Khroutchtchev criminel et menteur.
+2
Couillatris Mouchabière
Plaristes Evariste
6 participants
Page 1 sur 3
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Khroutchtchev criminel et menteur.
Certaines personnes attachées à la révolution (pas au sens de la révolution conservatrice de Macron, mais au sens de la révolution comme sortie du capitalisme), en particulier les membres du mouvement communiste, en sont venues à adhérer à la contre-révolution kroutchévienne, par paresse intellectuelle et manque de rationalisme et d’esprit critique à l’égard de Kroutchev, pourtant criminel de masse qui a terrorisé les populations de la région de Moscou et de l’Ukraine où il a exercé son secrétariat général du parti dans les années 1930, et à l’égard du contenu et de la véritable signification de la politique dictatoriale et anticommuniste de Kroutchev et de son rapport (dit le rapport secret). Ces personnes ont basculé lamentablement sans critique dans des discours fondés sur le mensonge. Ce faisant, elles ont laissé le champ libre à une idéologie et une histoire fondées sur le mensonge et n’ayant presque plus de contestation ou d’opposition, particulièrement en France. Les crimes et la contre-révolution de Kroutchev, ses conséquences, et aussi la méconnaissance ou le silence sur cette contre-révolution bureaucratique et maffieuse, assimilée au communisme ou au socialisme, constituent une raison des échecs et de la confusion du mouvement populaire mondial, corrélatifs des succès de la domination mondiale des capitalistes.
L’histoire du communisme à l’époque stalinienne est fondée sur le rapport secret de Kroutchev. Au regard des archives et des documents qui sont publiés depuis ce rapport (avec le présupposé méthodologique essentiel en histoire que chaque « fait » doit être accompagné de preuves : il est donc permis de douter d’un « fait » qui n’est pas accompagné de preuves et de le considérer comme un « fait » mensonger, un mensonge), Grover Furr démontre que ce rapport apparaît à la fois comme un tissu de mensonges – aucune des 61 « révélations » sur les crimes de Staline et de Beria (les « faits ») n’est une vérité –, et aussi, c’est très important, comme une diversion vers le passé pour cacher le coup d’Etat, c’est-à-dire la prise de pouvoir illégale et de contenu dictatorial et bureaucratique de Kroutchev et du parti communiste soviétique sur le législatif et l’exécutif soviétiques dans la bataille au sein de la direction du parti pour des réformes démocratiques initiée en 1937 par Staline et ses fidèles.
Pour comprendre la raison des mensonges du rapport Kroutchev de la part d’un chef d’État apparemment respectable, particulièrement adulé par les chefs des partis communistes occidentaux, il faut connaître la véritable activité de Kroutchev et de ses complices actifs ou passifs, une minimum de connaissance que ces chefs des partis communistes occidentaux auraient dû acquérir, pour comprendre les significations de ce rapport secret.
En 1920, Kroutchev vote pour la position trotskiste. Il en craint les conséquences pour sa carrière et lui-même se bat avec d’autant plus de zèle contre la « négligence », contre la « perte de vigilance politique », contre l’ »aveuglement politique », etc, comme le font de nombreux hommes politiques de l’époque quand ils veulent dissimuler la virulence de leur opposition à Staline tout en voulant montrer leur grande distance à l’égard de l’opposition terroriste.
Kroutchev, en tant que premier secrétaire de la région de Moscou jusqu’à fin 1937, puis premier secrétaire de l’Ukraine jusqu’en 1946, en complicité avec d’autres premiers secrétaires et avec les membres du NKVD — interprétant faussement un décret de décembre 1934 essayant de régler la multiplication des sabotages, des assassinats politiques, souvent en relation avec l’espionnage allemand et japonais et/ou avec des forces d’opposition, aussi bien dans le gouvernement que dans le parti , même au plus haut niveau — assassine illégalement des dizaines de milliers de communistes innocents à partir de preuves fabriquées d’activités antisoviétiques et d’aveux obtenus sous la torture, laissant une animosité durable à son égard et à l’égard du parti communiste là où il a exercé ses crimes de masse (par exemple en Ukraine entre 1938 et en 1940, 160 565 communistes sont arrêtés, et 54 000 exécutés ; l’augmentation du nombre d’arrestations avec l’arrivée de Kroutchev est justifiée par « l’augmentation de l’activité contre-révolutionnaire des trotskistes droitiers clandestins »). Le souvenir des massacres illégaux de Kroutchev dans la région de Moscou et en Ukraine persiste même après la guerre et après la mort de Staline : il suffit d’interroger les habitants. Kroutchev essaye de se disculper en disant qu’il a commis ces crimes sur ordre de Staline, ce qui est faux, puisque ces crimes étaient illégaux.
Kroutchev, ses fidèles et ses continuateurs affirment qu’il n’y avait pas de complot nazi en URSS, que les trois procès de Moscou étaient fabriqués par Staline, que les aveux étaient obtenus grâce à la torture (ce qui est sûr, ce sont Kroutchev, ses complices secrétaires généraux et membres du NKVD qui ont pratiqué la torture dans les années 1930 et qui ont exécuté les condamnés sans passage devant les tribunaux), Kroutchev donnant une image d’inculpés ayant perdu tout courage et toute honnêteté, cédant à la supposée torture, dénonçant leurs amis et leurs complices pendant tout le déroulement du procès public (vraisemblablement Kroutchev ne peut concevoir ces amis et complices, et les hommes en général, qu’à sa propre image, l’image d’un homme corrompu, sans dignité). Cette absence d’espionnage allemand en URSS affirmée par Kroutchev, cette passivité nazie quasi-bienveillante supposée par Kroutchev, contraste avec l’efficacité de l’action nazie en France par l’intermédiaire de la Synarchie et de la Cagoule pour préparer l’agression contre la France, une Synarchie et une Cagoule constituant des complots dont les complices français anticommunistes et antisémites des nazis nient eux aussi l’existence.
Il est à noter qu’il est maintenant prouvé que Trotsky a participé à des conspirations antisoviétiques en lien avec les nazis. En Espagne, un officier de la Luftwaffe, Harro Schulze-Boysen, membre de l’Orchestre Rouge, apprend dans son travail officiel qu’une rébellion organisée par le POUM (notoirement lié à Trotsky) et des anarchistes antisoviétiques contre le gouvernement espagnol, qualifié par eux de « bourgeois démocratique » et « complice du traître Staline, de sa bureaucratie et de sa dictature », était en préparation pour mai 1937 avec la coopération de la Gestapo et de Franco, et il transmet cette information à une jeune recrue de l’Orchestre Rouge, la journaliste Gisella von Pöllnitz, qui transmet l’information à l’ambassade soviétique à Berlin. En URSS, Toukachevski et Boukharine recevaient des instructions de Trotsky. Trotsky n’a en définitive pas réussi à cacher sa participation à plusieurs complots à l’intérieur de l’URSS ni ses liens avec les nazis.
En 1937 et 1938 la direction de Staline essaye de freiner les répressions illégales initiées par le NKVD et certains premiers secrétaires du parti. Soupçonnant le chef du NKVD, Eizov, le Politburo remplace son secrétaire, Frinovski, par Beria, en août 1938. Le 8 décembre 1938, le chef du NKVD démissionne, remplacé par Beria, qui rétablit la légalité dès novembre 1938. Les rapports sur les répressions illégales et les exécutions en relation avec les directions locales du NKVD et les premiers secrétaires affluent. Eizov est arrêté le 10 avril 1939. Frinovski fait des aveux le 11 avril 1939 : la conspiration d’Eijov pour les assassinats de masse des communistes loyaux est dans la continuité des conspirations révélées par les trois procès de Moscou et l’affaire Toukatchevski. Beria libère les prisonniers innocents, rétablit les droits des prisonniers, en particulier dans les goulags (les goulags dépendent du NKVD). Les membres du NKVD et de nombreux premiers secrétaires auteurs de répressions illégales sont ainsi arrêtés et exécutés avec l’accusation de tortures et de crimes de masse. Kroutchev échappe bizarrement aux arrestations, ce qui prouve que la répression contre les criminels de masse comme Kroutchev a été insuffisante. Jusque très haut dans la hiérarchie du parti communiste, il subsiste des criminels, vraisemblablement membres d’un ou plusieurs complots.
Pendant la guerre, Kroutchev sera un des trois responsables de la défaite militaire de Kharkov qui a eu pour résultat terrible de livrer à l’ennemi 18 divisions.
La plupart du temps les condamnés pour crimes de masse avouent, en plus de leurs tortures et de leurs assassinats, faire partie d’une conspiration. Il y avait plusieurs conspirations menant des actions terroristes (meurtre de Kirov, sabotages, assassinats, etc.), souvent en relation avec l’Allemagne, la Pologne ou le Japon (Trotsky est souvent impliqué), avec l’objectif de prendre le pouvoir. Ces conspirations sont dans la continuité de la guerre civilo-étrangère de 1918 à 1921 qui avait fait 7 millions de morts (Annie Lacroix-Riz nomme cette guerre civile une « guerre civile extérieure », c’est-à-dire importée de l’extérieur, sans déclaration de guerre, sous prétexte d’ingérence humanitaire, comme le sera la guerre d’Espagne, où l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie soutiennent le complot franquiste contre le gouvernement de l’Espagne républicaine, un gouvernement à qui Franco reproche de comporter des communistes, intervention nazie et fasciste en complicité avec Léon Blum et Chamberlain, qui ne pratiquent donc pas une « politique de non-intervention » mais une politique de blocus et d’étranglement de l’Espagne républicaine, seule l’URSS apportant une aide en avions et en tanks). Selon les membres de ces conspirations, pour couvrir leurs activités, il s’agissait non seulement d’aduler Staline de manière spectaculaire, mais de faire du zèle, d’en rajouter dans la poursuite des soi-disant comploteurs antistaliniens ou antisoviétiques du parti, de faire du chiffre en nombre d’arrestations, de montrer sa vigilance en exagérant le danger complotiste, ce qui en même temps permettait d’affaiblir le parti communiste en excluant du parti les communistes honnêtes, pour préparer la prise du pouvoir ou l’intervention étrangère. Dans certaines régions, presque tous les communistes sont exclus et parfois exécutés, toujours sur des preuves fabriquées.
Kroutchev faisait vraisemblablement partie d’une de ces conspirations (cette hypothèse expliquerait bien des choses), peut-être la conspiration de Boukharine. Boukharine a avoué être à la tête d’une conspiration, mais il n’a dénoncé aucun de ses co-conspirateurs, sauf Toukachevski, une fois que celui-ci a été arrêté.
Kroutchev est inquiet. Chtcherbakov, son successeur à Moscou, qui a réintégré dans le parti presque tous les communistes qu’il avait exclus (évidemment les communistes que Kroutchev n’avait pas exécutés), peut le compromettre : bizarrement, il meurt, les médecins l’ayant mal soigné. Cela arrange bien Kroutchev.
Jdanov sera lui aussi mal soigné (un médecin avouant l’avoir fait volontairement), et il en est de même de Staline, laissé sans soins pendant un ou deux jours après un AVC, absence de soins dans lequel serait impliqué Kroutchev (c’est le véritable complot des blouses blanches, pas celui qui a permis de suggérer faussement l’antisémitisme de Staline, sauf à identifier de manière raciste antisionisme et antisémitisme).
Déjà avant la mort de Staline, comme s’il était habitué aux complots, Kroutchev organise plusieurs complots. Pendant l’agonie de Staline, Kroutchev participe en 1953 à un complot, exactement un coup d’État au sein du parti, abolissant la présidence élargie qui venait d’être approuvée au Congrès précédent, une abolition sans vote, sans discussion.
La même année, juste après la mort de Staline, c’est le coup d’Etat, où Kroutchev est l’élément moteur derrière le complot qui assassine Beria et les fidèles de Staline, sans aucun procès public, sans même aucune justification publique. Kroutchev est un habitué des exécutions sans procès, les dizaines de milliers d’exécutions sans procès et de tortures de communistes dans les années 1930 dans la région de Moscou et en Ukraine. Ce coup d’État sanglant de 1953 est reçu comme une transition politique normale par les anticommunistes, mais aussi par une partie majoritaire du mouvement communiste !
Tout ensanglanté de sa prise de pouvoir, Kroutchev interdit aux autres membres du Politburo d’accéder aux documents étudiés par les commissions de réhabilitation constituées par les fidèles de Kroutchev (sont réhabilités essentiellement les complices de Kroutchev dans les crimes de masse des années 1930), détruit avec ces fidèles les documents concernant son rôle dans les répressions massives de la fin des années 1930 ainsi que les documents qui pourraient mettre en doute le nouveau discours et les nouvelles pratiques, et le rapport secret qui en constitue un aspect : il s’agit bien encore d’un complot organisé par Kroutchev.
Le rapport secret a pour premier objectif de faire porter la responsabilité des crimes de masse commis par Kroutchev et ses semblables sur Staline et Beria (alors que Staline recommandait de traiter les opposants de manière non brutale et au cas par cas, particulièrement en développant les écoles du parti, et que l’arrivée de Beria à la tête du NKVD a mis fin à cette Grande Terreur développée par le NKVD et certains premiers secrétaires) et comme deuxième objectif de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti, avec le soutien des premiers secrétaires du parti qui veulent garder leurs privilèges et leurs indemnités, face aux réformes démocratiques que commençaient à mettre en place Staline et ses fidèles.
Staline venait en effet de réduire de moitié les indemnités des membres du parti : Kroutchev rétablit les indemnités d’autrefois, en payant en plus le manque à gagner de la période de diminution des indemnités. Il s’agissait pour Staline de réduire le pouvoir du parti au profit du législatif – le Soviet – et de l’exécutif – le gouvernement (revenir à la demande bolchevique de 1917 « tout le pouvoir aux soviets »). Déjà en décembre 1936, Staline proposait au Politburo — contre la bureaucratie, contre la cooptation familiale ou amicale, contre le contrôle d’un parti incompétent sur le gouvernement et les élections, contre des politiques gouvernementales mauvaises — des élections législatives avec scrutin secret, universel, égal, direct et trois candidats par poste (dont des candidats issus de groupes citoyens basés sur la résidence, l’affiliation religieuse ou idéologique, ou la profession, y compris les anciens groupes d’opposition dans la guerre civilo-étrangère de 1918 à 1921, y compris les anciens criminels), en bref plus de démocratie dans la gouvernance de l’État, dans le parti et dans les syndicats. Ces propositions de Staline et de ses proches pour diminuer le rôle du parti n’avaient pas abouti à cause de l’opposition des premiers secrétaires et des anciens communistes, incapables de se remettre en question (« Staline viole la dictature du prolétariat et adopte les conceptions bourgeoises de la démocratie »), et à cause aussi de la panique entraînée par la découverte de complots au plus haut niveau du parti et de l’armée (même si Staline disait que les complots étaient déjoués), poussant certains secrétaires généraux et les membres du NKVD à prendre eux-mêmes l’initiative, sans consulter le Politburo, de répressions illégales contre les soi-disant ennemis de l’intérieur, avec des exécutions de militants communistes sans procès, après des aveux inventés ou obtenus sous la torture. Tout ceci constituait pour les propositions de démocratisation de Staline et de ses proches une défaite, et d’ailleurs la situation devenait hors contrôle (ce n’était pas la première fois que Staline était contesté, lui qui avait proposé sa démission au Politburo trois ou quatre fois, des démissions à chaque fois refusées, mais c’est la première fois que la situation était hors contrôle, Staline recevant du Mexique un télégramme de Trotsky lui disant que c’était la fin de son règne).
La contre-révolution de Kroutchev ne concerne pas seulement la démocratie : Kroutchev va introduire le marché noir, l’agriculture intensive, des privilèges pour les membres de l’aristocratie du parti, la répression sanglante des manifestations ouvrières et étudiantes, les pressions sur les partis communistes pour qu’ils respectent les mensonges du régime et le silence sur ses corruptions, avec la rupture avec la Yougoslavie et la Chine, avec l’agression militaire contre la Hongrie, la construction du mur de Berlin, l’installation de fusées à Cuba sans en informer les dirigeants cubains, etc, ce qui donne une image impérialiste de l’URSS.
Insistons sur l’introduction par Kroutchev d’une agriculture intensive, c’est-à-dire d’une agriculture utilisant les pesticides, les engrais chimiques, la monoculture et la délocalisation, une agriculture sur le court terme qui détruit les sols en utilisant l’agrochimie. Kroutchev prend modèle sur l’agriculture des États-Unis, pour une agriculture « normale ». Il lance la campagne des terres vierges en 1956, avec comme résultat par exemple la catastrophe de la mer d’Aral. Il met en cause les réserves naturelles mises en place par Lénine et Staline. Il s’agit d’une rupture par rapport à l’agroécologie pratiquée par Lénine puis Staline et leurs fidèles, une agriculture de long terme destinée à arrêter les famines, une agriculture assurant la souveraineté nationale, une agriculture alimentant le marché local, n’utilisant pas de pesticides et d’engrais chimiques, utilisant les arbres comme écran, une agriculture coûteuse dans la mesure où elle développe la polyculture, c’est-à-dire la nécessité de nombreuses machines et l’existence de collectifs de travailleurs formés à l’agronomie, à la pédologie, à la génétique des plantes (ces collectifs sont surtout ce qu’on appelle les kolkhozes à qui l’État donne en usufruit la propriété privée des terres qu’ils exploitent). Le sol est considéré comme une usine qui doit satisfaire les besoins des plantes. Il s’agit d’améliorer la qualité des sols et de trouver les meilleures plantes. Il s’agit d’assurer non la décroissance mais un développement écologique pour satisfaire les besoins humains, ce qui n’a rien à voir avec le productivisme. Un des maîtres à penser de cette agriculture stalinienne est Vladimir Vernadsky, un scientifique et politicien du parti cadet (Parti constitutionnel démocratique), revenu d’exil en 1926, qui n’a jamais adhéré au parti communiste (comme Pavlov et beaucoup d’autres savants soviétiques) et qui a eu des obsèques nationales à sa mort en 1945. On est loin des écologistes non humanistes qui se contentent de parler de la défense de l’environnement, sans aborder les problèmes du développement de l’agriculture pour assurer la nourriture et la santé des populations, sinon en prônant la « décroissance ».
