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24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
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24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Joseph Staline meurt le 5 Mars 1953
Le parti communiste monopolisait tous les pouvoirs depuis une trentaine d’années. Or, aucun congrès n’avait été réuni depuis 1939.
Parmi le groupe qui entourait Staline, la lutte pour prendre la direction à sa place est absolument terrible pendant deux ans, d’autant plus que des mouvements sociaux d’ampleur éclatent dans la sphère géographique que l’URSS considère son domaine, en particulier en 1953 en RDA (Allemagne de l’Est), bientôt en Pologne et Hongrie (1956).
Hongrie 1956 Insurrection étudiante et ouvrière contre le stalinisme
18 juin 1953 : La grève générale ouvrière de Berlin Est se généralise à toute la RDA
L’équipe qui emporte le bras de fer interne de Moscou, autour de Nikita Krouchtchev, manque de crédibilité en URSS même, mais aussi au plan international dans le contexte de la guerre froide. Aussi, elle convoque un congrès.
Ce XXème congrès du Parti Communiste d’URSS doit se terminer le 24 février au soir. Pourtant, les 1436 délégués sont informés d’une séance extraordinaire à huis clos donc en présence seulement des délégués, sans aucun membre des 55 délégations étrangères, sans la presse... Le président de séance, Nikolaï Boulganine, à l’époque premier ministre prévient qu’aucune note ne devra être prise et qu’il n’y aura aucun débat.
Le 25 février au matin, les délégués entrent dans la salle. Premier acte annonciateur de la suite. Le dernier écrit de Lénine avant son décès leurs est distribué. Ce "Testament politique" contenant des recommandations quant à la direction du Parti communiste, a été caché pendant plusieurs dizaines d’années car il contient des attaques directes contre le "Vojd" (guide), contre le Petit Père des Peuples, par exemple à la date du 4 janvier 1923
« Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports se distingue de Staline par une supériorité - c’est à dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotski que j’ai examinés plus haut, ce n’est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive. »
https://www.gauchemip.org/spip.php?article7012
Joseph Staline meurt le 5 Mars 1953
Le parti communiste monopolisait tous les pouvoirs depuis une trentaine d’années. Or, aucun congrès n’avait été réuni depuis 1939.
Parmi le groupe qui entourait Staline, la lutte pour prendre la direction à sa place est absolument terrible pendant deux ans, d’autant plus que des mouvements sociaux d’ampleur éclatent dans la sphère géographique que l’URSS considère son domaine, en particulier en 1953 en RDA (Allemagne de l’Est), bientôt en Pologne et Hongrie (1956).
Hongrie 1956 Insurrection étudiante et ouvrière contre le stalinisme
18 juin 1953 : La grève générale ouvrière de Berlin Est se généralise à toute la RDA
L’équipe qui emporte le bras de fer interne de Moscou, autour de Nikita Krouchtchev, manque de crédibilité en URSS même, mais aussi au plan international dans le contexte de la guerre froide. Aussi, elle convoque un congrès.
Ce XXème congrès du Parti Communiste d’URSS doit se terminer le 24 février au soir. Pourtant, les 1436 délégués sont informés d’une séance extraordinaire à huis clos donc en présence seulement des délégués, sans aucun membre des 55 délégations étrangères, sans la presse... Le président de séance, Nikolaï Boulganine, à l’époque premier ministre prévient qu’aucune note ne devra être prise et qu’il n’y aura aucun débat.
Le 25 février au matin, les délégués entrent dans la salle. Premier acte annonciateur de la suite. Le dernier écrit de Lénine avant son décès leurs est distribué. Ce "Testament politique" contenant des recommandations quant à la direction du Parti communiste, a été caché pendant plusieurs dizaines d’années car il contient des attaques directes contre le "Vojd" (guide), contre le Petit Père des Peuples, par exemple à la date du 4 janvier 1923
« Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports se distingue de Staline par une supériorité - c’est à dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotski que j’ai examinés plus haut, ce n’est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive. »
https://www.gauchemip.org/spip.php?article7012
Vladimir de Volog- Vénérable
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Revanchisti- Vénérable
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Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Le parti communiste monopolisait tous les pouvoirs depuis une trentaine d’années. Or, aucun congrès n’avait été réuni depuis 1939.
