Perspectives inquiétantes
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Perspectives inquiétantes
Perspectives inquiétantes
Avec l’évolution du conflit, on ne peut que constater que Barkhane fait partie non de la solution mais du problème. L’ampleur croissante de la guerre éloignent d’autant la possibilité de solutions acceptables pour les populations. La question de l’ouverture des négociations avec les rebelles islamistes est posée, et pas seulement par le gouvernement malien. Déjà en 2014, le PARENA, un parti d’opposition malien, évoquait cette possibilité, reprise en 2017 dans les recommandations de la Conférence d’Entente Nationale. La France a exercé des fortes pressions contre cette option, pourtant partagée par une large partie de la population. Une fois de plus, la contradiction est patente avec la doctrine officielle qui précise au sujet des forces françaises d’intervention :
« Elles n’agissent qu’en appui d’une structure politique locale. Dans tous les cas, c’est ce système politique autochtone qui oriente, voire contraint leur action. » [21]
Au Mali c’est bien l’inverse qui s’est produit.
L’ouverture de négociations, si elle n’est sûrement pas la panacée, permet cependant de mettre sur la table les problèmes politiques et d’éloigner les violences dont les civils sont les premières victimes. Déjà des négociations locales ont eu lieu dans le centre du Mali et ont permis d’atténuer les violences. Désormais les responsables de l’armée française sont obligés de le reconnaître :
« Pour le général Michon, le JNIM [22] (nébuleuse jihadiste affiliée à Al-Qaïda) est fort d’un enracinement durable, et d’un recrutement endogène dans les zones délaissées par l »État. Le groupe terroriste est à même d’imposer une autorité acceptable pour certaines populations du centre du Mali. » [23]
Cela permettrait aussi d’isoler les djihadistes les plus radicaux.
Les conflits en Libye se sont apaisés. Des élections sont prévues en 2022 et pourraient permettre de tourner la page de la guerre civile. Faute de guerre, le risque existe de voir des centaines de combattants impliqués dans le conflit libyen s’intégrer dans celui du Sahel, soit en renforçant les rebelles islamistes, soit en se livrant au banditisme. Ce qui a déclenché le conflit au Mali avec le retour des touarègues de Libye pourrait bien se répéter.
Les transhumances de miliciens, d’un conflit à un autre, sont courantes. On l’a vu avec les colonnes de la Séléka qui a pris le pouvoir en Centrafrique et qui était composée en très grande partie de combattants soudanais tchadiens et libyens.
Le deuxième élément d’inquiétude, que nous avons abordé, concerne la communauté peule, stigmatisée à des degrés divers dans l’ensemble des pays sahéliens. Cette communauté représente une quarantaine de millions de personnes. Si l’amalgame entre Peuls et djihadistes est totalement infondé, la stigmatisation violente pourrait réellement les pousser dans les bras d’un islam violent. L’urgence est donc bien de régler les bases d’un problème social et économique : la question du partage des ressources, la redéfinition des couloirs de transhumance, les prix à acquitter pour les pâturages, la mise en place de médiation légitime.
S’interroger sur le consensus en France
Le lundi 22 avril 2013, l’Assemblée Nationale votait la prolongation de l’opération Serval. Aucun député ne s’est exprimé contre. François Asensi député de Seine-Saint-Denis au nom du Front de Gauche donne l’explication de vote :
« L’enjeu était essentiel : empêcher que les Maliens se voient imposer un régime de terreur et préserver la stabilité du Sahel. (…) Notre soutien s’est ainsi assorti d’un certain nombre de réserves, mais incontestablement, nos troupes ont enregistré des succès importants sur le terrain. » [24]
Quant à Jean-Marc Ayrault le 25 janvier 2013, il déclarait :
« Non, il n’y a pas de risque d’enlisement, les objectifs que la France s’est fixés sont atteints et respectés. » [25]
Pourtant dès le 16 janvier 2013 soit 6 jours après l’intervention nous écrivions :
« Cette intervention va durer du fait de la résistance importante des djihadistes liée à leur entrainement et à leur armement. (…) Faute d’accompagnement politique, le vide créé par la fuite des djihadistes des principales villes de la région risque de voir éclore des conflits entre les communautés basées sur des ressentiments anciens. Le nombre extrêmement important d’armes en circulation dans la région, les milices qui se sont créées notamment le Ganda Iso (fils de la terre en langue Songhaï) une des trois milices qui constituent le Front de libération du Nord Mali, la récente prise de position du MNLA qui refuse que l’armée malienne puisse entrer au nord Mali, fait craindre une explosion de violence ou du moins une succession de conflits extrêmement meurtriers alimentés par la mise en place de milices d’auto-défense des différentes communautés. [26] »
Si notre analyse s’est avérée juste, ce n’est pas parce qu’elle était brillante mais parce qu’elle faisait preuve de bon sens. Il était évident qu’une telle opération ne pouvait que durer et entraîner le Mali dans des guerres internes, comme d’ailleurs toutes les interventions étrangères.
Avec l’évolution du conflit, on ne peut que constater que Barkhane fait partie non de la solution mais du problème. L’ampleur croissante de la guerre éloignent d’autant la possibilité de solutions acceptables pour les populations. La question de l’ouverture des négociations avec les rebelles islamistes est posée, et pas seulement par le gouvernement malien. Déjà en 2014, le PARENA, un parti d’opposition malien, évoquait cette possibilité, reprise en 2017 dans les recommandations de la Conférence d’Entente Nationale. La France a exercé des fortes pressions contre cette option, pourtant partagée par une large partie de la population. Une fois de plus, la contradiction est patente avec la doctrine officielle qui précise au sujet des forces françaises d’intervention :
« Elles n’agissent qu’en appui d’une structure politique locale. Dans tous les cas, c’est ce système politique autochtone qui oriente, voire contraint leur action. » [21]
Au Mali c’est bien l’inverse qui s’est produit.
L’ouverture de négociations, si elle n’est sûrement pas la panacée, permet cependant de mettre sur la table les problèmes politiques et d’éloigner les violences dont les civils sont les premières victimes. Déjà des négociations locales ont eu lieu dans le centre du Mali et ont permis d’atténuer les violences. Désormais les responsables de l’armée française sont obligés de le reconnaître :
« Pour le général Michon, le JNIM [22] (nébuleuse jihadiste affiliée à Al-Qaïda) est fort d’un enracinement durable, et d’un recrutement endogène dans les zones délaissées par l »État. Le groupe terroriste est à même d’imposer une autorité acceptable pour certaines populations du centre du Mali. » [23]
Cela permettrait aussi d’isoler les djihadistes les plus radicaux.
Les conflits en Libye se sont apaisés. Des élections sont prévues en 2022 et pourraient permettre de tourner la page de la guerre civile. Faute de guerre, le risque existe de voir des centaines de combattants impliqués dans le conflit libyen s’intégrer dans celui du Sahel, soit en renforçant les rebelles islamistes, soit en se livrant au banditisme. Ce qui a déclenché le conflit au Mali avec le retour des touarègues de Libye pourrait bien se répéter.
Les transhumances de miliciens, d’un conflit à un autre, sont courantes. On l’a vu avec les colonnes de la Séléka qui a pris le pouvoir en Centrafrique et qui était composée en très grande partie de combattants soudanais tchadiens et libyens.
Le deuxième élément d’inquiétude, que nous avons abordé, concerne la communauté peule, stigmatisée à des degrés divers dans l’ensemble des pays sahéliens. Cette communauté représente une quarantaine de millions de personnes. Si l’amalgame entre Peuls et djihadistes est totalement infondé, la stigmatisation violente pourrait réellement les pousser dans les bras d’un islam violent. L’urgence est donc bien de régler les bases d’un problème social et économique : la question du partage des ressources, la redéfinition des couloirs de transhumance, les prix à acquitter pour les pâturages, la mise en place de médiation légitime.