Insistons aussi sur l’introduction par Kroutchev d’une économie privée parallèle de type capitaliste consistant en une production et un échange ayant pour but de générer des profits privés, une seconde économie qui va prendre jusqu’à 25 pour cent de l’économie totale de l’URSS. Cette seconde économie faite de transactions privées, de productions privées, de propriétés privées illégales se fait dans un contexte où la propriété privée lucrative est interdite (évidemment la propriété privée individuelle est légale puisque par exemple 25 pour cent de la terre cultivée appartient en toute légalité socialiste au privé). Environ 15 pour cent de la population soviétique va se faire beaucoup d’argent avec ces transactions privées illégales. Les millionnaires de cette petite bourgeoisie ont intérêt à étendre le secteur capitaliste illégal et font pression pour cela sur les administrations et sur le parti. C’est alors le développement d’une corruption généralisée au sein du parti avec la connivence des cadres, les pots-de-vin, les enveloppes brunes. Pour cette mafia, ce qu’on va appeler la nomenklatura, cette économie illégale de type capitaliste a un effet stabilisateur et n’est pas contraire au socialisme, et il n’est pas nécessaire de la contrôler ni de sanctionner les illégalités, de même qu’il n’y a pas d’ennemi du socialisme à l’extérieur ou à l’intérieur, que l’anticommunisme n’existe pas. Ce sont les mêmes qui sont fascinés par les pays capitalistes et qui, d’un point de vue historique, considèrent Staline et les staliniens comme des monstres, des criminels et des bureaucrates, et eux-mêmes comme les véritables marxistes, révolutionnaires et démocrates, qui considèrent qu’il n’y a pas eu l’intervention de 14 puissances étrangères sur le territoire de l’URSS entre 1918 et 1921, qui considèrent qu’il n’y a jamais eu de complot antisoviétique dans les années 1930, ni de complot nazi, ni de complot de droite, ni de complot trotskyste, et que par conséquent les procès de Moscou ne sont pas à prendre en considération par les historiens, etc. Avec l’arrivée sanglante et contre-révolutionnaire de Kroutchev et de ses fidèles au pouvoir de l’État soviétique et à la tête du mouvement communiste, l’anticommunisme, le mensonge, la bureaucratie, la nouvelle orthodoxie et ce qui constituait le contenu des complots antisoviétiques des années 1930 deviennent, au-delà des discours révolutionnaristes, la structure idéologique et pratique véritable du régime soviétique et du mouvement communiste. Les communistes qui refusent la corruption tout en ne comprenant pas la nature contre-révolutionnaire des pouvoirs de Kroutchev et de ses fidèles à l’intérieur comme à l’extérieur s’excluent petit à petit d’un parti communiste soviétique de moins en moins communiste et qui contient de moins en moins de véritables communistes. Pendant ce temps, les membres de la nomenklatura se cooptent entre eux : ils sont prêts pour un passage en douceur au capitalisme.
Une fois au pouvoir, Kroutchev continue les mêmes méthodes qu’il pratiquait dans les années 1930 et après : par exemple, il demande à deux généraux de faire des faux témoignages, et comme ces généraux refusent, Kroutchev les fait condamner à mort (pour échapper à la mort, le premier simule la folie et le deuxième se suicide) ; Kroutchev fait condamner à mort un juge qui était susceptible d’enquêter sur les crimes de masse des années 1930.
Il est intéressant de savoir que les chefs des partis communistes occidentaux auraient pu avoir une connaissance de ce qu’avait fait et ce que faisait Kroutchev : par exemple, l’élimination de Beria et des fidèles de Staline s’est faite sans procès, mais la mort de ces communistes, dont Beria, le successeur désigné de Staline, a été annoncée dans la presse soviétique, ce qui, curieusement, n’a pas intrigué ces dirigeants communistes occidentaux. Grover Furr note le manque d’énergie, la passivité relative des opposants à Staline au Politburo (il y avait peut-être aussi la peur d’être assassiné par Kroutchev et sa bande, un manque de courage et d’honnêteté qui n’est pas glorieux pour un communiste), ce manque d’énergie, cette passivité, ce manque de sérieux et d’attitude critique élémentaire, cette paresse intellectuelle, peut aussi qualifier ces chefs des partis communistes et ces intellectuels occidentaux qui ont été incapables d’analyser la très curieuse arrivée sanglante de Kroutchev au pouvoir, ni de discerner les mensonges du rapport Kroutchev, ni de mettre à jour la politique anticommuniste et maffieuse de Kroutchev et de ses continuateurs complices, jusqu’à trouver normales et habituelles les corruptions répétées et même les crimes, pour ne pas parler des autres hommes politiques et intellectuels occidentaux soi-disant attachés à l’honnêteté intellectuelle, aux droits de l’homme et à la rigueur méthodologique en histoire (il existe heureusement des historiens communistes, non communistes et même anticommunistes attachés avant tout à la rigueur méthodologique de leur discipline, particulièrement dans le monde anglo-saxon).
Le mensonge et le silence sur les corruptions, puisqu’ils sont acceptés même par un mouvement communiste très crédule, devient en Occident, particulièrement en France, une méthode efficace pour gouverner et abuser les populations, et même cette méthode du mensonge et du secret, propre à de nombreuses activités capitalistes, par exemple courante et pratiquement non sanctionnée en publicité, peut devenir sans problème une seconde nature en politique et en histoire, puisqu’il n’y a plus d’opposition communiste suffisante.
Dans le mouvement communiste, les intellectuels et les dirigeants se mettent à chercher une explication aux « faits » inventés par Kroutchev et développés par l’anticommunisme, ces « faits » sans preuve des crimes de Staline et de Beria, des « faits » dont ces intellectuels et dirigeants ne doutent pas, qu’ils considèrent comme réels, d’où une prolifération d’études « marxistes théoriques » opportunistes, basée sur des « faits » non réels. On découvre brusquement que Staline n’avait pas été fidèle à Lénine en reprenant la fable inventée autrefois par Trotsky du testament de Lénine, si besoin en falsifiant les textes. On découvre, toujours à la suite de Trotsky, que la pensée théorique de Staline était faible et que « son » régime n’était pas communiste, mais bureaucratique et sanguinaire. On discerne et on stigmatise tout à coup et un peu partout des « staliniens », des penseurs « staliniens », des méthodes « staliniennes », on affirme haut et fort n’être pas « stalinien » ou on avoue l’avoir été et ne plus l’être. Parallèlement on cache avec pudeur la faiblesse consternante de la pensée de Kroutchev, le véritable « stalinisme » des méthodes et des discours de Kroutchev et de ses fidèles, et par là même son propre « stalinisme » (bizarrement, le stalinisme, tel qu’il est défini par les rénovateurs et les anticommunistes, ne s’applique pas à Staline et à ses fidèles, si on se réfère aux sources). Désormais, il est hors de question d’étudier la théorie et la pratique de Staline : il faut faire un retour à Lénine. Bientôt, il ne sera plus question d’étudier Lénine qui ne satisfait pas aux critères du purisme révolutionnariste : ce sera le retour à Marx et Engels, puis, comme il y a des traces de « stalinisme » chez Engels (Engels est une préfiguration du stalinisme, et même Hegel et Descartes !), le retour au seul Marx, et pas tout Marx, et un Marx lu selon le contre-modèle stalinien, et la mise au pilori sans discernement, par rapport à Marx, de tout ce qui a été développé théoriquement et pratiquement, de toutes les expériences révolutionnaires qui ont essayé plus ou moins bien d’actualiser et parfois de corriger. On refonde le marxisme jusqu’à supprimer les écoles du parti et les revues théoriques indépendantes. On rejette les expériences de sortie du capitalisme dans la mesure où elles ne satisfont pas au nouveau credo théorique révolutionnaire ou à la « visée communiste ». On fait l’éloge de la complexité tout en refusant de voir la complexité d’une gestion de sortie du capitalisme pour n’en retenir qu’une caricature, des à-peu-près, des on-dit, au mépris de toute rigueur de pensée, de tout rationalisme, et on est heureux, conforté et gratifié d’être en phase avec la pensée dominante, d’y rencontrer une reconnaissance.
Tout cela constitue un amoncellement de demi-fictions pour rendre compte des fictions imaginées par Kroutchev et les anticommunistes (la littérature anticommuniste commence dès 1918 ; elle est constituée par les textes des agresseurs de 1918 à 1921 et des responsables du cordon sanitaire, en relation avec les opposants politiques russes à l’URSS de Lénine puis de Staline, les textes des « historiens » nazis et fascistes, les textes des responsables occidentaux de la Guerre Froide : il suffit de consulter les bibliographies; Kroutchev et ses fidèles et successeurs à l’intérieur et à l’extérieur ne font que reprendre et alimenter ces textes, avec le même manque de rigueur dans l’établissement des faits). On a donc toute une littérature fondée sur des mensonges, une littérature qui doit être cohérente avec les mensonges supposés vrais, une littérature qui, elle, est à jeter à la poubelle. Il faut tout revoir. Se remettre entièrement en question, sortir de ce piège, on comprend que cela soit difficile ! Ce qu’on considérait depuis toujours comme des faits indubitables, évidents, et des faits qui fondaient toute une philosophie et une pratique politiques, se révèlent être des faits mensongers, des mensonges, une immense mythologie qui sert de support, de qu’en-dira-t-on et de toile de fond à la pratique politique, artistique et médiatique, et à la formation de la jeunesse.
En ce qui concerne la France, il serait intéressant de réexaminer à partir des archives du mouvement ouvrier la perception plus ou moins schématique que pouvaient avoir les militants de ce qui se passait en URSS et dans le monde, plus spécifiquement leurs positions par rapport aux conflits politiques en URSS puis dans les pays communistes (si ces conflits étaient perçus). Par exemple, les militants percevaient-ils le débat sur la démocratie en URSS, et s’ils le percevaient, quelles étaient leurs positions ? En 1953, ont-ils perçu le coup d’Etat en URSS et comment ont-ils réagi ?
Il s’agit maintenant d’être le plus rigoureux possible, d’abandonner les à peu près, d’être au plus près de la vérité, y compris sur ses propres erreurs et sa propre histoire, si la gauche veut retrouver un contact avec la population, une population dont il ne faut pas sous-estimer l’intelligence et la perception de la réalité.
Pour terminer, faisons deux remarques, pour éviter les amalgames. Premièrement, l’accusation de « stalinisme »de certains modes de pensée et de raisonnement doit tenir compte d’abord de la mise en minorité au Politburo de Staline à partir des années 1934 sur de nombreux sujets, mise en minorité accompagnée par les désordres générés par les complots droitiers ou trotskistes, complots souvent financés par les nazis, ensuite, à partir de 1953, de la dictature explicite de la bande à Kroutchev (celle qui mettait en minorité Staline depuis 1934), une dictature à l’origine d’un marxisme-léninisme complètement instrumental et dégénéré. Deuxièmement, les liens de Trotsky avec les nazis et la véritable histoire de l’URSS ne sont connus historiquement sérieusement que très récemment, si bien que les soutiens à Trotsky, les partisans du trotskisme, les antistaliniens, les dénonciateurs des régimes et des fonctionnements des pays socialistes sont à considérer en relation avec leurs connaissances historiques.
Le paradigme anti-Staline de l’histoire soviétique, c’est-à-dire toute l’historiographie de l’époque stalinienne basée sur le rapport Kroutchev et ses suites, ne fait que continuer les interprétations de la réalité soviétique des trotskistes, des menchevik et des immigrés soviétiques, mais comme il est accepté par le mouvement communiste, il devient le paradigme dominant de l’histoire soviétique.
Pas une seule déclaration des « révélations » de Kroutchev sur Staline ou sur Beria ne s’est avérée exacte. Toutes celles qui sont vérifiables se révèlent fausses. Il apparaît que Kroutchev n’a pas seulement menti sur Staline et Beria, il n’a pratiquement fait que cela. L’ensemble du rapport secret est un tissu de mensonges.
Réfuter l’ensemble du rapport de Kroutchev veut dire en même temps remettre en question tout le paradigme historique de l’histoire soviétique de la période stalinienne. La logique voudrait une révision complète de l’histoire soviétique et même de l’histoire du monde. Il serait plus facile de croire que ce livre a été fabriqué, qu’il cache la vérité, qu’il travestit les choses, exactement comme Kroutchev l’a fait, et ce travail pourrait être ignoré et le problème s’évanouirait.
Le paradigme anti-Staline de l’histoire soviétique continue les interprétations de la réalité soviétique des trotskistes, des mencheviks et des immigrés soviétiques, mais comme il a été accepté par le mouvement communiste, il devient le paradigme dominant de l’histoire soviétique.
Le rapport secret n’est pas seulement le document fondateur du paradigme, mais sa métonymie : démontrer que les déclarations de Kroutchev sont fausses est interprété comme une démonstration que toutes les autres composantes de ce paradigme sont fausses.
Kroutchev remplace le très bon Staline du culte par le mythe trotskiste du très mauvais Staline, meurtrier de masse.
Certains admettent quelques erreurs dans le rapport Kroutchev, mais reconnaître que tout, absolument tout le rapport n’est qu’un tissu de mensonges, c’est discréditer « l’homme courageux qui a écrit un rapport révolutionnaire », c’est remettre en question toute l’histoire récente, c’est remettre en question la légende noire de Staline, c’est sortir du mythe.
Dire que toutes les révélations de Kroutchev sont fausses, c’est ne pas entrer dans le paradigme dominant pour qui Kroutchev conserve une humanité, une grandeur humaine, un courage, une générosité, une lucidité marxiste, avec un rapport Kroutchev qui constitue une grande action, une action courageuse et innovante dans l’histoire du communisme, une révolution (pour ne pas dire une contre-révolution).
Avec le rapport secret, Kroutchev veut empêcher quiconque de découvrir son rôle dans les répressions de masse en portant l’accusation sur Staline. Avec les réhabilitations, Kroutchev veut atténuer l’animosité à son égard à Moscou et en Ukraine, et ces réhabilitations permettent à Kroutchev de dire faussement que les personnes qu’il cite dans son rapport sont des victimes innocentes de Staline et de Beria.
Kroutchev veut changer de politique (réformes orientées vers le marché, orientation vers les biens de consommation, abandon de la marche au communisme, théorie que le capitalisme peut être dépassé pacifiquement). Kroutchev utilise ses accusations contre Staline et Beria comme une arme contre les autres membres de la direction collective. Kroutchev veut fermer la porte à toutes les réformes démocratiques que commençait à mettre en place Staline, et il est soutenu par les premiers secrétaires qui veulent garder leurs privilèges. Le rapport secret permet de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti.
Kroutchev est l’auteur de crimes de masse dans les années 1930, dans le cadre d’une troïka composée de lui-même, secrétaire général du parti, d’un dirigeant local du NKVD et d’un juge.
Kroutchev est un des premiers secrétaires qui a assassiné des dizaines de milliers de communistes dans la région de Moscou et en Ukraine, et il est un des seuls à ne pas avoir été arrêté et exécuté pour ses répressions illégales. Par ailleurs, Kroutchev a dû faire partie de la conspiration de Boukharine, ce qui expliquerait tous les faits le concernant. Les répressions massives des communistes permettent d’apparaître plus fidèle que les fidèles, de couvrir les activités conspiratrices, de propager le mécontentement à l’égard du système soviétique afin de faciliter des rébellions en cas d’invasion étrangère.
Kroutchev est un habitué des complots.
Kroutchev participe en 1953 à un complot, exactement un coup d’État au sein du parti abolissant la présidence élargie qui venait d’être approuvée au congrès précédent, sans vote, sans discussion.
La même année, Kroutchev est l’élément moteur derrière le complot visant à assassiner Beria et les fidèles de Staline.
Une fois au pouvoir, Kroutchev interdit aux autres membres du Politburo d’accéder aux documents étudiés par les commissions de réhabilitation constituées par ses fidèles, détruit avec ses fidèles les documents concernant son rôle dans les répressions massives de la fin des années 1930 ainsi que les documents qui mettent en doute le rapport secret.
Le mouvement communiste ne peut pas se corriger sur des mensonges, c’est-à-dire sur quelque chose qui n’existe pas.
Tous les documents et les études de l’époque de Kroutchev sont à revoir.
Le mouvement communiste intègre les mensonges de Kroutchev et de Trotsky sur les crimes de Staline comme des vérités, et entreprend ensuite de se corriger, mais on ne peut pas se corriger sur des mensonges, sur le saccage de la vérité.
Kroutchev non seulement cherche des avantages personnels comme tout dirigeant des pays capitalistes, mais c’est un criminel, un voyou qui attribue à Staline les crimes qu’il a lui-même commis avec ses complices, secrétaires généraux du parti et membres du NKVD.
Les succès et les échecs de Staline n’ont pas encore été découverts : ils sont à étudier.
Les propos de Trotsky apparaissent du même niveau que ceux de Kroutchev : ils ne sont pas « confirmés » par Kroutchev, puisque tout est mensonge chez Kroutchev. On peut seulement dire que Kroutchev a adopté certains mots, certaines expressions, certaines positions et certains thèmes de Trotsky, et tout reste à travailler avec des preuves.
L’histoire du communisme à l’époque stalinienne est fondée sur le rapport secret de Kroutchev. Au regard des archives et des documents qui sont publiés depuis ce rapport (avec le présupposé méthodologique essentiel en histoire que chaque « fait » doit être accompagné de preuves : il est donc permis de douter d’un « fait » qui n’est pas accompagné de preuves et de le considérer comme un « fait » mensonger, un mensonge), Grover Furr démontre que ce rapport apparaît à la fois comme un tissu de mensonges – aucune des 61 « révélations » sur les crimes de Staline et de Beria (les « faits ») n’est une vérité –, et aussi, c’est très important, comme une diversion vers le passé pour cacher le coup d’Etat, c’est-à-dire la prise de pouvoir illégale et de contenu dictatorial et bureaucratique de Kroutchev et du parti communiste soviétique sur le législatif et l’exécutif soviétiques dans la bataille au sein de la direction du parti pour des réformes démocratiques initiée en 1937 par Staline et ses fidèles.
Pour comprendre la raison des mensonges du rapport Kroutchev de la part d’un chef d’État apparemment respectable, particulièrement adulé par les chefs des partis communistes occidentaux, il faut connaître la véritable activité de Kroutchev et de ses complices actifs ou passifs, une minimum de connaissance que ces chefs des partis communistes occidentaux auraient dû acquérir, pour comprendre les significations de ce rapport secret.
En 1920, Kroutchev vote pour la position trotskiste. Il en craint les conséquences pour sa carrière et lui-même se bat avec d’autant plus de zèle contre la « négligence », contre la « perte de vigilance politique », contre l’ »aveuglement politique », etc, comme le font de nombreux hommes politiques de l’époque quand ils veulent dissimuler la virulence de leur opposition à Staline tout en voulant montrer leur grande distance à l’égard de l’opposition terroriste.
Kroutchev, en tant que premier secrétaire de la région de Moscou jusqu’à fin 1937, puis premier secrétaire de l’Ukraine jusqu’en 1946, en complicité avec d’autres premiers secrétaires et avec les membres du NKVD — interprétant faussement un décret de décembre 1934 essayant de régler la multiplication des sabotages, des assassinats politiques, souvent en relation avec l’espionnage allemand et japonais et/ou avec des forces d’opposition, aussi bien dans le gouvernement que dans le parti , même au plus haut niveau — assassine illégalement des dizaines de milliers de communistes innocents à partir de preuves fabriquées d’activités antisoviétiques et d’aveux obtenus sous la torture, laissant une animosité durable à son égard et à l’égard du parti communiste là où il a exercé ses crimes de masse (par exemple en Ukraine entre 1938 et en 1940, 160 565 communistes sont arrêtés, et 54 000 exécutés ; l’augmentation du nombre d’arrestations avec l’arrivée de Kroutchev est justifiée par « l’augmentation de l’activité contre-révolutionnaire des trotskistes droitiers clandestins »). Le souvenir des massacres illégaux de Kroutchev dans la région de Moscou et en Ukraine persiste même après la guerre et après la mort de Staline : il suffit d’interroger les habitants. Kroutchev essaye de se disculper en disant qu’il a commis ces crimes sur ordre de Staline, ce qui est faux, puisque ces crimes étaient illégaux.
Kroutchev, ses fidèles et ses continuateurs affirment qu’il n’y avait pas de complot nazi en URSS, que les trois procès de Moscou étaient fabriqués par Staline, que les aveux étaient obtenus grâce à la torture (ce qui est sûr, ce sont Kroutchev, ses complices secrétaires généraux et membres du NKVD qui ont pratiqué la torture dans les années 1930 et qui ont exécuté les condamnés sans passage devant les tribunaux), Kroutchev donnant une image d’inculpés ayant perdu tout courage et toute honnêteté, cédant à la supposée torture, dénonçant leurs amis et leurs complices pendant tout le déroulement du procès public (vraisemblablement Kroutchev ne peut concevoir ces amis et complices, et les hommes en général, qu’à sa propre image, l’image d’un homme corrompu, sans dignité). Cette absence d’espionnage allemand en URSS affirmée par Kroutchev, cette passivité nazie quasi-bienveillante supposée par Kroutchev, contraste avec l’efficacité de l’action nazie en France par l’intermédiaire de la Synarchie et de la Cagoule pour préparer l’agression contre la France, une Synarchie et une Cagoule constituant des complots dont les complices français anticommunistes et antisémites des nazis nient eux aussi l’existence.
Il est à noter qu’il est maintenant prouvé que Trotsky a participé à des conspirations antisoviétiques en lien avec les nazis. En Espagne, un officier de la Luftwaffe, Harro Schulze-Boysen, membre de l’Orchestre Rouge, apprend dans son travail officiel qu’une rébellion organisée par le POUM (notoirement lié à Trotsky) et des anarchistes antisoviétiques contre le gouvernement espagnol, qualifié par eux de « bourgeois démocratique » et « complice du traître Staline, de sa bureaucratie et de sa dictature », était en préparation pour mai 1937 avec la coopération de la Gestapo et de Franco, et il transmet cette information à une jeune recrue de l’Orchestre Rouge, la journaliste Gisella von Pöllnitz, qui transmet l’information à l’ambassade soviétique à Berlin. En URSS, Toukachevski et Boukharine recevaient des instructions de Trotsky. Trotsky n’a en définitive pas réussi à cacher sa participation à plusieurs complots à l’intérieur de l’URSS ni ses liens avec les nazis.
En 1937 et 1938 la direction de Staline essaye de freiner les répressions illégales initiées par le NKVD et certains premiers secrétaires du parti. Soupçonnant le chef du NKVD, Eizov, le Politburo remplace son secrétaire, Frinovski, par Beria, en août 1938. Le 8 décembre 1938, le chef du NKVD démissionne, remplacé par Beria, qui rétablit la légalité dès novembre 1938. Les rapports sur les répressions illégales et les exécutions en relation avec les directions locales du NKVD et les premiers secrétaires affluent. Eizov est arrêté le 10 avril 1939. Frinovski fait des aveux le 11 avril 1939 : la conspiration d’Eijov pour les assassinats de masse des communistes loyaux est dans la continuité des conspirations révélées par les trois procès de Moscou et l’affaire Toukatchevski. Beria libère les prisonniers innocents, rétablit les droits des prisonniers, en particulier dans les goulags (les goulags dépendent du NKVD). Les membres du NKVD et de nombreux premiers secrétaires auteurs de répressions illégales sont ainsi arrêtés et exécutés avec l’accusation de tortures et de crimes de masse. Kroutchev échappe bizarrement aux arrestations, ce qui prouve que la répression contre les criminels de masse comme Kroutchev a été insuffisante. Jusque très haut dans la hiérarchie du parti communiste, il subsiste des criminels, vraisemblablement membres d’un ou plusieurs complots.
Pendant la guerre, Kroutchev sera un des trois responsables de la défaite militaire de Kharkov qui a eu pour résultat terrible de livrer à l’ennemi 18 divisions.
La plupart du temps les condamnés pour crimes de masse avouent, en plus de leurs tortures et de leurs assassinats, faire partie d’une conspiration. Il y avait plusieurs conspirations menant des actions terroristes (meurtre de Kirov, sabotages, assassinats, etc.), souvent en relation avec l’Allemagne, la Pologne ou le Japon (Trotsky est souvent impliqué), avec l’objectif de prendre le pouvoir. Ces conspirations sont dans la continuité de la guerre civilo-étrangère de 1918 à 1921 qui avait fait 7 millions de morts (Annie Lacroix-Riz nomme cette guerre civile une « guerre civile extérieure », c’est-à-dire importée de l’extérieur, sans déclaration de guerre, sous prétexte d’ingérence humanitaire, comme le sera la guerre d’Espagne, où l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie soutiennent le complot franquiste contre le gouvernement de l’Espagne républicaine, un gouvernement à qui Franco reproche de comporter des communistes, intervention nazie et fasciste en complicité avec Léon Blum et Chamberlain, qui ne pratiquent donc pas une « politique de non-intervention » mais une politique de blocus et d’étranglement de l’Espagne républicaine, seule l’URSS apportant une aide en avions et en tanks). Selon les membres de ces conspirations, pour couvrir leurs activités, il s’agissait non seulement d’aduler Staline de manière spectaculaire, mais de faire du zèle, d’en rajouter dans la poursuite des soi-disant comploteurs antistaliniens ou antisoviétiques du parti, de faire du chiffre en nombre d’arrestations, de montrer sa vigilance en exagérant le danger complotiste, ce qui en même temps permettait d’affaiblir le parti communiste en excluant du parti les communistes honnêtes, pour préparer la prise du pouvoir ou l’intervention étrangère. Dans certaines régions, presque tous les communistes sont exclus et parfois exécutés, toujours sur des preuves fabriquées.
Kroutchev faisait vraisemblablement partie d’une de ces conspirations (cette hypothèse expliquerait bien des choses), peut-être la conspiration de Boukharine. Boukharine a avoué être à la tête d’une conspiration, mais il n’a dénoncé aucun de ses co-conspirateurs, sauf Toukachevski, une fois que celui-ci a été arrêté.
Kroutchev est inquiet. Chtcherbakov, son successeur à Moscou, qui a réintégré dans le parti presque tous les communistes qu’il avait exclus (évidemment les communistes que Kroutchev n’avait pas exécutés), peut le compromettre : bizarrement, il meurt, les médecins l’ayant mal soigné. Cela arrange bien Kroutchev.
Jdanov sera lui aussi mal soigné (un médecin avouant l’avoir fait volontairement), et il en est de même de Staline, laissé sans soins pendant un ou deux jours après un AVC, absence de soins dans lequel serait impliqué Kroutchev (c’est le véritable complot des blouses blanches, pas celui qui a permis de suggérer faussement l’antisémitisme de Staline, sauf à identifier de manière raciste antisionisme et antisémitisme).
Déjà avant la mort de Staline, comme s’il était habitué aux complots, Kroutchev organise plusieurs complots. Pendant l’agonie de Staline, Kroutchev participe en 1953 à un complot, exactement un coup d’État au sein du parti, abolissant la présidence élargie qui venait d’être approuvée au Congrès précédent, une abolition sans vote, sans discussion.
La même année, juste après la mort de Staline, c’est le coup d’Etat, où Kroutchev est l’élément moteur derrière le complot qui assassine Beria et les fidèles de Staline, sans aucun procès public, sans même aucune justification publique. Kroutchev est un habitué des exécutions sans procès, les dizaines de milliers d’exécutions sans procès et de tortures de communistes dans les années 1930 dans la région de Moscou et en Ukraine. Ce coup d’État sanglant de 1953 est reçu comme une transition politique normale par les anticommunistes, mais aussi par une partie majoritaire du mouvement communiste !
Tout ensanglanté de sa prise de pouvoir, Kroutchev interdit aux autres membres du Politburo d’accéder aux documents étudiés par les commissions de réhabilitation constituées par les fidèles de Kroutchev (sont réhabilités essentiellement les complices de Kroutchev dans les crimes de masse des années 1930), détruit avec ces fidèles les documents concernant son rôle dans les répressions massives de la fin des années 1930 ainsi que les documents qui pourraient mettre en doute le nouveau discours et les nouvelles pratiques, et le rapport secret qui en constitue un aspect : il s’agit bien encore d’un complot organisé par Kroutchev.
Le rapport secret a pour premier objectif de faire porter la responsabilité des crimes de masse commis par Kroutchev et ses semblables sur Staline et Beria (alors que Staline recommandait de traiter les opposants de manière non brutale et au cas par cas, particulièrement en développant les écoles du parti, et que l’arrivée de Beria à la tête du NKVD a mis fin à cette Grande Terreur développée par le NKVD et certains premiers secrétaires) et comme deuxième objectif de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti, avec le soutien des premiers secrétaires du parti qui veulent garder leurs privilèges et leurs indemnités, face aux réformes démocratiques que commençaient à mettre en place Staline et ses fidèles.
Staline venait en effet de réduire de moitié les indemnités des membres du parti : Kroutchev rétablit les indemnités d’autrefois, en payant en plus le manque à gagner de la période de diminution des indemnités. Il s’agissait pour Staline de réduire le pouvoir du parti au profit du législatif – le Soviet – et de l’exécutif – le gouvernement (revenir à la demande bolchevique de 1917 « tout le pouvoir aux soviets »). Déjà en décembre 1936, Staline proposait au Politburo — contre la bureaucratie, contre la cooptation familiale ou amicale, contre le contrôle d’un parti incompétent sur le gouvernement et les élections, contre des politiques gouvernementales mauvaises — des élections législatives avec scrutin secret, universel, égal, direct et trois candidats par poste (dont des candidats issus de groupes citoyens basés sur la résidence, l’affiliation religieuse ou idéologique, ou la profession, y compris les anciens groupes d’opposition dans la guerre civilo-étrangère de 1918 à 1921, y compris les anciens criminels), en bref plus de démocratie dans la gouvernance de l’État, dans le parti et dans les syndicats. Ces propositions de Staline et de ses proches pour diminuer le rôle du parti n’avaient pas abouti à cause de l’opposition des premiers secrétaires et des anciens communistes, incapables de se remettre en question (« Staline viole la dictature du prolétariat et adopte les conceptions bourgeoises de la démocratie »), et à cause aussi de la panique entraînée par la découverte de complots au plus haut niveau du parti et de l’armée (même si Staline disait que les complots étaient déjoués), poussant certains secrétaires généraux et les membres du NKVD à prendre eux-mêmes l’initiative, sans consulter le Politburo, de répressions illégales contre les soi-disant ennemis de l’intérieur, avec des exécutions de militants communistes sans procès, après des aveux inventés ou obtenus sous la torture. Tout ceci constituait pour les propositions de démocratisation de Staline et de ses proches une défaite, et d’ailleurs la situation devenait hors contrôle (ce n’était pas la première fois que Staline était contesté, lui qui avait proposé sa démission au Politburo trois ou quatre fois, des démissions à chaque fois refusées, mais c’est la première fois que la situation était hors contrôle, Staline recevant du Mexique un télégramme de Trotsky lui disant que c’était la fin de son règne).
La contre-révolution de Kroutchev ne concerne pas seulement la démocratie : Kroutchev va introduire le marché noir, l’agriculture intensive, des privilèges pour les membres de l’aristocratie du parti, la répression sanglante des manifestations ouvrières et étudiantes, les pressions sur les partis communistes pour qu’ils respectent les mensonges du régime et le silence sur ses corruptions, avec la rupture avec la Yougoslavie et la Chine, avec l’agression militaire contre la Hongrie, la construction du mur de Berlin, l’installation de fusées à Cuba sans en informer les dirigeants cubains, etc, ce qui donne une image impérialiste de l’URSS.
Insistons sur l’introduction par Kroutchev d’une agriculture intensive, c’est-à-dire d’une agriculture utilisant les pesticides, les engrais chimiques, la monoculture et la délocalisation, une agriculture sur le court terme qui détruit les sols en utilisant l’agrochimie. Kroutchev prend modèle sur l’agriculture des États-Unis, pour une agriculture « normale ». Il lance la campagne des terres vierges en 1956, avec comme résultat par exemple la catastrophe de la mer d’Aral. Il met en cause les réserves naturelles mises en place par Lénine et Staline. Il s’agit d’une rupture par rapport à l’agroécologie pratiquée par Lénine puis Staline et leurs fidèles, une agriculture de long terme destinée à arrêter les famines, une agriculture assurant la souveraineté nationale, une agriculture alimentant le marché local, n’utilisant pas de pesticides et d’engrais chimiques, utilisant les arbres comme écran, une agriculture coûteuse dans la mesure où elle développe la polyculture, c’est-à-dire la nécessité de nombreuses machines et l’existence de collectifs de travailleurs formés à l’agronomie, à la pédologie, à la génétique des plantes (ces collectifs sont surtout ce qu’on appelle les kolkhozes à qui l’État donne en usufruit la propriété privée des terres qu’ils exploitent). Le sol est considéré comme une usine qui doit satisfaire les besoins des plantes. Il s’agit d’améliorer la qualité des sols et de trouver les meilleures plantes. Il s’agit d’assurer non la décroissance mais un développement écologique pour satisfaire les besoins humains, ce qui n’a rien à voir avec le productivisme. Un des maîtres à penser de cette agriculture stalinienne est Vladimir Vernadsky, un scientifique et politicien du parti cadet (Parti constitutionnel démocratique), revenu d’exil en 1926, qui n’a jamais adhéré au parti communiste (comme Pavlov et beaucoup d’autres savants soviétiques) et qui a eu des obsèques nationales à sa mort en 1945. On est loin des écologistes non humanistes qui se contentent de parler de la défense de l’environnement, sans aborder les problèmes du développement de l’agriculture pour assurer la nourriture et la santé des populations, sinon en prônant la « décroissance ».
Insistons aussi sur l’introduction par Kroutchev d’une économie privée parallèle de type capitaliste consistant en une production et un échange ayant pour but de générer des profits privés, une seconde économie qui va prendre jusqu’à 25 pour cent de l’économie totale de l’URSS. Cette seconde économie faite de transactions privées, de productions privées, de propriétés privées illégales se fait dans un contexte où la propriété privée lucrative est interdite (évidemment la propriété privée individuelle est légale puisque par exemple 25 pour cent de la terre cultivée appartient en toute légalité socialiste au privé). Environ 15 pour cent de la population soviétique va se faire beaucoup d’argent avec ces transactions privées illégales. Les millionnaires de cette petite bourgeoisie ont intérêt à étendre le secteur capitaliste illégal et font pression pour cela sur les administrations et sur le parti. C’est alors le développement d’une corruption généralisée au sein du parti avec la connivence des cadres, les pots-de-vin, les enveloppes brunes. Pour cette mafia, ce qu’on va appeler la nomenklatura, cette économie illégale de type capitaliste a un effet stabilisateur et n’est pas contraire au socialisme, et il n’est pas nécessaire de la contrôler ni de sanctionner les illégalités, de même qu’il n’y a pas d’ennemi du socialisme à l’extérieur ou à l’intérieur, que l’anticommunisme n’existe pas. Ce sont les mêmes qui sont fascinés par les pays capitalistes et qui, d’un point de vue historique, considèrent Staline et les staliniens comme des monstres, des criminels et des bureaucrates, et eux-mêmes comme les véritables marxistes, révolutionnaires et démocrates, qui considèrent qu’il n’y a pas eu l’intervention de 14 puissances étrangères sur le territoire de l’URSS entre 1918 et 1921, qui considèrent qu’il n’y a jamais eu de complot antisoviétique dans les années 1930, ni de complot nazi, ni de complot de droite, ni de complot trotskyste, et que par conséquent les procès de Moscou ne sont pas à prendre en considération par les historiens, etc. Avec l’arrivée sanglante et contre-révolutionnaire de Kroutchev et de ses fidèles au pouvoir de l’État soviétique et à la tête du mouvement communiste, l’anticommunisme, le mensonge, la bureaucratie, la nouvelle orthodoxie et ce qui constituait le contenu des complots antisoviétiques des années 1930 deviennent, au-delà des discours révolutionnaristes, la structure idéologique et pratique véritable du régime soviétique et du mouvement communiste. Les communistes qui refusent la corruption tout en ne comprenant pas la nature contre-révolutionnaire des pouvoirs de Kroutchev et de ses fidèles à l’intérieur comme à l’extérieur s’excluent petit à petit d’un parti communiste soviétique de moins en moins communiste et qui contient de moins en moins de véritables communistes. Pendant ce temps, les membres de la nomenklatura se cooptent entre eux : ils sont prêts pour un passage en douceur au capitalisme.
Une fois au pouvoir, Kroutchev continue les mêmes méthodes qu’il pratiquait dans les années 1930 et après : par exemple, il demande à deux généraux de faire des faux témoignages, et comme ces généraux refusent, Kroutchev les fait condamner à mort (pour échapper à la mort, le premier simule la folie et le deuxième se suicide) ; Kroutchev fait condamner à mort un juge qui était susceptible d’enquêter sur les crimes de masse des années 1930.
Il est intéressant de savoir que les chefs des partis communistes occidentaux auraient pu avoir une connaissance de ce qu’avait fait et ce que faisait Kroutchev : par exemple, l’élimination de Beria et des fidèles de Staline s’est faite sans procès, mais la mort de ces communistes, dont Beria, le successeur désigné de Staline, a été annoncée dans la presse soviétique, ce qui, curieusement, n’a pas intrigué ces dirigeants communistes occidentaux. Grover Furr note le manque d’énergie, la passivité relative des opposants à Staline au Politburo (il y avait peut-être aussi la peur d’être assassiné par Kroutchev et sa bande, un manque de courage et d’honnêteté qui n’est pas glorieux pour un communiste), ce manque d’énergie, cette passivité, ce manque de sérieux et d’attitude critique élémentaire, cette paresse intellectuelle, peut aussi qualifier ces chefs des partis communistes et ces intellectuels occidentaux qui ont été incapables d’analyser la très curieuse arrivée sanglante de Kroutchev au pouvoir, ni de discerner les mensonges du rapport Kroutchev, ni de mettre à jour la politique anticommuniste et maffieuse de Kroutchev et de ses continuateurs complices, jusqu’à trouver normales et habituelles les corruptions répétées et même les crimes, pour ne pas parler des autres hommes politiques et intellectuels occidentaux soi-disant attachés à l’honnêteté intellectuelle, aux droits de l’homme et à la rigueur méthodologique en histoire (il existe heureusement des historiens communistes, non communistes et même anticommunistes attachés avant tout à la rigueur méthodologique de leur discipline, particulièrement dans le monde anglo-saxon).
Le mensonge et le silence sur les corruptions, puisqu’ils sont acceptés même par un mouvement communiste très crédule, devient en Occident, particulièrement en France, une méthode efficace pour gouverner et abuser les populations, et même cette méthode du mensonge et du secret, propre à de nombreuses activités capitalistes, par exemple courante et pratiquement non sanctionnée en publicité, peut devenir sans problème une seconde nature en politique et en histoire, puisqu’il n’y a plus d’opposition communiste suffisante.
Dans le mouvement communiste, les intellectuels et les dirigeants se mettent à chercher une explication aux « faits » inventés par Kroutchev et développés par l’anticommunisme, ces « faits » sans preuve des crimes de Staline et de Beria, des « faits » dont ces intellectuels et dirigeants ne doutent pas, qu’ils considèrent comme réels, d’où une prolifération d’études « marxistes théoriques » opportunistes, basée sur des « faits » non réels. On découvre brusquement que Staline n’avait pas été fidèle à Lénine en reprenant la fable inventée autrefois par Trotsky du testament de Lénine, si besoin en falsifiant les textes. On découvre, toujours à la suite de Trotsky, que la pensée théorique de Staline était faible et que « son » régime n’était pas communiste, mais bureaucratique et sanguinaire. On discerne et on stigmatise tout à coup et un peu partout des « staliniens », des penseurs « staliniens », des méthodes « staliniennes », on affirme haut et fort n’être pas « stalinien » ou on avoue l’avoir été et ne plus l’être. Parallèlement on cache avec pudeur la faiblesse consternante de la pensée de Kroutchev, le véritable « stalinisme » des méthodes et des discours de Kroutchev et de ses fidèles, et par là même son propre « stalinisme » (bizarrement, le stalinisme, tel qu’il est défini par les rénovateurs et les anticommunistes, ne s’applique pas à Staline et à ses fidèles, si on se réfère aux sources). Désormais, il est hors de question d’étudier la théorie et la pratique de Staline : il faut faire un retour à Lénine. Bientôt, il ne sera plus question d’étudier Lénine qui ne satisfait pas aux critères du purisme révolutionnariste : ce sera le retour à Marx et Engels, puis, comme il y a des traces de « stalinisme » chez Engels (Engels est une préfiguration du stalinisme, et même Hegel et Descartes !), le retour au seul Marx, et pas tout Marx, et un Marx lu selon le contre-modèle stalinien, et la mise au pilori sans discernement, par rapport à Marx, de tout ce qui a été développé théoriquement et pratiquement, de toutes les expériences révolutionnaires qui ont essayé plus ou moins bien d’actualiser et parfois de corriger. On refonde le marxisme jusqu’à supprimer les écoles du parti et les revues théoriques indépendantes. On rejette les expériences de sortie du capitalisme dans la mesure où elles ne satisfont pas au nouveau credo théorique révolutionnaire ou à la « visée communiste ». On fait l’éloge de la complexité tout en refusant de voir la complexité d’une gestion de sortie du capitalisme pour n’en retenir qu’une caricature, des à-peu-près, des on-dit, au mépris de toute rigueur de pensée, de tout rationalisme, et on est heureux, conforté et gratifié d’être en phase avec la pensée dominante, d’y rencontrer une reconnaissance.
Tout cela constitue un amoncellement de demi-fictions pour rendre compte des fictions imaginées par Kroutchev et les anticommunistes (la littérature anticommuniste commence dès 1918 ; elle est constituée par les textes des agresseurs de 1918 à 1921 et des responsables du cordon sanitaire, en relation avec les opposants politiques russes à l’URSS de Lénine puis de Staline, les textes des « historiens » nazis et fascistes, les textes des responsables occidentaux de la Guerre Froide : il suffit de consulter les bibliographies; Kroutchev et ses fidèles et successeurs à l’intérieur et à l’extérieur ne font que reprendre et alimenter ces textes, avec le même manque de rigueur dans l’établissement des faits). On a donc toute une littérature fondée sur des mensonges, une littérature qui doit être cohérente avec les mensonges supposés vrais, une littérature qui, elle, est à jeter à la poubelle. Il faut tout revoir. Se remettre entièrement en question, sortir de ce piège, on comprend que cela soit difficile ! Ce qu’on considérait depuis toujours comme des faits indubitables, évidents, et des faits qui fondaient toute une philosophie et une pratique politiques, se révèlent être des faits mensongers, des mensonges, une immense mythologie qui sert de support, de qu’en-dira-t-on et de toile de fond à la pratique politique, artistique et médiatique, et à la formation de la jeunesse.
En ce qui concerne la France, il serait intéressant de réexaminer à partir des archives du mouvement ouvrier la perception plus ou moins schématique que pouvaient avoir les militants de ce qui se passait en URSS et dans le monde, plus spécifiquement leurs positions par rapport aux conflits politiques en URSS puis dans les pays communistes (si ces conflits étaient perçus). Par exemple, les militants percevaient-ils le débat sur la démocratie en URSS, et s’ils le percevaient, quelles étaient leurs positions ? En 1953, ont-ils perçu le coup d’Etat en URSS et comment ont-ils réagi ?
Il s’agit maintenant d’être le plus rigoureux possible, d’abandonner les à peu près, d’être au plus près de la vérité, y compris sur ses propres erreurs et sa propre histoire, si la gauche veut retrouver un contact avec la population, une population dont il ne faut pas sous-estimer l’intelligence et la perception de la réalité.
Pour terminer, faisons deux remarques, pour éviter les amalgames. Premièrement, l’accusation de « stalinisme »de certains modes de pensée et de raisonnement doit tenir compte d’abord de la mise en minorité au Politburo de Staline à partir des années 1934 sur de nombreux sujets, mise en minorité accompagnée par les désordres générés par les complots droitiers ou trotskistes, complots souvent financés par les nazis, ensuite, à partir de 1953, de la dictature explicite de la bande à Kroutchev (celle qui mettait en minorité Staline depuis 1934), une dictature à l’origine d’un marxisme-léninisme complètement instrumental et dégénéré. Deuxièmement, les liens de Trotsky avec les nazis et la véritable histoire de l’URSS ne sont connus historiquement sérieusement que très récemment, si bien que les soutiens à Trotsky, les partisans du trotskisme, les antistaliniens, les dénonciateurs des régimes et des fonctionnements des pays socialistes sont à considérer en relation avec leurs connaissances historiques.
Le paradigme anti-Staline de l’histoire soviétique, c’est-à-dire toute l’historiographie de l’époque stalinienne basée sur le rapport Kroutchev et ses suites, ne fait que continuer les interprétations de la réalité soviétique des trotskistes, des menchevik et des immigrés soviétiques, mais comme il est accepté par le mouvement communiste, il devient le paradigme dominant de l’histoire soviétique.
Pas une seule déclaration des « révélations » de Kroutchev sur Staline ou sur Beria ne s’est avérée exacte. Toutes celles qui sont vérifiables se révèlent fausses. Il apparaît que Kroutchev n’a pas seulement menti sur Staline et Beria, il n’a pratiquement fait que cela. L’ensemble du rapport secret est un tissu de mensonges.
Réfuter l’ensemble du rapport de Kroutchev veut dire en même temps remettre en question tout le paradigme historique de l’histoire soviétique de la période stalinienne. La logique voudrait une révision complète de l’histoire soviétique et même de l’histoire du monde. Il serait plus facile de croire que ce livre a été fabriqué, qu’il cache la vérité, qu’il travestit les choses, exactement comme Kroutchev l’a fait, et ce travail pourrait être ignoré et le problème s’évanouirait.
Le paradigme anti-Staline de l’histoire soviétique continue les interprétations de la réalité soviétique des trotskistes, des mencheviks et des immigrés soviétiques, mais comme il a été accepté par le mouvement communiste, il devient le paradigme dominant de l’histoire soviétique.
Le rapport secret n’est pas seulement le document fondateur du paradigme, mais sa métonymie : démontrer que les déclarations de Kroutchev sont fausses est interprété comme une démonstration que toutes les autres composantes de ce paradigme sont fausses.
Kroutchev remplace le très bon Staline du culte par le mythe trotskiste du très mauvais Staline, meurtrier de masse.
Certains admettent quelques erreurs dans le rapport Kroutchev, mais reconnaître que tout, absolument tout le rapport n’est qu’un tissu de mensonges, c’est discréditer « l’homme courageux qui a écrit un rapport révolutionnaire », c’est remettre en question toute l’histoire récente, c’est remettre en question la légende noire de Staline, c’est sortir du mythe.
Dire que toutes les révélations de Kroutchev sont fausses, c’est ne pas entrer dans le paradigme dominant pour qui Kroutchev conserve une humanité, une grandeur humaine, un courage, une générosité, une lucidité marxiste, avec un rapport Kroutchev qui constitue une grande action, une action courageuse et innovante dans l’histoire du communisme, une révolution (pour ne pas dire une contre-révolution).
Avec le rapport secret, Kroutchev veut empêcher quiconque de découvrir son rôle dans les répressions de masse en portant l’accusation sur Staline. Avec les réhabilitations, Kroutchev veut atténuer l’animosité à son égard à Moscou et en Ukraine, et ces réhabilitations permettent à Kroutchev de dire faussement que les personnes qu’il cite dans son rapport sont des victimes innocentes de Staline et de Beria.
Kroutchev veut changer de politique (réformes orientées vers le marché, orientation vers les biens de consommation, abandon de la marche au communisme, théorie que le capitalisme peut être dépassé pacifiquement). Kroutchev utilise ses accusations contre Staline et Beria comme une arme contre les autres membres de la direction collective. Kroutchev veut fermer la porte à toutes les réformes démocratiques que commençait à mettre en place Staline, et il est soutenu par les premiers secrétaires qui veulent garder leurs privilèges. Le rapport secret permet de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti.
Kroutchev est l’auteur de crimes de masse dans les années 1930, dans le cadre d’une troïka composée de lui-même, secrétaire général du parti, d’un dirigeant local du NKVD et d’un juge.
Kroutchev est un des premiers secrétaires qui a assassiné des dizaines de milliers de communistes dans la région de Moscou et en Ukraine, et il est un des seuls à ne pas avoir été arrêté et exécuté pour ses répressions illégales. Par ailleurs, Kroutchev a dû faire partie de la conspiration de Boukharine, ce qui expliquerait tous les faits le concernant. Les répressions massives des communistes permettent d’apparaître plus fidèle que les fidèles, de couvrir les activités conspiratrices, de propager le mécontentement à l’égard du système soviétique afin de faciliter des rébellions en cas d’invasion étrangère.
Kroutchev est un habitué des complots.
Kroutchev participe en 1953 à un complot, exactement un coup d’État au sein du parti abolissant la présidence élargie qui venait d’être approuvée au congrès précédent, sans vote, sans discussion.
La même année, Kroutchev est l’élément moteur derrière le complot visant à assassiner Beria et les fidèles de Staline.
Une fois au pouvoir, Kroutchev interdit aux autres membres du Politburo d’accéder aux documents étudiés par les commissions de réhabilitation constituées par ses fidèles, détruit avec ses fidèles les documents concernant son rôle dans les répressions massives de la fin des années 1930 ainsi que les documents qui mettent en doute le rapport secret.
Le mouvement communiste ne peut pas se corriger sur des mensonges, c’est-à-dire sur quelque chose qui n’existe pas.
Tous les documents et les études de l’époque de Kroutchev sont à revoir.
Le mouvement communiste intègre les mensonges de Kroutchev et de Trotsky sur les crimes de Staline comme des vérités, et entreprend ensuite de se corriger, mais on ne peut pas se corriger sur des mensonges, sur le saccage de la vérité.
Kroutchev non seulement cherche des avantages personnels comme tout dirigeant des pays capitalistes, mais c’est un criminel, un voyou qui attribue à Staline les crimes qu’il a lui-même commis avec ses complices, secrétaires généraux du parti et membres du NKVD.
Les succès et les échecs de Staline n’ont pas encore été découverts : ils sont à étudier.
Les propos de Trotsky apparaissent du même niveau que ceux de Kroutchev : ils ne sont pas « confirmés » par Kroutchev, puisque tout est mensonge chez Kroutchev. On peut seulement dire que Kroutchev a adopté certains mots, certaines expressions, certaines positions et certains thèmes de Trotsky, et tout reste à travailler avec des preuves.
Dernière édition par Plaristes le Ven 7 Mai - 11:01, édité 1 fois
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
On a bien compris que pour les gauchiss, tu dois être anar à 15 ans, léniniste à 23 ans, mais à quel âge tu es censé écrire Krouchtchev correctement ?
Faut être praesidium du soviet suprême ?
Faut être praesidium du soviet suprême ?
Couillatris Mouchabière- Maître
- Messages : 2632
Date d'inscription : 28/07/2020
Age : 56
Localisation : Champagne !
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
jipi a écrit:On a bien compris que pour les gauchiss, tu dois être anar à 15 ans, léniniste à 23 ans, mais à quel âge tu es censé écrire Krouchtchev correctement ?
Ah ces membres de la secte des correcteurs d'orthographe toujours là pour casser le débat ....
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
jipi a écrit:On a bien compris que pour les gauchiss, tu dois être anar à 15 ans, léniniste à 23 ans, mais à quel âge tu es censé écrire Krouchtchev correctement ?
Faut être praesidium du soviet suprême ?
Je peux mettre la suite du texte toutes ces affirmations sont sourcées.
Vous n'en tirez aucun conclusion?
61 affirmations de Kroutchev sur Staline sont des mensonges.
J’ai (Grover Furr) fait la découverte que pas une seule déclaration des « révélations » de Kroutchev sur Staline ou sur Beria ne s’est avérée exacte. Toutes celles qui sont vérifiables se révèlent fausses. Il apparaît que Kroutchev n’a pas seulement menti sur Staline et Beria, il n’a pratiquement fait que cela. L’ensemble du rapport secret est un tissu de mensonges.
Réfuter l’ensemble du rapport de Kroutchev veut dire en même temps remettre en question tout le paradigme historique de l’histoire soviétique de la période stalinienne. La logique voudrait une révision complète de l’histoire soviétique et même du monde. Il serait plus facile de croire que j’avais fabriqué le livre, caché la vérité, que je travestissais les choses, exactement comme j’accuse Kroutchev de l’avoir fait. Puis mon travail pourrait être ignoré et le problème s’évanouirait.
1 Staline s’est toujours opposé à un culte à son égard (par exemple des éloges excessifs), un culte qui couvrait souvent des activités d’opposition. Certains disent que Staline était hypocrite, que s’il avait voulu mettre un terme au culte, il aurait pu le faire, argument qui suppose Staline autocrate, tout-puissant, ce que le culte devait faire de Staline. Le culte a été initié par des opposants pour couvrir leurs activités.
Kroutchev : il est intolérable d’exalter une personne et d’en faire un surhomme. Ce sentiment à l’égard d’un homme, et singulièrement l’égard de Staline, a été entretenu parmi nous pendant de nombreuses années. Le culte de la personnalité de Staline n’a cessé de croître, devenant la source de toute une série de perversions.
Kroutchev ne précise pas clairement que Staline a promu le culte en question. Il sous-entend ou plutôt il tient pour acquis ce qu’il aurait dû prouver, que Staline aurait lui-même favorisé ce culte. Kroutchev se montre incapable de citer un seul exemple de la façon dont Staline aurait encouragé ce culte. Le discours de Kroutchev est construit sur ce mensonge. Il faut dès maintenant mentionner que le cadre explicatif de Kroutchev (la notion d’un culte construit par Staline et à la suite duquel l’ensemble de ses prétendus crimes aurait pu être commis en toute impunité) est lui-même faux. Les faits démontrent que non seulement Staline n’a pas construit de culte autour de sa personne, mais qu’il n’a pas commis les crimes et les méfaits que Kroutchev lui impute. Staline s’est opposé au culte « dégoûtant » développé autour de sa personne. Certains font valoir que l’opposition affichée par Staline à son propre culte pouvait n’être qu’hypocrisie. Après tout, Staline était si puissant que s’il avait vraiment voulu mettre un terme au culte, il eût pu le faire. Mais cet argument suppose ce qu’il doit prouver. Supposer que Staline était si puissant, c’est également supposer qu’il était en fait ce que ce culte voulait en faire : un autocrate avec le pouvoir suprême sur tout et tout le monde en URSS.
