Divini redemptoris et Mit brennender Sorge ou pourquoi le Vatican n'a jamais condamné le nazisme.
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Divini redemptoris et Mit brennender Sorge ou pourquoi le Vatican n'a jamais condamné le nazisme.
Reste le cas personnel de Pie XI, germanophile avéré bien avant son pontificat. À supposer qu’il ait été moins antisémite que Pacelli, demeure le fait qu’il protégea et promut son subordonné ; qu’il géra la politique du Saint-Siège jusqu’à son trépas, poussant l’expansionnisme germanique aux dépens de l’Europe haïe de Versailles ; que l’encyclique de mars 1937 Mit brennender Sorge, rédigée dans le cadre d’une campagne d’opinion internationale ad usum de l’ancienne Entente, ne fut pas plus philosémite qu’antinazie : elle se partageait entre litanie de la « patrie » et du Reich et références religieuses, notamment à l’Ancien Testament, sans mot dire du sort des juifs allemands
Ajoutez à ça que l'une encyclique est en allemande l'autre est en Latin si notre fanatique catholique préféré KRLS était là il pourrait vous expliquer
Deuxièmement Mit brennder Sorge a été rédigé sous Bismark, pour ça qu'il n'est fait mention nulle part du nazisme.
KRLS avait bien fait remarqué ce fait Cemab. KRLS est légitimiste et pour lui l'alliance avec les nazis se justifie par l’antisémitisme et anti-communisme.
D'ailleurs KRLS mettait merlu mal à l'aise....
Ajoutez à ça que l'une encyclique est en allemande l'autre est en Latin si notre fanatique catholique préféré KRLS était là il pourrait vous expliquer
Deuxièmement Mit brennder Sorge a été rédigé sous Bismark, pour ça qu'il n'est fait mention nulle part du nazisme.
KRLS avait bien fait remarqué ce fait Cemab. KRLS est légitimiste et pour lui l'alliance avec les nazis se justifie par l’antisémitisme et anti-communisme.
D'ailleurs KRLS mettait merlu mal à l'aise....
Plaristes Evariste- Vénérable
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Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Divini redemptoris et Mit brennender Sorge ou pourquoi le Vatican n'a jamais condamné le nazisme.
Le Vatican n'a jamais, officiellement, soutenu le national-socialisme ! Il fallait sauver les Chrétiens d'abord... Et c'état ce qui expliquait la diplomatie de Pie XII vis à vis du Reich... Mais l'Eglise agissait en sous-main pour sauver des Juifs... En Italie et en France !
Alpha55- Connaisseur
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Localisation : Les Angles
Re: Divini redemptoris et Mit brennender Sorge ou pourquoi le Vatican n'a jamais condamné le nazisme.
Alpha55 a écrit:Le Vatican n'a jamais, officiellement, soutenu le national-socialisme ! Il fallait sauver les Chrétiens d'abord... Et c'état ce qui expliquait la diplomatie de Pie XII vis à vis du Reich... Mais l'Eglise agissait en sous-main pour sauver des Juifs... En Italie et en France !
Faudra m'expliquer les conversions forcées de chrétiens orthodoxes en Ukraine et en Yougoslavie avec des curetons à la tête de régiments de SS et oustachis.... Et conversions des illestrés, les letrtés se sont fait génocidés et leur biens confisqué "pour le bien de l'église" faudra m'expliquer aussi pourquoi Pacelli a accepter d’abandonner la très catholique Pologne en échange d'avoir le droit d'opérer ces conversion forcées en Ukraine et Yougoslavie !
Faudra m'expliquer pourquoi la Civilitta Cattolica de l'époque étaient pro nazi !
C'est quand même la voie officielle du Vatican...
Faudra m'expliquer en quoi KRLS se gourre, parce-que lui il s'y connaît en dogme catholique, et il dit que l'ennemi c'est les juifs et les communistes et de ce point de vu là l'alliance avec Hitler faisait sens. KRLS est un royaliste légitimiste ultra catholique.
