En passe d'être nommé, le gouvernement Barnier bénéficie d’une légitimité assise sur une majorité absolue au Parlement.

[Jean-Louis de Toqueville]

Le gouvernement Barnier va proposer ce soir à 19h au Président de la République une liste de ministres, qui se compose de 38 ministres, dont 16 ministres de plein exercice:

- 7 ministres Ensemble pour la République (ex-Renaissance),
- 3 ministres Les Républicains,
- 2 ministres MoDem,
- 1 ministre Horizons,
- 1 ministre UDI,
- 1 ministre divers droite,
- 1 ministre divers gauche.

Cette diversité dans la composition du gouvernement est plutôt un bon signe pour qu’il puisse assurer sa mission dans la continuité, en dépit de la difficulté de la tâche du moment.

La politique se marie souvent avec l’arithmétique et c’est le cas du gouvernement Barnier, comme le montre le décompte du nombre de députés et sénateurs qui soutiennent le gouvernement.

A l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement pourra compter sur 487 parlementaires de son bord, dont 248 députés et 229 sénateurs. Le nombre total de parlementaires est de 925 (577 députés et 348 sénateurs).

Ainsi, le nombre de parlementaires favorables à la majorité gouvernementale (487 au total) est supérieur de 24 sièges par rapport à la majorité absolue de 463 sièges des deux chambres (925/2 + 1). On peut donc affirmer que ce gouvernement aura globalement une majorité au Parlement.

En outre, le RN apportera son soutien au gouvernement pour les projets de textes qui lui conviendront. Le RN sera le garant, avec LR et Barnier, de l’élaboration d’une politique de droite, la France étant nettement en retard dans cette orientation politique par rapport aux grandes démocraties occidentales, d'où son endettement abyssal, qu'il est urgent de commencer à résorber.

Outre son opportunité, une politique de droite, si elle est effectivement mise en place, exaspèrera les gauches, notamment l'extrême gauche antisémite, contre laquelle il faut lutter avec détermination.

Ainsi, le gouvernement Barnier pourra-t-il gouverner sans difficultés, à condition qu’il prête une oreille plus qu’attentive aux souhaits du RN, qui fait partie de ce que l’on pourrait appeler la « majorité discrète » et qui tient en main la menace de la dissolution dans le pire des cas.

Les cris d’orfraie de l’extrême gauche sur la supposée majorité introuvable ne changeront rien à cette réalité arithmétique : les droites ont la majorité absolue au Parlement, lequel soutiendra ce gouvernement.

Pour mémoire, voici les compositions de l'Assemblée et du Sénat: