La « sortie de crise » est à portée de main
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La « sortie de crise » est à portée de main
Si la récession semble terminée, les conséquences sociales de la crise commencent à peine à se faire jour. Les trois chercheurs craignent qu’une fois la mer retirée, le paysage social apparaisse encore plus désolé.
Pierre Concialdi : « Avec la crise, le débat se focalise sur la montée du chômage. Mais le sous-emploi s’est aussi considérablement développé. Depuis un an, le chômage partiel a beaucoup augmenté pour atteindre des niveaux comparables à ceux observés en 1993, au creux de la récession. Et les autres formes de sous-emploi restent à des niveaux records. »
Florence Lefresne craint une « précarisation durable » des jeunes qui arrivent à intégrer le marché du travail malgré la crise. Quant aux autres, ils risquent tout simplement de rester « interdits de marché du travail pour longtemps ».
« L’impact de la récession est particulièrement fort sur les jeunes dont le taux de chômage flirte avec les 25 %. Cela s’explique par leur concentration sur les emplois temporaires (CDD, intérim) qui ont une forte dimension cyclique. On peut toujours attendre les effets de la reprise pour inverser la tendance, mais le stock accumulé de chômage ne se résorbera pas facilement et une bonne partie d’entre eux, notamment les moins qualifiés, risquent d’être interdits de marché du travail pour longtemps. Et pour ceux qui ont la chance d’accéder au marché du travail, les effets de précarisation semblent durables. Des travaux statistiques montrent en effet que chaque génération occupe finalement moins d’emplois stables que la précédente. Les jeunes ont d’ailleurs une conscience forte de cette précarisation. Ils l’ont exprimé clairement lors du rejet du CPE, au printemps 2006. »
Michel Husson craint qu’en sortie de crise, la recherche de rentabilité n’accélère la précarité de ceux qui ont un emploi. Ce qu’il résume d’une formule : la généralisation du « bricolage social ».
« Dans la récession, bien des dispositifs qui ont permis d’amortir le choc sur l’emploi s’apparentent à une RTT de fait : chômage partiel, baisse des heures sup. Dans la période de sortie de crise, les entreprises vont chercher à rétablir leur rentabilité en ajustant à la baisse les effectifs ou en multipliant les contrats précaires. La question qui se pose maintenant est celle de la répartition du volume global de travail : après tout, le chômage est une forme-limite de réduction du temps de travail. Il faudrait une modification radicale du mode de partage du travail (moindre durée du travail, plus d’emplois) et de la répartition des revenus (moins de dividendes, plus de salaires). Si cette modification n’est pas amorcée, on va vers un bricolage social qui va durcir toutes les tendances déjà à l’œuvre, que l’on peut résumer par un fractionnement du salariat avec une multiplication des statuts précaires, sous la double pression de la quête de rentabilité des entreprises et du rééquilibrage des finances publiques. »
A en croire Pierre Concialdi, cette précarisation est déjà à l’œuvre à travers le Revenu de solidarité active (RSA). Pour le chercheur, ce dispositif qui remplace le RMI risque de rater son but proclamé d’endiguement de la précarité via l’incitation à reprendre un travail.
« Ce dispositif encourage encore davantage qu’auparavant les salariés à accepter ces emplois à temps partiel. Les premiers bilans – certes partiels – tirés de l’expérimentation du RSA confirment que ce risque existe bel et bien. Dans les zones tests où était expérimenté le RSA, les emplois retrouvés se concentrent davantage sur les temps partiels et ils sont moins rémunérateurs que les emplois retrouvés dans les zones témoins (où le RSA n’était pas expérimenté). Dans ces conditions, le risque existe que le RSA – comme les dispositifs analogues de soutien aux bas salaires du type de la PPE – ne soit pas une solution à la précarité mais, au contraire, un des éléments qui contribuent, sinon à son développement, du moins à son maintien. »
Mathieu Magnaudeix
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32835
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: La « sortie de crise » est à portée de main
Le code du Travail des années 60 est obsolète....
C'est regrettable, au même titre que la richesse de notre économie à cette période .....
Maintenant chacun trouvera ses explications ,mais je suis persuadé que celles de Volog seront différentes des miennes .....
C'est regrettable, au même titre que la richesse de notre économie à cette période .....
