Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
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Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague Omicron.
En plus du passe vaccinal, le gouvernement veut croire que l’obligation de trois ou quatre jours de travail à distance permettra de contenir le Covid et son variant Omicron. Une mesure à la portée forcément limitée.
La priorité étant d’« éviter la paralysie » du pays, singulièrement de son économie, les mesures à disposition du gouvernement n’étaient pas légion, côté travail, pour contrecarrer les déferlantes successives du Covid. Ce mardi, la ministre Élisabeth Borne s’est ingéniée à monter en épingle la mesure sanitaire phare et paradoxale annoncée la veille par Jean Castex d’une « obligation » de télétravail, mais seulement « lorsque c’est possible », de « trois jours par semaine en moyenne, voire quatre, pour les postes qui le permettent, pendant trois semaines, à compter du 3 janvier ». Mais ce nouveau recours au travail à domicile a une portée limitée pour la sauvegarde de la santé des travailleurs.
1. Seulement un salarié sur trois concerné
Pour la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares), aucun doute : « Le télétravail réduit les risques dans le cadre professionnel. » Selon les chiffres du mois de mai de ce service, les salariés à distance éprouvent moins de difficulté que ceux « en présentiel » à respecter les gestes barrières et attribuent donc moins souvent leur contamination à leur travail que leurs collègues « sur site ».
Mais cet effet préventif rencontre de sérieuses limites. « Il ne concerne qu’une minorité de travailleurs. Au plus fort du premier confinement, seulement un tiers des salariés travaillaient à distance. Les métiers de service, en contact avec des usagers ou des clients, donc les plus exposés, n’y ont pas accès », relève l’économiste Thomas Coutrot. Et « si le télétravail sert à diminuer les risques de contamination dans les transports, ses bienfaits sanitaires se heurtent aux conditions de logement des salariés à distance, souligne le spécialiste du travail. Plus leurs revenus sont bas, moins leurs logements sont grands, plus les risques de contaminations intrafamiliales sont élevés. »
2. Une « obligation » peu contraignante
Du côté de ceux qui vont avoir la charge de contrôler la bonne application de ces trois jours de télétravail hebdomadaires, on reste dans l’expectative de la traduction concrète de ces annonces ministérielles. « Depuis mars 2020, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que le télétravail devenait impératif, mais sans jamais faire autre chose qu’inscrire cette mesure dans son protocole national, dont le Conseil d’État a jugé qu’il n’avait qu’une valeur de recommandation », souligne Alexandra Abadie, secrétaire nationale de la CGT du ministère du Travail, qui représente notamment les inspecteurs du travail. En l’absence de décret qui pourrait réellement modifier la donne, les agents de contrôle craignent que l’exécutif en reste une fois de plus à un effet d’annonce.
L’évocation par Élisabeth Borne d’une possibilité d’amendes administratives en cas de manquement des employeurs ne satisfait pas non plus les fonctionnaires. « Ces sanctions resteraient à la main des directeurs régionaux, un peu comme c’est actuellement le cas pour les mises en demeure. Il faut savoir qu’entre janvier et novembre 2020, sur les 28 000 interventions de l’inspection du travail pour des manquements des employeurs liés au Covid, seules 110 ont donné lieu à des mises en demeure de la part des directeurs régionaux », précise Alexandra Abadie, qui estime que ces amendes sont loin d’être « l’outil miracle », d’autant que ces procédures, soumises à des échanges contradictoires entre l’administration et les employeurs, prennent un certain temps avant d’aboutir. « La solution la plus efficace, celle que nous demandons, c’est que l’agent de contrôle puisse interrompre l’activité d’une entreprise qui ne protège pas ses salariés, pour pouvoir la soustraire en urgence au risque, comme cela se fait pour les chantiers dangereux », rappelle la syndicaliste.