Faux il y a un congrès qui a été censuré par Khroutchev, le 19° congrès du parti.
En 1952.
Durant ce congrès le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.
Staline était devenu seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.
Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.
Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.
Revanchisti- Vénérable
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Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Hé le plaristes, va donc créer tes propres topics au lieu de venir bordéliser les miens ...
Vladimir de Volog- Vénérable
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Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Krouchtchev présente son rapport
Le secrétaire du Comité central Nikita Krouchtchev monte donc à la tribune au pied de la grandiose statue de Lénine et lit un long rapport dit "complémentaire" détaillant le culte de la personnalité construit autour de Joseph Staline "petit père des peuples", son caractère brutal, ses défaillances dans la préparation de la guerre, ses grandes purges des années 1930...
Certains passages lus par Krouchtchev décrivent la réalité de la dégénérescence stalinienne du communisme Le culte de la personnalité de Staline est devenu à un moment donné la source de toute une série de dénaturations très graves et très lourdes des principes du Parti, de la démocratie du Parti, de la légalité révolutionnaire. L’orateur dénonce particulièrement le concept d’"ennemi du peuple" (vrag narodov) qui permit de « soumettre aux répressions les plus cruelles... quiconque n’était pas d’accord en quoi que ce soit avec Staline. » Il affirme que l’élimination physique de dirigeants comme Trotski, Kamenev, Zinoviev et Boukharine était insensée puisque leurs thèses ne pesaient plus.
2 mars 1938 à Moscou : Procès de Boukharine après sa "Lettre à la génération future"
21 août 1940 : L’assassinat de Léon Trotski par un agent de Staline
Dans la salle, l’auditoire est stupéfait, désemparé, ahuri. Plusieurs personnes s’évanouissent et doivent être évacuées discrètement.
Et Nikita Krouchtchev continue son argumentation, développant des exemples "d’affaires" montées de toutes pièces, d’aveux stupides extorqués sous la torture. Mieux il cite des chiffres terribles : 98 des 139 membres du comité central élus au XVIIème congrès ont été fusillés en 1937 1938 (70%) ; 1108 des 1966 délégués ont subi le même sort.
Le rapport, note l’historien Nicolas Werth, est« émaillé de détails destinés à choquer l’auditoire. »
La salle est absolument pétrifiée lorsque Nikita Sergueïevitch Krouchtchev aborde l’assassinat de Kirov, la déportation de "peuples entiers" et surtout les responsabilités de Staline dans l’impréparation militaire de l’URSS à l’attaque nazie de 1941 qui a coûté la vie à plus de 20 millions de morts : refus de produire des armements modernes, meilleurs cadres militaires fusillés, refus de tenir compte des informations fournies par des espions sur l’imminence de l’attaque...
11 et 12 juin 1937 : Staline fait fusiller les chefs militaires de la Révolution russe
L’Humanité dimanche du 17 février 2016 analyse bien le but d’un tel rapport. « On sait que pour redresser un bâton tordu, il faut le tordre dans l’autre sens. C’est ce que faisait Krouchtchev. Staline était un mythe. Son culte, avec sa propre participation, avait fait de lui un être surnaturel, immatériel, doté de pouvoirs presque magiques. Nikita Sergueïevitch s’attaquait à ce mythe. Mais ce genre de mythe se construit au long de nombreuses années- trente ans pour Staline- et il faut de nombreuses années pour qu’il s’efface. Krouchtchev voulait le briser sans attendre. L’état de son parti, du monde même l’exigeait. Le pays, la science, la culture avaient été figés comme le permafrost sibérien. »
Pourquoi Krouchtchev a-t-il rédigé et diffusé ce rapport ? Pour asseoir le pouvoir de la génération de nouveaux dirigeants groupée autour de lui contre la vieille garde des proches de Staline.