S’interroger sur le consensus en France
Le lundi 22 avril 2013, l’Assemblée Nationale votait la prolongation de l’opération Serval. Aucun député ne s’est exprimé contre. François Asensi député de Seine-Saint-Denis au nom du Front de Gauche donne l’explication de vote :
« L’enjeu était essentiel : empêcher que les Maliens se voient imposer un régime de terreur et préserver la stabilité du Sahel. (…) Notre soutien s’est ainsi assorti d’un certain nombre de réserves, mais incontestablement, nos troupes ont enregistré des succès importants sur le terrain. » [24]
Quant à Jean-Marc Ayrault le 25 janvier 2013, il déclarait :
« Non, il n’y a pas de risque d’enlisement, les objectifs que la France s’est fixés sont atteints et respectés. » [25]
Pourtant dès le 16 janvier 2013 soit 6 jours après l’intervention nous écrivions :
« Cette intervention va durer du fait de la résistance importante des djihadistes liée à leur entrainement et à leur armement. (…) Faute d’accompagnement politique, le vide créé par la fuite des djihadistes des principales villes de la région risque de voir éclore des conflits entre les communautés basées sur des ressentiments anciens. Le nombre extrêmement important d’armes en circulation dans la région, les milices qui se sont créées notamment le Ganda Iso (fils de la terre en langue Songhaï) une des trois milices qui constituent le Front de libération du Nord Mali, la récente prise de position du MNLA qui refuse que l’armée malienne puisse entrer au nord Mali, fait craindre une explosion de violence ou du moins une succession de conflits extrêmement meurtriers alimentés par la mise en place de milices d’auto-défense des différentes communautés. [26] »
Si notre analyse s’est avérée juste, ce n’est pas parce qu’elle était brillante mais parce qu’elle faisait preuve de bon sens. Il était évident qu’une telle opération ne pouvait que durer et entraîner le Mali dans des guerres internes, comme d’ailleurs toutes les interventions étrangères.
Dernière édition par Volog le Mar 8 Fév 2022 - 19:58, édité 1 fois
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32730
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Perspectives inquiétantes
Tout se passe comme si la colonisation avait donné une sorte de « droit de poursuite », par-delà le temps, dans les pays africains. Cette idée traduit une réflexion insuffisante de la gauche sur la question coloniale et n’est peut-être pas étrangère à cette crispation sur des sujets communément appelés post-coloniaux.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32730
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Perspectives inquiétantes
Aux abonnés absents ???????????
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32730
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Perspectives inquiétantes
Volog a écrit:Aux abonnés absents ???????????
Normal, tu doublonnes tous les sujets.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20645
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Perspectives inquiétantes
Il faut donc s’interroger sur le quasi-consensus dont a bénéficié l’opération Serval. Il s’agissait pour le personnel politique de gauche comme de droite une façon de redorer le blason colonial de la France qui, par son intervention allait sauver le peuple malien, comme deux siècles avant elle avait amené, par la colonisation, la civilisation et le progrès. Dans son discours, François Asensi considéré comme l’un des députés les plus à gauche de l’Assemblée nationale, déclarait :
« Que devait faire la France face à l’offensive des troupes djihadistes lancée jeudi dernier ? La position des députés du Front de gauche, communistes et républicains est claire : abandonner le peuple malien à la barbarie des fanatiques serait une erreur politique et une faute morale. La non-intervention serait la pire des lâchetés. [27]«
Ce propos illustre le sentiment, très largement partagé, qui considère comme naturel que la France conserve son rôle tutélaire et s’implique dans les affaires des peuples de son ancien empire colonial.
« Que devait faire la France face à l’offensive des troupes djihadistes lancée jeudi dernier ? La position des députés du Front de gauche, communistes et républicains est claire : abandonner le peuple malien à la barbarie des fanatiques serait une erreur politique et une faute morale. La non-intervention serait la pire des lâchetés. [27]«
Ce propos illustre le sentiment, très largement partagé, qui considère comme naturel que la France conserve son rôle tutélaire et s’implique dans les affaires des peuples de son ancien empire colonial.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32730
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: Perspectives inquiétantes
Barkhane c'est du néo colonialisme tardif.
C'est déjà plus subtile que du temps des réseaux Foccart.
Il ya déjà beacoups de puissances étrangères qui lorgnent sur les néocolonies Française, notamment les U.S.A et 'lallemagne, ont voit d'ailleurs nos troueps néocoloniales se faire remplacer par des troueps otaniennes.
Ou voit aussi la disparition du FRanc CFA pour une domination qui passe par l'€uro.
Voilà ça c'est dit car il y en a ras le cul que tu nous viennes nous rabâcher les oreilles avec tes logiciels qui datent des années 60 !
Maintenant dans le vif du sujet :
https://www.france24.com/fr/20130114-mali-mnla-touareg-soutien-aide-intervention-france-nord-combat-djihadistes-islamiste-ansar-dine
Tous les maliens du sud savent que le MNLA est un nid à djihadiste.
Les Maliens ce sont des mendiants.