Maintenant chacun trouvera ses explications ,mais je suis persuadé que celles de Volog seront différentes des miennes .....
Invité- Invité
Re: La « sortie de crise » est à portée de main
Pierre Concialdi est membre d'ATTAC, Ouvrage: "Vers une société plus juste. Manifeste pour un plafonnement des revenus et des patrimoines".
Le chômage n'est pas seulement une forme limite de réduction du temps de travail, c'est une exclusion d'une partie de la population par rapport à une autre.
La logique d'expliquer une mesure sociale par une mesure économique ou même de l'analyser permet d'éclairer une logique capitaliste. Les réformes successives n'ont jamais eu de réels impacts sur le long terme sur une inversion de la courbe du chômage. Augmenter la durée du temps de travail à 6 mois pour percevoir une aide ne répond pas au problème du chômage. Il va déplacer le problème, les chômeurs seront donc envoyés vers le RSA sans perspective de réinsertion professionnelle et ne seront plus comptabilisés comme demandeurs d'emploi. Cette mesure ne faut que masquer la pauvreté pour faire baisser le nombre de demandeurs d'emplois.
Cela reflète la logique capitaliste, de donner toujours plus de travail précaire sans perspectives d'emplois, ce qui contribue et je le répète à dévaloriser le travail, tirer les salaires vers le bas. Aucunes solutions économiques ne sont apportées car aucunes solutions ne sont véritablement recherchées. La Politique veut du chômage pour maintenir cet écart des niveaux de vie. Il suffit d'observer les disparités dans les revenus pour comprendre que le problème n'est pas l'incitation mais le partage du temps de travail et la répartition de la richesse créée.
Le chômage n'est pas seulement une forme limite de réduction du temps de travail, c'est une exclusion d'une partie de la population par rapport à une autre.
La logique d'expliquer une mesure sociale par une mesure économique ou même de l'analyser permet d'éclairer une logique capitaliste. Les réformes successives n'ont jamais eu de réels impacts sur le long terme sur une inversion de la courbe du chômage. Augmenter la durée du temps de travail à 6 mois pour percevoir une aide ne répond pas au problème du chômage. Il va déplacer le problème, les chômeurs seront donc envoyés vers le RSA sans perspective de réinsertion professionnelle et ne seront plus comptabilisés comme demandeurs d'emploi. Cette mesure ne faut que masquer la pauvreté pour faire baisser le nombre de demandeurs d'emplois.
Volog a écrit:Dans les zones tests où était expérimenté le RSA, les emplois retrouvés se concentrent davantage sur les temps partiels et ils sont moins rémunérateurs que les emplois retrouvés dans les zones témoins
Cela reflète la logique capitaliste, de donner toujours plus de travail précaire sans perspectives d'emplois, ce qui contribue et je le répète à dévaloriser le travail, tirer les salaires vers le bas. Aucunes solutions économiques ne sont apportées car aucunes solutions ne sont véritablement recherchées. La Politique veut du chômage pour maintenir cet écart des niveaux de vie. Il suffit d'observer les disparités dans les revenus pour comprendre que le problème n'est pas l'incitation mais le partage du temps de travail et la répartition de la richesse créée.
nik0- Postulant
- Messages : 473
Date d'inscription : 13/06/2021
Re: La « sortie de crise » est à portée de main
Petinaiglon a écrit:Le code du Travail des années 60 est obsolète....
Il serait intéressant, de développer et préciser vos propos qui, en l'état, ne sont qu'une affirmation péremptoire, non argumentée et donc dénuée d'intérêt. Merci.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32835
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: La « sortie de crise » est à portée de main
Volog a écrit:Petinaiglon a écrit:Le code du Travail des années 60 est obsolète....
Il serait intéressant, de développer et préciser vos propos qui, en l'état, ne sont qu'une affirmation péremptoire, non argumentée et donc dénuée d'intérêt. Merci.
Le code du travail des années 60 nous sortirai de la merde dans laquelle on est. Il faudrait du temps mais ça marchera à coup sûr.
Avec le code actuel c'est la décadence et la déchéance assurée.
Jeannot Lapin- Sage
- Messages : 9228
Date d'inscription : 31/07/2021
Re: La « sortie de crise » est à portée de main
La solution à la crise est caché dans les paroles de la marseillaise !
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
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