Par exemple, l’ancien premier secrétaire du parti communiste géorgien, puni et marginalisé par Kroutchev, fait de fréquents commentaires sur l’aversion de Staline pour le culte.
Il est un fait que les opposants à Staline ont initié le culte ou y ont participé pour couvrir leurs activités d’opposition. Boukharine admet qu’il avait exhorté les anciens opposants à faire référence à Staline avec des éloges excessifs. L’ancien trotskiste Radek est l’auteur en 1934 du premier exemple du culte (Staline le modèle du parti, les os de ses os, le sang de son sang, aussi clairvoyant que Lénine). En 1932, 1936 et 1137, Kroutchev parle de Staline comme le Führer, le phare qui guide toute l’humanité.
2 Kroutchev invente une dissension entre Lénine et Staline, reprenant une accusation de Trotsky sur la base de ce que Trotsky appelle le « testament de Lénine ».
Kroutchev écrit que Lénine jugea qu’il était nécessaire d’envisager d’enlever à Staline son poste de secrétaire général parce qu’il abusait de son pouvoir. En réalité Lénine écrivait qu’il n’était pas certain que Staline serait toujours en mesure d’utiliser ce pouvoir avec les précautions requises.
En 1925, Trotsky affirme que Lénine n’avait pas laissé de testament ni des volontés. Dans les années 1930, Trotsky change d’avis et parle du « testament de Lénine ».
Kroutchev cite une lettre de la femme de Lénine à Staline du 23 décembre 1922 et d’une lettre de Lénine à Staline du 5 mars 1923 (vraisemblablement un faux). Dans cette dernière lettre, Lénine reproche à Staline d’avoir réprimandé sa femme. Deux semaines plus tard, la femme de Lénine dit à Staline que Lénine demande à Staline de lui procurer des capsules de cyanure. Staline accepte, mais le 23 mars indique au Politburo qu’il ne peut se résoudre à le faire « aussi humain que ce soit ». Lénine a toujours fait confiance et compté sur Staline : il n’y a eu aucune rupture entre eux.
Lénine subit des lésions graves le 25 mai 1922, les 22 et 23 décembre 1922 et la nuit du 17 mars 1923. Le 18 décembre 1922 le Politburo confie à Staline à responsabilité de la santé de Lénine et interdit à quiconque de discuter politique avec lui. La femme de Lénine viole cette règle le 22 décembre et est réprimandée par Staline le 22 décembre. Le 5 mars 1923, la femme de Lénine indique à Lénine que Staline lui a parlé rudement en décembre. Deuxième violation de la part de la femme de Lénine. Lénine écrit à Staline, Staline s’excuse, mais il ne pardonne pas à la femme de Lénine. Lorsque la femme de Staline se suicide en 1932, la femme de Lénine écrit à Staline qu’elle se souvient des discussions avec lui dans le bureau de Lénine pendant sa maladie, des discussions qui lui ont donné du courage à l’époque : la femme de Lénine se réconcilie avec Staline. La secrétaire de Lénine parle de l’importance énorme de Staline. La sœur de Lénine lui disait que Staline était la personne la plus intelligence du parti, une autorité pour nous. Nous avons adoré Staline. Il était un grand homme. Pourtant, il disait souvent : je ne suis qu’un élève de Lénine.
Kroutchev essaye simplement de donner de Staline une mauvaise image et non de transmettre une compréhension de ce qui s’était passé. Il prend la lettre de Lénine à Staline hors de son contexte et ce faisant, il déforme la réalité. Il omet que le comité central avait demandé à Staline de s’assurer du fait que Lénine restât isolé de toute question politique pour raisons de santé, une interdiction qui mentionnait la famille et les proches. Kroutchev ne mentionne pas la réponse de Staline ni la demande de Lénine à Staline concernant le poison. Kroutchev déforme le contexte de la note de Lénine à Staline, et fausse l’apparence de la relation de Lénine avec Staline, en omettant les comptes-rendus de la sœur de Lénine, des secrétaires de Lénine et de la femme de Lénine..
3 Kroutchev accuse faussement Staline d’abandonner la collégialité dans les décisions.
Kroutchev dit que Staline ne tolérait absolument pas la direction et le travail collectifs, qu’il pratiquait la violence brutale, non seulement contre tout ce qui s’opposait à lui, mais aussi contre tout ce qui paraissait, à son esprit capricieux et despotique, contraire à ses conceptions, qu’il agissait non par la persuasion, l’explication et de la patiente coopération avec les gens, mais en imposant ses concepts et exigeant la soumission absolue à son opinion. Quiconque s’opposait à cette notion ou tentait de prouver son point de vue et la justesse de sa position était voué à l’élimination de la direction collective et à l’anéantissement moral et physique ultérieur.
Pour Joukov, Staline ne prenait pas les décisions stratégiques et militaires unilatéralement : il tenait compte des remarques, renonçant à sa propre opinion. Son style de travail était pragmatique, chacun pouvant exprimer son opinion sans être nerveux. Staline traitait tout le monde de la même façon. Il savait écouter attentivement. Lui-même était laconique et n’aimait pas la verbosité chez les autres. Chacun avait la pleine capacité de s’exprimer et de défendre son opinion. Nous avons rencontré de la part de Staline une compréhension, une attitude raisonnée et patiente, même quand nos déclarations lui étaient manifestement désagréables. Il a également été attentif aux propositions faites par les généraux, écoutant avec intérêt les désaccords, extrayant intelligemment cette part de vérité qui l’a aidée plus tard à formuler ses décisions finales. Toutes les questions ont été décidées de manière collégiale au Politburo, où il n’y avait pas une unanimité tranquille : Staline et ses collègues n’auraient pas pu l’accepter
Staline avait l’air très bon et était très gai. Il plaisantait, riait, et il était très démocratique.
Le 19 août 1924, Staline déclare ne plus pouvoir travailler avec Kamenev et Zinoviev, demande un congé de maladie de deux mois et d’être envoyé quelque part. Le 27 décembre 1926 Staline demande à être déchargé de la fonction de secrétaire général du comité central, n’ayant plus la force d’y travailler. Le 19 décembre 1927 de Staline demande à nouveau qu’on le libère de ses obligations de secrétaire général du comité central, d’autant plus que l’opposition est détruite. Le 16 octobre 1952, Staline pose la question d’être libéré soit du poste de secrétaire général du comité central soit de celui de président du conseil des ministres, du fait de son âge, du surmenage et de l’existence de nouveaux cadres.
4 Staline n’a jamais démis de la direction collective pour désaccord, ce qui n’est pas le cas de Kroutchev.
Pour Kroutchev, Staline n’agissait pas par persuasion au moyen d’explications et de patiente collaboration avec des gens, mais en imposant ses conceptions et en exigeant une soumission absolue à son opinion. Quiconque s’opposait à sa conception ou essayait d’expliquer son point de vue et l’exactitude de sa position était destiné à être retranchée de la collectivité dirigeante et voué par la suite à l’annihilation morale et physique.
Il n’y a pas un seul exemple, au cours de toute la vie de Staline, montrant qu’il ait démis quelqu’un de la direction collective pour désaccord. Contrairement à Staline, Kroutchev a démis des gens de la direction. Le 26 juin 1953 il arrête Beria et ses partisans et les assassine. En juillet 1957, Kroutchev convoque le comité central pour faire démettre Malenkov, Molotov, Kaganovitch et Chepilov, pour la seule raison qu’ils n’étaient pas d’accord avec sa politique et avaient tenté d’obtenir un vote l’écartant de la direction du parti.
Kroutchev et ceux qui l’ont soutenu trouvent une justification ou une expérience pour ne pas être opposé à Staline dans tous les crimes présumés : la menace de l’anéantissement est devenue leur alibi. Ils disent que s’ils avaient tenté de rétablir les normes léninistes du parti ou de demander à Staline de se retirer, ils auraient été anéantis. Un dirigeant chinois demande à Mikoyan, en 1956, pourquoi le parti ne critiquait Staline que maintenant, et le dirigeant soviétique répond que les membres du parti ne l’ont pas fait auparavant, car le faire aurait signifié la mort. À quoi le dirigeant chinois rétorque : « quel est le genre de communiste qui craint la mort ? »
5 A la suite du décret sur la lutte contre la terreur du premier décembre 1934, Staline n’est pas à l’origine d’une répression massive et injustifiée contre les bolcheviques de haut rang, mais les dirigeants du NKVD et des chefs militaires de haut rang, et vraisemblablement Kroutchev, sont impliqués dans une série de complots antigouvernementaux droitiers ou trotskistes, tandis que Kroutchev et les chefs du NKVD sont responsables de répressions massives illégales à Moscou puis en Ukraine contre de nombreux communistes honnêtes : il s’agit, pour couvrir les activités complotistes, de faire du zèle, d’en rajouter contre ce que les comploteurs appellent la négligence, la perte de vigilance politique, l’aveuglement politique.
Pour Kroutchev, c’est exactement pendant cette période (1936-1937-1938) qu’est née la pratique de la répression massive au moyen de l’appareil gouvernemental, d’abord contre les ennemis du léninisme – trotskistes, zinoviévistes, boukhariniens – depuis longtemps vaincus politiquement par le Parti, et également ensuite contre de nombreux communistes honnêtes, contre les cadres du parti qui avaient porté le lourd fardeau de la guerre civile et des premières et très difficiles années de l’industrialisation et de la collectivisation, qui avaient activement lutté contre les trotskistes et les droitiers pour le triomphe de la ligne du parti léniniste. Pour Kroutchev, Staline est l’instigateur de la répression massive et injustifiée contre les bolcheviques de haut rang, à la suite du décret sur la lutte contre la terreur du premier décembre 1934.
Avec Ejov, chef du NKVD de 1936 à la fin de 1938, Kroutchev, qui avait voté en 1920 pour la position trotskiste, est responsable de répressions massives illégales à Moscou puis en Ukraine, malgré les tentatives de Staline et du Politburo de limiter ces répressions. Du fait de son vote pour la position trotskiste, Kroutchev craignait les conséquences et il s’est battu avec d’autant plus de zèle contre la négligence, la perte de vigilance politique, l’aveuglement politique. Tout le monde autour de Kroutchev s’avère être des ennemis du peuple, sauf Kroutchev lui-même. Quand Kroutchev est remplacé à Moscou, il n’y a plus de répression, et quand il arrive en Ukraine, les répressions deviennent massives.
Kroutchev affirme, juste avant de rédiger le rapport secret, qu’aucun complot n’avait eu lieu : tout ceux qui avaient subi la répression étaient innocents. Kroutchev a réhabilité de nombreux dirigeants du parti exécutés, au mépris des preuves que nous avons aujourd’hui, avant même l’examen de la justice. Les indices que nous avons actuellement tendent à montrer l’existence d’une série de complots antigouvernementaux droitiers-trotskistes impliquant de nombreux dirigeants du parti, dont vraisemblablement Kroutchev, les chefs du NKVD (Ejov, Iagoda, Frinovski, Redens) et des chefs militaires de haut rang.
Et ça continue !!!!!!
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
10 Un nombre important de délégués au congrès de 1937 ont été arrêtés, mais certains n’étaient pas coupables, avec des accusations reposant sur des aveux ou des dénonciations obtenus sous les coups et la torture. Kroutchev attribue implicitement à Staline la responsabilité des arrestations, des tortures et des exécutions des personnes qu’il considère à tort comme toutes innocentes, et bien sûr il ne parle pas d’Ejov, le chef du NKVD qui fabriquait les preuves, et qui a été arrêté et exécuté pour cela.
Kroutchev écrit qu’il y a eu 1937 et 1938 des fabrications de procès, des fausses accusations, des abus contre la légalité, avec comme résultat la mort d’innocents. De nombreux communistes qui avaient été traités d’ennemis se sont révélés être ni des ennemis, ni des espions, ni des saboteurs. Incapable de supporter des tortures barbares, ces communistes s’accusaient eux-mêmes sur l’ordre des juges d’instruction de toutes sortes de crimes. Sur 139 membres suppléants du Comité central du parti élus au dix-septième congrès, 98 ont été arrêtés et fusillés, c’est-à-dire 70 pour cent. Sur 1970 délégués au dix-septième congrès, 1800 ont été arrêtés sous l’accusation de crime contre-révolutionnaire. Kroutchev a certainement pour but d’impliquer Staline, mais Staline n’est pas ici explicitement accusé.
Un nombre important de membres du parti dont la répression est citée par Kroutchev semblent avoir été coupables. Ejov était responsable de la fabrication des accusations : il a avoué et a été jugé et exécuté pour cette raison. Les charges de fabrication d’aveux et de tortures contre les personnes arrêtées ont été menées par Beria quand il a remplacé Ejov à la tête du NKVD. Le rapport de Pospelov (un proche de Kroutchev, qui pratiquait le culte sous Staline) reconnaît il y avait des coupables et que certains ont été faussement impliqués par d’autres sous les coups ou la torture. Les aveux et les comptes-rendus d’interrogatoires ont été envoyés à Staline.
11 Kroutchev attribue faussement à Staline l’initiative d’un décret.
Le décret du premier décembre 1934 sur la façon correcte de traiter des cas de manipulation concernant la préparation ou la commission d’actes de terrorisme n’a pas été prise à l’initiative de Staline, contrairement à ce qu’affirme Kroutchev. Le projet a été soumis à Staline pour lui demander s’il était d’accord pour la publication, et Staline n’a pas soumit le décret au Politburo : c’était un moment où Staline essayait d’éloigner le Parti de la gouvernance de la société et du fonctionnement de l’économie.
Kroutchev écrit qu’il y a eu 1937 et 1938 des fabrications de procès, des fausses accusations, des abus contre la légalité, avec comme résultat la mort d’innocents. De nombreux communistes qui avaient été traités d’ennemis se sont révélés être ni des ennemis, ni des espions, ni des saboteurs. Incapable de supporter des tortures barbares, ces communistes s’accusaient eux-mêmes sur l’ordre des juges d’instruction de toutes sortes de crimes. Sur 139 membres suppléants du Comité central du parti élus au dix-septième congrès, 98 ont été arrêtés et fusillés, c’est-à-dire 70 pour cent. Sur 1970 délégués au dix-septième congrès, 1800 ont été arrêtés sous l’accusation de crime contre-révolutionnaire. Kroutchev a certainement pour but d’impliquer Staline, mais Staline n’est pas ici explicitement accusé.
Un nombre important de membres du parti dont la répression est citée par Kroutchev semblent avoir été coupables. Ejov était responsable de la fabrication des accusations : il a avoué et a été jugé et exécuté pour cette raison. Les charges de fabrication d’aveux et de tortures contre les personnes arrêtées ont été menées par Beria quand il a remplacé Ejov à la tête du NKVD. Le rapport de Pospelov (un proche de Kroutchev, qui pratiquait le culte sous Staline) reconnaît il y avait des coupables et que certains ont été faussement impliqués par d’autres sous les coups ou la torture. Les aveux et les comptes-rendus d’interrogatoires ont été envoyés à Staline.
11 Kroutchev attribue faussement à Staline l’initiative d’un décret.
Le décret du premier décembre 1934 sur la façon correcte de traiter des cas de manipulation concernant la préparation ou la commission d’actes de terrorisme n’a pas été prise à l’initiative de Staline, contrairement à ce qu’affirme Kroutchev. Le projet a été soumis à Staline pour lui demander s’il était d’accord pour la publication, et Staline n’a pas soumit le décret au Politburo : c’était un moment où Staline essayait d’éloigner le Parti de la gouvernance de la société et du fonctionnement de l’économie.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:jipi a écrit:On a bien compris que pour les gauchiss, tu dois être anar à 15 ans, léniniste à 23 ans, mais à quel âge tu es censé écrire Krouchtchev correctement ?
Faut être praesidium du soviet suprême ?
Je peux mettre la suite du texte toutes ces affirmations sont sourcées.
Vous n'en tirez aucun conclusion?
Oui, que tu ne fais pas de faute de français dans tes liens !
Sinon, tu as vu ? L'autre déficient qui te conchie à tour de posts vient à ta rescousse quand il se trouve un prédateur commun. L'aveugle au secours du paralytique...
Couillatris Mouchabière- Maître
- Messages : 2632
Date d'inscription : 28/07/2020
Age : 56
Localisation : Champagne !
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Est-ce que ta cervelle ce concentera-t-il un jour sur l'éléphant dans le magasin de porcelaine?
Parce-que l'enculage de mouche ça fait chier !!! Elles t'on rien demandé ni fait quoi que ce soit les mouche.
ON A POURRI LA MÉMOIRE D'UN TYPE DEPUIS 70 ANS !!!!!!!
Avec le rapport secret, Kroutchev veut empêcher quiconque de découvrir son rôle dans les répressions de masse en portant l’accusation sur Staline. Avec les réhabilitations, Kroutchev veut atténuer l’animosité à son égard à Moscou et en Ukraine. Kroutchev veut changer de politique (réformes orientées vers le marché, orientation vers les biens de consommation, abandon de la marche au communisme, théorie que le capitalisme peut être dépassé pacifiquement). Kroutchev utilise ses accusations contre Staline et Beria comme une arme contre les autres membres de la direction collective. Kroutchev veut fermer la porte à toutes les réformes démocratiques que commençait à mettre en place Staline, et il est soutenu par les premiers secrétaires qui veulent garder leurs privilèges. Le rapport secret permet de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti.
Parce-que l'enculage de mouche ça fait chier !!! Elles t'on rien demandé ni fait quoi que ce soit les mouche.
ON A POURRI LA MÉMOIRE D'UN TYPE DEPUIS 70 ANS !!!!!!!
