Le Brexit va coûter très cher

[Léa Salamé]

L'avenir pourrait être plus compliqué que prévu pour l'économie britannique. D'après des projections publiées lundi par la Chambre de commerce du pays, la croissance du produit intérieur brut pourrait s'élever à 1,8 % au lieu de 2,2 % en 2016, 1 % au lieu de 2,3 % en 2017 et 1,8 % au lieu de 2,4 % en 2018. Le manque à gagner dû au Brexit pour les trois prochaines années pourrait s'élever à 43,8 milliards de livres sterling (51,8 milliards d'euros).

Une baisse importante des dépenses de consommation et une chute des investissements sont les principales raisons qui pourraient être à l'origine d'une baisse de l'activité outre-Manche. En ce qui concerne les investissements, cette chute pourrait atteindre 2,2 % pour 2016 et 3,4 % en 2017. Une légère reprise serait attendue en 2018 avec une hausse de 2% pour ce dernier indicateur.

Du côté des exportations, un ralentissement est à prévoir puisque elles devraient passer d'une croissance de 4,8 % en 2015 à 2,3 % en 2016 pour rebondir doucement à 3 % en 2017 puis 4 % en 2018. Les perspectives incertaines engendrées par les relations entre Londres et l'Union européenne pourraient freiner les échanges commerciaux jusqu'à la fin 2016 et en 2017 au moins. La croissance de l'emploi devrait également ralentir en 2017.

Pour Adam Marshall, directeur général de la Chambre de commerce :

"Même si beaucoup d'entreprises individuelles continuent d'avoir des échanges commerciaux solides, une vision plus large suggère un ralentissement net de l'activité." Il ajoute que si "nos projections permettent de voir que la Grande-Bretagne va éviter la récession, la santé alarmante (ndlr : de certains secteurs) montre que beaucoup d'entreprises sont encore entrain de digérer les résultats de juin dernier sur le référendum, les challenges et les opportunités à venir."

[Napoléon III]

Je n'y crois pas du tout. Pourquoi donc ? Parce que tout d'abord, les premières prévisions des économistes et politiques européistes se sont révélées fausses. Ils parlaient de crise financière imminente, de hausse du chômage en aout et d'une crise de la monnaie. Pourtant, les marchés financiers se sont stabilisés et rentrés dans le vert, le chômage a fortement baissé (voir le sujet que j'avais fait) et la livre est légèrement remontée. Par ailleurs une dévaluation peut avoir des effets économiques excellents, même si elle entraine l'inflation, c'est vrai. Mais bon, je n'ai pas trop peur pour le RU, ce pays contrôle sa propre banque centrale.

Ensuite, le Royaume Uni n'a jamais vraiment été dans l'UE, ils ont toujours eu un pied dehors. Donc finalement, en un sens, cela ne va pas changer grand chose. Cela m'étonnerai que ce pays arrête de commercer, surtout que c'est un des plus grands partenaires de la France et de l'Allemagne, nous aurions aussi à y perdre ! (mais bon, on est tellement cons qu'on a pas vendu les mistrals à la Russie, on est capable de tout, je le reconnais...).
Enfin, la politique industrielle proposée par Theresa May, certes très ambitieuse, est de très bonne augure. Voir les écrits de l'économiste Jacques Sapir sur le sujet https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiGwt2K3YzPAhWICMAKHXJrAOYQFggeMAA&url=https%3A%2F%2Frusseurope.hypotheses.org%2F5159&usg=AFQjCNGL8Uvm_tE7qHRb1s2xC65jF-16aA