’Arménie turque qu’elle occupait), seulement après l’application des réformes.
Mais l’Angleterre, ainsi que l’Allemagne et l’Autriche, voyaient d’un très mauvais œil la future et prévisible indépendance de l’Arménie. Quelques mois plus tard, au congrès de Berlin qui conduisit à la révision du traité de San Stefano, l’Anglais Salisbury fit transformer l’article 16 en... 61, en y rajoutant une phrase assassine qui rendait très aléatoire l’application des réformes. En guise de remerciements, l’Angleterre reçut comme cadeau des Turcs l’île de Chypre.
Les représailles reprirent de plus belle. Des tribus kurdes organisées et armées par le gouvernement répandaient plus que jamais la terreur dans les provinces arméniennes, particulièrement les territoires d’où l’armée russe s’était récemment retirée.
En 1879, le Grand Vizir déclare : « Aujourd’hui, même l’intérêt de l’Angleterre exige que notre pays soit à l’abri de toute intervention étrangère et que tout prétexte à cette intervention soit éliminé. Nous, Turcs et Anglais, non seulement nous méconnaissons le mot Arménie, mais encore nous briserons la mâchoire de ceux qui prononceront ce nom. Aussi, pour assurer l’avenir, dans ce but sacré, la raison d’état exige que tous les éléments suspects disparaissent.
Nous supprimerons donc et ferons disparaître à jamais le peuple arménien. Pour y parvenir rien ne nous manque : nous avons à notre disposition les Kurdes, les Tcherkesses, les gouverneurs de province, les percepteurs, les agents de police, en un mot tous ceux qui font la guerre sainte à un peuple qui n’a ni armes ni moyens de défense. Nous, au contraire, nous avons une armée et des armes, et la protectrice de nos possessions en Asie Mineure est la plus grande et la plus riche des puissances du monde. »
L’intention des Turcs, dès 1879, de « faire disparaître à jamais le peuple arménien », d’après les propres paroles du Grand Vizir, ne peut pas être plus claire.
La résistance s’organise
Les Arméniens commencent bientôt à s’organiser. La première organisation de combat naît : c’est le parti Armenakan, créé à Van en plein cœur de l’Arménie, en 1885. Les deux autres partis, le Hentchak, créé en 1887 à Genève et le Dachnak, créé en 1890 à Tiflis, ont tous les deux des philosophies révolutionnaires marxistes et sont plutôt partisans d’actions violentes et spectaculaires ; ce qui n’est pas le cas des Armenakans.
Les fédaïs arméniens commencent à se faire connaître par leurs actions héroïques de défense du peuple contre les Kurdes et l’armée turque. Ils suscitent toute une légende populaire à travers de nombreux chants et poèmes. Nombreux furent ces héros issus du peuple à vouer leur vie à la libération de leur patrie. Le plus prestigieux d’entre eux fut sans aucun doute Antranik (1865-1927), originaire de Chabin-Karahissar (Arménie mineure) et vénéré par le peuple arménien.
Le génocide
Face aux revendications arméniennes, la riposte des autorités turques fut radicale. Trois régimes (Abdul Hamid, les Jeunes-Turcs et Kemal Attaturk) ont, de 1894 à 1922, appliqué de différentes façons le même plan d’extermination des Arméniens avec son point culminant des années 1915-1917.
Au printemps 1894, les habitants de Sassoun et sa région (à l’ouest du lac de Van) s’insurgèrent contre les Kurdes venus les rançonner pour la énième fois. Le sultan Abdul Hamid profita de cette occasion pour tester la réaction des puissances européennes. Il envoya sur Sassoun une véritable armada : la 4e armée turque et la 26e division commandée par Zeki pacha, forte de 12 000 hommes, ainsi que 40 000 Kurdes armés jusqu’aux dents, qui se livrèrent à une véritable boucherie qui dura plusieurs semaines. Les réactions des Européens, bien que parfois outragées, ne furent que verbales. C’est ce qu’attendait le sultan qui pouvait désormais mettre en application son plan d’extermination à grande échelle, à travers tout l’empire, dès l’année suivante.
La méthode était toujours et partout la même : vers midi, on sonne le clairon, c’est le signal des tueries. Préalablement préparés, des soldats, des Kurdes, des Tcherkesses, des Tchétchènes et des bandes de tueurs spécialement recrutés massacrent la population arménienne, sans distinction d’âge et de sexe. Dans les quartiers ou villages multinationaux, les maisons habitées par les Arméniens sont préalablement marquées à la craie par les indicateurs (troublante coïncidence, c’est la même méthode qui fut utilisée, lors des massacres des Arméniens d’Azerbaïdjan en 1988 et 1990).
