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Staline et la réforme de l'état et du parti.

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Staline et la réforme de l'état et du parti. Empty Staline et la réforme de l'état et du parti.

Message par Plaristes Evariste Lun 19 Avr 2021 - 20:42

Staline a aussi constamment été rejeté quand il a essayé de reformer le système politique, il a réussi à faire passer quelques réformes comme le vote secret et des restrictions sur la cooptation mais il ne pouvait pas toutes les implémenter tant qu’il n’avait pas la majorité.

Sa plus grande défaite est sur la réforme du parti communiste, Staline voulait que le rôle du parti se limite à l’agitation, la propagande et à la participation dans la sélection de cadre, en soi que le parti devait diriger les organisations mais pas les organes législatifs ou exécutifs de l’Etat, Staline mena une grande lutte contre la bureaucratie du parti, une lutte qu’il va perdre. Cette lutte va prendre une grande importance lors de l’écriture de la nouvelle constitution soviétique de 1936.

Staline va vouloir changer les principes du vote comme dit précédemment, il va même proposer que des anciens koulaks, gardes blancs et autres ennemis du gouvernement soviétique puissent se présenter aux élections, cette idée à fait peur à bien nombres de députés, voici ce que Staline va répondre :
« Certains disent que c'est dangereux, parce que des éléments hostiles au pouvoir pourraient occuper les fonctions les plus élevées, comme certains anciens Gardes Blancs, des koulaks, des prêtres, et ainsi de suite. Mais qu'avons-nous à craindre ? - Si vous avez peur des loups, ne marchez pas dans la forêt- D'une part, ce ne sont pas tous les anciens koulaks, Gardes Blancs et prêtres qui sont hostiles au pouvoir soviétique. D'autre part, si les gens ici et là élisent des forces hostiles, cela signifiera que notre travail de propagande est mal organisé et que nous avons entièrement mérité cette disgrâce. »
-Zhukov, Inoy 293 ; Staline, "Projet"



La majorité de la tête du parti communiste ne voulait pas que ces réformes aient lieux mais ils ne pouvaient pas montrer pleinement cette position pour des raisons évidentes, ils se serviront alors du chaos politique des procès de Moscou pour éviter un maximum des débats sur la constitution, la plupart des rapports sur la constitution furent évités.

Même lorsque Staline avait le plus de pouvoir, c'est-à-dire durant la Seconde Guerre mondial via sa place dans le Comité d'état pour la défense, il n’a pas pu mettre en place sa vision du parti.

Vers la fin de la seconde guerre mondiale Staline et ses défenseurs du Politburo ont fait une nouvelle tentative pour soustraire le gouvernement soviétique du contrôle direct du parti Bolchevik. Voici comment Yuri Zhukov décrit cet incident :

« En Janvier 1944 … pour la première fois pendant la guerre il y eut une convocation commune [du Comité central] et d'une session du Soviet suprême de l'URSS. Molotov et Malenkov ont préparé une ébauche d'un décret du Comité central selon lequel le parti serait légalement séparé du pouvoir. Serait maintenu seulement l'agitation et la propagande ; ... Mais elle interdisait simplement que le parti interfère dans l'économie et dans le fonctionnement des organes de l'état. Staline a lu l'ébauche, a changé six mots, et a écrit "approuver". Ce qui s'est passé après reste un mystère.... C'était une nouvelle tentative de séparer le Parti et l'État, ... L'ébauche a cinq signatures : Molotov, Malenkov, Staline, Khrouchtchev, Andreev. Il n'y eut aucun enregistrement de cette séance, et nous pouvons seulement deviner le résultat du vote. Hélas, même le tout-puissant Comité d'état pour la défense, avec quatre membres dans le Politburo du Comité central, ne pourrait pas briser le vieil ordre des choses. »
-Zhukov, Kul'tovaia

Il y a peut-être bien d’autre tentative de ce genre, mais tant que les archives ne seront pas totalement ouvertes sur toute cette période nous ne pourrons pas le savoir et vu l’anticommunisme de plus en plus présent du président Russe et des autres organes institutionnelles des anciennes républiques on pourrait attendre cet événement pour toujours.