Avec le rapport secret, Kroutchev veut empêcher quiconque de découvrir son rôle dans les répressions de masse en portant l’accusation sur Staline. Avec les réhabilitations, Kroutchev veut atténuer l’animosité à son égard à Moscou et en Ukraine. Kroutchev veut changer de politique (réformes orientées vers le marché, orientation vers les biens de consommation, abandon de la marche au communisme, théorie que le capitalisme peut être dépassé pacifiquement). Kroutchev utilise ses accusations contre Staline et Beria comme une arme contre les autres membres de la direction collective. Kroutchev veut fermer la porte à toutes les réformes démocratiques que commençait à mettre en place Staline, et il est soutenu par les premiers secrétaires qui veulent garder leurs privilèges. Le rapport secret permet de détourner l’attention vers le passé pour cacher la prise du pouvoir par le parti.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:
Parce-que l'enculage de mouche ça fait chier !!! Elles t'on rien demandé ni fait quoi que ce soit les mouche.
T'en prends pas à moi, je suis le seul à m'intéresser à ton fil...
En tout cas, bel enfumage pour réhabiliter staline !
Couillatris Mouchabière- Maître
- Messages : 2632
Date d'inscription : 28/07/2020
Age : 56
Localisation : Champagne !
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
La possibilité que Khrouchtchev soit impliqué dans le IejovChina n'est pas une piste digne d'intérêt?
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Bien possible, j'en sais rien et je m'en tape, il n'en reste pas moins que staline doit assumer l'entière responsabilité dans toutes les exactions commises sous sa présidence.
Couillatris Mouchabière- Maître
- Messages : 2632
Date d'inscription : 28/07/2020
Age : 56
Localisation : Champagne !
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Bah il l'a fait ça s'est appelé les purges.
Mais des gens sont passés entre les mailles du Filet, et lors qu'il a voulu faire ses réformes démocratiques (qui aurait pu vraiment sauver le pays.) ils ont tous sabotés, et lors de la mort de Staline ils s'en sont servi comme bouc émissaire en créant une légende noire.
Petit rappel :
Staline dictateur ?
Exposer Staline en tant que dictateur a été fait tellement de fois que maintenant c’est considéré comme quelque chose d’acquis et de prouvé, mais quand était-il vraiment ?
Il est en réalité très facile de montrer que ce n’était pas le cas, que la propagande de la guerre froide est totalement fantaisiste.
Plusieurs lettres d'archives nous montrent qu’en fait Staline avait perdu dans l’arène politique de nombreuses fois même pour des choses qui ne nous semblent pas très importante. Par exemple Staline voulait Kaganovich comme candidat pour la tête de l’aviation civil, mais ce n’est pas Kaganovich qui a reçu le poste mais Goltsman un ancien trotskiste.
« In a September 1930 letter to Molotov Stalin stated,"I propose Kaganovich from the Worker-Peasant Inspection as the candidate for head of civil aviation."[Footnote] On october 15, 1930 Goltsman was confirmed by the Politburo as head of the Civil Aviation Association. »
-Naumov, Lih, and Khlevniuk, Eds. Stalin's Letters to Molotov Pressp. 208
Ensuite après les grandes purges Staline proposait Malenkov pour remplacer Iejov à la tête du NKVD donc une place très très importante mais Beria a été choisi.
« ...When the question arose of removing Yezhov from his position at NKVD, Stalin proposed the candidacy of Malenkov as the new Commissar of Internal Affairs. But the majority of the Politburo recommended Beria for the post. »
-Getty and Manning. Stalinist Terror. p.38
Staline a aussi constamment été rejeté quand il a essayé de reformer le système politique, il a réussi à faire passer quelques réformes comme le vote secret et des restrictions sur la cooptation mais il ne pouvait pas toutes les implémenter tant qu’il n’avait pas la majorité.
Sa plus grande défaite est sur la réforme du parti communiste, Staline voulait que le rôle du parti se limite à l’agitation, la propagande et à la participation dans la sélection de cadre, en soi que le parti devait diriger les organisations mais pas les organes législatifs ou exécutifs de l’Etat, Staline mena une grande lutte contre la bureaucratie du parti, une lutte qu’il va perdre. Cette lutte va prendre une grande importance lors de l’écriture de la nouvelle constitution soviétique de 1936.
Staline va vouloir changer les principes du vote comme dit précédemment, il va même proposer que des anciens koulaks, gardes blancs et autres ennemis du gouvernement soviétique puissent se présenter aux élections, cette idée à fait peur à bien nombres de députés, voici ce que Staline va répondre :
« Certains disent que c'est dangereux, parce que des éléments hostiles au pouvoir pourraient occuper les fonctions les plus élevées, comme certains anciens Gardes Blancs, des koulaks, des prêtres, et ainsi de suite. Mais qu'avons-nous à craindre ? - Si vous avez peur des loups, ne marchez pas dans la forêt- D'une part, ce ne sont pas tous les anciens koulaks, Gardes Blancs et prêtres qui sont hostiles au pouvoir soviétique. D'autre part, si les gens ici et là élisent des forces hostiles, cela signifiera que notre travail de propagande est mal organisé et que nous avons entièrement mérité cette disgrâce. »
-Zhukov, Inoy 293 ; Staline, "Projet"
La majorité de la tête du parti communiste ne voulait pas que ces réformes aient lieux mais ils ne pouvaient pas montrer pleinement cette position pour des raisons évidentes, ils se serviront alors du chaos politique des procès de Moscou pour éviter un maximum des débats sur la constitution, la plupart des rapports sur la constitution furent évités.
Même lorsque Staline avait le plus de pouvoir, c'est-à-dire durant la Seconde Guerre mondial via sa place dans le Comité d'état pour la défense, il n’a pas pu mettre en place sa vision du parti.
Vers la fin de la seconde guerre mondiale Staline et ses défenseurs du Politburo ont fait une nouvelle tentative pour soustraire le gouvernement soviétique du contrôle direct du parti Bolchevik. Voici comment Yuri Zhukov décrit cet incident :
« En Janvier 1944 … pour la première fois pendant la guerre il y eut une convocation commune [du Comité central] et d'une session du Soviet suprême de l'URSS. Molotov et Malenkov ont préparé une ébauche d'un décret du Comité central selon lequel le parti serait légalement séparé du pouvoir. Serait maintenu seulement l'agitation et la propagande ; ... Mais elle interdisait simplement que le parti interfère dans l'économie et dans le fonctionnement des organes de l'état. Staline a lu l'ébauche, a changé six mots, et a écrit "approuver". Ce qui s'est passé après reste un mystère.... C'était une nouvelle tentative de séparer le Parti et l'État, ... L'ébauche a cinq signatures : Molotov, Malenkov, Staline, Khrouchtchev, Andreev. Il n'y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote. Hélas, même le tout-puissant Comité d'état pour la défense, avec quatre membres dans le Politburo du Comité central, ne pourrait pas briser le vieil ordre des choses. »
-Zhukov, Kul'tovaia
Il y a peut-être bien d’autre tentative de ce genre, mais tant que les archives ne seront pas totalement ouvertes sur toute cette période nous ne pourrons pas le savoir et vu l’anticommunisme de plus en plus présent du président Russe et des autres organes institutionnelles des anciennes républiques on pourrait attendre cet événement pour toujours.
Après la guerre Staline a fait tout son possible pour écarter de l’état du Parti Communiste, avant la guerre le politburo se réunissait au moins deux fois par semaine, on sait qu’en 1950 le politburo s’est réuni 6 fois, 5 fois en 1951 et 4 fois en 1952.
« Aucun congrès du parti ne s'est tenu pendant treize ans entre 1939 et 1952. Après la guerre Staline signait les décisions communes du parti et du gouvernement simplement comme Président du Conseil de Ministres, laissant à l'un des deux autres secrétaires du parti, Zhdanov ou Malenkov signer au nom du parti. »
(Pyzhikov 100)
Cette stratégie n’est peut-être pas la bonne mais Staline a réussi à sécuriser l’état via son statut de secrétaire général jusqu’à sa mort, je pense personnellement que ce n’était pas la meilleure des options. Mais on peut le comprendre :
« Les activités de Staline suggèrent qu'il essayait toujours de soustraire l'état du contrôle direct du Parti. Cependant, s'il en était ainsi, il a abordé cela avec précaution. Peut-être nous pouvons avancer quelques raisons de cette prudence : Afficher un manque de confiance dans le parti serait un mauvais exemple pour les autres pays du monde où les partis communistes n'avaient pas encore pris le pouvoir. Le Comité central et la nomenklatura s'y seraient opposés, comme avant la guerre. Par conséquent, ceci devrait être fait en douceur, avec aussi peu de tension que possible. »
(Mukhin, Ubyistvo 611)
L’ébauche d’un programme pour le parti en 1947
On peut maintenant légitiment se poser la question suivante « Comment Staline voulait démocratiser le parti après ses précédents échecs ? », et bien nous avons maintenant une réponse, une réponse qui reste limitée à cause l’accessibilité aux archives.
Alexandre Pyzhikov, un virulent historien anticommuniste, a commenté des extraits d'une ébauche d'un programme de parti de 1947 pour promouvoir davantage de démocratie et d'égalitarisme. Ce fascinant plan et jusqu'ici tout à fait inconnu, n'a jamais été publié et n'est évidemment pas encore à la disposition d'autres chercheurs.
Pyzhikov récapitule d'autres sections de ce document non publié comme suit :
« En particulier [l'ébauche] concerne le développement de la démocratisation de l'ordre soviétique. Ce plan identifié en tant qu'essentiel pour le processus universel d'entraîner les travailleurs dans la gestion de l'état, dans la gestion de l'état comme activité quotidienne et sociale sur la base d'un développement régulier du niveau culturel des masses et d'une simplification maximale des fonctions de la gestion d'état. »
« Cette ébauche propose dans la pratique de procéder à l'unification du travail productif avec la participation à la gestion des affaires de l'état, par la transition successive des fonctions [de la gestion d’état] à tous les travailleurs. Elle dissertait également sur l'idée de l'introduction de l'activité législative directe par le peuple, pour lequel ce qui suit était considéré essentiel :
Mettre en application le vote et la prise de décision au suffrage universel sur la majorité des questions les plus importantes de la vie gouvernementale dans les sphères sociales et économiques, aussi bien que dans des questions des conditions de vie et du développement culturel ;
Développer largement l'initiative législative de base, en accordant aux organismes sociaux les droits de soumettre au soviet suprême des propositions sur de nouvelles lois ;
Confirmer le droit des citoyens et des organisations sociales à soumettre directement des propositions au Soviet suprême sur les plus importantes questions de politique interne et internationale. »
Toujours selon Pyzhikov, Zhdanov a rendu compte du travail de la commission de planification au plénum du Comité central de février 1947. Il a proposé de réunir le 19ème congrès du parti à la fin 1947 ou 1948. Il également présenté un plan pour simplifier les convocations des conférences de parti une fois par an, avec "le renouvellement obligatoire" d'au moins un sixième des membres du Comité central. Si ce renouvellement en un "turn over" des membres de C.C. étant appliqué, ceci aurait signifié que les premiers secrétaires et d'autres chefs de parti dans le C.C. auraient été moins inamovibles, permettant à du sang neuf d'irriguer le principal corps du parti, facilitant la critique des chefs du parti (Pyzhikov 96).
Ce plan fait écho à plusieurs des idées du « dépérissement de l'état » envisagé dans les séminaires de Lénine sur l'état et la révolution, qui à son tour développe des idées avancées par Marx et Engels. En proposant la participation directe à toutes les décisions essentielles de l'état aux soviétiques et à leurs organisations populaires, et le "renouvellement" – avec au moins le remplacement – d'au moins 1/6 du Comité central chaque année par une conférence du parti, ce plan de parti envisageait le développement de la démocratie dans l'état et dans le parti lui-même. Mais ce plan n'a pas été appliqué. Comme avec les propositions précédentes pour la démocratisation de l'état soviétique et du parti, nous ne connaissons pas les détails de la façon dont ceci s'est produit. Il a été rejeté probablement au plénum du Comité central. Le 19ème congrès du parti a été reporté en 1952. Encore une fois, nous ne savons pas pourquoi. La nature de cette ébauche de plan suggère que l'opposition du Comité central - les premiers secrétaires - puisse en avoir été la cause.
Le Dix-neuvième Congrès du Parti
Il s'avère que la direction de Staline a fait un dernier effort pour détacher le parti du contrôle de l'état au 19ème congrès en 1952 et juste après au plénum du Comité central. En commençant par Khrouchtchev, la nomenklatura du parti a essayé de détruire toute mémoire de ce congrès.
Sous Brejnev les transcriptions de tous les congrès du parti jusqu'au 18ème ont été publiés. Celles du 19ème congrès n'ont jamais été éditées à ce jour. Staline a prononcé seulement un court discours au congrès qui a été publié. Mais il a fait un discours de 90 minutes au plénum du Comité central qui l'a suivi immédiatement. La transcription de ce plénum et du discours n'ont jamais été édité, excepté des extraits très courts.
Staline a demandé au congrès de changer les statuts du parti et sa structure d'organisation. Parmi ces changements :
• Le nom : "parti communiste (bolchevique) de Toute l'Union" a été officiellement changé en "parti communiste de l'Union Soviétique" s'alignant sur les appellations de la plupart des autres partis communistes dans le monde, rattachant le nom du Parti au pays.
• Un « Présidium » a remplacé le Politburo du Comité central. Ce nom est conforme aux appellations des autres organes représentatifs – comme, par exemple, le Présidium du Soviet suprême. L’appellation « politique » a été supprimée – après tout, le parti dans son ensemble était politique, et pas simplement le principal organe.
Staline mettait en place son plan, il préparait le Politburo du Comité Central à ne plus interférer avec l’état. Ce « politburo » comprenait Président du Conseil de Ministres (le chef du corps exécutif de l'état – c'est-à-dire, le chef d'État); le Président du Présidium du Soviet suprême (le chef du corps législatif); le secrétaire Général du parti (Staline); un ou deux secrétaires supplémentaires du Parti; et un ou deux ministres de gouvernement.
Le politburo se plaçait plus que souvent au-dessus des décisions de l’état, alors que ce n’était pas son rôle, le Présidium devait être le principal organisme du parti communiste seulement puisque le chef d'État et le président du Soviet suprême n'avaient pas de sièges réservés en son sein.
D'autres changements ont été réalisés : Le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.
Maintenant Staline étaitL seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.
Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.
L'absence d'une transcription publiée suggère que des événements se soient produits à ce plénum, et que Staline ait dit des choses dans son discours, que la nomenklatura n'a pas souhaité rendre public. Cela indique également – et il est important de le souligner ceci – que Staline n'était pas "tout-puissant ". Par exemple, la sérieuse critique que Staline fait de Molotov et de Mikoyan à ce plénum n'a été éditée que longtemps après sa mort.
Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.
Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. Sous Gorbatchev ce groupe régnant a supprimé l'URSS, s'octroyant la richesse économique et la conduite politique de la nouvelle société capitaliste. En même temps elle a détruit l'épargne, et a volé les prestations sociales de la classe ouvrière et des paysans soviétiques et tout ce que leur travail avait créé, en s'appropriait l'immense richesse publique de l'URSS.
@Jipi pouvais vous me dire pourquoi Khrouchtchev & co on gardé le 19° congrès du parti secret?
Mais des gens sont passés entre les mailles du Filet, et lors qu'il a voulu faire ses réformes démocratiques (qui aurait pu vraiment sauver le pays.) ils ont tous sabotés, et lors de la mort de Staline ils s'en sont servi comme bouc émissaire en créant une légende noire.
Petit rappel :
Staline dictateur ?
Exposer Staline en tant que dictateur a été fait tellement de fois que maintenant c’est considéré comme quelque chose d’acquis et de prouvé, mais quand était-il vraiment ?
Il est en réalité très facile de montrer que ce n’était pas le cas, que la propagande de la guerre froide est totalement fantaisiste.
Plusieurs lettres d'archives nous montrent qu’en fait Staline avait perdu dans l’arène politique de nombreuses fois même pour des choses qui ne nous semblent pas très importante. Par exemple Staline voulait Kaganovich comme candidat pour la tête de l’aviation civil, mais ce n’est pas Kaganovich qui a reçu le poste mais Goltsman un ancien trotskiste.
« In a September 1930 letter to Molotov Stalin stated,"I propose Kaganovich from the Worker-Peasant Inspection as the candidate for head of civil aviation."[Footnote] On october 15, 1930 Goltsman was confirmed by the Politburo as head of the Civil Aviation Association. »
-Naumov, Lih, and Khlevniuk, Eds. Stalin's Letters to Molotov Pressp. 208
Ensuite après les grandes purges Staline proposait Malenkov pour remplacer Iejov à la tête du NKVD donc une place très très importante mais Beria a été choisi.
« ...When the question arose of removing Yezhov from his position at NKVD, Stalin proposed the candidacy of Malenkov as the new Commissar of Internal Affairs. But the majority of the Politburo recommended Beria for the post. »
-Getty and Manning. Stalinist Terror. p.38
Staline a aussi constamment été rejeté quand il a essayé de reformer le système politique, il a réussi à faire passer quelques réformes comme le vote secret et des restrictions sur la cooptation mais il ne pouvait pas toutes les implémenter tant qu’il n’avait pas la majorité.
Sa plus grande défaite est sur la réforme du parti communiste, Staline voulait que le rôle du parti se limite à l’agitation, la propagande et à la participation dans la sélection de cadre, en soi que le parti devait diriger les organisations mais pas les organes législatifs ou exécutifs de l’Etat, Staline mena une grande lutte contre la bureaucratie du parti, une lutte qu’il va perdre. Cette lutte va prendre une grande importance lors de l’écriture de la nouvelle constitution soviétique de 1936.
Staline va vouloir changer les principes du vote comme dit précédemment, il va même proposer que des anciens koulaks, gardes blancs et autres ennemis du gouvernement soviétique puissent se présenter aux élections, cette idée à fait peur à bien nombres de députés, voici ce que Staline va répondre :
« Certains disent que c'est dangereux, parce que des éléments hostiles au pouvoir pourraient occuper les fonctions les plus élevées, comme certains anciens Gardes Blancs, des koulaks, des prêtres, et ainsi de suite. Mais qu'avons-nous à craindre ? - Si vous avez peur des loups, ne marchez pas dans la forêt- D'une part, ce ne sont pas tous les anciens koulaks, Gardes Blancs et prêtres qui sont hostiles au pouvoir soviétique. D'autre part, si les gens ici et là élisent des forces hostiles, cela signifiera que notre travail de propagande est mal organisé et que nous avons entièrement mérité cette disgrâce. »
-Zhukov, Inoy 293 ; Staline, "Projet"
La majorité de la tête du parti communiste ne voulait pas que ces réformes aient lieux mais ils ne pouvaient pas montrer pleinement cette position pour des raisons évidentes, ils se serviront alors du chaos politique des procès de Moscou pour éviter un maximum des débats sur la constitution, la plupart des rapports sur la constitution furent évités.