3. D’autres mesures de prévention oubliées
L’injonction au travail à distance a d’autant moins de portée que le gouvernement a le projet d’ « alléger le délai d’isolement des cas contacts » (entre 7 et 17 jours pour les membres d’une même famille), afin d’éviter que l’activité économique ne se trouve paralysée par un manque de travailleurs. « Ce devrait être précisé en fin de semaine. La santé du salarié devrait primer. Or, l’exécutif fait une fois de plus le choix de privilégier l’économie. C’est d’autant plus incompréhensible dans les hôpitaux, où l’on rappelle des personnels cas contacts alors que leurs collègues restent suspendus en raison d’un défaut de vaccination », déplore Baptiste Talbot, représentant de la CGT au point d’information du ministère du Travail.
Pour Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, d’autres mesures essentielles manquent à l’appel. « Avoir du gel, des masques, notamment des FFP2 pour les salariés les plus exposés, devrait être une priorité. Mais ces mesures préventives obligent à revoir les organisations du travail, les locaux, la productivité… ».
En plus du passe vaccinal, le gouvernement veut croire que l’obligation de trois ou quatre jours de travail à distance permettra de contenir le Covid et son variant Omicron. Une mesure à la portée forcément limitée.
La priorité étant d’« éviter la paralysie » du pays, singulièrement de son économie, les mesures à disposition du gouvernement n’étaient pas légion, côté travail, pour contrecarrer les déferlantes successives du Covid. Ce mardi, la ministre Élisabeth Borne s’est ingéniée à monter en épingle la mesure sanitaire phare et paradoxale annoncée la veille par Jean Castex d’une « obligation » de télétravail, mais seulement « lorsque c’est possible », de « trois jours par semaine en moyenne, voire quatre, pour les postes qui le permettent, pendant trois semaines, à compter du 3 janvier ». Mais ce nouveau recours au travail à domicile a une portée limitée pour la sauvegarde de la santé des travailleurs.
1. Seulement un salarié sur trois concerné
Pour la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares), aucun doute : « Le télétravail réduit les risques dans le cadre professionnel. » Selon les chiffres du mois de mai de ce service, les salariés à distance éprouvent moins de difficulté que ceux « en présentiel » à respecter les gestes barrières et attribuent donc moins souvent leur contamination à leur travail que leurs collègues « sur site ».
Mais cet effet préventif rencontre de sérieuses limites. « Il ne concerne qu’une minorité de travailleurs. Au plus fort du premier confinement, seulement un tiers des salariés travaillaient à distance. Les métiers de service, en contact avec des usagers ou des clients, donc les plus exposés, n’y ont pas accès », relève l’économiste Thomas Coutrot. Et « si le télétravail sert à diminuer les risques de contamination dans les transports, ses bienfaits sanitaires se heurtent aux conditions de logement des salariés à distance, souligne le spécialiste du travail. Plus leurs revenus sont bas, moins leurs logements sont grands, plus les risques de contaminations intrafamiliales sont élevés. »
2. Une « obligation » peu contraignante
Du côté de ceux qui vont avoir la charge de contrôler la bonne application de ces trois jours de télétravail hebdomadaires, on reste dans l’expectative de la traduction concrète de ces annonces ministérielles. « Depuis mars 2020, le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que le télétravail devenait impératif, mais sans jamais faire autre chose qu’inscrire cette mesure dans son protocole national, dont le Conseil d’État a jugé qu’il n’avait qu’une valeur de recommandation », souligne Alexandra Abadie, secrétaire nationale de la CGT du ministère du Travail, qui représente notamment les inspecteurs du travail. En l’absence de décret qui pourrait réellement modifier la donne, les agents de contrôle craignent que l’exécutif en reste une fois de plus à un effet d’annonce.
L’évocation par Élisabeth Borne d’une possibilité d’amendes administratives en cas de manquement des employeurs ne satisfait pas non plus les fonctionnaires. « Ces sanctions resteraient à la main des directeurs régionaux, un peu comme c’est actuellement le cas pour les mises en demeure. Il faut savoir qu’entre janvier et novembre 2020, sur les 28 000 interventions de l’inspection du travail pour des manquements des employeurs liés au Covid, seules 110 ont donné lieu à des mises en demeure de la part des directeurs régionaux », précise Alexandra Abadie, qui estime que ces amendes sont loin d’être « l’outil miracle », d’autant que ces procédures, soumises à des échanges contradictoires entre l’administration et les employeurs, prennent un certain temps avant d’aboutir. « La solution la plus efficace, celle que nous demandons, c’est que l’agent de contrôle puisse interrompre l’activité d’une entreprise qui ne protège pas ses salariés, pour pouvoir la soustraire en urgence au risque, comme cela se fait pour les chantiers dangereux », rappelle la syndicaliste.
