Aimez-vous Victor Hugo ?
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Ferdinand de Talmont
Clavier
Edouard de Montmonrency
Agnès de Montebello
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Aimez-vous Victor Hugo ?
Moi, oui.
Victor Hugo a été un grand poète et écrivain du 19e siècle.
Bien qu'il soit célèbre pour son style romantique, il a aussi écrit des œuvres dramatiques, des poèmes lyriques et épiques.
Il était connu pour son engagement républicain et son attachement à la paix, la liberté et aux avancées sociales.
Victor Hugo a été un grand poète et écrivain du 19e siècle.
Bien qu'il soit célèbre pour son style romantique, il a aussi écrit des œuvres dramatiques, des poèmes lyriques et épiques.
Il était connu pour son engagement républicain et son attachement à la paix, la liberté et aux avancées sociales.
Dernière édition par Roxane de Beaurivage le Ven 31 Mar 2023 - 16:07, édité 1 fois
Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
Agnès de Montebello- Postulant
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Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
À l’Arc de triomphe
Victor Hugo
(extrait)
Oh ! Paris est la cité mère !
Paris est le lieu solennel
Où le tourbillon éphémère
Tourne sur un centre éternel !
Paris ! feu sombre ou pure étoile !
Morne Isis couverte d’un voile !
Araignée à l’immense toile
Où se prennent les nations !
Fontaine d’urnes obsédée !
Mamelle sans cesse inondée
Où pour se nourrir de l’idée
Viennent les générations !
Quand Paris se met à l’ouvrage
Dans sa forge aux mille clameurs,
A tout peuple, heureux, brave ou sage,
Il prend ses lois, ses dieux, ses moeurs.
Dans sa fournaise, pêle-mêle,
Il fond, transforme et renouvelle
Cette science universelle
Qu’il emprunte à tous les humains ;
Puis il rejette aux peuples blêmes
Leurs sceptres et leurs diadèmes,
Leurs préjugés et leurs systèmes,
Tout tordus par ses fortes mains !
Paris, qui garde, sans y croire,
Les faisceaux et les encensoirs,
Tous les matins dresse une gloire,
Eteint un soleil tous les soirs ;
Avec l’idée, avec le glaive,
Avec la chose, avec le rêve,
Il refait, recloue et relève
L’échelle de la terre aux cieux ;
Frère des Memphis et des Romes,
Il bâtit au siècle où nous sommes
Une Babel pour tous les hommes,
Un Panthéon pour tous les dieux !
Ville qu’un orage enveloppe !
C’est elle, hélas ! qui, nuit et jour,
Réveille le géant Europe
Avec sa cloche et son tambour !
Sans cesse, qu’il veille ou qu’il dorme,
Il entend la cité difforme
Bourdonner sur sa tête énorme
Comme un essaim dans la forêt.
Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nul ne sait, question profonde !
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait !
Victor Hugo, Les voix intérieures
Victor Hugo
(extrait)
Oh ! Paris est la cité mère !
Paris est le lieu solennel
Où le tourbillon éphémère
Tourne sur un centre éternel !
Paris ! feu sombre ou pure étoile !
Morne Isis couverte d’un voile !
Araignée à l’immense toile
Où se prennent les nations !
Fontaine d’urnes obsédée !
Mamelle sans cesse inondée
Où pour se nourrir de l’idée
Viennent les générations !
Quand Paris se met à l’ouvrage
Dans sa forge aux mille clameurs,
A tout peuple, heureux, brave ou sage,
Il prend ses lois, ses dieux, ses moeurs.
Dans sa fournaise, pêle-mêle,
Il fond, transforme et renouvelle
Cette science universelle
Qu’il emprunte à tous les humains ;
Puis il rejette aux peuples blêmes
Leurs sceptres et leurs diadèmes,
Leurs préjugés et leurs systèmes,
Tout tordus par ses fortes mains !
Paris, qui garde, sans y croire,
Les faisceaux et les encensoirs,
Tous les matins dresse une gloire,
Eteint un soleil tous les soirs ;
Avec l’idée, avec le glaive,
Avec la chose, avec le rêve,
Il refait, recloue et relève
L’échelle de la terre aux cieux ;
Frère des Memphis et des Romes,
Il bâtit au siècle où nous sommes
Une Babel pour tous les hommes,
Un Panthéon pour tous les dieux !
Ville qu’un orage enveloppe !
C’est elle, hélas ! qui, nuit et jour,
Réveille le géant Europe
Avec sa cloche et son tambour !
Sans cesse, qu’il veille ou qu’il dorme,
Il entend la cité difforme
Bourdonner sur sa tête énorme
Comme un essaim dans la forêt.
Toujours Paris s’écrie et gronde.
Nul ne sait, question profonde !
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait !
Victor Hugo, Les voix intérieures
Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Demain, dès l'aube -
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Extrait du recueil les contemplations. de Victor Hugo :
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Extrait du recueil les contemplations. de Victor Hugo :
Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Et celui-ci,
Oceano nox
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !
On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !
On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur cœur !
Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !
Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
On ne s'en lasse pas de le lire et relire...
Oceano nox
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !
On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !
On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur cœur !
Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !
Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
On ne s'en lasse pas de le lire et relire...
Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Epique le bougre !
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous,
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Victor HugoLa Légende des siècles (1859), Après la bataille de Victor H
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous,
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Victor HugoLa Légende des siècles (1859), Après la bataille de Victor H
Clavier- Sage
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
D'où nos erreurs d'analyses de nos jours.
Par exemple: "La forme c'est le fond qui remonte à la surface - Victor Hugo" ... c'est faux, c'est pas toujours le cas, il n'a pas lu Machiavel ... "L'habit ne fait pas le moine" est plus juste dans notre temporalité actuelle, citation du 13e siècle, par le pape Grégoire 9.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
D'où nos erreurs d'analyses de nos jours.
Par exemple: "La forme c'est le fond qui remonte à la surface - Victor Hugo" ... c'est faux, c'est pas toujours le cas, il n'a pas lu Machiavel ... "L'habit ne fait pas le moine" est plus juste dans notre temporalité actuelle, citation du 13e siècle, par le pape Grégoire 9.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient.
Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:
Il était connu pour son engagement républicain.
Personne n'est parfait.
_________________
Ferdinand de Talmont- Vénérable
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
D'où nos erreurs d'analyses de nos jours.
Par exemple: "La forme c'est le fond qui remonte à la surface - Victor Hugo" ... c'est faux, c'est pas toujours le cas, il n'a pas lu Machiavel ... "L'habit ne fait pas le moine" est plus juste dans notre temporalité actuelle, citation du 13e siècle, par le pape Grégoire 9.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient.
Oui. Et surtout qui on est.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
D'où nos erreurs d'analyses de nos jours.
Par exemple: "La forme c'est le fond qui remonte à la surface - Victor Hugo" ... c'est faux, c'est pas toujours le cas, il n'a pas lu Machiavel ... "L'habit ne fait pas le moine" est plus juste dans notre temporalité actuelle, citation du 13e siècle, par le pape Grégoire 9.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient.
Oui. Et surtout qui on est.
Cela ne change absolument rien à ce questionnement, cela peut aussi bien s'adresser à une personne, à un groupe d'individus, à une société. Le savoir nous permet d'aller plus loin.
Agnès de Montebello- Postulant
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Agnès de Montebello- Postulant
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Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Roxane de Beaurivage a écrit:Edouard de Montmonrency a écrit:Moi aussi, mais ses postures et positionnements commencent a devenir anachroniques (comme pour tous les anciens écrivains). Il fait partie de l'Histoire.
Mais elles servent de références à la réflexion, et aident à comprendre où nous en sommes arrivés.
D'où nos erreurs d'analyses de nos jours.
Par exemple: "La forme c'est le fond qui remonte à la surface - Victor Hugo" ... c'est faux, c'est pas toujours le cas, il n'a pas lu Machiavel ... "L'habit ne fait pas le moine" est plus juste dans notre temporalité actuelle, citation du 13e siècle, par le pape Grégoire 9.
Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient.
Oui. Et surtout qui on est.
Cela ne change absolument rien à ce questionnement, cela peut aussi bien s'adresser à une personne, à un groupe d'individus, à une société. Le savoir nous permet d'aller plus loin.
Ben si, ça change beaucoup de chose le contexte, et le positionnement de l'observateur (géographique ou mental) ... c'est même énorme dans certains cas, voir ça peut tout changer avec d'autres perceptions.
Dernière édition par Edouard de Montmonrency le Sam 1 Avr 2023 - 0:07, édité 1 fois
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Agnès de Montebello- Postulant
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Vous aimez Victor Hugo Boss ?
Monsieur Trololo- Vénérable
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Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:Moi, oui.
Victor Hugo a été un grand poète et écrivain du 19e siècle.
Bien qu'il soit célèbre pour son style romantique, il a aussi écrit des œuvres dramatiques, des poèmes lyriques et épiques.
Il était connu pour son engagement républicain et son attachement à la paix, la liberté et aux avancées sociales.
https://www.youtube.com/watch?v=2_n5tNn111M
L’AN NEUF DE L’HÉGIRE
Comme s’il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
À peine vingt poils blancs à sa barbe encor noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.
Il songeait longuement devant le saint pilier ;
Par moments, il faisait mettre une femme nue
Et la regardait, puis il contemplait la nue,
Et disait : « La beauté sur terre, au ciel le jour. »
Il semblait avoir vu l’Éden, l’âge d’amour,
Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,
Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,
L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissant l’un affirmer, l’autre rire et nier,
Écoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
À soixante-trois ans, une fièvre le prit.
Il relut le Koran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : « Je touche à mon aube dernière,
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. »
Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali, le peuple le suivant ;
Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule :
« Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écoule ;
La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.
Peuple, je suis l’aveugle et je suis l’ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. »
Un scheik lui dit : « Ô chef des vrais croyants ! le monde,
Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;
Le jour où tu naquis une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. »
Lui, reprit : « Sur ma mort les anges délibèrent ;
L’heure arrive. Écoutez. Si j’ai de l’un de vous
Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;
Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. »
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d’un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : « Dieu t’assiste ! »
Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : « Voilà,
Vous tous : je suis un mot dans la bouche d’Allah ;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.
Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.
Il est né d’une vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu’un limon par les vices noirci ;
J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ;
Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;
Ô vous tous, je serai bien vite dévoré
Si dans l’obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute de l’homme engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau,
Pour être par les vers dévoré de nouveau ;
Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,
Finie, ouvre à son vol l’immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,
Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,
Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne
Comme dans le désert le sable et la citerne ;
Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !
Tenu tête dans l’ombre aux anges effrayants
Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ;
J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;
Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,
Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;
Mais les hommes surtout ont fait saigner ma vie ;
Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,
Et, comme je sentais en moi la vérité,
Je les ai combattus, mais sans être irrité ;
Et, pendant le combat, je criais : « Laissez faire !
» Je suis seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.
» Qu’ils frappent sur moi tous ! que tout leur soit permis !
» Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis
» Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,
» Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,
» Ils ne me feraient point reculer ! » C’est ainsi
Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici
Arrivé sur le bord de la tombe profonde,
Et j’ai devant moi Dieu, derrière moi le monde.
Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,
Comme les Grecs Hermès et les Hébreux Lévi,
Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.
Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;
Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua
Les lions aux ravins du Jebel-Kronnega,
Les perles à la mer et les astres à l’ombre,
Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. »
Il ajouta : « Croyez, veillez ; courbez le front.
Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront
Sur le mur qui sépare Éden d’avec l’abîme,
Étant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;
Presque personne n’est assez pur de péchés
Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,
En priant, que vos corps touchent partout la terre ;
L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère
Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu
À qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;
Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;
Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,
Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept cieux,
Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;
Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,
Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;
Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !
Ils auront des souliers de feu dont la chaleur
Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.
La face des élus sera charmante et fière. »
Il s’arrêta, donnant audience à l’esprit.
Puis, poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :
« Ô vivants ! je répète à tous que voici l’heure
Où je vais me cacher dans une autre demeure ;
Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,
Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,
Et que, si j’ai des torts, on me crache au visage. »
La foule s’écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d’Aboulféia.
Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,
Disant : « Mieux vaut payer ici que dans la tombe. »
L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe
En regardant cet homme auguste, son appui ;
Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,
Et passèrent la nuit couchés sur une pierre.
