21 juin 1964 USA Assassinats racistes par Etat, policiers et fascistes
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21 juin 1964 USA Assassinats racistes par Etat, policiers et fascistes
21 juin 1964 USA Assassinats racistes par Etat, policiers et fascistes
En ce 21 juin 1964, une vingtaine d’hommes encagoulés roule sur la route de Meridian vers Philadelphia (Comté de Neshoba, Etat du Mississipi). Equipés d’armes à feu et du matériel nécessaire pour tabasser à mort des victimes, leur intention de tuer ne fait aucun doute.
Qui les racistes veulent-ils donc tuer ?
Michael Schwerner, 24 ans, travaille à Meridian depuis 5 mois. Il est le responsable local du Congrès sur l’égalité raciale (CORE pour Congress Of Racial Equality) qui organise la campagne Freedom Summers dont le but est de pousser les noirs à user de leurs droits civiques. En effet, les racistes blancs intimident tellement les noirs (commerces vandalisés, maisons brûlées...) pour qu’ils ne se mêlent pas de politique que seule une toute petite minorité de couleur est enregistrée sur les listes électorales.
Andrew Goodman, 20 ans, étudiant de New York est arrivé la veille à Meridian pour aider à cette campagne Freedom Summer (Eté de la liberté)
James Chaney, 21 ans, afro-américain né à Meridian et y habitant, est actif dans le CORE comme bénévole.
Pour de bons Américains conservateurs, la démocratie n’est acceptable que si elle sert à valider le pouvoir des puissants, les droits de l’homme (dont les droits civiques) ne sont acceptables que pour protéger les puissants. Quant à la loi, à l’institution judiciaire et à la police, elles servent à protéger la suprématie intouchable de cette conception du monde.
Dans ce monde des bons Américains conservateurs, l’activité citoyenne de Schwerner, Chaney et Goodman représente un danger pour la société. Pire, il ne peut s’agir que d’une conspiration communiste.
Il faut donc les tuer.
De plus, ces trois hommes de paix ont aggravé leur cas ce 21 juin 1964 après-midi en allant visiter une église incendiée par le Ku Klux Klan et rencontrer des Noirs qui avaient été battus.
Des policiers arrêtent donc Chaney, Schwerner et Goodman, prétendument pour excès de vitesse puis les cuisinent plusieurs heures au commissariat. Avant de les relâcher en pleine nuit, le shérif adjoint du Neshoba County, Cecil Price, prévient le Ku Klux Klan car son chef Sam Bowers a déjà ordonné l’élimination de Schwerner.
C’est ainsi qu’au moins deux autos puissantes remplies de membres du Ku Klux Khan encagoulés poursuivent les trois jeunes, en pleine nuit, dès leur sortie du commissariat. Ils les rattrapent rapidement puis les amènent dans un endroit isolé.
Là, Michael Schwerner et Andrew Goodman sont exécutés par balles. James Chaney est battu à mort comme le veut la Tradition du Ku Klux Klan.
Comme deux blancs sont concernés, Joseph Sullivan, du Bureau fédéral des investigations (FBI) dans le Mississippi est chargé de découvrir ce qui s’est passé. Il faut six semaines à ses agents pour trouver enfin les corps enterrés sous une digue de la ferme Old Jolly.
Le 13 octobre 1964, James Jordon ( membre de Ku Klux Klan), reconnaît sa présence lors des meurtres et accepte de coopérer pour la recherche des meurtriers. Dix-neuf hommes sont arrêtés dont le shérif Laurent Rainey et le shérif adjoint Cecil Price.
Le dirigeant de l’opération du 21 juin 1964, Edgar Ray Killen, est libéré. Pourquoi ? pour la loi américaine, un prévenu est reconnu coupable et condamné seulement si le jury est unanime. Or, une membre du jury sur 12 a fait valoir qu’elle ne pouvait pas condamner un pasteur.
C’est ainsi que Killen continue à vivre à quelques kilomètres du crime, continue à couper et vendre du bois en bon patron travailleur, continue à prêcher les paroles de l’Evangile, le dimanche pour la congrégation baptiste locale
La vantardise fasciste de Sam Bowers, dirigeant du Ku Klux Klan, va permettre à l’affaire de sortir des placards en 1999. Condamné pour un autre meurtre, celui-ci se déclare enchanté d’avoir déjoué la justice et permis au coordonnateur des meurtres de Meridian de rester en liberté. Dans le même quotidien, Edgar Ray Killen continue depuis 25 ans à expliquer que les assassins ont bien eu raison car le mouvement des droits civiques faisait partie d’une conspiration communiste.
Une nouvelle enquête est donc ouverte puis un nouveau procès le 13 juin 2005, en présence de Killen.
Cependant, l’Etat du Mississipi n’a pas ouvert d’information pour meurtre.
Le maire, Harlan Majure, valide toujours l’alibi du chef des meurtriers ; oui, il était bien dans une maison des pompes funèbres ce soir-là ; il ajoute que le Ku Klux Klan a fait de bonnes choses dans le passé comme le disait son père.
Le jury retient contre Edgar Ray Killen sa participation à un homicide involontaire. Condamné, il est libéré de prison quelques jours plus tard, la caution de 600 000 dollars ayant été réglée.
Décidément, dans le monde libre des Etats voyous et des policiers meurtriers, les assassins blancs conservateurs restent libres.
Cet article serait très incomplet sans signaler :
- le film d’Alan Parker : Mississipi Burning qui porte sur le sujet
- les lourdes responsabilités de l’Etat du Mississipi . Pour s’opposer à l’évolution démocratique, les élus "républicains" locaux avaient créé le Mississippi State Sovereignty Commission (Commission pour le souveraineté de l’Etat du Mississipi) qui combattait l’intégration et les droits civiques pour les noirs.
Wikipedia résume bien la question "Elle rémunérait des indicateurs afin d’identifier les citoyens suspectés d’activisme, en particulier les ressortissants du Nord qui s’installaient dans l’État. Des dossiers rendus publics par décision judiciaire en 1998, révélèrent la complicité de l’État dans le meurtre de trois militants des droits civiques à Philadelphia. L’enquêteur A. L. Hopkins avait fourni à cette commission des informations concernant les militants, dont le numéro de la plaque minéralogique de l’un d’entre eux. Les dossiers montrèrent que la commission avait transmis l’information au shérif de Neshoba County, qui fut impliqué dans les meurtres."
Comment mieux décrire le lien entre grands élus, policiers et fascistes pour réussir l’assassinat d’Andrew Goodman, Michael Schwerner et James Chaney le 21 juin 1964.
Jacques Serieys
En ce 21 juin 1964, une vingtaine d’hommes encagoulés roule sur la route de Meridian vers Philadelphia (Comté de Neshoba, Etat du Mississipi). Equipés d’armes à feu et du matériel nécessaire pour tabasser à mort des victimes, leur intention de tuer ne fait aucun doute.
Qui les racistes veulent-ils donc tuer ?
Michael Schwerner, 24 ans, travaille à Meridian depuis 5 mois. Il est le responsable local du Congrès sur l’égalité raciale (CORE pour Congress Of Racial Equality) qui organise la campagne Freedom Summers dont le but est de pousser les noirs à user de leurs droits civiques. En effet, les racistes blancs intimident tellement les noirs (commerces vandalisés, maisons brûlées...) pour qu’ils ne se mêlent pas de politique que seule une toute petite minorité de couleur est enregistrée sur les listes électorales.
Andrew Goodman, 20 ans, étudiant de New York est arrivé la veille à Meridian pour aider à cette campagne Freedom Summer (Eté de la liberté)
James Chaney, 21 ans, afro-américain né à Meridian et y habitant, est actif dans le CORE comme bénévole.
Pour de bons Américains conservateurs, la démocratie n’est acceptable que si elle sert à valider le pouvoir des puissants, les droits de l’homme (dont les droits civiques) ne sont acceptables que pour protéger les puissants. Quant à la loi, à l’institution judiciaire et à la police, elles servent à protéger la suprématie intouchable de cette conception du monde.
Dans ce monde des bons Américains conservateurs, l’activité citoyenne de Schwerner, Chaney et Goodman représente un danger pour la société. Pire, il ne peut s’agir que d’une conspiration communiste.
Il faut donc les tuer.
De plus, ces trois hommes de paix ont aggravé leur cas ce 21 juin 1964 après-midi en allant visiter une église incendiée par le Ku Klux Klan et rencontrer des Noirs qui avaient été battus.