De plus :
https://books.openedition.org/pumi/18947?lang=fr#bodyftn28
- Spoiler:
- Le nonce à Munich puis auprès du Reich (décembre 1919), « en fait seul représentant du pape en Allemagne et en Autriche » jusqu’en décembre 1929, était devenu en février 1930 « cardinal secrétaire d’État [de] Berlin », comme l’avaient prévu dès 1920 les diplomates Paul Tirard et Charles Laurent. Pacelli était pangermaniste jusque dans la détestation du « juif galicien », portrait familier auquel Cornwell ajoute quelques documents, notamment son veto en 1917 à une demande de soutien que lui adressa la communauté juive allemande pour obtenir les « feuilles de palmier » indispensables à la célébration de la fête des Tabernacles ; et un témoignage du procès en béatification (Teste) révélant qu’il avait grandi dans un milieu intégriste aussi violemment antisémite qu’anti-Lumières (ennemi de l’unité italienne et de la France) et anti-rouge. Il nomma ou promut (à la pourpre) tout l’épiscopat austro-allemand, choisissant pour intimes les plus antisémites, tôt ralliés au nazisme. Le secrétaire d’État Pietro Gasparri (de 1914 à 1929) était toujours à l’affût des rumeurs sur les horreurs juives, politiques, financières, de mœurs, etc., diffusées par ses amis de l’ancien empire des Habsbourg ou son cher ambassadeur allemand (depuis 1920) von Bergen, resté plus de vingt ans à ses côtés (1920-1943). Les troubles de l’après-guerre avaient ravivé à Rome et chez tous les cléricaux la vieille équation juifs = rouges. Tous exaltèrent la fureur antisémite de la répression contre-révolutionnaire conduite par Horthy (assez clérical pour que la Curie oubliât son calvinisme) après la défaite de Belà Kun. La Croix assimilait les deux ennemis vaincus, bolcheviques et juifs : après la tentative de viol bolchevique de cette grande nation catholique, il était bon de brider « la race conquérante » par le mimerus clausus universitaire indispensable « pour sauver la jeunesse catholique-magyare », de rogner le pouvoir de la presse juive et d’assurer « la renaissance catholique » ; dans la Hongrie, ainsi « guérie moralement […], l’esprit catholique est devenu le grand directeur de la vie économique et de la politique » (11 novembre 1920)11.
12 G. Lewy, The Catholic, p. 45-46, 275, 277 ; G. Zahn, German, p. 123 sq., et archives du Quai d’Ors (...)
4Quelques dignitaires germaniques, dont Pacelli fit ou poussa la carrière, incarnent cet antisémitisme viscéral. Konrad Gröber, nommé archevêque de Fribourg en juin 1932, instrument pacellien des concordats badois (12 octobre 1932) et du Reich (20 juillet 1933), passa du soutien net des hitlériens avant le 31 janvier 1933 au nazisme pur et dur. Ce « membre promoteur » de la SS (förnderndes Mitglied) payant ses cotisations mensuelles depuis 1933, fut vite surnommé « l’évêque brun » (der braune Bischof). Ses œuvres, conformes aux canons du Saint-Office, illustrent la contribution du catholicisme allemand à la « solution finale ». Son « manuel des questions religieuses du temps présent » (Handbuch der religiösen Gegemvartsfragen) publié en 1935, Tannée des lois de Nuremberg, le dresse en champion du sang et de la race que justifiait l’article « race » : « Chaque peuple porte lui-même la responsabilité du maintien de son existence, et l’apport d’un sang entièrement étranger représentera toujours un risque pour une nationalité qui a prouvé sa valeur historique. On ne peut donc refuser à aucun peuple le droit de maintenir sans perturbation sa vieille souche raciale et de décider des mesures de sauvegarde à cet effet. La religion chrétienne demande simplement que les moyens utilisés n’offensent pas la loi morale et la justice naturelle. » Le propos était précisé par les articles « marxisme », sur « le juif Karl Marx », « bolchevisme », qu’il définissait comme un « despotisme d’État asiatique, en vérité au service d’un groupe de terroristes conduit par les juifs » ; et « art » qui faisait allusion au judaïsme athée et perverti, responsable des « aspects anti-allemands de l’art depuis le xixe siècle ». Par sa lettre pastorale du 30 janvier 1939, Gröber maudit les juifs assassins de Jésus et animés d’une inexpiable « haine meurtrière12 ».
13 mae, 1928-1938, Saint-Siège 1918-1940, vol. 47, Canet, vol. 33, p. 40-41, Autriche, vol. 82, 83, 19 (...)
