La zone des trois frontières
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La zone des trois frontières
La zone des trois frontières.
Cette zone, appelée aussi Liptako-Gourma, comprend les deux provinces du Soum et de l’Oudalan au nord du Burkina Faso, la région de Tillabéri à l’ouest du Niger et enfin le Gourma situé au nord-est du Mali.
C’est dans cette partie du Sahel que l’armée française concentre ses efforts suite à la réorganisation de Barkhane. Cette réorganisation implique l’abandon de trois emprises dans le nord du Mali – Kidal, Tessalit et Tombouctou – et la réduction des effectifs de près de 2000 hommes. Cette région est considérée comme la plus dangereuse du fait de la présence de nombreux groupes armés, parmi lesquels figure le GSIM. Celui-ci provient de la fusion de trois composantes : Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) qui lui-même vient du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, une partie d’Al Mourabitoun, de la Katiba Macina et d’Ansar Dine, qui recrute essentiellement parmi les Touaregs. Son dirigeant Iyad Ag Ghali est devenue le leader du GSIM. La seconde force est l’Etat Islamique dans le Grand Sahel (EIGS) ; son dirigeant historique, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, a été tué par une frappe aérienne française. Ces deux forces peuvent coexister, éventuellement collaborer, ou s’opposer violement, ce qui est le cas actuellement.
A côté de ces deux entités islamiques, existe une série de groupes armés, dont les principales activités sont le trafic de marchandises légales et illégales à travers les frontières, comme le carburant, les cigarettes, la drogue ou même des êtres humains. Pour compléter ce tableau, il faut mentionner les milices d’autodéfense communautaires qui participent à l’insécurité de cette région.
Ces différents groupes armés évoluent dans un contexte de crise économique importante. Le Liptako-Gourma est un ensemble d’écosystèmes variés qui s’étend de la zone fluviale aux forêts en passant par les plaines, dont certaines sont inondables et que l’on désigne comme les bourgoutières, du nom d’un végétal, le bourgou, qui est une plante fourragère. La configuration de ces espaces fait qu’un nombre important d’éleveurs y convergent, entraînant des tensions parfois très vives.
Comme dans le centre du Mali, les conflits sont nombreux entre et parmi les agriculteurs, les éleveurs et même les pêcheurs. Les différents peuvent porter sur le paiement et le montant des redevances entre propriétaires de la terre et paysans qui en cultivent une partie, sur la possibilité de transformer une parcelle de terre dédiée au pâturage des bovins en terre agricole pour les besoins domestiques, ou sur l’utilisation par les pêcheurs des petits étangs ou bras de fleuve fréquentés aussi par les animaux qui peuvent endommager les filets.
Cette multitude de conflits quotidiens, qui peuvent paraître mineurs au premier abord, sont cependant importants pour les protagonistes car ils affectent leurs moyens de subsistance. Pour régler ces litiges, des médiations existaient, qui permettaient de policer les conflits. Dans certains cas, la justice était saisie, même si les rendus des décisions de tribunaux étaient compliqués du fait d’un droit coutumier non écrit [14] et donc sujet à interprétation. Avec le délitement de l’Etat plus aucune structure n’est capable de départager les conflits. La question de la justice est un élément important et souvent mésestimé dans le déclenchement des crises. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la première stabilisation de la Somalie en proie à plusieurs décennies de guerres civiles s’est faite sous l’égide du gouvernement de l’union des tribunaux islamistes, qui, si elle était expéditive et cruelle, rendait la justice.
La crise climatique raréfie les ressources en eau et pâturage. Ces pénuries exacerbent les conflits. La stratégie des islamistes est de s’insérer dans les affrontements récurrents entre communautés pour construire une base sociale et recruter des combattants.