Des policiers arrêtent donc Chaney, Schwerner et Goodman, prétendument pour excès de vitesse puis les cuisinent plusieurs heures au commissariat. Avant de les relâcher en pleine nuit, le shérif adjoint du Neshoba County, Cecil Price, prévient le Ku Klux Klan car son chef Sam Bowers a déjà ordonné l’élimination de Schwerner.
C’est ainsi qu’au moins deux autos puissantes remplies de membres du Ku Klux Khan encagoulés poursuivent les trois jeunes, en pleine nuit, dès leur sortie du commissariat. Ils les rattrapent rapidement puis les amènent dans un endroit isolé.
Là, Michael Schwerner et Andrew Goodman sont exécutés par balles. James Chaney est battu à mort comme le veut la Tradition du Ku Klux Klan.
Comme deux blancs sont concernés, Joseph Sullivan, du Bureau fédéral des investigations (FBI) dans le Mississippi est chargé de découvrir ce qui s’est passé. Il faut six semaines à ses agents pour trouver enfin les corps enterrés sous une digue de la ferme Old Jolly.
Le 13 octobre 1964, James Jordon ( membre de Ku Klux Klan), reconnaît sa présence lors des meurtres et accepte de coopérer pour la recherche des meurtriers. Dix-neuf hommes sont arrêtés dont le shérif Laurent Rainey et le shérif adjoint Cecil Price.
Le dirigeant de l’opération du 21 juin 1964, Edgar Ray Killen, est libéré. Pourquoi ? pour la loi américaine, un prévenu est reconnu coupable et condamné seulement si le jury est unanime. Or, une membre du jury sur 12 a fait valoir qu’elle ne pouvait pas condamner un pasteur.
C’est ainsi que Killen continue à vivre à quelques kilomètres du crime, continue à couper et vendre du bois en bon patron travailleur, continue à prêcher les paroles de l’Evangile, le dimanche pour la congrégation baptiste locale
La vantardise fasciste de Sam Bowers, dirigeant du Ku Klux Klan, va permettre à l’affaire de sortir des placards en 1999. Condamné pour un autre meurtre, celui-ci se déclare enchanté d’avoir déjoué la justice et permis au coordonnateur des meurtres de Meridian de rester en liberté. Dans le même quotidien, Edgar Ray Killen continue depuis 25 ans à expliquer que les assassins ont bien eu raison car le mouvement des droits civiques faisait partie d’une conspiration communiste.
Une nouvelle enquête est donc ouverte puis un nouveau procès le 13 juin 2005, en présence de Killen.
Cependant, l’Etat du Mississipi n’a pas ouvert d’information pour meurtre.
Le maire, Harlan Majure, valide toujours l’alibi du chef des meurtriers ; oui, il était bien dans une maison des pompes funèbres ce soir-là ; il ajoute que le Ku Klux Klan a fait de bonnes choses dans le passé comme le disait son père.
Le jury retient contre Edgar Ray Killen sa participation à un homicide involontaire. Condamné, il est libéré de prison quelques jours plus tard, la caution de 600 000 dollars ayant été réglée.
Décidément, dans le monde libre des Etats voyous et des policiers meurtriers, les assassins blancs conservateurs restent libres.
Cet article serait très incomplet sans signaler :
- le film d’Alan Parker : Mississipi Burning qui porte sur le sujet
- les lourdes responsabilités de l’Etat du Mississipi . Pour s’opposer à l’évolution démocratique, les élus "républicains" locaux avaient créé le Mississippi State Sovereignty Commission (Commission pour le souveraineté de l’Etat du Mississipi) qui combattait l’intégration et les droits civiques pour les noirs.
Wikipedia résume bien la question "Elle rémunérait des indicateurs afin d’identifier les citoyens suspectés d’activisme, en particulier les ressortissants du Nord qui s’installaient dans l’État. Des dossiers rendus publics par décision judiciaire en 1998, révélèrent la complicité de l’État dans le meurtre de trois militants des droits civiques à Philadelphia. L’enquêteur A. L. Hopkins avait fourni à cette commission des informations concernant les militants, dont le numéro de la plaque minéralogique de l’un d’entre eux. Les dossiers montrèrent que la commission avait transmis l’information au shérif de Neshoba County, qui fut impliqué dans les meurtres."
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