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Le Coran des origines
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Le Coran des origines
Une lecture araméenne du Coran confirmée par le turc
Christoph Luxenberg avait raison. En l’an 2000, ce chercheur allemand avait fait paraître un livre au titre clair et parlant, Lecture syro-araméenne du Coran. Contribution au déchiffrement de la langue du Coran. Il s’agissait en effet d’apporter des lumières à quelques passages coraniques parmi les centaines qui sont obscurs ou même incompréhensibles. Sur la base de sa connaissance parfaite du syriaque (c’est-à-dire de l’araméen de l’ouest), il s’était rendu compte des solutions quelquefois offertes par une lecture « syro-araméenne » de ces impasses. Historiquement, l’hypothèse répond au fait que le syro-araméen forma la langue dominante du Proche et Moyen-Orient jusqu’à ce que l’Islam impose son arabe. Qu’est-ce à dire ? On ne possède plus de textes coraniques antérieurs au 9e siècle (et les quelques fragments datant du 8e siècle sont en tout cas non accessibles à l’étude), mais on sait que les copies du 7e siècle ne portaient ni voyelles ni signes diacritiques permettant de distinguer certaines consonnes entre elles. En fait, les signes diacritiques essentiels existaient déjà à l’époque de Muhammad mais ils n’ont pas été utilisés sur les feuillets que ‛Umar puis ‛Uthman ont trouvés plus tard puis rassemblés en vue d’établir un « Coran ». On le sait par ailleurs, ces feuillets très divers étaient à l’origine de simples préparations faites par le « prédicateur » nazaréen des Arabes Qoréchites, ou de rapides mises par écrit de ce qu’il venait de dire : pour se relire lui-même, il n’avait pas besoin d’être minutieux. Si l’on se place face au texte réduit à ses seules consonnes nues (c’est-à-dire face à leur pur « ductus » tel qu’il apparaît sur les quelques fragments anciens publiés), il est possible de lire certains mots selon une autre « orthographe », avec des résultats plus ou moins évidents. L’idée de Luxenberg était de relire certains passages « obscurs » sur la base de ces consonnes nues non seulement en fonction des possibilités offertes par l’arabe classique (tel qu’il est enseigné aujourd’hui) mais aussi de celles de la langue syriaque. Parmi les exemples donnés, le plus simple est celui-ci : au lieu de lire “ceux qui blasphèment (lahada) Nos signes ne Nous sont pas cachés”, il vaut mieux lire : “Ceux qui se moquent de Nos signes ne Nous sont pas cachés” (s.41,40 – Luxenberg, p.92) : le verbe syro-araméen ljez correspondant avec un autre diacritisme à l’arabe l-h-d- est évidemment à préférer. L’exemple qui nous intéresse est autrement plus important (Luxenberg, p. 102-121). Il se situe dans la sourate Maryam, où est question d’abord de l’Annonciation à Marie (c’est-à-dire de l’annonce faite par l’ange Gabriel, qui fut le début de la vie de Jésus en elle), puis de son enfantement. Ce contexte est polémique car il veut répondre aux calomnies traitant Maryam de prostituée, ce à quoi deux versets font allusion : “Elle dit : Comment aurais-je un fils alors qu’aucun homme ne m’a touchée et que je ne suis pas une prostituée ?” (s.19,20) et: “Ils [la famille] dirent : Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ; sœur d’Aaron, ton père n’était pas un homme de mal ni ta mère une prostituée” (s.19,27-28).
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Merl1- Vénérable
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