3. D’autres mesures de prévention oubliées
L’injonction au travail à distance a d’autant moins de portée que le gouvernement a le projet d’ « alléger le délai d’isolement des cas contacts » (entre 7 et 17 jours pour les membres d’une même famille), afin d’éviter que l’activité économique ne se trouve paralysée par un manque de travailleurs. « Ce devrait être précisé en fin de semaine. La santé du salarié devrait primer. Or, l’exécutif fait une fois de plus le choix de privilégier l’économie. C’est d’autant plus incompréhensible dans les hôpitaux, où l’on rappelle des personnels cas contacts alors que leurs collègues restent suspendus en raison d’un défaut de vaccination », déplore Baptiste Talbot, représentant de la CGT au point d’information du ministère du Travail.
Pour Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, d’autres mesures essentielles manquent à l’appel. « Avoir du gel, des masques, notamment des FFP2 pour les salariés les plus exposés, devrait être une priorité. Mais ces mesures préventives obligent à revoir les organisations du travail, les locaux, la productivité… ».
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32760
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
Tout à fait d'accord. Il faut avoir une politique progressiste et donc libérer le transport individuel.
Il faut privilégier la voiture en rouvrant les rues des Paris, Lyon, Bordeaux, et rouler à 50 et 70 sur les grands axes comme à l'époque où on était encore un pays évolué, obliger les transports en commun à avoir des jauges très strictes, vitres ouvertes, permettre entre autres 2m de distance entre les passagers qui n'ont pas d'autre option pour se déplacer, et avec masque FFP2 obligatoire. Forcer les vélos et autres véhicules électriques alternatifs ludiques ou rétrogrades, à porter un masque (chirurgical suffit) et leur interdire de passer aux feux rouges, pour permettre la circulation des gens sérieux qui travaillent, eux, respectent leurs collaborateurs en n'arrivant pas en sueur et mouillés suite à une éventuelle pluie, et habillés en costard cravate propre et pas en tenue de sport comme des clowns.
Il faut privilégier la voiture en rouvrant les rues des Paris, Lyon, Bordeaux, et rouler à 50 et 70 sur les grands axes comme à l'époque où on était encore un pays évolué, obliger les transports en commun à avoir des jauges très strictes, vitres ouvertes, permettre entre autres 2m de distance entre les passagers qui n'ont pas d'autre option pour se déplacer, et avec masque FFP2 obligatoire. Forcer les vélos et autres véhicules électriques alternatifs ludiques ou rétrogrades, à porter un masque (chirurgical suffit) et leur interdire de passer aux feux rouges, pour permettre la circulation des gens sérieux qui travaillent, eux, respectent leurs collaborateurs en n'arrivant pas en sueur et mouillés suite à une éventuelle pluie, et habillés en costard cravate propre et pas en tenue de sport comme des clowns.
Dernière édition par Jeannot Lapin le Mer 29 Déc - 16:08, édité 2 fois
Jeannot Lapin- Sage
- Messages : 9223
Date d'inscription : 31/07/2021
Re: Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
autre solution plus simple : arrêter de gober cette supercherie
_________________
Ferdinand de Talmont- Vénérable
- Messages : 14241
Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
Prince a écrit:autre solution plus simple : arrêter de gober cette supercherie
Macron vient d'appeler les gens qui appellent au confinement, je cite, "les enfermistes qui nous somment...". Il y a du progrès.
Jeannot Lapin- Sage
- Messages : 9223
Date d'inscription : 31/07/2021
Re: Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
aucun progrès, leur but ultime est que tout le monde soit piqué, pas confiné.
_________________
Ferdinand de Talmont- Vénérable
- Messages : 14241
Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Pourquoi le télétravail n'est pas une solution miracle pour protéger les salariés de la vague
Prince a écrit:aucun progrès, leur but ultime est que tout le monde soit piqué, pas confiné.
Mais même piqué, on ne sera pas davantage immunisés.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32760
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
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