Aucune région ne fut épargnée. Même la capitale, Constantinople, fut le théâtre de deux effroyables massacres. C’était là peut-être l’erreur des Turcs, car il y avait à Constantinople des témoins oculaires occidentaux (ambassades, sociétés diverses, etc.). Après une sérieuse menace d’intervention militaire des Occidentaux, suite à la boucherie de Constantinople d’août 1896, qui était consécutive à la prise en otage des dirigeants de la Banque ottomane par des fédaïs arméniens (du parti dachnak), le sultan arrêta enfin les massacres.
Deux ans (1894-1896) de massacres sans précédent transformèrent donc l’Arménie occidentale tout entière en un vaste champ de ruines. Le missionnaire allemand Johannes Lepsius mena une enquête minutieuse, au terme de laquelle il fit le bilan catastrophique suivant : 2 493 villages pillés et détruits, 568 églises et 77 couvents pillés et détruits, 646 villages convertis, 191 ecclésiastiques tués, 55 prêtres convertis, 328 églises transformées en mosquées, 546 000 personnes souffrant du dénuement le plus complet et de la famine... et il rajoute :« Ces chiffres sont le résultat de mes recherches personnelles ; ils ne correspondent pas à la réalité des faits, réalité bien plus épouvantable encore ! ... »
Compte tenu de ces données, des 300 000 personnes tuées, des 50 000 orphelins et des 100 000 réfugiés en Transcaucasie, la population arménienne de l’Empire ottoman diminua de plus d’un demi-million d’âmes entre 1894 et 1896.
En 1908, les Jeunes Turcs arrivèrent au pouvoir, apportant avec eux des promesses d’égalité et de fraternité entre tous les peuples de l’empire. Beaucoup y ont cru. Les dirigeants du parti dachnak en premier (ils avaient d’ailleurs contribué à leur arrivée au pouvoir). Il y eut même de grandes manifestations de fraternité arméno-turques dans la capitale et dans les provinces.
Hélas ! La métamorphose des Jeunes Turcs fut fulgurante. Bientôt ils devinrent de farouches nationalistes panturquistes. Cela pourrait peut-être s’expliquer comme une conséquence de la perte des provinces balkaniques. En effet, les Turcs, originaires d’Asie centrale, se retournèrent naturellement vers les pays et peuples frères situés en Asie centrale et en Azerbaïdjan (tous soumis au joug étranger, russe ou persan), d’où la tentation de créer un très vaste état turc du Bosphore à la Chine. De surcroît, les Jeunes Turcs considéraient la race turque comme supérieure. L’Arménie et les Arméniens se trouvant au centre de ce projet, il était impératif, d’après cette logique raciste et barbare, de les éliminer.
Dès avril 1909 des massacres commencent en Cilicie, d’abord à Adana, puis dans le reste de la région. Les Jeunes Turcs se montrent les dignes héritiers du « sultan rouge ». Il ne manquera rien à leur panoplie des cruautés. Il y aura au total 30 000 morts. Certains attribuèrent les massacres de Cilicie à l’ancien régime du sultan, revenu un court moment au pouvoir, mais les vrais responsables étaient bien les Jeunes Turcs.
En 1913, les trois dirigeants de l’Ittihat, Talaat, Enver et Djemal, établissent une dictature militaire.
à la veille de la guerre, les réformes en Arménie avaient paradoxalement bien avancé. Malgré les réticences de l’Allemagne et de l’Autriche, les puissances européennes parvinrent à un règlement de compromis qui regroupait les sept provinces arméniennes sous la forme de deux grandes régions administratives autonomes (au nord : Sivas, Trébizonde, Erzeroum ; au sud : Van, Bitlis, Dyarbekir, Kharpout), le tout sous la surveillance d’inspecteurs généraux européens de pays neutres. Ainsi, l’Arménie, après tant d’années de souffrance, était parvenue au seuil de l’indépendance. Malheureusement, tout autre était le sort qui lui était réservé par les dirigeants turcs, qui avaient déjà secrètement programmé la solution finale. La guerre allait procurer aux Jeunes Turcs les conditions idéales pour mettre en application leur plan diabolique.