5Theodor Innitzer, cardinal-archevêque de Vienne est plus connu pour ses « Heil Hitler » sonores depuis l’Anschluss de mars 1938 que pour son passé, très pacellien. Cet « Allemand des Sudètes » né en 1875 à Weipert, en « Bohème allemande », fit ses études à Santa Maria dell’Anima, « collège teutonique » romain dont Pacelli devint le « protecteur » le 31 mars 1930, après la mort de Merry del Val (son titulaire depuis le 8 novembre 1907). En 1911, Innitzer fut nommé à l’université catholique de Vienne, fief de la propagande en faveur de l’Anschluss, gravissant tous les degrés de sa hiérarchie. Signataire des proclamations « rattachistes » qui faisaient l’ordinaire autrichien, il fut nommé doyen puis recteur, en 1928-1929, avant de devenir ministre en septembre 1929. Pacelli l’affecta à la réalisation de deux étapes majeures de l’expansion du Reich, en réorganisant depuis 1929, avant de la lui confier en 1933, une « petite congrégation » allemande installée en Moravie (à Brno-Brünn), puis transférée au printemps de 1933 dans les Sudètes (à Opavia-Troppau). Cette mission valut à Innitzer une ascension vertigineuse : nommé archevêque de Vienne en novembre 1932, il reçut à la mi-février 1933 le chapeau, l’un des dons de joyeux avènement d’Hitler, « tour de faveur » éclatant, pour une bien maigre promotion (six élus pour dix-huit postes vacants) après plus de deux ans sans nominations13.
14 Organe du parti populaire bavarois, ancêtre de la csu et inlassable artisan de 1’Anschluss auprès (...)
15 mae, 1935-1938, Autriche, vol. 190-191, 198-200, Allemagne, vol. 692, Italie, vol. 264 ; fiche oss,(...)
6Innitzer fut le protecteur de l’Autrichien Alois Hudal, de dix ans son cadet, recteur depuis 1923 de Santa Maria dell’Anima (Église nationale de l’Autriche et de l’Allemagne, autre fief romain du pangermanisme). Ce nazi aussi précoce que son maître, aujourd’hui connu comme l’un des chefs vaticans de l’« exfiltration » des nazis depuis 1943, eut une carrière aussi pacellienne sur laquelle s’accordent Français et Américains. Son ascension romaine s’accéléra quand Pacelli devint secrétaire d’État : Hudal, mandaté par le chancelier chrétien-social Johann Schober, avait discuté d’un futur concordat autrichien avec Pacelli dès 1929 ; « chef de la communauté catholique allemande de Rome », il fut en 1930 nommé conseiller au Saint-Office, sanctuaire de la doctrine : c’est à ce titre qu’il multiplia les « tournées de conférences » en Italie et en Allemagne, prêchant à « d’énormes foules de catholiques germanophones » la formule qui dut attendre le 30 janvier 1933. Il exprimait sans répit sa ferveur, ainsi en mai 1933, où il déclara à l’Anima « devant un parterre » de diplomates et de dignitaires nazis « qu’en cette heure marquée au sceau du destin, tous les catholiques allemands vivant à l’étranger saluent l’avènement du nouveau Reich, dont la philosophie s’accorde tant aux valeurs nationales qu’aux valeurs chrétiennes ». Il reçut en juin 1933 une récompense « plutôt rare » pour un recteur de collège, le titre « d’évêque titulaire d’Ela », consacré par une messe célébrée à l’Anima par Pacelli. Hudal, après avoir été associé au concordat autrichien, et sans doute à l’allemand, renforça son intimité avec von Papen, dont il fut le conseiller quand les hitlériens, après l’échec du putsch de juillet 1934, déléguèrent à Vienne ce « serpent » (expression de Göbbels). Après