A propos : le Sénat a rejeté le CETA.

[Jeannot Lapin]

On a voulu le faire passer en force et on veut toujours, mais il a bien fallu que notre parlement le vote et le Sénat vient de dire non, et il est très possible que l'Assemblée telle qu'elle a été élue récemment ne disent plus oui lors d'un retour.

Que va-t-il se passer si on dit non ?
On sera exclu d'une partie du CETA par l'UE. Sauf qu'on risque de pas être les seuls, loin s'en faut.

Le principe du CETA n'est absolument pas un principe d'égalité entre l'UE et le Canada.
Le Canada est tout petit et l'UE est 20 fois plus peuplée. Mais tout ce qui sera décidé sous juridiction commerciale canadienne sera automatiquement approuvé dans l'UE sans passer par une juridiction européenne. Or le Canada est sous la tutelle juridique des USA par les accords de l'Alena.
Conclusion : il suffira qu'une entreprise américaine, une multinationale, vienne porter plainte au Canada pour attaquer une entreprise européenne, une PME, via une succursale. Le contraire ne pourra pas se faire.
Ca explique pourquoi Obama s'est retiré de l'accord équivalent USA-Europe. Il y'en avait juste plus besoin et c'est bien plus intéressant comme ça pour les américains.

Le CETA a été approuvé par l'assemblée en 2019, alors contrôlée par les socialos/écolos et les Macronistes (à peu près tous issus du PS + quelques traitres centristes). Aujourd'hui, avec la quasi-disparition des socialos, la Macronie s'est tournée vers LR... et là les chose se compliquent, notamment si LFI dit non, en plus. La Macronie et les écolos ça fait pas une majorité.
Macron, Von Leyen, les allemand, tous partis confondus, même la Hollande, sont à fond avec le CETA.
On est 10 pays à résister au CETA en Europe avec :
- l'Italie (Méloni et Fratelli d'Italia sont ouvertement contre)
- la Belgique (qui semble-t-il se prépare à le ratifier - peut-être que le vote français les inspirera),
- la Bulgarie (la Bulgarie le conditionne à son entrée dans Schengen et la levée des visas pour les Bulgares au Canada - ni le Canada ni l'UE ne semblent lâcher l'affaire - et ils osent encore l'ouvrir ces minus de Bulgares...    ),
- Chypre (le parlement a rejeté mais on essaie de refaire voter en faisant pression sur les élus réticents jusqu'à ce qu'ils acceptent - les chambres de torture sont prêtes),
- la Grèce (négocie des avantages spécifiques et une révision de leur dette qui leur sera probablement accordée par l'UE - les Grecs il faut toujours les acheter, par principe),
- La Hongrie (Nem ! Ne le signera pas ! Point barre !),
- La Pologne (l'Europe - Von Leyen - est en train d'acheter le vote Polonais via des subventions avec un nouveau parlement pro-CETA),
- La Slovénie (une question de temps pour la ratification - la Slovénie c'est près de la Suisse - il faut du temps).

Donc à la fin on sera plus que 4 : France (grâce au parlement et notamment au Sénat - pas à nos dirigeants), Italie (merci Meloni) et Hongrie (Orban on le connait c'est de toute façon Mr Non pour le meilleur et le pire), la Bulgarie, parce que de toute manière la moitié de l'UE se demande ce que fait la Bulgarie dans l'UE, et le Canada n'en a jamais entendu parler...
On peut dire qu'il y a de jolies convergences motivées pour le NON.  
Une tentative de passage en force est prévue en arguant de la majorité européenne et de l'avis positif de la Commission et du Parlement Européen.

Ca sent le clash.

[Edouard de Montmonrency]

... Et oui, comme toujours, le diable se cache dans les détails.

Il n'aime pas trop être ostensible.