Dans cette région, les djihadistes sont parfois amenés à administrer certains villages ou du moins à gérer certaines demandes comme les accès aux pâturages ou aux puits et à rendre la justice avec l’accord plus ou moins implicite des populations. [15]
Cette zone, appelée aussi Liptako-Gourma, comprend les deux provinces du Soum et de l’Oudalan au nord du Burkina Faso, la région de Tillabéri à l’ouest du Niger et enfin le Gourma situé au nord-est du Mali.
C’est dans cette partie du Sahel que l’armée française concentre ses efforts suite à la réorganisation de Barkhane. Cette réorganisation implique l’abandon de trois emprises dans le nord du Mali – Kidal, Tessalit et Tombouctou – et la réduction des effectifs de près de 2000 hommes. Cette région est considérée comme la plus dangereuse du fait de la présence de nombreux groupes armés, parmi lesquels figure le GSIM. Celui-ci provient de la fusion de trois composantes : Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) qui lui-même vient du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, une partie d’Al Mourabitoun, de la Katiba Macina et d’Ansar Dine, qui recrute essentiellement parmi les Touaregs. Son dirigeant Iyad Ag Ghali est devenue le leader du GSIM. La seconde force est l’Etat Islamique dans le Grand Sahel (EIGS) ; son dirigeant historique, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, a été tué par une frappe aérienne française. Ces deux forces peuvent coexister, éventuellement collaborer, ou s’opposer violement, ce qui est le cas actuellement.
A côté de ces deux entités islamiques, existe une série de groupes armés, dont les principales activités sont le trafic de marchandises légales et illégales à travers les frontières, comme le carburant, les cigarettes, la drogue ou même des êtres humains. Pour compléter ce tableau, il faut mentionner les milices d’autodéfense communautaires qui participent à l’insécurité de cette région.
Ces différents groupes armés évoluent dans un contexte de crise économique importante. Le Liptako-Gourma est un ensemble d’écosystèmes variés qui s’étend de la zone fluviale aux forêts en passant par les plaines, dont certaines sont inondables et que l’on désigne comme les bourgoutières, du nom d’un végétal, le bourgou, qui est une plante fourragère. La configuration de ces espaces fait qu’un nombre important d’éleveurs y convergent, entraînant des tensions parfois très vives.
Comme dans le centre du Mali, les conflits sont nombreux entre et parmi les agriculteurs, les éleveurs et même les pêcheurs. Les différents peuvent porter sur le paiement et le montant des redevances entre propriétaires de la terre et paysans qui en cultivent une partie, sur la possibilité de transformer une parcelle de terre dédiée au pâturage des bovins en terre agricole pour les besoins domestiques, ou sur l’utilisation par les pêcheurs des petits étangs ou bras de fleuve fréquentés aussi par les animaux qui peuvent endommager les filets.
Cette multitude de conflits quotidiens, qui peuvent paraître mineurs au premier abord, sont cependant importants pour les protagonistes car ils affectent leurs moyens de subsistance. Pour régler ces litiges, des médiations existaient, qui permettaient de policer les conflits. Dans certains cas, la justice était saisie, même si les rendus des décisions de tribunaux étaient compliqués du fait d’un droit coutumier non écrit [14] et donc sujet à interprétation. Avec le délitement de l’Etat plus aucune structure n’est capable de départager les conflits. La question de la justice est un élément important et souvent mésestimé dans le déclenchement des crises. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la première stabilisation de la Somalie en proie à plusieurs décennies de guerres civiles s’est faite sous l’égide du gouvernement de l’union des tribunaux islamistes, qui, si elle était expéditive et cruelle, rendait la justice.
La crise climatique raréfie les ressources en eau et pâturage. Ces pénuries exacerbent les conflits. La stratégie des islamistes est de s’insérer dans les affrontements récurrents entre communautés pour construire une base sociale et recruter des combattants.
Dans cette région, les djihadistes sont parfois amenés à administrer certains villages ou du moins à gérer certaines demandes comme les accès aux pâturages ou aux puits et à rendre la justice avec l’accord plus ou moins implicite des populations. [15]
Vladimir de Volog- Vénérable
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Date d'inscription : 22/01/2018
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