le Te Deum saluant à l’Anima le plébiscite sarrois de janvier 1935, il devint le truchement de la tentative romaine de conciliation doctrinale entre catholicisme et nazisme, tactique utile en Autriche et dans l’Allemagne catholique, mais dont l’anticléricalisme nazi se moquait ailleurs comme d’une guigne : son ouvrage Rome, le christianisme et le peuple allemand (Rom, Christentum und deutsches Volk) prônant l’alliance entre « germanisme » et « christianisme », fut donc publié à Innsbruck et, sous forme d’étude, à Munich par la Bayerische Volkszeitung14. Hudal « se révéla surtout après l’accord austro-allemand » du 11 juillet 1936, « l’enfant de M. von Papen » (et de Schacht), par lequel Kurt Schuschnigg livra définitivement l’Autriche à « l’Allemagne de Hitler » : il salua « cet acte pacificateur [par des] articles louangeurs […] appelant de tous ses vœux une étroite collaboration entre le catholicisme autrichien et le national-socialisme allemand pour le progrès et la gloire de la race et de l’idéal germaniques ». Il théorisait alors sur « l’avenir » béni du règlement de « la question juive » (Schönere Zukunft. Gedanken zur Judenfrage, juin 1936). En novembre 1936, son livre exaltant le nazisme et son œuvre antisémite, Les Bases du national-socialisme (Die Grundlagen des Nationalsocialismus), parut escorté d’une note de l’Osservatore Romano, organe officiel du Saint-Siège, précisant qu’il « n’avait été inspiré par aucune autorité romaine ». Postdaté de 1937, il fut publié à Leipzig et à Vienne, avec l’imprimatur d’Innitzer qui « souscriv[ai]t chaleureusement à cette “précieuse tentative d’apaisement de la situation religieuse des Allemands” ». Hudal y enfonçait le double clou rituel, « la lutte contre le bolchevisme » et contre les juifs, exaltant les lois de Nuremberg, « une mesure nécessaire d’autodéfense contre l’invasion d’éléments étrangers » : le droit canon avait exclu les juifs « jusqu’à ce que les murs du ghetto eussent été abattus au xixe siècle par l’État libéral d’abord et non par l’Église » ; « les principes de l’État moderne » fondés sur la règle de l’égalité de traitement devant la loi « ont été créés par la Révolution française et ne sont pas ce qu’il y a de mieux du point de vue du christianisme et de la nationalité ». En Allemagne même, Hudal subit le sort officiel commun à tous les « théoriciens » cléricaux qui demandaient au nsdap, avant de « collaborer avec le catholicisme, [de…] s’expurger […] de ses préjugés anti-chrétiens[ :] les nazis rejetèrent cette proposition. Les journaux attaquèrent vivement le prélat, et son livre », d’abord « autorisé sur l’intervention personnelle de M. von Papen, fut mis à l’index national-socialiste ». Ce faux conflit servit la thèse vaticane de divergences catholico-nazies, mais l’ouvrage inonda l’Autriche, seul lieu où il fût utile, et Hudal reçut « l’insigne d’or de membre du parti ». J’ai exposé ailleurs les opérations germano-austro-vaticanes qui aboutirent à 1’Anschluss, jour de deuil pour les juifs autrichiens et les « rouges » (si roses en Autriche), bénédiction pour les épiscopats fusionnés qui y avaient tant contribué et fêtèrent dans le délire le triomphe plébiscitaire. Hudal le célébra à l’Anima, par un Te Deum suivi du Deutschland über Alles : von Bergen l’y félicita de son action « pour une Grande Allemagne » et de son empressement auprès de « nous » (les nazis)15.