Pourquoi Krouchtchev a-t-il imposé le secret autour de ce rapport ? Dans le contexte tendu de la guerre froide, il ne veut pas affaiblir l’URSS. De plus, son objectif est seulement une passation de pouvoir au sein de la nomenklatura soviétique. Il exprime cela précisément lors de la séance de clôture du XXème congrès :
« Aucune nouvelle à ce sujet ne devra filtrer à l’extérieur ; la presse spécialement ne doit pas être informée. C’est donc pour cette raison que nous examinons cette question ici, en séance à huis clos du Congrès. Il y a des limites à tout. Nous ne devons pas fournir des munitions à l’ennemi ; nous ne devons pas laver notre linge sale devant ses yeux. »
Les conséquences immédiates de ce rapport ne doivent pas être sous-estimées :
- libération des prisonniers politiques qui ne représentent plus que 2% des prisonniers des camps en 1957
- opposition des Partis Communistes chinois et albanais
- de 1939 à 1952, Staline n’avait plus convoqué de congrès. Ce XXème marque donc une certaine réouverture du PCUS vis à vis de sa base et de la réalité à analyser.
Le secrétaire du Comité central Nikita Krouchtchev monte donc à la tribune au pied de la grandiose statue de Lénine et lit un long rapport dit "complémentaire" détaillant le culte de la personnalité construit autour de Joseph Staline "petit père des peuples", son caractère brutal, ses défaillances dans la préparation de la guerre, ses grandes purges des années 1930...
Certains passages lus par Krouchtchev décrivent la réalité de la dégénérescence stalinienne du communisme Le culte de la personnalité de Staline est devenu à un moment donné la source de toute une série de dénaturations très graves et très lourdes des principes du Parti, de la démocratie du Parti, de la légalité révolutionnaire. L’orateur dénonce particulièrement le concept d’"ennemi du peuple" (vrag narodov) qui permit de « soumettre aux répressions les plus cruelles... quiconque n’était pas d’accord en quoi que ce soit avec Staline. » Il affirme que l’élimination physique de dirigeants comme Trotski, Kamenev, Zinoviev et Boukharine était insensée puisque leurs thèses ne pesaient plus.
2 mars 1938 à Moscou : Procès de Boukharine après sa "Lettre à la génération future"
21 août 1940 : L’assassinat de Léon Trotski par un agent de Staline
Dans la salle, l’auditoire est stupéfait, désemparé, ahuri. Plusieurs personnes s’évanouissent et doivent être évacuées discrètement.
Et Nikita Krouchtchev continue son argumentation, développant des exemples "d’affaires" montées de toutes pièces, d’aveux stupides extorqués sous la torture. Mieux il cite des chiffres terribles : 98 des 139 membres du comité central élus au XVIIème congrès ont été fusillés en 1937 1938 (70%) ; 1108 des 1966 délégués ont subi le même sort.
Le rapport, note l’historien Nicolas Werth, est« émaillé de détails destinés à choquer l’auditoire. »
La salle est absolument pétrifiée lorsque Nikita Sergueïevitch Krouchtchev aborde l’assassinat de Kirov, la déportation de "peuples entiers" et surtout les responsabilités de Staline dans l’impréparation militaire de l’URSS à l’attaque nazie de 1941 qui a coûté la vie à plus de 20 millions de morts : refus de produire des armements modernes, meilleurs cadres militaires fusillés, refus de tenir compte des informations fournies par des espions sur l’imminence de l’attaque...
11 et 12 juin 1937 : Staline fait fusiller les chefs militaires de la Révolution russe
L’Humanité dimanche du 17 février 2016 analyse bien le but d’un tel rapport. « On sait que pour redresser un bâton tordu, il faut le tordre dans l’autre sens. C’est ce que faisait Krouchtchev. Staline était un mythe. Son culte, avec sa propre participation, avait fait de lui un être surnaturel, immatériel, doté de pouvoirs presque magiques. Nikita Sergueïevitch s’attaquait à ce mythe. Mais ce genre de mythe se construit au long de nombreuses années- trente ans pour Staline- et il faut de nombreuses années pour qu’il s’efface. Krouchtchev voulait le briser sans attendre. L’état de son parti, du monde même l’exigeait. Le pays, la science, la culture avaient été figés comme le permafrost sibérien. »
Pourquoi Krouchtchev a-t-il rédigé et diffusé ce rapport ? Pour asseoir le pouvoir de la génération de nouveaux dirigeants groupée autour de lui contre la vieille garde des proches de Staline.
