En l'honneur de saint Nicolas, la nation des Lorrains
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En l'honneur de saint Nicolas, la nation des Lorrains
Bonjour,
Intéressant en effet, mais à compléter et à relativiser.
Sur le fronton de l'église Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome, notre église nationale, il est écrit comme dédicace d'origine:
"In honorem sancti Nicolai, natio lotharingorum" (En l'honneur de saint Nicolas, la nation des Lorrains).
La nation ici n'est pas un groupe linguistique puisque la Lorraine était pluri-linguistique. C'était donc ici bel et bien le peuple d'un état ou d'une province-état. Un mix entre notion traditionnelle et moderne, mais pas dans le sens révolutionnaire proclamant le tiers-état comme "La Nation".
Il y avait aussi à Rome l'église nationale des Bretons (St-Yves), ou celle des Bourguignons (Saint-Claude): là il s'agit de groupes linguistiques/ethniques.
La distinction entre groupe linguistique et groupe ethnique est tout à fait subtile, floue, artificielle et superflue à une époque où ces deux notions se confondent de facto car il y avait peu de migrations (peuple paysan sédentaire). Une telle distinction est, pour le coup, moderne. La nation picarde ou la nation bretonne étaient à la fois linguistiques et ethniques. La Lorraine était plus complexe du fait de ses deux aires linguistiques et de son repeuplement français et germanique de divers horizons après la guerre de Trente Ans.
L'église nationale des Allemands, Santa Maria dell'Anima, regroupait tous les peuples de parler germanique (notion linguistique)
sauf les Flamands qui avaient leur propre église, St-Julien, (notion ethno-linguistique).
Je ne perçois pas du tout le mot nation comme une notion moderne mais un mot ancien à la définition suffisamment floue pour s'adapter à différentes réalités, ce que la Révolution a su mettre à son profit. Le problème est que les gens ont oublié à la fois l'étymologie latine et le sens historique. Cela me désolerait que des monarchistes, au lieu d'en mettre en avant le vrai sens, se mettent snober ce mot au seul motif que la Révolution se l'est accaparé. Elle s'est aussi accaparé la langue française en l'imposant à toutes les régions au détriment des autres langues du Royaume. On ne rejette pas pour autant la langue française comme la langue de la Révolution.
Quand au mot nationaliste, il est normal qu'il soit récent, comme tous les néologismes en "-iste". Mais là encore, la définition est floue. Pour Barrès, il est simplement l'antonyme du mot "cosmopolite" et une personne qui manifeste un attachement charnel à une nation et une terre. Tel en est le sens fondamental et dénominateur commun, suffisamment flou, là encore, pour se résumer en une définition négative et un sentiment. Les doctrines politiques que l'on peut ensuite greffer à ce mot sont aussi variées que les milieux ou penseurs nationalistes. Ce n'est en aucun cas un mot révolutionnaire car la Révolution est cosmopolite et vise la République universelle (et donc le mondialisme et l'abandon des nations).
La nation, au sens non-révolutionnaire, n'est certainement pas à opposer au bien commun, bien au contraire, elle participe de la définition du bien commun, mais elle ne saurait en procéder sans le christianisme.
Intéressant en effet, mais à compléter et à relativiser.
Sur le fronton de l'église Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome, notre église nationale, il est écrit comme dédicace d'origine:
"In honorem sancti Nicolai, natio lotharingorum" (En l'honneur de saint Nicolas, la nation des Lorrains).
La nation ici n'est pas un groupe linguistique puisque la Lorraine était pluri-linguistique. C'était donc ici bel et bien le peuple d'un état ou d'une province-état. Un mix entre notion traditionnelle et moderne, mais pas dans le sens révolutionnaire proclamant le tiers-état comme "La Nation".
Il y avait aussi à Rome l'église nationale des Bretons (St-Yves), ou celle des Bourguignons (Saint-Claude): là il s'agit de groupes linguistiques/ethniques.
La distinction entre groupe linguistique et groupe ethnique est tout à fait subtile, floue, artificielle et superflue à une époque où ces deux notions se confondent de facto car il y avait peu de migrations (peuple paysan sédentaire). Une telle distinction est, pour le coup, moderne. La nation picarde ou la nation bretonne étaient à la fois linguistiques et ethniques. La Lorraine était plus complexe du fait de ses deux aires linguistiques et de son repeuplement français et germanique de divers horizons après la guerre de Trente Ans.
L'église nationale des Allemands, Santa Maria dell'Anima, regroupait tous les peuples de parler germanique (notion linguistique)
sauf les Flamands qui avaient leur propre église, St-Julien, (notion ethno-linguistique).
Je ne perçois pas du tout le mot nation comme une notion moderne mais un mot ancien à la définition suffisamment floue pour s'adapter à différentes réalités, ce que la Révolution a su mettre à son profit. Le problème est que les gens ont oublié à la fois l'étymologie latine et le sens historique. Cela me désolerait que des monarchistes, au lieu d'en mettre en avant le vrai sens, se mettent snober ce mot au seul motif que la Révolution se l'est accaparé. Elle s'est aussi accaparé la langue française en l'imposant à toutes les régions au détriment des autres langues du Royaume. On ne rejette pas pour autant la langue française comme la langue de la Révolution.
Quand au mot nationaliste, il est normal qu'il soit récent, comme tous les néologismes en "-iste". Mais là encore, la définition est floue. Pour Barrès, il est simplement l'antonyme du mot "cosmopolite" et une personne qui manifeste un attachement charnel à une nation et une terre. Tel en est le sens fondamental et dénominateur commun, suffisamment flou, là encore, pour se résumer en une définition négative et un sentiment. Les doctrines politiques que l'on peut ensuite greffer à ce mot sont aussi variées que les milieux ou penseurs nationalistes. Ce n'est en aucun cas un mot révolutionnaire car la Révolution est cosmopolite et vise la République universelle (et donc le mondialisme et l'abandon des nations).
La nation, au sens non-révolutionnaire, n'est certainement pas à opposer au bien commun, bien au contraire, elle participe de la définition du bien commun, mais elle ne saurait en procéder sans le christianisme.
Charles de Lorraine- Touriste
- Messages : 6
Date d'inscription : 19/04/2015
Re: En l'honneur de saint Nicolas, la nation des Lorrains
Saint Nicolas est un saint très apprécié des orthodoxes.
Faîtes le lien avec la croix de Lorraine ou sainte croix.
Faîtes le lien avec la croix de Lorraine ou sainte croix.
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
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