16 Jean-Baptiste Duroselle, Politique étrangère de la France, la décadence 1932-1939, Paris, Le Seuil (...)
7La diplomatie de la « décadence » française grima en « résistant » au nazisme, y compris dans sa dimension antisémite, Michael von Faulhaber, cardinal (1921) et archevêque (1917) de Munich, intime entre tous de Pacelli. Les fonds allemands et français font litière de ce vernis appliqué à un pro-nazi bon teint, réutilisé après-guerre par les Alliés occidentaux. « Aumônier général des Armées du royaume de Bavière » pendant la Grande Guerre, très représentatif d’un pangermanisme bavarois aussi radical que le prussien, il s’était signalé par des débordements antisémites publics après guerre : au « congrès catholique » des 27-30 août 1922 à Munich, comme de coutume auprès de Pacelli, il maudit la « révolution » judéo-bolchevique de 1918-1919, « un parjure et une haute trahison […], marquée dans l’histoire du crime de Caïn », et fulmina contre les juifs et les mensonges de « la presse sémite », « profession de foi antirépublicaine et antisémite » qui déchaîna les « applaudissements frénétiques » de l’assistance. Dans ses sermons de l’Avent 1933 sur les « valeurs morales de l’Ancien Testament », l’Occident chrétien décela « en quelque sorte le procès de l’antisémitisme » : le 14 décembre, l’Osservatore loua sa « courageuse affirmation doctrinale » sur la validité de l’Ancien Testament pour faire oublier – ironisa l’ambassadeur François Charles-Roux – le mutisme des « autorités supérieures de l’Église, gardiennes de l’orthodoxie catholique » sur la politique antisémite d’Hitler. Le mythe d’un Faulhaber philosémite ne résiste pas aux archives : « La presse américaine » a, câbla-t-il le 30 mars 1933 à Mundelein, archevêque (allemand) de Chicago, « grandement exagéré les violences faites aux juifs ». Il n’avait pas pris dans son sermon de décembre 1933, expliqua-t-il définitivement en 1934, « la défense des juifs persécutés par le régime hitlérien » ; « il n’a pas pris position à l’égard de la question juive telle qu’elle se pose aujourd’hui », fit-il notifier le 31 août au secrétaire de la conférence israélite mondiale de Genève ; en novembre, il rendit publique, par écrit et « en chaire […] sa protestation » contre la réputation d’ami des juifs que lui avaient forgée depuis décembre 1933 « des émigrés et des publicistes étrangers […] dans certains journaux de Prague, de Bâle et de Sarrebruck », ennemis qu’il « flétri[t] » nommément16.
17 mae, Charles-Roux no 233, 19 juin 1933, Allemagne, vol. 689, septembre-octobre 1933, Documents, C, (...)
18 Hlond et les enjeux de 1936, dans Le Vatican, p. 229-239 et 364-366.
8Rome ne commenta pas la persécution affichée dans le boycott des magasins juifs du 1er avril 1933 et les violences des sa et ss. Pacelli fut, selon Charles-Roux, l’artisan de ces « ménagements » envers Berlin : alors que « les persécutions contre les juifs » avaient provoqué « l’indignation du monde », il censura Mgr Verdier, auteur d’une lettre de solidarité au grand rabbin de France, « dont la publication fut annoncée » – en avril ? – mais « pas publiée ». La prétendue intervention prescrite au nonce successeur de Pacelli (intime de ce dernier et de Pie XI), Cesare Orsenigo, s’inscrivait dans une vieille tactique consistant à laisser trace écrite du néant. Cet épisode du feuilleton des fallacieuses « négociations » et « notes de Pacelli » sur le concordat du Reich de juillet 1933 constitue en effet l’exemple type des courriers-paravents dont regorge la correspondance officielle du Saint-Siège. Le 12 septembre, Pacelli remit au chargé d’affaires d’Allemagne au Vatican Klee un « mémorandum en trois points », dont le troisième concernait notamment « les catholiques d’origine juive ». Klee argua que ce point n’avait « rien à voir avec le concordat », « objection que [Pacelli] reconnut justifiée » ; le premier étant revenu sur ce problème « non pas religieux mais de race », le second lui rappela que ce texte « était remis à la demande du pape, qui n’était guidé que par des points de vue religieux et humains ». Klee « insista » ensuite sur l’engagement pris par le Vatican « depuis le début » des tractations sur le concordat de ne « pas se mêler des affaires politiques intérieures de l’Allemagne », sur la nécessité de rayer la partie juive du point 3, et de « baisser le ton sur le reste » : le secrétaire d’Etat « décid[a alors] de ne pas remettre le mémorandum », et adressa à Klee, le soir même, une note plus conforme à ses vœux, antidatée du 9 (donc d’avant la ratification, datée du 10, tactique laissant croire qu’on continuait à « négocier » sur le concordat) : en 5 lignes et demi elle « ajout[ait] un mot pour les catholiques allemands d’origine juive » récente ou lointaine, « et qui, pour des raisons connues du gouvernement allemand, souffrent également de difficultés économiques et sociales17 ». La Curie se retranchait aussi volontiers derrière ses favoris qui fustigeaient la « juiverie arrogante », expression de décembre 1936 du très ultramontain Mgr Baudrillart : ce pion de son objectif d’alliance (précaire) germano-polonaise (et de rupture de fait avec l’alliance française), alors poussé contre le trop « national » cardinal archevêque de Paris, Mgr Verdier, se faisait l’avocat enflammé d’un champion de la croisade anti-bolchevique de l’Europe sous la houlette du Reich, délégué d’un antisémitisme catholique particulièrement violent, le Polonais Hlond, cardinal archevêque de Poznan et Gniezno18.