Avant même que la guerre n’éclate en Europe, le gouvernement envoie des gendarmes dans les villes et les villages pour réquisitionner les armes. Cette réquisition est limitée aux Arméniens ; ni les Turcs, ni les Kurdes, ni les Tcherkesses n’y sont astreints. Elle est accompagnée de l’arsenal connu des plus cruelles tortures. Plus grave encore, dès août 1914, les inspecteurs généraux européens nouvellement nommés dans les régions arméniennes sont expulsés ; sans que la guerre ne soit déclarée l’Empire turc procède déjà à la mobilisation générale et met sur pied la redoutable « Organisation spéciale », chargée de coordonner le programme d’extermination.
Le 29 octobre 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et entre en guerre contre les Alliés. Le champ est désormais libre. Dès janvier 1915, on désarme les 250 000 soldats arméniens de l’armée ottomane pour les affecter dans des « bataillons de travail ». à l’aube du 24 avril, qui deviendra la date commémorative, le coup d’envoi du génocide est donné par l’arrestation à Constantinople de 650 intellectuels et notables arméniens. Dans les jours suivants, ils seront en tout 2 000, dans la capitale, à être arrêtés, déportés et assassinés. Dans tout l’Empire ottoman, c’est le même scénario : on arrête puis on assassine partout les élites arméniennes. Le peuple arménien est décapité.
Les soldats arméniens affectés dans les « bataillons de travail » seront assassinés par petits groupes, le plus souvent après avoir creusé eux- mêmes les « tranchées » qui leurs serviront de fosses communes. Le peuple arménien est non seulement décapité, mais il est dorénavant privé de ses défenseurs. Il ne reste plus aux dirigeants de l’Ittihat qu’à achever le génocide.
La déportation - solution finale
L’idée est nouvelle et terriblement efficace: c’est la déportation de toutes les populations civiles arméniennes vers les déserts de Syrie pour des prétendues raisons de sécurité. La destination réelle est la mort.
D’après l’ambassadeur des états-Unis à Constantinople de 1913 à 1916, Henri Morgenthau, ainsi que d’après certains historiens, les Turcs n’auraient jamais trouvé tout seuls cette idée. Ce seraient les Allemands qui auraient suggéré cette nouvelle méthode. D’ailleurs, pendant toute la guerre, la mission militaire allemande était omniprésente en Turquie, et il est vrai qu’un général allemand, Bronsart Von Schellendorf, avait (imprudemment) signé un ordre de déportation avec une recommandation spéciale de prendre des « mesures rigoureuses » à l’égard des Arméniens regroupés dans les « bataillons de travail ». Or « déportation » et « mesures rigoureuses » étaient des mots codés qui signifiaient la mort. Quant au commandant Wolffskeel, comte de Reichenberg, chef d’état-major du gouverneur de Syrie, il s’était distingué lors des massacres des populations de Moussa-Dagh et d’Urfa.
à la fin de 1915, à l’exception de Constantinople et Smyrne, toutes les populations civiles arméniennes de l’Empire ottoman avaient pris le chemin mortel de la déportation vers un point final : Deir ez-Zor en Syrie.
Les convois de déportation étaient formés par des regroupements de 1 000 à 3 000 personnes. Très rapidement, on sépare des convois les hommes de plus de 15 ans qui seront assassinés à l’arme blanche par des équipes de tueurs dans des lieux prévus à l’avance. Parfois les convois sont massacrés sur place, à la sortie des villages ou des villes, notamment dans les provinces orientales isolées. Les autres, escortés de gendarmes, suivront la longue marche de la mort vers le désert, à travers des chemins arides ou des sentiers de montagne, privés d’eau et de nourriture, rapidement déshumanisés par les sévices, les assassinats, les viols et les rapts de femmes et d’enfants perpétrés par les Kurdes et les Tcherkesses. Les survivants, arrivés à Deir ez-Zor, seront parqués dans des camps de concentration dans le désert et seront exterminés, par petits groupes, par les tueurs de l’Organisation spéciale et les Tchétchènes spécialement recrutés pour cette besogne. Beaucoup seront attachés ensemble et brûlés vifs.