Ils ont appellé à 'laide (aussi parce-que la France avait demandé de désarmer le gouvernement 20ans auparavant patapti plus de guerre la paix....) Ils ont un peu demandé à ce qu'on soit là.
S'ils sont pas content Volog, c'est parce-que les troupes Françaises pactisent avec les djihadistes (sans que le soldat lambda devine quoi que ce soit.), et au mieux restent dans l'inaction à défendre les installation de groupe français dans le nord.
C'est ça que t'a pas pigé. C'est qu'on fait pas le boulot qu'ils nous ont demandé, c'est que c'est pas le vietnam, le moindre convoie de djihadiste se repère depuis le ciel tellement que ça fait un nuage de poussière !
Les mecs sont pas cons ! Ils ont compris que si on était vraiment pour les défendre il n'y aurait plus de djihadiste depuis longtemps !
Je te ferai remarqué qu'il n'y a pas que la France, chez Total t'as aussi des actionnaire Qatari qui arment les djihadistes.
C'est déjà plus subtile que du temps des réseaux Foccart.
Il ya déjà beacoups de puissances étrangères qui lorgnent sur les néocolonies Française, notamment les U.S.A et 'lallemagne, ont voit d'ailleurs nos troueps néocoloniales se faire remplacer par des troueps otaniennes.
Ou voit aussi la disparition du FRanc CFA pour une domination qui passe par l'€uro.
Voilà ça c'est dit car il y en a ras le cul que tu nous viennes nous rabâcher les oreilles avec tes logiciels qui datent des années 60 !
Maintenant dans le vif du sujet :
https://www.france24.com/fr/20130114-mali-mnla-touareg-soutien-aide-intervention-france-nord-combat-djihadistes-islamiste-ansar-dine
Tous les maliens du sud savent que le MNLA est un nid à djihadiste.
Volog a écrit:Ce propos illustre le sentiment, très largement partagé, qui considère comme naturel que la France conserve son rôle tutélaire et s’implique dans les affaires des peuples de son ancien empire colonial.
Les Maliens ce sont des mendiants.
Ils ont appellé à 'laide (aussi parce-que la France avait demandé de désarmer le gouvernement 20ans auparavant patapti plus de guerre la paix....) Ils ont un peu demandé à ce qu'on soit là.
S'ils sont pas content Volog, c'est parce-que les troupes Françaises pactisent avec les djihadistes (sans que le soldat lambda devine quoi que ce soit.), et au mieux restent dans l'inaction à défendre les installation de groupe français dans le nord.
C'est ça que t'a pas pigé. C'est qu'on fait pas le boulot qu'ils nous ont demandé, c'est que c'est pas le vietnam, le moindre convoie de djihadiste se repère depuis le ciel tellement que ça fait un nuage de poussière !
Les mecs sont pas cons ! Ils ont compris que si on était vraiment pour les défendre il n'y aurait plus de djihadiste depuis longtemps !
Je te ferai remarqué qu'il n'y a pas que la France, chez Total t'as aussi des actionnaire Qatari qui arment les djihadistes.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Perspectives inquiétantes
Le Qatar paie les élucubrations politiques françaises, du foot, à telle exposition d'art en passant par des commandes de Rafales ou de chars Leclerc. Mais ils jouent sur tous les tableaux. Ils remplacent progressivement les français décadents par des asiatiques, notamment des entreprises coréennes.
Jeannot Lapin- Sage
- Messages : 9222
Date d'inscription : 31/07/2021
Re: Perspectives inquiétantes
Je savaient qu'ils jouent sur tous les tableaux et 'javais entendu des choses à propos d’entreprises coréennes..
Mais personne ne m'a jamais parlé de grand remplacement là.
Mais personne ne m'a jamais parlé de grand remplacement là.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Perspectives inquiétantes
Qui a effacé mes sources sur merluchon? Notament l'article du club mediaparte?
Quelqu'un a-t-il peur que je froisse les sentiment de Volog?
Quelqu'un a-t-il peur que je froisse les sentiment de Volog?
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Perspectives inquiétantes
C'est la vie, tu fais ce que tu veux. Mais ne sois pas surpris si un journaliste, demain, te reproche d'avoir "bafoué" sa vérité, parce qu'il aura été mis sur ta piste par le bonhomme en question.
Cedille- Postulant
- Messages : 371
Date d'inscription : 09/02/2022
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