Le lendemain matin, voyant l’aube arriver :
« Aboubèkre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière. »
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;
Il écoutait pendant qu’Aboubèkre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset ;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
« Qu’il entre. » On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;
Et l’ange lui dit : « Dieu désire ta présence.
— Bien, » dit-il. Un frisson sur ses tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.
zarathustra- Sage
- Messages : 3689
Date d'inscription : 12/02/2023
Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Monsieur Trololo a écrit:Vous aimez Victor Hugo Boss ?
Jolie extrapolation, c'est comme les fragrances, chacun y voit midi à sa porte en fonction de ses propres perceptions.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20687
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière. Si je devais choisir une citation de Hugo, celle qui résonne le plus en moi ce serait celle-là.
Quelle est, selon vous la meilleure biographie parue de Victor Hugo ?
Quelle est, selon vous la meilleure biographie parue de Victor Hugo ?
Anaëlle de Saint-Bris- Maître
- Messages : 2327
Date d'inscription : 04/01/2021
Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Anaëlle de Saint-Bris a écrit:Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière. Si je devais choisir une citation de Hugo, celle qui résonne le plus en moi ce serait celle-là.
Quelle est, selon vous la meilleure biographie parue de Victor Hugo ?
Dans les citations certains trouvent que la meilleure c'est : « La raison du meilleur est toujours la plus forte. ».
J'aime bien ce rappel à la source : Qu'est-ce qu'un fleuve sans sa source ? Qu'est-ce qu'un peuple sans son passé ?
La meilleure biographie, il y en a tellement, celle-ci me plait bien.
Victor Hugo est l'un des plus grands poètes, écrivains et dramaturges du XIXème siècle. Il est l'illustre auteur des Misérables, de Notre-Dame de Paris, d'Hernani et des Contemplations. Passant de la poésie, aux romans, aux pièces de théâtre, il est la grande figure du courant romantique. Déjà de son vivant, il est reconnu par ses pairs ainsi que par le peuple français. Ses actions, tant au niveau littéraire et théâtral (rupture avec les règles du théâtre classique, avènement du romantisme...) qu'au niveau politique et social (lutte contre la peine de mort, pour la paix, en faveur de la condition des femmes, dénonciation du clergé...), ont joué un rôle considérable à son époque. A l'image de La Fontaine ou de Molière, les œuvres de Victor Hugo enrichissent le patrimoine culturel français.
source : l'internaute.
Agnès de Montebello- Postulant
- Messages : 416
Date d'inscription : 30/03/2023
Localisation : Bretagne
Re: Aimez-vous Victor Hugo ?
Roxane de Beaurivage a écrit:Anaëlle de Saint-Bris a écrit:Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière. Si je devais choisir une citation de Hugo, celle qui résonne le plus en moi ce serait celle-là.
Quelle est, selon vous la meilleure biographie parue de Victor Hugo ?
Dans les citations certains trouvent que la meilleure c'est : « La raison du meilleur est toujours la plus forte. ».
J'aime bien ce rappel à la source : Qu'est-ce qu'un fleuve sans sa source ? Qu'est-ce qu'un peuple sans son passé ?
La meilleure biographie, il y en a tellement, celle-ci me plait bien.
Victor Hugo est l'un des plus grands poètes, écrivains et dramaturges du XIXème siècle. Il est l'illustre auteur des Misérables, de Notre-Dame de Paris, d'Hernani et des Contemplations. Passant de la poésie, aux romans, aux pièces de théâtre, il est la grande figure du courant romantique. Déjà de son vivant, il est reconnu par ses pairs ainsi que par le peuple français. Ses actions, tant au niveau littéraire et théâtral (rupture avec les règles du théâtre classique, avènement du romantisme...) qu'au niveau politique et social (lutte contre la peine de mort, pour la paix, en faveur de la condition des femmes, dénonciation du clergé...), ont joué un rôle considérable à son époque. A l'image de La Fontaine ou de Molière, les œuvres de Victor Hugo enrichissent le patrimoine culturel français.
source : l'internaute.
Merci, mais je pensais plutôt aux références d'un livre.
Anaëlle de Saint-Bris- Maître
- Messages : 2327
Date d'inscription : 04/01/2021
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