à la fin de 1916, le bilan est celui d’un génocide parfait, les deux tiers des Arméniens (environ 1 500 000 personnes) de l’Empire ottoman sont exterminés. Tous les Arméniens des provinces (vilayets) orientales, soit 1 200 000 personnes, d’après les statistiques du patriarcat, disparaissent définitivement d’un territoire qui était le cœur de l’Arménie historique depuis des millénaires. Seuls survivent encore les Arméniens de Constantinople, de Smyrne, quelque 350 000 personnes qui ont réussi à se réfugier en Arménie russe, quelques poignées de combattants arméniens qui résistent et se cachent encore dans la montagne et des milliers de femmes, de jeunes filles et d’enfants récupérés par des Turcs, des Kurdes et des Arabes.
Il y eut tout de même de nombreux actes héroïques en certains endroits. Prévoyant ce qui allait être leur destin, les Arméniens refusèrent la déportation et résistèrent désespérément, avec des moyens dérisoires, à Chabin-Karahissar, Van, Chatakh, Moussa-Dagh, Urfa, Sassoun, Mouch, etc. Le plus célèbre de ces épisodes est celui des « Quarante jours du Moussa-Dagh », immortalisé par le roman de Franz Werfel : sur cette montagne de la côte méditerranéenne, une population de 5 000 personnes (principalement des femmes et des enfants), dont 600 combattants, résistèrent plus de 40 jours au siège de l’armée turque. Les survivants (environ 4 000 personnes) furent sauvés par le vaisseau français Jeanne d’Arc.
Le parachèvement
L’Arménie occidentale était anéantie, mais les Turcs ne s’arrêtèrent pas là. Profitant de la retraite de l’armée russe consécutive à la révolution de 1917, la Turquie lança une offensive sur l’Arménie orientale (russe). Elle fut arrêtée au dernier moment par une fantastique mobilisation populaire le 24 mai 1918 à Sardarapat, près d’Erevan. Le 28 mai, l’Arménie (ce qu’il en restait) proclamait son indépendance et devenait, après des siècles de dominations diverses, la première République d’Arménie.
La capitulation, le 30 octobre 1918, de l’Empire ottoman, suscita de vastes espoirs chez les Arméniens survivants. Effectivement, au début, les Alliés vainqueurs semblaient tenir leurs promesses de rendre justice aux Arméniens. Le traité de Sèvres accordait l’existence d’un état arménien sur une bonne partie des provinces orientales de l’ex-Empire ottoman. En 1919, il y eut même un « Nuremberg » avec le « Procès des Unionistes » à Constantinople. Les principaux responsables du génocide s’étaient enfuis en Allemagne ; ils furent néanmoins condamnés à mort par contumace. Si ce procès resta sans suite, il a toutefois le mérite d’avoir existé et prouvé (si besoin était) la véracité du génocide, grâce entre autres à ses minutes et conclusions publiées dans le supplément judiciaire du « Journal officiel » ottoman.
Mais la Turquie vaincue ne fut jamais démobilisée. Bientôt, face au danger bolchevique et afin d’y faire face, les Alliés se montrèrent de plus en plus bienveillants envers la Turquie qui allait bientôt renaître de ses cendres.
à peine arrivé au pouvoir, Mustafa Kemal se donna comme priorité... la liquidation du reste de la présence arménienne en Turquie. Jouant astucieusement et parallèlement des appuis bolcheviques et franco-anglais selon la circonstance, il attaqua et écrasa dans un bain de sang (faisant 200 000 victimes) la République d’Arménie de septembre à décembre 1920, qui ne dut sa survie qu’à l’intervention in extremis des troupes bolcheviques. Annulant le traité de Sèvres, Turcs et bolcheviques s’accordèrent sur les frontières d’une Arménie réduite au minimum. Une bonne partie de l’Arménie ex-russe (20 000 km²) était cédée à la Turquie ; le Karabagh et le Nakhitchevan aux Azéris.
à mille kilomètres de distance de la République d’Arménie, les Français avaient créé, en 1919, un foyer arménien en Cilicie (Petite Arménie), sur les bords de la Méditerranée, où 160 000 Arméniens rescapés du génocide étaient retournés dans leur foyer. Malgré la présence des Français, les troupes de Kemal massacrèrent, en 1920, plus de 25 000 Arméniens à Aïntap, Marach, Zeïtoun, Hadjin et ailleurs. Finalement, la France abandonnait les Arméniens à leur sort en 1921 et bradait la Cilicie aux Turcs, ce qui provoqua l’exode de tous les Arméniens de Cilicie vers la Syrie et le Liban.