Pourquoi Krouchtchev a-t-il imposé le secret autour de ce rapport ? Dans le contexte tendu de la guerre froide, il ne veut pas affaiblir l’URSS. De plus, son objectif est seulement une passation de pouvoir au sein de la nomenklatura soviétique. Il exprime cela précisément lors de la séance de clôture du XXème congrès :
« Aucune nouvelle à ce sujet ne devra filtrer à l’extérieur ; la presse spécialement ne doit pas être informée. C’est donc pour cette raison que nous examinons cette question ici, en séance à huis clos du Congrès. Il y a des limites à tout. Nous ne devons pas fournir des munitions à l’ennemi ; nous ne devons pas laver notre linge sale devant ses yeux. »
Les conséquences immédiates de ce rapport ne doivent pas être sous-estimées :
- libération des prisonniers politiques qui ne représentent plus que 2% des prisonniers des camps en 1957
- opposition des Partis Communistes chinois et albanais
- de 1939 à 1952, Staline n’avait plus convoqué de congrès. Ce XXème marque donc une certaine réouverture du PCUS vis à vis de sa base et de la réalité à analyser.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32864
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Vladimir de Volog a écrit:
Hé le plaristes, va donc créer tes propres topics au lieu de venir bordéliser les miens ...
Ha mais il l'a déjà fait.
Revanchisti- Vénérable
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Date d'inscription : 04/09/2022
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Les limites du rapport Krouchtchev dans la critique du phénomène stalinien
Il se limite à dénoncer le "culte de la personnalité" autour de Staline. Or, comme le soulignait le philosophe Louis Althusse ce concept de culte de la personnalité est "introuvable" dans la théorie marxiste.
Il fait commencer le rôle négatif de Staline à l’année 1934 , soit environ dix ans plus tard que les batailles politiques essentielles au sein du Parti Communiste d’Union Soviétique. Les débats de 1921 à 1927 et les zigzags politiques soit très droitiers, soit volontaristes sectaires (1929) du clan Staline restent méconnus. Or, sans connaître et comprendre tout cela, d’une part les cadres du Parti Communiste ne pouvaient sortir intelligemment du moule, d’autre part, au niveau international c’est le communisme lui-même qui paraissait responsable des goulags.
Krouchtchev pensait sortir du stalinisme en faisant disparaître le culte de la personnalité de Staline et la terreur liée à lui. Or, la victoire de Staline sur Trotski, Zinoviev, Kamenev et toute la vieille garde du Parti bolchévik avait des raisons profondes. En les ignorant au moment du congrès comme durant les années suivantes, les nouveau dirigeants soviétiques ne pouvaient préparer l’avenir.
Ainsi, lorsque l’excellent Roger Martelli rédige un ouvrage intitulé « 1956 communiste. Le glas d’une espérance », nous pouvons plutôt dater ce glas de l’espérance ouverte par la Révolution russe à 1924, au plus tard 1927. Lorsqu’il ajoute « Sur le fond, le XXème congrès a été, pour le système soviétique, un échec qui a préparé sa crise générale et sa disparition pure et simple », nous pouvons lui donner raison.
Dans ce contexte, les mouvements démocratiques qui se déploient en 1956 en Pologne, en Tchécoslovaquie puis en Hongrie ne sont pas compris par les dirigeants moscovites qui réagissent seulement par une répression aveugle parfaitement stalinienne.
Il se limite à dénoncer le "culte de la personnalité" autour de Staline. Or, comme le soulignait le philosophe Louis Althusse ce concept de culte de la personnalité est "introuvable" dans la théorie marxiste.
Il fait commencer le rôle négatif de Staline à l’année 1934 , soit environ dix ans plus tard que les batailles politiques essentielles au sein du Parti Communiste d’Union Soviétique. Les débats de 1921 à 1927 et les zigzags politiques soit très droitiers, soit volontaristes sectaires (1929) du clan Staline restent méconnus. Or, sans connaître et comprendre tout cela, d’une part les cadres du Parti Communiste ne pouvaient sortir intelligemment du moule, d’autre part, au niveau international c’est le communisme lui-même qui paraissait responsable des goulags.
Krouchtchev pensait sortir du stalinisme en faisant disparaître le culte de la personnalité de Staline et la terreur liée à lui. Or, la victoire de Staline sur Trotski, Zinoviev, Kamenev et toute la vieille garde du Parti bolchévik avait des raisons profondes. En les ignorant au moment du congrès comme durant les années suivantes, les nouveau dirigeants soviétiques ne pouvaient préparer l’avenir.
Ainsi, lorsque l’excellent Roger Martelli rédige un ouvrage intitulé « 1956 communiste. Le glas d’une espérance », nous pouvons plutôt dater ce glas de l’espérance ouverte par la Révolution russe à 1924, au plus tard 1927. Lorsqu’il ajoute « Sur le fond, le XXème congrès a été, pour le système soviétique, un échec qui a préparé sa crise générale et sa disparition pure et simple », nous pouvons lui donner raison.
Dans ce contexte, les mouvements démocratiques qui se déploient en 1956 en Pologne, en Tchécoslovaquie puis en Hongrie ne sont pas compris par les dirigeants moscovites qui réagissent seulement par une répression aveugle parfaitement stalinienne.
Vladimir de Volog- Vénérable
- Messages : 32864
Date d'inscription : 22/01/2018
Localisation : Nouvelle Aquitaine
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Khroutchev a contribué au culte de la personnalité de Staline, il en faisait tellement que ça déplaisait à Staline.
On voit aussi sous Khroutchev se développeur un trafique de drogue organisé par l'état avec les plantations d'Adivka.
Chose qui aurait été impossible sous Staline.
On voit aussi sous Khroutchev se développeur un trafique de drogue organisé par l'état avec les plantations d'Adivka.
Chose qui aurait été impossible sous Staline.
Revanchisti- Vénérable
- Messages : 10026
Date d'inscription : 04/09/2022
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Revanchisti a écrit:Khroutchev a contribué au culte de la personnalité de Staline, il en faisait tellement que ça déplaisait à Staline.
Je pense qu'il l'a fait exprès pour l'emmerder ...
Monsieur Trololo- Vénérable
- Messages : 15509
Date d'inscription : 03/08/2021
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
On le sait grâce aux confession de Staline à son garde du corps.
Que parfois il trouvait que ça allait beaucoup trop loin.
Que parfois il trouvait que ça allait beaucoup trop loin.
Revanchisti- Vénérable
- Messages : 10026
Date d'inscription : 04/09/2022
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
Il l'a bien cherché !
Monsieur Trololo- Vénérable
- Messages : 15509
Date d'inscription : 03/08/2021
Re: 24 et 25 février 1956 Le rapport Krouchtchev dénonce les crimes de Staline
L’écho international du "rapport Krouchtchev"
D1) Du secret à la diffusion internationale
Les dirigeants du Parti Communiste d’Union Soviétique avaient tout fait pour que ce rapport reste secret.
Trois jours après sa lecture au 20ème congrès, les principaux responsables administratifs d’URSS et les principaux dirigeants des partis frères du mouvement communiste international reçoivent un exemplaire numéroté qui doit revenir à l’expéditeur ; il est interdit de prendre des notes ou de poser des questions.
L’existence de ce rapport ne commence à être ébruitée que trois semaines plus tard. Lorsque des journalistes posent des questions, les responsables des différents PC nient l’existence de ce "rapport attribué au camarade Krouchtchev". C’est seulement en juin 1956 que le New York Times puis Le Monde (6 juin 1956) publient celui-ci mais son auteur continue en mai 1957 à affirmer qu’il a été "fabriqué par les services de renseignement américains".
Qui a transmis le texte du rapport au New York Times ? Il semble que les fuites viennent du PC polonais.
D2) Le Parti Communiste Français et le "rapport Krouchtchev"
La délégation française au XXème songrès du PCUS comprenait Maurice Thorez, Jacques Duclos, Georges Cogniot et Pierre Doize. Considérés comme sûrs par les soviétiques, un exemplaire du rapport leur est remis en même temps qu’aux congressistes. Revenus en France, ils restent muets sur l’existence de ce texte comme sur son contenu.
Pour l’essentiel, de 1956 à 1977, le PCF restera très discret sur le "rapport attribué au camarade Krouchtchev".
Plus surprenant, le 9 mars 1956 (15 jours après), Jacques Duclos fait acclamer le nom de Staline par les adhérents communistes réunis à Paris (salle Wagram).
Le bureau politique se réunit le 13 mars mais ne reçoit aucune information concernant les critiques de Krouchtchev à l’encontre de Staline. Pourtant, les 19 et 20 mars, l’Humanité publie des reportages peu éclairants de son correspondant à Moscou concernant les discussions de communistes soviétiques sur un second rapport Krouchtchev au congrès consacré "aux mérites et aux erreurs du camarade Staline".
Lors de deux réunions du Comité Central du PCF, le rapport est évoqué comme ayant porté sur "les mérites et erreurs du camarade Staline" (22 mars) et sur "les erreurs et les mérites du camarade Staline" (10 mai 1956).
Roland Martelli analyse ainsi l’attitude des dirigeants du PCF Pour Thorez, en 1956, accepter la dénonciation de Staline revient à ouvrir la boîte de Pandore et avaliser la remise en cause du modèle soviétique, de la dictature du prolétariat ; c’est finalement estimer que Léon Blum avait raison e 1920 et que le communisme n’a pas de raison d’être.
D1) Du secret à la diffusion internationale
Les dirigeants du Parti Communiste d’Union Soviétique avaient tout fait pour que ce rapport reste secret.
Trois jours après sa lecture au 20ème congrès, les principaux responsables administratifs d’URSS et les principaux dirigeants des partis frères du mouvement communiste international reçoivent un exemplaire numéroté qui doit revenir à l’expéditeur ; il est interdit de prendre des notes ou de poser des questions.
L’existence de ce rapport ne commence à être ébruitée que trois semaines plus tard. Lorsque des journalistes posent des questions, les responsables des différents PC nient l’existence de ce "rapport attribué au camarade Krouchtchev". C’est seulement en juin 1956 que le New York Times puis Le Monde (6 juin 1956) publient celui-ci mais son auteur continue en mai 1957 à affirmer qu’il a été "fabriqué par les services de renseignement américains".
Qui a transmis le texte du rapport au New York Times ? Il semble que les fuites viennent du PC polonais.
D2) Le Parti Communiste Français et le "rapport Krouchtchev"
La délégation française au XXème songrès du PCUS comprenait Maurice Thorez, Jacques Duclos, Georges Cogniot et Pierre Doize. Considérés comme sûrs par les soviétiques, un exemplaire du rapport leur est remis en même temps qu’aux congressistes. Revenus en France, ils restent muets sur l’existence de ce texte comme sur son contenu.
Pour l’essentiel, de 1956 à 1977, le PCF restera très discret sur le "rapport attribué au camarade Krouchtchev".
Plus surprenant, le 9 mars 1956 (15 jours après), Jacques Duclos fait acclamer le nom de Staline par les adhérents communistes réunis à Paris (salle Wagram).
Le bureau politique se réunit le 13 mars mais ne reçoit aucune information concernant les critiques de Krouchtchev à l’encontre de Staline. Pourtant, les 19 et 20 mars, l’Humanité publie des reportages peu éclairants de son correspondant à Moscou concernant les discussions de communistes soviétiques sur un second rapport Krouchtchev au congrès consacré "aux mérites et aux erreurs du camarade Staline".
Lors de deux réunions du Comité Central du PCF, le rapport est évoqué comme ayant porté sur "les mérites et erreurs du camarade Staline" (22 mars) et sur "les erreurs et les mérites du camarade Staline" (10 mai 1956).
Roland Martelli analyse ainsi l’attitude des dirigeants du PCF Pour Thorez, en 1956, accepter la dénonciation de Staline revient à ouvrir la boîte de Pandore et avaliser la remise en cause du modèle soviétique, de la dictature du prolétariat ; c’est finalement estimer que Léon Blum avait raison e 1920 et que le communisme n’a pas de raison d’être.
Vladimir de Volog- Vénérable
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