19 mae, 1938, Allemagne, vol. 697-698, 700, Canet, vol. 40, février, mars, mai, Documents, D, vol. I, (...)
20 Cornwell, Le Pape et Hitler, op. cit., p. 237-240 ; G. Passelecq et B. Suchecky, L’Encyclique cach (...)
9Reste le cas personnel de Pie XI, germanophile avéré bien avant son pontificat. À supposer qu’il ait été moins antisémite que Pacelli, demeure le fait qu’il protégea et promut son subordonné ; qu’il géra la politique du Saint-Siège jusqu’à son trépas, poussant l’expansionnisme germanique aux dépens de l’Europe haïe de Versailles ; que l’encyclique de mars 1937 Mit brennender Sorge, rédigée dans le cadre d’une campagne d’opinion internationale ad usum de l’ancienne Entente, ne fut pas plus philosémite qu’antinazie : elle se partageait entre litanie de la « patrie » et du Reich et références religieuses, notamment à l’Ancien Testament, sans mot dire du sort des juifs allemands ; et que, ulcéré du refus d’Hitler de lui rendre, en mai 1938, la visite qu’il n’avait cessé de solliciter, il « lâch[a] » au cours de l’été « les juifs au gouvernement italien, en échange des concessions qu’[il venait] d’obtenir » sur l’Action catholique après un nouveau frottement sur la question avec le Quirinal. Devant un religieux français, le 8 septembre, « le pape a jugé très sévèrement les mesures antisémites du gouvernement italien ». Mais, à la mi-novembre, son journal fut « muet » sur « la combinaison » qu’il avait négociée fin août avec Mussolini sur l’interdiction des mariages mixtes, « solution […] trouvée » par le biais de l’article 6 du décret-loi : il permettrait à l’Église de bénir une union qui, en violation de l’article 34 du concordat italien de 1929 donnant valeur civile au mariage religieux, n’aurait « aucun effet civil […]. Le droit canon est sauf et la législation fasciste est satisfaite », ricana l’attaché d’ambassade Rivière. Après quoi L’Osservatore revendiqua « le caractère universel de l’Église » et son attachement à « l’égalité des races », et déclara que cette rupture du concordat, décidée « sans l’accord du Saint-Siège », lui causait « une douloureuse surprise » ; il passa aux aveux en ajoutant : « Le catholicisme est défavorable aux mariages mixtes et les déconseille [, car] il se méfie du métissage ». En janvier 1939, dans l’Avvenire d’Italia (organe favori de Pacelli, franchement pronazi, fondé par l’Action catholique en septembre 1933, à la suite du concordat du Reich), le père Gemelli, recteur de l’Université du Sacré-Cœur de Milan, le « plus important institut catholique », « personnage le plus en vue du monde universitaire confessionnel d’Italie, connu […] pour jouir de la confiance et de l’estime du pape » et fasciste convaincu, précisa : « Les cardinaux et les évêques ont toujours et partout combattu le racisme exotique, mais […] celui-ci n’a rien à voir avec la politique raciale de l’Italie19. » La prétendue « encyclique perdue », forgée en 1938 par le général des jésuites Ledochowski (pivot du « parti allemand » avant 1914) et créditée par G. Passelecq et B. Suchecky de la présomption d’innocence, était franchement antisémite20
La pièce du théâtre s'intitulant "Le Vicaire" ne vient pas de nul part !
Plaristes Evariste- Vénérable
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Re: Divini redemptoris et Mit brennender Sorge ou pourquoi le Vatican n'a jamais condamné le nazisme.
P.S :
L’Église catholique assuma dans l’urss occupée les mêmes responsabilités que dans la Croatie de Pavelic ou la Slovaquie de Tiso, en toute connaissance de cause. Le Vatican, agence de renseignements la plus efficace du globe (puissante motivation de l’intérêt américain, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, pour une présence à Rome), fut, pape en tête, minutieusement informé du déroulement du conflit. Falconi a naguère montré que, dès septembre 1939, Pie XII n’ignorait rien des méthodes de guerre allemandes, et les archives françaises corroborent ses sources polonaises et yougoslaves23. On ne peut distinguer de leurs tuteurs cléricaux, clercs ou laïcs, les organisations terroristes, « l’armée catholique d’Ukraine » issue de l’« Organisation des Ukrainiens nationalistes » (oun) du nazi ukrainien Stefan Bandera. Au terrorisme mené avant-guerre sous la houlette du Reich (et du Vatican) succéda celui de la guerre pour cette « police supplétive » des occupants, massacrant soldats de l’Armée rouge, juifs et partisans. Avec une frénésie irritant parfois les Allemands partisans d’une liquidation « rationnelle »
[...] (Passons les détails de la division Galizens et se curetons s’adonnant à l’extermination des juifs)
12Dans toute l’Europe centrale et orientale, la hiérarchie non seulement ne protégea pas les victimes mais interdit leur protection – sachant que toute démarche des évêques nationaux implique l’aval d’un nonce. On ne voit d’ailleurs pas par quel miracle les prélats antisémites patentés des pays pogromistes, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, qui avaient participé dès les années vingt à l’élaboration et à l’adoption de la législation anti juive, auraient soudain pris les juifs en pitié. « Il est particulièrement significatif de noter que les Lituaniens non-juifs sont chargés d’aller chercher les candidats » à l’extermination « dans le Ghetto de la mort de Varsovie », nota Myron Taylor, « représentant personnel » de Roosevelt auprès de Pie XII depuis 1939, dans son mémoire du 26 septembre 1942 destiné au secrétaire d’État Maglione (état précis des exterminations en Pologne) : « C’est une tragédie que la population polonaise soit montée par les Allemands contre les juifs et que les relations entre les Polonais et les juifs aient été aggravées au dernier degré. C’est particulièrement vrai à Lemberg. »
D'ailleurs s'il y a plus de curée catho dans les camps c'est que les âme charitable ayant hébergé des juifs ont été souvent dénoncés par leur évêques.
L’Église catholique assuma dans l’urss occupée les mêmes responsabilités que dans la Croatie de Pavelic ou la Slovaquie de Tiso, en toute connaissance de cause. Le Vatican, agence de renseignements la plus efficace du globe (puissante motivation de l’intérêt américain, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, pour une présence à Rome), fut, pape en tête, minutieusement informé du déroulement du conflit. Falconi a naguère montré que, dès septembre 1939, Pie XII n’ignorait rien des méthodes de guerre allemandes, et les archives françaises corroborent ses sources polonaises et yougoslaves23. On ne peut distinguer de leurs tuteurs cléricaux, clercs ou laïcs, les organisations terroristes, « l’armée catholique d’Ukraine » issue de l’« Organisation des Ukrainiens nationalistes » (oun) du nazi ukrainien Stefan Bandera. Au terrorisme mené avant-guerre sous la houlette du Reich (et du Vatican) succéda celui de la guerre pour cette « police supplétive » des occupants, massacrant soldats de l’Armée rouge, juifs et partisans. Avec une frénésie irritant parfois les Allemands partisans d’une liquidation « rationnelle »
[...] (Passons les détails de la division Galizens et se curetons s’adonnant à l’extermination des juifs)
12Dans toute l’Europe centrale et orientale, la hiérarchie non seulement ne protégea pas les victimes mais interdit leur protection – sachant que toute démarche des évêques nationaux implique l’aval d’un nonce. On ne voit d’ailleurs pas par quel miracle les prélats antisémites patentés des pays pogromistes, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, qui avaient participé dès les années vingt à l’élaboration et à l’adoption de la législation anti juive, auraient soudain pris les juifs en pitié. « Il est particulièrement significatif de noter que les Lituaniens non-juifs sont chargés d’aller chercher les candidats » à l’extermination « dans le Ghetto de la mort de Varsovie », nota Myron Taylor, « représentant personnel » de Roosevelt auprès de Pie XII depuis 1939, dans son mémoire du 26 septembre 1942 destiné au secrétaire d’État Maglione (état précis des exterminations en Pologne) : « C’est une tragédie que la population polonaise soit montée par les Allemands contre les juifs et que les relations entre les Polonais et les juifs aient été aggravées au dernier degré. C’est particulièrement vrai à Lemberg. »
D'ailleurs s'il y a plus de curée catho dans les camps c'est que les âme charitable ayant hébergé des juifs ont été souvent dénoncés par leur évêques.
Plaristes Evariste- Vénérable
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