En 1922, à Smyrne, les Arméniens furent massacrés (en même temps que les Grecs) pour la dernière fois en Turquie. Il s’ensuivit une dernière et importante vague d’exode. Tous les Arméniens (survivants) revenus dans leurs foyers après l’armistice de 1918 furent systématiquement chassés.
Si le gros du travail du génocide avait été fait par Abdul Hamid et les Jeunes Turcs, c’est bien Kemal Ataturk qui l’a parachevé en s’appropriant, en même temps, tous les biens nationaux et individuels des Arméniens. Depuis, tous les gouvernements successifs de la République turque, fondée sur les ruines de l’Arménie, ont toujours nié la culpabilité de la Turquie dans le génocide des Arméniens.
En 1923, la Conférence de Lausanne annula les accords signés à Sèvres entre la Turquie et les Alliés. Winston Churchill écrivit dans ses mémoires : « Dans le traité qui établit la paix entre la Turquie et les Alliés, l’histoire cherchera en vain le mot Arménie. »
On ne récompense pas des assassins .....
Le recyclage des criminels Jeunes-Turcs Le rôle des criminels Jeunes-Turcs dans la création de la Turquie modernepar Frédéric Solakian | ||
Le père de la Turquie moderne en 1936, entouré de Mustafa Abdülhalik Renda alors président de la Grande Assemblée Nationale et de Sukru Kaya son ministre de l'Intérieur. En 1915, Mustafa Abdülhalik etait préfet de Bitlis et directement responsable des massacres des Arméniens de Bitlis et de Mouch. Sukru Kaya était le directeur général de la déportation. |
Invité- Invité
Re: Turquie
Comme c'est bizarre... On ne précise pas que les Arméniens étaient des Chrétiens et que leurs agresseurs étaient des Musulmans... Et que la raison et l'origine des massacres étaient d'abord religieuses !
La culpabilisation des "occidentaux" une fois de plus est remarquable avec raison ! Ils feront pareil plus tard, en 1956, pour les Hongrois !
La culpabilisation des "occidentaux" une fois de plus est remarquable avec raison ! Ils feront pareil plus tard, en 1956, pour les Hongrois !
El seductor- Maître
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Re: Turquie
Pas besoin de le préciser nous savons tous que les arméniens sont à majorité chrétiens , par contre si c'est en partie pour des raisons religieuses c'est aussi pour les voler , un autre extrait du même document
1915 : la solution finale ► Chapitre I - Un génocide réussi
Un témoignage allemand le confirme clairement : « Vers la fin d'octobre 1914, dès le début de la guerre turque, les fonctionnaires turcs commencèrent à enlever aux Arméniens tout ce dont ils avaient besoin pour la guerre. Leurs biens, leur argent, tout fut confisqué. Plus tard, chaque Turc était libre d'aller dans un magasin arménien et d'y prendre ce dont il avait besoin, ou qu'il désirait avoir. Le dixième environ était peut-être nécessaire pour les besoins de la guerre, quant au reste, c'était simplement du vol31. » Quoique cela soit pénible, on peut penser qu'il ne s'agit là que de l'habituel comportement à l'égard des chrétiens, dont nous avons bien vu que la révolution ne l'avait qu'à peine, et pour un court moment, freiné ; et les Arméniens le prennent bien ainsi, qui subissent avec une résignation également habituelle ce nouvel avatar de leurs rapports avec l'élément musulman. De la même façon, la proclamation en novembre du Djihad n'a eu pour effet à Constantinople qu'une grande manifestation musulmane qui se termine par le bris de toutes les vitres d'un grand hôtel de la ville : Tokatlian, propriété d'un Arménien.
Invité- Invité
Re: Turquie
El seductor a écrit:Comme c'est bizarre... On ne précise pas que les Arméniens étaient des Chrétiens et que leurs agresseurs étaient des Musulmans... Et que la raison et l'origine des massacres étaient d'abord religieuses !
La culpabilisation des "occidentaux" une fois de plus est remarquable avec raison ! Ils feront pareil plus tard, en 1956, pour les Hongrois !
tu oublies toujours les donmehs qui sont derrière tout ça et manipulent les musulmans, comme aujourd'hui encore
_________________
Ferdinand de Talmont- Vénérable
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Re: Turquie
Les Musulmans n'ont pas besoin d'être "manipulés" ! Ils ont Le Coran, les haddiths, la Charia, et des états qui sont ouvertement islamistes comme l'Arabie Saoudite et le Pakistan... Donc inutile d'aller chercher ailleurs !
El seductor- Maître
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