Après la guerre Staline a fait tout son possible pour écarter de l’état du Parti Communiste, avant la guerre le politburo se réunissait au moins deux fois par semaine, on sait qu’en 1950 le politburo s’est réuni 6 fois, 5 fois en 1951 et 4 fois en 1952.

« Aucun congrès du parti ne s'est tenu pendant treize ans entre 1939 et 1952. Après la guerre Staline signait les décisions communes du parti et du gouvernement simplement comme Président du Conseil de Ministres, laissant à l'un des deux autres secrétaires du parti, Zhdanov ou Malenkov signer au nom du parti. »
(Pyzhikov 100)

Cette stratégie n’est peut-être pas la bonne mais Staline a réussi à sécuriser l’état via son statut de secrétaire général jusqu’à sa mort, je pense personnellement que ce n’était pas la meilleure des options. Mais on peut le comprendre :

« Les activités de Staline suggèrent qu'il essayait toujours de soustraire l'état du contrôle direct du Parti. Cependant, s'il en était ainsi, il a abordé cela avec précaution. Peut-être nous pouvons avancer quelques raisons de cette prudence : Afficher un manque de confiance dans le parti serait un mauvais exemple pour les autres pays du monde où les partis communistes n'avaient pas encore pris le pouvoir. Le Comité central et la nomenklatura s'y seraient opposés, comme avant la guerre. Par conséquent, ceci devrait être fait en douceur, avec aussi peu de tension que possible. »
(Mukhin, Ubyistvo 611)

L’ébauche d’un programme pour le parti en 1947

On peut maintenant légitiment se poser la question suivante « Comment Staline voulait démocratiser le parti après ses précédents échecs ? », et bien nous avons maintenant une réponse, une réponse qui reste limitée à cause l’accessibilité aux archives.

Alexandre Pyzhikov, un virulent historien anticommuniste, a commenté des extraits d'une ébauche d'un programme de parti de 1947 pour promouvoir davantage de démocratie et d'égalitarisme. Ce fascinant plan et jusqu'ici tout à fait inconnu, n'a jamais été publié et n'est évidemment pas encore à la disposition d'autres chercheurs.

Pyzhikov récapitule d'autres sections de ce document non publié comme suit :

« En particulier [l'ébauche] concerne le développement de la démocratisation de l'ordre soviétique. Ce plan identifié en tant qu'essentiel pour le processus universel d'entraîner les travailleurs dans la gestion de l'état, dans la gestion de l'état comme activité quotidienne et sociale sur la base d'un développement régulier du niveau culturel des masses et d'une simplification maximale des fonctions de la gestion d'état. »

« Cette ébauche propose dans la pratique de procéder à l'unification du travail productif avec la participation à la gestion des affaires de l'état, par la transition successive des fonctions [de la gestion d’état] à tous les travailleurs. Elle dissertait également sur l'idée de l'introduction de l'activité législative directe par le peuple, pour lequel ce qui suit était considéré essentiel :

Mettre en application le vote et la prise de décision au suffrage universel sur la majorité des questions les plus importantes de la vie gouvernementale dans les sphères sociales et économiques, aussi bien que dans des questions des conditions de vie et du développement culturel ;

Développer largement l'initiative législative de base, en accordant aux organismes sociaux les droits de soumettre au soviet suprême des propositions sur de nouvelles lois ;

Confirmer le droit des citoyens et des organisations sociales à soumettre directement des propositions au Soviet suprême sur les plus importantes questions de politique interne et internationale. »

Toujours selon Pyzhikov, Zhdanov a rendu compte du travail de la commission de planification au plénum du Comité central de février 1947. Il a proposé de réunir le 19ème congrès du parti à la fin 1947 ou 1948. Il également présenté un plan pour simplifier les convocations des conférences de parti une fois par an, avec "le renouvellement obligatoire" d'au moins un sixième des membres du Comité central. Si ce renouvellement en un "turn over" des membres de C.C. étant appliqué, ceci aurait signifié que les premiers secrétaires et d'autres chefs de parti dans le C.C. auraient été moins inamovibles, permettant à du sang neuf d'irriguer le principal corps du parti, facilitant la critique des chefs du parti (Pyzhikov 96).

Ce plan fait écho à plusieurs des idées du « dépérissement de l'état » envisagé dans les séminaires de Lénine sur l'état et la révolution, qui à son tour développe des idées avancées par Marx et Engels. En proposant la participation directe à toutes les décisions essentielles de l'état aux soviétiques et à leurs organisations populaires, et le "renouvellement" – avec au moins le remplacement – d'au moins 1/6 du Comité central chaque année par une conférence du parti, ce plan de parti envisageait le développement de la démocratie dans l'état et dans le parti lui-même. Mais ce plan n'a pas été appliqué. Comme avec les propositions précédentes pour la démocratisation de l'état soviétique et du parti, nous ne connaissons pas les détails de la façon dont ceci s'est produit. Il a été rejeté probablement au plénum du Comité central. Le 19ème congrès du parti a été reporté en 1952. Encore une fois, nous ne savons pas pourquoi. La nature de cette ébauche de plan suggère que l'opposition du Comité central - les premiers secrétaires - puisse en avoir été la cause.


________________________________________________________________________________________________

Le Dix-neuvième Congrès du Parti


Il s'avère que la direction de Staline a fait un dernier effort pour détacher le parti du contrôle de l'état au 19ème congrès en 1952 et juste après au plénum du Comité central. En commençant par Khrouchtchev, la nomenklatura du parti a essayé de détruire toute mémoire de ce congrès.

Sous Brejnev les transcriptions de tous les congrès du parti jusqu'au 18ème ont été publiés. Celles du 19ème congrès n'ont jamais été éditées à ce jour. Staline a prononcé seulement un court discours au congrès qui a été publié. Mais il a fait un discours de 90 minutes au plénum du Comité central qui l'a suivi immédiatement. La transcription de ce plénum et du discours n'ont jamais été édité, excepté des extraits très courts.

Staline a demandé au congrès de changer les statuts du parti et sa structure d'organisation. Parmi ces changements :

• Le nom : "parti communiste (bolchevique) de Toute l'Union" a été officiellement changé en "parti communiste de l'Union Soviétique" s'alignant sur les appellations de la plupart des autres partis communistes dans le monde, rattachant le nom du Parti au pays.
• Un « Présidium » a remplacé le Politburo du Comité central. Ce nom est conforme aux appellations des autres organes représentatifs – comme, par exemple, le Présidium du Soviet suprême. L’appellation « politique » a été supprimée – après tout, le parti dans son ensemble était politique, et pas simplement le principal organe.

Staline mettait en place son plan, il préparait le Politburo du Comité Central à ne plus interférer avec l’état. Ce « politburo » comprenait Président du Conseil de Ministres (le chef du corps exécutif de l'état – c'est-à-dire, le chef d'État); le Président du Présidium du Soviet suprême (le chef du corps législatif); le secrétaire Général du parti (Staline); un ou deux secrétaires supplémentaires du Parti; et un ou deux ministres de gouvernement.
Le politburo se plaçait plus que souvent au-dessus des décisions de l’état, alors que ce n’était pas son rôle, le Présidium devait être le principal organisme du parti communiste seulement puisque le chef d'État et le président du Soviet suprême n'avaient pas de sièges réservés en son sein.

D'autres changements ont été réalisés : Le poste de secrétaire Général – occupé par Staline – a été supprimé.

Maintenant Staline étaitL seulement un de 10 secrétaires du parti. Tous appartenaient au nouveau Présidium, qui maintenant comportait 25 membres et 11 candidats-membres. C'était beaucoup plus que les 9-11 membres de l'ancien Politburo.

Sa plus grande taille lui donnait davantage un caractère délibératif qu'un corps ou de nombreuses décisions exécutives pouvaient couramment et rapidement être prises. La plupart des membres de ce Présidium semblent avoir été des membres du Parti, fonctionnaires du gouvernement, et non les principaux chefs du parti. Khrouchtchev et Malenkov plus tard se sont demandés comment Staline pouvait avoir entendu parler des membres qu'il a présenté pour le premier Présidium, puisqu'ils n'étaient pas les chefs bien connus du parti (c.-à-d. pas les premiers secrétaires). Vraisemblablement, Staline les a nommés en raison de leurs positions dans l'état - par opposition au leadership du parti.

Staline a associé sa démission comme Secrétaire Général du parti, présenté au 19ème congrès, avec sa proposition, au plénum du CC qui a suivi, de démissionner du Comité Central, gardant seulement le poste de chef de l'État (Président du Conseil de Ministres). Si Staline ne siégeait pas au sein du Comité central, mais était seulement chef d'État, les fonctionnaires du gouvernement ne se sentiraient plus contraints d'en référer au Présidium, le corps le plus élevé du Parti. L'acte de Staline enlèverait l'autorité des fonctionnaires du Parti, dont l'intervention dans l'état était inutile, en termes de production. Sans Staline à la tête du parti, le leadership du parti, la nomenklatura, aurait eu moins de prestige.
Dans cette perspective la démission de Staline du Comité central aurait pu être un désastre pour la nomenklatura.

L'absence d'une transcription publiée suggère que des événements se soient produits à ce plénum, et que Staline ait dit des choses dans son discours, que la nomenklatura n'a pas souhaité rendre public. Cela indique également – et il est important de le souligner ceci – que Staline n'était pas "tout-puissant ". Par exemple, la sérieuse critique que Staline fait de Molotov et de Mikoyan à ce plénum n'a été éditée que longtemps après sa mort.

Le célèbre écrivain soviétique Konstantin Simonov était présent en tant que membre de C.C. Il a enregistré la réaction choquée et la panique de Malenkov quand Staline a proposé un vote pour qu'il soit libéré du poste de secrétaire du Comité central. (Simonov, 244-5). Confronté à une opposition bruyante, Staline n'a pas insisté.

Dès qu'ils purent le faire, la direction du Parti a pris des mesures pour annuler les décisions du 19ème congrès du parti. Lors de sa réunion du 2 mars, alors que Staline était encore vivant, bien que sans connaissance, un Présidium réduit – essentiellement, les vieux membres de Politburo – se sont rencontré à la datcha de Staline. Là ils ont pris la décision de réduire le Présidium à 10 membres, au lieu de 25. C'était, fondamentalement, le vieux Politburo qui était reformé. Le nombre de secrétaires du Parti a été à nouveau réduit à cinq. Khrouchtchev a été nommé "coordinateur" du secrétariat, et puis, cinq mois plus tard, "premier secrétaire." Enfin en 1966 le Présidium a été changé de nouveau en Politburo.

Pendant le reste de l'histoire de l'URSS le parti a continué à régner sur la société soviétique, ses éléments les plus hauts placés ont formé une strate corrompue, auto-sélectionnée, et auto-expensive d'élites privilégiés. Sous Gorbatchev ce groupe régnant a supprimé l'URSS, s'octroyant la richesse économique et la conduite politique de la nouvelle société capitaliste. En même temps elle a détruit l'épargne, et a volé les prestations sociales de la classe ouvrière et des paysans soviétiques et tout ce que leur travail avait créé, en s'appropriait l'immense richesse publique de l'URSS.
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Message par Plaristes Evariste Dim 8 Aoû 2021 - 19:32

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