Même lorsque Staline avait le plus de pouvoir, c'est-à-dire durant la Seconde Guerre mondial via sa place dans le Comité d'état pour la défense, il n’a pas pu mettre en place sa vision du parti.
Vers la fin de la seconde guerre mondiale Staline et ses défenseurs du Politburo ont fait une nouvelle tentative pour soustraire le gouvernement soviétique du contrôle direct du parti Bolchevik. Voici comment Yuri Zhukov décrit cet incident :
« En Janvier 1944 … pour la première fois pendant la guerre il y eut une convocation commune [du Comité central] et d'une session du Soviet suprême de l'URSS. Molotov et Malenkov ont préparé une ébauche d'un décret du Comité central selon lequel le parti serait légalement séparé du pouvoir. Serait maintenu seulement l'agitation et la propagande ; ... Mais elle interdisait simplement que le parti interfère dans l'économie et dans le fonctionnement des organes de l'état. Staline a lu l'ébauche, a changé six mots, et a écrit "approuver". Ce qui s'est passé après reste un mystère.... C'était une nouvelle tentative de séparer le Parti et l'État, ... L'ébauche a cinq signatures : Molotov, Malenkov, Staline, Khrouchtchev, Andreev. Il n'y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote. Hélas, même le tout-puissant Comité d'état pour la défense, avec quatre membres dans le Politburo du Comité central, ne pourrait pas briser le vieil ordre des choses. »
-Zhukov, Kul'tovaia
Il y a peut-être bien d’autre tentative de ce genre, mais tant que les archives ne seront pas totalement ouvertes sur toute cette période nous ne pourrons pas le savoir et vu l’anticommunisme de plus en plus présent du président Russe et des autres organes institutionnelles des anciennes républiques on pourrait attendre cet événement pour toujours.
Après la guerre Staline a fait tout son possible pour écarter de l’état du Parti Communiste, avant la guerre le politburo se réunissait au moins deux fois par semaine, on sait qu’en 1950 le politburo s’est réuni 6 fois, 5 fois en 1951 et 4 fois en 1952.
« Aucun congrès du parti ne s'est tenu pendant treize ans entre 1939 et 1952. Après la guerre Staline signait les décisions communes du parti et du gouvernement simplement comme Président du Conseil de Ministres, laissant à l'un des deux autres secrétaires du parti, Zhdanov ou Malenkov signer au nom du parti. »
(Pyzhikov 100)
Cette stratégie n’est peut-être pas la bonne mais Staline a réussi à sécuriser l’état via son statut de secrétaire général jusqu’à sa mort, je pense personnellement que ce n’était pas la meilleure des options. Mais on peut le comprendre :
« Les activités de Staline suggèrent qu'il essayait toujours de soustraire l'état du contrôle direct du Parti. Cependant, s'il en était ainsi, il a abordé cela avec précaution. Peut-être nous pouvons avancer quelques raisons de cette prudence : Afficher un manque de confiance dans le parti serait un mauvais exemple pour les autres pays du monde où les partis communistes n'avaient pas encore pris le pouvoir. Le Comité central et la nomenklatura s'y seraient opposés, comme avant la guerre. Par conséquent, ceci devrait être fait en douceur, avec aussi peu de tension que possible. »
(Mukhin, Ubyistvo 611)
L’ébauche d’un programme pour le parti en 1947
On peut maintenant légitiment se poser la question suivante « Comment Staline voulait démocratiser le parti après ses précédents échecs ? », et bien nous avons maintenant une réponse, une réponse qui reste limitée à cause l’accessibilité aux archives.
Alexandre Pyzhikov, un virulent historien anticommuniste, a commenté des extraits d'une ébauche d'un programme de parti de 1947 pour promouvoir davantage de démocratie et d'égalitarisme. Ce fascinant plan et jusqu'ici tout à fait inconnu, n'a jamais été publié et n'est évidemment pas encore à la disposition d'autres chercheurs.
Pyzhikov récapitule d'autres sections de ce document non publié comme suit :
« En particulier [l'ébauche] concerne le développement de la démocratisation de l'ordre soviétique. Ce plan identifié en tant qu'essentiel pour le processus universel d'entraîner les travailleurs dans la gestion de l'état, dans la gestion de l'état comme activité quotidienne et sociale sur la base d'un développement régulier du niveau culturel des masses et d'une simplification maximale des fonctions de la gestion d'état. »
« Cette ébauche propose dans la pratique de procéder à l'unification du travail productif avec la participation à la gestion des affaires de l'état, par la transition successive des fonctions [de la gestion d’état] à tous les travailleurs. Elle dissertait également sur l'idée de l'introduction de l'activité législative directe par le peuple, pour lequel ce qui suit était considéré essentiel :
Mettre en application le vote et la prise de décision au suffrage universel sur la majorité des questions les plus importantes de la vie gouvernementale dans les sphères sociales et économiques, aussi bien que dans des questions des conditions de vie et du développement culturel ;
Développer largement l'initiative législative de base, en accordant aux organismes sociaux les droits de soumettre au soviet suprême des propositions sur de nouvelles lois ;
Confirmer le droit des citoyens et des organisations sociales à soumettre directement des propositions au Soviet suprême sur les plus importantes questions de politique interne et internationale. »
Toujours selon Pyzhikov, Zhdanov a rendu compte du travail de la commission de planification au plénum du Comité central de février 1947. Il a proposé de réunir le 19ème congrès du parti à la fin 1947 ou 1948. Il également présenté un plan pour simplifier les convocations des conférences de parti une fois par an, avec "le renouvellement obligatoire" d'au moins un sixième des membres du Comité central. Si ce renouvellement en un "turn over" des membres de C.C. étant appliqué, ceci aurait signifié que les premiers secrétaires et d'autres chefs de parti dans le C.C. auraient été moins inamovibles, permettant à du sang neuf d'irriguer le principal corps du parti, facilitant la critique des chefs du parti (Pyzhikov 96).
Ce plan fait écho à plusieurs des idées du « dépérissement de l'état » envisagé dans les séminaires de Lénine sur l'état et la révolution, qui à son tour développe des idées avancées par Marx et Engels. En proposant la participation directe à toutes les décisions essentielles de l'état aux soviétiques et à leurs organisations populaires, et le "renouvellement" – avec au moins le remplacement – d'au moins 1/6 du Comité central chaque année par une conférence du parti, ce plan de parti envisageait le développement de la démocratie dans l'état et dans le parti lui-même. Mais ce plan n'a pas été appliqué. Comme avec les propositions précédentes pour la démocratisation de l'état soviétique et du parti, nous ne connaissons pas les détails de la façon dont ceci s'est produit. Il a été rejeté probablement au plénum du Comité central. Le 19ème congrès du parti a été reporté en 1952. Encore une fois, nous ne savons pas pourquoi. La nature de cette ébauche de plan suggère que l'opposition du Comité central - les premiers secrétaires - puisse en avoir été la cause.
Le Dix-neuvième Congrès du Parti
Il s'avère que la direction de Staline a fait un dernier effort pour détacher le parti du contrôle de l'état au 19ème congrès en 1952 et juste après au plénum du Comité central. En commençant par Khrouchtchev, la nomenklatura du parti a essayé de détruire toute mémoire de ce congrès.
Sous Brejnev les transcriptions de tous les congrès du parti jusqu'au 18ème ont été publiés. Celles du 19ème congrès n'ont jamais été éditées à ce jour. Staline a prononcé seulement un court discours au congrès qui a été publié. Mais il a fait un discours de 90 minutes au plénum du Comité central qui l'a suivi immédiatement. La transcription de ce plénum et du discours n'ont jamais été édité, excepté des extraits très courts.
Staline a demandé au congrès de changer les statuts du parti et sa structure d'organisation. Parmi ces changements :
• Le nom : "parti communiste (bolchevique) de Toute l'Union" a été officiellement changé en "parti communiste de l'Union Soviétique" s'alignant sur les appellations de la plupart des autres partis communistes dans le monde, rattachant le nom du Parti au pays.
• Un « Présidium » a remplacé le Politburo du Comité central. Ce nom est conforme aux appellations des autres organes représentatifs – comme, par exemple, le Présidium du Soviet suprême. L’appellation « politique » a été supprimée – après tout, le parti dans son ensemble était politique, et pas simplement le principal organe.
Staline mettait en place son plan, il préparait le Politburo du Comité Central à ne plus interférer avec l’état. Ce « politburo » comprenait Président du Conseil de Ministres (le chef du corps exécutif de l'état – c'est-à-dire, le chef d'État); le Président du Présidium du Soviet suprême (le chef du corps législatif); le secrétaire Général du parti (Staline); un ou deux secrétaires supplémentaires du Parti; et un ou deux ministres de gouvernement.
Le politburo se plaçait plus que souvent au-dessus des décisions de l’état, alors que ce n’était pas son rôle, le Présidium devait être le principal organisme du parti communiste seulement puisque le chef d'État et le président du Soviet suprême n'avaient pas de sièges réservés en son sein.
D'autres changements ont été réalisés : Le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.
Maintenant Staline étaitL seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.
Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.
L'absence d'une transcription publiée suggère que des événements se soient produits à ce plénum, et que Staline ait dit des choses dans son discours, que la nomenklatura n'a pas souhaité rendre public. Cela indique également – et il est important de le souligner ceci – que Staline n'était pas "tout-puissant ". Par exemple, la sérieuse critique que Staline fait de Molotov et de Mikoyan à ce plénum n'a été éditée que longtemps après sa mort.
Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.
Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. Sous Gorbatchev ce groupe régnant a supprimé l'URSS, s'octroyant la richesse économique et la conduite politique de la nouvelle société capitaliste. En même temps elle a détruit l'épargne, et a volé les prestations sociales de la classe ouvrière et des paysans soviétiques et tout ce que leur travail avait créé, en s'appropriait l'immense richesse publique de l'URSS.
@Jipi pouvais vous me dire pourquoi Khrouchtchev & co on gardé le 19° congrès du parti secret?
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:pouvais vous me dire pourquoi Khrouchtchev & co on gardé le 19° congrès du parti secret?
P'têt parcequ'il n'avait pas encore fini de purger tout les Staliniens ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Pourquoi même sous Brejnev qui n'était pas un anti stalinien convaincu n'as pas déclassifié ce congrès?
On en a quand même des reste grâce à Konstantin Simonov, présent lros des faits :
Le Dix-neuvième Congrès du Parti
Il s'avère que la direction de Staline a fait un dernier effort pour détacher le parti du contrôle de l'état au 19ème congrès en 1952 et juste après au plénum du Comité central. En commençant par Khrouchtchev, la nomenklatura du parti a essayé de détruire toute mémoire de ce congrès.
Sous Brejnev les transcriptions de tous les congrès du parti jusqu'au 18ème ont été publiés. Celles du 19ème congrès n'ont jamais été éditées à ce jour. Staline a prononcé seulement un court discours au congrès qui a été publié. Mais il a fait un discours de 90 minutes au plénum du Comité central qui l'a suivi immédiatement. La transcription de ce plénum et du discours n'ont jamais été édité, excepté des extraits très courts.
Staline a demandé au congrès de changer les statuts du parti et sa structure d'organisation. Parmi ces changements :
• Le nom : "parti communiste (bolchevique) de Toute l'Union" a été officiellement changé en "parti communiste de l'Union Soviétique" s'alignant sur les appellations de la plupart des autres partis communistes dans le monde, rattachant le nom du Parti au pays.
• Un « Présidium » a remplacé le Politburo du Comité central. Ce nom est conforme aux appellations des autres organes représentatifs – comme, par exemple, le Présidium du Soviet suprême. L’appellation « politique » a été supprimée – après tout, le parti dans son ensemble était politique, et pas simplement le principal organe.
Staline mettait en place son plan, il préparait le Politburo du Comité Central à ne plus interférer avec l’état. Ce « politburo » comprenait Président du Conseil de Ministres (le chef du corps exécutif de l'état – c'est-à-dire, le chef d'État); le Président du Présidium du Soviet suprême (le chef du corps législatif); le secrétaire Général du parti (Staline); un ou deux secrétaires supplémentaires du Parti; et un ou deux ministres de gouvernement.
Le politburo se plaçait plus que souvent au-dessus des décisions de l’état, alors que ce n’était pas son rôle, le Présidium devait être le principal organisme du parti communiste seulement puisque le chef d'État et le président du Soviet suprême n'avaient pas de sièges réservés en son sein.
D'autres changements ont été réalisés : Le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.
Maintenant Staline était seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.
Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.
L'absence d'une transcription publiée suggère que des événements se soient produits à ce plénum, et que Staline ait dit des choses dans son discours, que la nomenklatura n'a pas souhaité rendre public. Cela indique également – et il est important de le souligner ceci – que Staline n'était pas "tout-puissant ". Par exemple, la sérieuse critique que Staline fait de Molotov et de Mikoyan à ce plénum n'a été éditée que longtemps après sa mort.
Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.
Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. Sous Gorbatchev ce groupe régnant a supprimé l'URSS, s'octroyant la richesse économique et la conduite politique de la nouvelle société capitaliste. En même temps elle a détruit l'épargne, et a volé les prestations sociales de la classe ouvrière et des paysans soviétiques et tout ce que leur travail avait créé, en s'appropriait l'immense richesse publique de l'URSS.
On en a quand même des reste grâce à Konstantin Simonov, présent lros des faits :
Le Dix-neuvième Congrès du Parti
Il s'avère que la direction de Staline a fait un dernier effort pour détacher le parti du contrôle de l'état au 19ème congrès en 1952 et juste après au plénum du Comité central. En commençant par Khrouchtchev, la nomenklatura du parti a essayé de détruire toute mémoire de ce congrès.
Sous Brejnev les transcriptions de tous les congrès du parti jusqu'au 18ème ont été publiés. Celles du 19ème congrès n'ont jamais été éditées à ce jour. Staline a prononcé seulement un court discours au congrès qui a été publié. Mais il a fait un discours de 90 minutes au plénum du Comité central qui l'a suivi immédiatement. La transcription de ce plénum et du discours n'ont jamais été édité, excepté des extraits très courts.
Staline a demandé au congrès de changer les statuts du parti et sa structure d'organisation. Parmi ces changements :
• Le nom : "parti communiste (bolchevique) de Toute l'Union" a été officiellement changé en "parti communiste de l'Union Soviétique" s'alignant sur les appellations de la plupart des autres partis communistes dans le monde, rattachant le nom du Parti au pays.
• Un « Présidium » a remplacé le Politburo du Comité central. Ce nom est conforme aux appellations des autres organes représentatifs – comme, par exemple, le Présidium du Soviet suprême. L’appellation « politique » a été supprimée – après tout, le parti dans son ensemble était politique, et pas simplement le principal organe.
Staline mettait en place son plan, il préparait le Politburo du Comité Central à ne plus interférer avec l’état. Ce « politburo » comprenait Président du Conseil de Ministres (le chef du corps exécutif de l'état – c'est-à-dire, le chef d'État); le Président du Présidium du Soviet suprême (le chef du corps législatif); le secrétaire Général du parti (Staline); un ou deux secrétaires supplémentaires du Parti; et un ou deux ministres de gouvernement.
Le politburo se plaçait plus que souvent au-dessus des décisions de l’état, alors que ce n’était pas son rôle, le Présidium devait être le principal organisme du parti communiste seulement puisque le chef d'État et le président du Soviet suprême n'avaient pas de sièges réservés en son sein.
D'autres changements ont été réalisés : Le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.
Maintenant Staline était seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.
Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.
L'absence d'une transcription publiée suggère que des événements se soient produits à ce plénum, et que Staline ait dit des choses dans son discours, que la nomenklatura n'a pas souhaité rendre public. Cela indique également – et il est important de le souligner ceci – que Staline n'était pas "tout-puissant ". Par exemple, la sérieuse critique que Staline fait de Molotov et de Mikoyan à ce plénum n'a été éditée que longtemps après sa mort.
Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.
Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. Sous Gorbatchev ce groupe régnant a supprimé l'URSS, s'octroyant la richesse économique et la conduite politique de la nouvelle société capitaliste. En même temps elle a détruit l'épargne, et a volé les prestations sociales de la classe ouvrière et des paysans soviétiques et tout ce que leur travail avait créé, en s'appropriait l'immense richesse publique de l'URSS.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
à vous lire , la faute reviendrai à lénine???
Frère Barnabé- Vénérable
- Messages : 29046
Date d'inscription : 11/05/2017
Age : 61
Localisation : saint Etienne
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Lénine a fait ce qu'il fallait faire pas ce qu'il voulais faire, il n'a jamais vous la guerre civile qui aurait durer moins longtemps sans l'intervention de 14 pays impérialistes qui en envoyer des troupes combattre l'URSS sans lui déclarer la guerre, Staline bien que piète dialecticien voulais finir la révolution, dans le sens l'ancrer dans le marbre.
Mais certains co-professionels de la politique ne l'entendait pas de cette oreille ils n'avaient pas envie d'aller bosser à l'usine !
Mais certains co-professionels de la politique ne l'entendait pas de cette oreille ils n'avaient pas envie d'aller bosser à l'usine !
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Pour en revenir à cette histoire de 19ème congrès je pense Staline n'avait aucune intention d'installer la Démocratie, il voulait juste se débarrasser de ceux qui pouvaient encore s'opposer à lui dans le Politburo pour régner en Monarque absolu.
Tu te fais vraiment des films sur le bonhomme mon pauvre Plaristes ...
Tu te fais vraiment des films sur le bonhomme mon pauvre Plaristes ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Francis XV a écrit:Pour en revenir à cette histoire de 19ème congrès je pense Staline n'avait aucune intention d'installer la Démocratie, il voulait juste se débarrasser de ceux qui pouvaient encore s'opposer à lui dans le Politburo pour régner en Monarque absolu.
Tu te fais vraiment des films sur le bonhomme mon pauvre Plaristes ...
Alors pourquoi il a démissionné du poste de secrétaire général?
Pourquoi Khrouchtchev a rétabli le politburo?
Surtout qu'il y avait des antécédent chez Staline pour séparer l'état du parti.
-Zhukov, Kul'tovaia a écrit:« En Janvier 1944 … pour la première fois pendant la guerre il y eut une convocation commune [du Comité central] et d'une session du Soviet suprême de l'URSS. Molotov et Malenkov ont préparé une ébauche d'un décret du Comité central selon lequel le parti serait légalement séparé du pouvoir. Serait maintenu seulement l'agitation et la propagande ; ... Mais elle interdisait simplement que le parti interfère dans l'économie et dans le fonctionnement des organes de l'état. Staline a lu l'ébauche, a changé six mots, et a écrit "approuver". Ce qui s'est passé après reste un mystère.... C'était une nouvelle tentative de séparer le Parti et l'État, ... L'ébauche a cinq signatures : Molotov, Malenkov, Staline, Khrouchtchev, Andreev. Il n'y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote. Hélas, même le tout-puissant Comité d'état pour la défense, avec quatre membres dans le Politburo du Comité central, ne pourrait pas briser le vieil ordre des choses. »
Voir même autoriser plusieurs parti politiques
Alors certes :
(Pyzhikov 100) a écrit: « Aucun congrès du parti ne s'est tenu pendant treize ans entre 1939 et 1952. Après la guerre Staline signait les décisions communes du parti et du gouvernement simplement comme Président du Conseil de Ministres, laissant à l'un des deux autres secrétaires du parti, Zhdanov ou Malenkov signer au nom du parti. »
Cette stratégie n’est peut-être pas la bonne mais Staline a réussi à sécuriser l’état via son statut de secrétaire général jusqu’à sa mort, je pense personnellement que ce n’était pas la meilleure des options. Mais on peut le comprendre :
(Mukhin, Ubyistvo 611) a écrit: « Les activités de Staline suggèrent qu'il essayait toujours de soustraire l'état du contrôle direct du Parti. Cependant, s'il en était ainsi, il a abordé cela avec précaution. Peut-être nous pouvons avancer quelques raisons de cette prudence : Afficher un manque de confiance dans le parti serait un mauvais exemple pour les autres pays du monde où les partis communistes n'avaient pas encore pris le pouvoir. Le Comité central et la nomenklatura s'y seraient opposés, comme avant la guerre. Par conséquent, ceci devrait être fait en douceur, avec aussi peu de tension que possible. »
Et Faut-ils que je vous remette sous les yeux le programme de 1947 (qui n'est jamais passé d'ailleurs)?
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:
Alors pourquoi il a démissionné du poste de secrétaire général?
Pour être élu président à vie évidement ! Ce qui dans le nouveau système lui aurait donné les pleins pouvoirs !
Plaristes a écrit:
Pourquoi Khrouchtchev a rétabli le politburo?
Pour éviter ça justement !
Plaristes a écrit:
Surtout qu'il y avait des antécédent chez Staline pour séparer l'état du parti.
Tu m'étonnes c'est la seule entité qui pouvait encore lui mettre des bâtons dans les roues ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Francis15 a écrit:Pour être élu président à vie évidement ! Ce qui dans le nouveau système lui aurait donné les pleins pouvoirs !
Il était sur le point de démissionner et de se tailler une petite retraite ! Il s'était confié à ses proches qu'il en avait ras le cul de la politique.
Maintenant Staline était seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.
Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.
Francis15 a écrit:Pour éviter ça justement !
t'as fumé? Le présidium c'était l'un des premiers pas vers une séparation du parti et de l'état !
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. (Veillissantes)
Les réformes de Staline aurait permit d'injecter en permanence du sang neuf.
Toujours selon Pyzhikov, Zhdanov a rendu compte du travail de la commission de planification au plénum du Comité central de février 1947. Il a proposé de réunir le 19ème congrès du parti à la fin 1947 ou 1948. Il également présenté un plan pour simplifier les convocations des conférences de parti une fois par an, avec "le renouvellement obligatoire" d'au moins un sixième des membres du Comité central. Si ce renouvellement en un "turn over" des membres de C.C. étant appliqué, ceci aurait signifié que les premiers secrétaires et d'autres chefs de parti dans le C.C. auraient été moins inamovibles, permettant à du sang neuf d'irriguer le principal corps du parti, facilitant la critique des chefs du parti (Pyzhikov 96).
Ce plan fait écho à plusieurs des idées du « dépérissement de l'état » envisagé dans les séminaires de Lénine sur l'état et la révolution, qui à son tour développe des idées avancées par Marx et Engels. En proposant la participation directe à toutes les décisions essentielles de l'état aux soviétiques et à leurs organisations populaires, et le "renouvellement" – avec au moins le remplacement – d'au moins 1/6 du Comité central chaque année par une conférence du parti, ce plan de parti envisageait le développement de la démocratie dans l'état et dans le parti lui-même. Mais ce plan n'a pas été appliqué. Comme avec les propositions précédentes pour la démocratisation de l'état soviétique et du parti, nous ne connaissons pas les détails de la façon dont ceci s'est produit. Il a été rejeté probablement au plénum du Comité central. Le 19ème congrès du parti a été reporté en 1952. Encore une fois, nous ne savons pas pourquoi. La nature de cette ébauche de plan suggère que l'opposition du Comité central - les premiers secrétaires - puisse en avoir été la cause.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:
Il était sur le point de démissionner et de se tailler une petite retraite !
Raison pour laquelle il devait se faire élire président à vie , pour n'avoir plus aucun aucun compte à rendre au politburo ni a qui que ce soit !
Ce que Staline n'a pas eu le temps de faire Mao l'a fait je te ferais dire !
Plaristes a écrit:
t'as fumé? Le présidium c'était l'un des premiers pas vers une séparation du parti et de l'état !
Vivi tout comme la "révolution culturelle" sous Mao ...
Plaristes a écrit:
Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. (Veillissantes)
Ils ont sauvé l'URSS de redevenir une autocratie ! (et ça a même duré jusqu'a Poutine)
Plaristes a écrit:
Les réformes de Staline aurait permit d'injecter en permanence du sang neuf.
Surtout d'injecter des créatures de Staline ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Francis15 a écrit:Ils ont sauvé l'URSS de redevenir une autocratie ! (et ça a même duré jusqu'a Poutine)
Tu as toutes les preuves du contraire.
Ils ont empêché l'URSS de devenir démocratique :
Staline va vouloir changer les principes du vote comme dit précédemment, il va même proposer que des anciens koulaks, gardes blancs et autres ennemis du gouvernement soviétique puissent se présenter aux élections, cette idée à fait peur à bien nombres de députés, voici ce que Staline va répondre :
« Certains disent que c'est dangereux, parce que des éléments hostiles au pouvoir pourraient occuper les fonctions les plus élevées, comme certains anciens Gardes Blancs, des koulaks, des prêtres, et ainsi de suite. Mais qu'avons-nous à craindre ? - Si vous avez peur des loups, ne marchez pas dans la forêt- D'une part, ce ne sont pas tous les anciens koulaks, Gardes Blancs et prêtres qui sont hostiles au pouvoir soviétique. D'autre part, si les gens ici et là élisent des forces hostiles, cela signifiera que notre travail de propagande est mal organisé et que nous avons entièrement mérité cette disgrâce. »
La plus part des crimes de "Staline" c'est Khrouchtchev et sa clique !
Pourquoi on fait confiance à ces "sauveurs de 'lURSS" quand on a la preuve qu'ils ont menti à bien des égard et que leur version des faits est une grossière ré-écriture?
Je rappelle que Mao le révisio il a foiré le grand bon en avant et tout. Pour ça qu'il avait voulu faire sa révolution culturelle.
Ce procès d'intention ne tient pas. Parce-que Staline avait réussi et on a bien des preuves que ces soit-disants "sauveurs de l'URSS" se sont opposés aux réformes démocratiques.
Et on sait par les données de la vie privée de Staline qu'il comptait arrêter la politique et prendre une retraite.
Staline a aussi constamment été rejeté quand il a essayé de reformer le système politique, il a réussi à faire passer quelques réformes comme le vote secret et des restrictions sur la cooptation mais il ne pouvait pas toutes les implémenter tant qu’il n’avait pas la majorité.
Je rappel que les "sauveurs de l'URSS" étaient opposé au vote secret.
L’ébauche d’un programme pour le parti en 1947
On peut maintenant légitiment se poser la question suivante « Comment Staline voulait démocratiser le parti après ses précédents échecs ? », et bien nous avons maintenant une réponse, une réponse qui reste limitée à cause l’accessibilité aux archives.
Alexandre Pyzhikov, un virulent historien anticommuniste, a commenté des extraits d'une ébauche d'un programme de parti de 1947 pour promouvoir davantage de démocratie et d'égalitarisme. Ce fascinant plan et jusqu'ici tout à fait inconnu, n'a jamais été publié et n'est évidemment pas encore à la disposition d'autres chercheurs.
Pyzhikov récapitule d'autres sections de ce document non publié comme suit :
« En particulier [l'ébauche] concerne le développement de la démocratisation de l'ordre soviétique. Ce plan identifié en tant qu'essentiel pour le processus universel d'entraîner les travailleurs dans la gestion de l'état, dans la gestion de l'état comme activité quotidienne et sociale sur la base d'un développement régulier du niveau culturel des masses et d'une simplification maximale des fonctions de la gestion d'état. »
« Cette ébauche propose dans la pratique de procéder à l'unification du travail productif avec la participation à la gestion des affaires de l'état, par la transition successive des fonctions [de la gestion d’état] à tous les travailleurs. Elle dissertait également sur l'idée de l'introduction de l'activité législative directe par le peuple, pour lequel ce qui suit était considéré essentiel :
Mettre en application le vote et la prise de décision au suffrage universel sur la majorité des questions les plus importantes de la vie gouvernementale dans les sphères sociales et économiques, aussi bien que dans des questions des conditions de vie et du développement culturel ;
Développer largement l'initiative législative de base, en accordant aux organismes sociaux les droits de soumettre au soviet suprême des propositions sur de nouvelles lois ;
Confirmer le droit des citoyens et des organisations sociales à soumettre directement des propositions au Soviet suprême sur les plus importantes questions de politique interne et internationale. »
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Face à la ré-écritrue des manuels scolaires devoir de mémoire :
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:
Ils ont empêché l'URSS de devenir démocratique :
J'ai dit ils ont empêché l'URSS de devenir une autocratie et j'ai raison !
Et ne pas être une autocratie ne signifie pas être une démocratie
Khrouchtchev à permi à une Nomenklatura de garder les rênes du pouvoir, mais cette Nomenklatura n'était plus soumise à un Tyran. La Nomenklatura c'était juste l'équivalent de la bourgeoisie dans les pays capitalistes en tant que classe dominante ...
Plaristes a écrit:
La plus part des crimes de "Staline" c'est Khrouchtchev et sa clique !
Et comment t'explique alors qu'après Staline le nombre de gens au goulag et d'exécutions d'opposants ait fortement baissé, que ce soit avec Khrouchtchev ou Brejnev. Et qu'il n'y ait plus eu de famine.
Plaristes a écrit:
Je rappelle que Mao le révisio il a foiré le grand bon en avant et tout. Pour ça qu'il avait voulu faire sa révolution culturelle.
Non il l'a fait car ses oppossants au sein du parti voulaient l'evincer du pouvoir et c'est l'unique raison!
Et c'était manifestement l'intention de Staline aussi !
Plaristes a écrit:
Et on sait par les données de la vie privée de Staline qu'il comptait arrêter la politique et prendre une retraite.
Source ?
Plaristes a écrit:
« En particulier [l'ébauche] concerne le développement de la démocratisation de l'ordre soviétique. Ce plan identifié en tant qu'essentiel pour le processus universel d'entraîner les travailleurs dans la gestion de l'état, dans la gestion de l'état comme activité quotidienne et sociale sur la base d'un développement régulier du niveau culturel des masses et d'une simplification maximale des fonctions de la gestion d'état. »
Ce qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à la révolution culturelle de Mao ...
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Francis15 a écrit:J'ai dit ils ont empêché l'URSS de devenir une autocratie et j'ai raison !
Et ne pas être une autocratie ne signifie pas être une démocratie cyclops
Khrouchtchev à permi à une Nomenklatura de garder les rênes du pouvoir, mais cette Nomenklatura n'était plus soumise à un Tyran. La Nomenklatura c'était juste l'équivalent de la bourgeoisie dans les pays capitalistes en tant que classe dominante ... cyclops
Mais la fusion du parti et de l'état à été Fatal à l'URSS.
Pouruqoi être du côté des apparatchiks quand
Francis15 a écrit:Ce qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à la révolution culturelle de Mao ...
Sauf que là pas de petit livre rouge !
Francis15 a écrit:Source ?
C'est vieux et en anglais mais je finirai bien par retrouver.
Au pire je demande à un camarde il va me le retrouver le serveur où l'on stock nos archives est plein à cracker.
Ha Voilà :
http://www.stalinsociety.org/2016/04/05/stalin-tries-to-resign-unpublished-speech-by-stalin-at-the-plenum-of-the-central-committee-of-the-cpsu-1952/
Coup de chatte !
Ha merde le site ne supporter plus adblock ! Saloperie capitaliste vous ne respectez vraiment rien !
MEeeeeeeeerrrrrrrrde il faut utilsier webarchive
Au pire il y a une autre version de l'article ici :
https://socialistmlmusings.wordpress.com/2017/02/23/stalins-four-attempts-at-resignation/
4 tentatives de résigner de la part de Staline.
Mais il n'y a pas son discours au plénum du commité central au 19° congrès du parti dans celle là.
Allez bon web archive 2020 :
Forbidden
You don't have permission to access this resource.
Additionally, a 403 Forbidden error was encountered while trying to use an ErrorDocument to handle the request.
Comment ça INTERDIT?
Ha voilà :
http://web.archive.org/web/20160502061237/http://www.stalinsociety.org/2016/04/05/stalin-tries-to-resign-unpublished-speech-by-stalin-at-the-plenum-of-the-central-committee-of-the-cpsu-1952/
Version 2016.
Le dialoggue est à la fin et t'as intérêts à le lire. Car je me suis cassé le cul pour le trouver.
VOICE FROM THE FLOOR – We need to elect comrade Stalin as the General Secretary of the CC CPSU and Chairman of the Council of Ministers of the USSR.
STALIN – No! I am asking that you relieve me of the two posts!
MALENKOV – coming to the tribune: Comrades! We should all unanimously ask comrade Stalin, our leader and our teacher, to be again the General Secretary of the CC CPSU.
Reblogged from: Espresso Stalinist (https://espressostalinist.com/2015/07/25/unpublished-speech-by-stalin-at-the-plenum-of-the-central-committee-of-the-cpsu-1952/)
Source: Northstar Compass. April 2000, pp. 22-24.
Ça en est presque comique, Staline qui NON, je veux me casser, je vous demande de me démettre de mes fonctions.
Francis15 a écrit:Et comment t'explique alors qu'après Staline le nombre de gens au goulag et d'exécutions d'opposants ait fortement baissé, que ce soit avec Khrouchtchev ou Brejnev. Et qu'il n'y ait plus eu de famine.
Alors justement Khrouchtchev a fait du nettoyage, à la brutale et à la "Stalinienne" la bonne cause en moins.
Et secondement on dit que la dernière famine a été causée par la guerre à cause des sols labourés. Et justement on y a mis fin à cette famine grâce à l'agro-écologie de Vladimir Vernadski (appuyé par Staline) et son plan de transformation de la nature.
Hors Khrouchtchev a développé lors de son voyage au U.S.A une addiction au popcorn, ducoup il a voulu importer toutes les méthodes d'agriculture occidentale en Russie avec des résultat désastreux, il se trouve que le maïs ça ne pousse pas bien en Russie. (Qui l'aurais cru...)
Les dégâts de cette politique agricole désastreuse a fait que l'URSS devait importer son grain des U.S.A pendant une décennie.
Et il ne faut pas oublier que le rôle de Khrouchtchev sous administration Stalinienne c'était d'être un liquidateur pleins de gens on mystérieusement disparus après son pitchs.
Ouais les opposants de Mao voulaient l'évincer car il avait fait de la merde.Francis15 a écrit:Non il l'a fait car ses oppossants au sein du parti voulaient l'evincer du pouvoir et c'est l'unique raison! cyclops
Staline c'est différent on a voulu l'évincé parce-que des apparatchiks ne voulais pas retourner bosser à l'usine.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Khroutchtchev criminel et menteur.
Plaristes a écrit:
Mais la fusion du parti et de l'état à été Fatal à l'URSS.
Pas tant que ça puisque ça a tourné encore quelques décennies, et que c'était mieux que sous Staline.
Plaristes a écrit:
Sauf que là pas de petit livre rouge !
Mais ça aurait été la même arnaque
Plaristes a écrit:
VOICE FROM THE FLOOR – We need to elect comrade Stalin as the General Secretary of the CC CPSU and Chairman of the Council of Ministers of the USSR.
STALIN – No! I am asking that you relieve me of the two posts!
.
Pour devenir président à vie ou tirer les ficelles en coulisse le Malin ...
Plaristes a écrit:
Ça en est presque comique, Staline qui NON, je veux me casser, je vous demande de me démettre de mes fonctions.
C'est du cinoche !
Plaristes a écrit:
Alors justement Khrouchtchev a fait du nettoyage, à la brutale et à la "Stalinienne" la bonne cause en moins.
Justement c'était pour une bonne cause éliminer les derniers partisans de Staline qui auraient pu prendre la suite (Béria), et quand ça a été fait il a vraiment arrêté ...
On peut comparer ça à la révolution Thermidorienne qui a mis fin à la terreur ... et ainsi écarté un temps la menace autocratique
Francis XV- Sage
- Messages : 6981
Date d'inscription : 28/07/2020
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» EELV = menteur et fils de pute.
» Le communisme criminel?
» Criminel de guerre....
» Rebondir après le doigt d'honneur du Conseil constitutionnel
» ISF vert : Macron en super menteur sur France Info
» Le communisme criminel?
» Criminel de guerre....
» Rebondir après le doigt d'honneur du Conseil constitutionnel
» ISF vert : Macron en super menteur sur France Info
Page 1 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum