Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
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Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
a moitié de la campagne d'Emmanuel Macron financée par des grands donateurs
03/05/2019 (mis à jour à 16:11)
Par Sylvain Tronchet, Julie Guesdon et Cellule investigation de Radio France
Enquête | Deux ans après, les données concernant les dons des particuliers aux candidats de la présidentielle 2017 sont enfin (partiellement) disponibles. L'occasion de retracer l'histoire d'une levée de fonds sans précédent : celle d'Emmanuel Macron.
2 min
Emmanuel Macron a-t-il été le "candidat des riches" lors de la présidentielle 2017 ? Grâce à des données obtenues récemment auprès de la Commission des comptes de campagne, nous avons pu retracer en chiffres l'histoire du financement de la campagne du vainqueur de 2017.
Premier enseignement : le candidat a levé 15 994 076 euros entre la création d'En Marche en mars 2016 et décembre 2017 (certains ont encore donné après la campagne). Jamais un candidat n'avait rassemblé autant d'argent auprès des particuliers en partant de rien. Cette somme a été réunie grâce à environ 99 361 dons, ce qui semble accréditer l'histoire racontée par les responsables d'En Marche pendant la campagne, à savoir celle d'une mobilisation populaire autour du candidat.
Pourtant, à bien y regarder, le candidat n'aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs fortunés. 48?% de ces 16 millions d'euros, ont été récoltés grâce à "seulement" 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d'autant plus essentiels qu'ils ont longtemps représenté l'essentiel des ressources dont disposait le candidat.
Deux ans après l'élection présidentielle, nous avons analysé des fichiers seulement disponibles depuis quelques semaines, obtenus auprès de la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), et nous les avons croisés avec d'autres données.
Répartition par département des dons collectés par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Un candidat sans-le-sou. Au départ…
Quand il lance En marche, à Amiens, le 6 avril 2016, Emmanuel Macron a deux problèmes : son parti est jeune, donc il n'a pas accès au financement public dont bénéficient les autres candidats. Et il n'a pas d'actif immobilier qui pourrait servir de garantie pour un emprunt, donc les banques sont encore très réticentes à lui prêter de l'argent. Il n'a donc qu'une solution pour financer sa campagne : faire appel aux dons des particuliers. En Marche naît avec un petit pécule de 80 000 euros dans ses caisses. L'équipe de campagne en cours de formation a commencé, comme toujours en pareil cas, par solliciter des proches. Le premier donateur du mouvement est le père d'Emmanuel Miquel, le secrétaire de l'association de financement de la campagne, qui signe un chèque de 7 500 euros dès le 17 mars. Quelques amis banquiers sont également mis à contribution par Christian Dargnat, l'ancien patron de la branche gestion d'actifs de la BNP, qui va devenir dans les mois qui suivent le rabatteur en chef des (gros) donateurs du mouvement.
Une stratégie prioritairement orientée sur les grands donateurs
Dès le début de la campagne, la stratégie fundraising (levée de fonds) de l'équipe Macron est clairement orientée en direction des riches donateurs : ceux capables de faire un chèque de 7 500 euros, le maximum qu'un particulier a le droit de donner à un parti tous les ans. Christian Dargnat l'explique clairement dès le 10 septembre 2016, dans un mail issu des Macron Leaks : "Quand on sait que les dépenses de campagne présidentielle sont limitées à 22 millions d’euros et que nous pourrions contracter un prêt bancaire (à hauteur de 9 millions) remboursé si le candidat dépasse le seuil des 5% aux élections, il nous reste donc à 'trouver' 13 millions. Si l’on arrondit à 10 millions le budget à trouver, il faut donc obtenir des dons de 1 333 personnes à 7 500 euros chacune."
Répartition en Ile-de-France des dons collectés par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Environ 800 personnes ont financé la moitié de la campagne Macron
La réglementation autorise un particulier à donner 7 500 euros par an à un parti politique. Ce même particulier peut également donner jusqu'à 4 600 euros au candidat de son choix par élection. Grâce aux Macron Leaks et aux données obtenues auprès de la CNCCFP, nous avons pu retrouver des donateurs qui ont ainsi donné 7 500 euros à En Marche dès 2016, puis renouvelé leur don en 2017, et fait un troisième chèque de 4 600 euros (parfois arrondi à 4 500) à l'association de campagne du candidat. Certains ont également multiplié cette somme par deux au nom de leur conjoint(e), le chèque ou le virement partant du même compte commun.
L'immense majorité des dons (environ 15 millions d'euros) ont été collectés par En Marche. Seul un million d'euro a atterri directement sur le compte du candidat sous la forme de 251 dons, quasiment tous au plafond de 4 600 euros.
L'explication est simple : ceux qui ont donné à l'association de campagne étaient ceux qui avaient déjà donné le maximum au parti. Les fichiers de dons fournis par la Commission des comptes de campagne sont anonymisés mais suffisamment précis pour faire certains recoupements. On observe par exemple qu'un don de 4 600 euros arrive de Tirana, en Albanie, le 25 janvier 2017. Le même jour, un autre don de 7 500 euros atterrit sur le compte d'En Marche de… Tirana. Six jours plus tard, un couple de Zurich (Suisse) fait deux virements de 4 600 euros sur le compte de la campagne, au moment même où le parti reçoit un virement de 15 000 euros partis d'un compte commun de Zurich. Ce couple vient donc de donner 24 200 euros. Et il n'est pas le seul à l'avoir fait. Nous avons même retrouvé la trace d'un virement unique de 24 200 euros qu'En Marche a dû rembourser pour cause de dépassement du plafond. Quelques jours plus tard, son émetteur, habitant à Tahiti, faisait deux virements séparés au parti et à l'association de campagne pour le même total. Ces données sont par ailleurs confirmées par d'autres contenues dans les Macron Leaks. Ainsi, si le candidat Macron (ou son parti) a bien reçu 1 212 dons supérieurs à 4 500 euros, entre ceux qui ont donné plusieurs fois et ceux qui ont multiplié le plafond par deux en donnant également pour leur conjoint(e), on peut estimer à environ 800 le nombre réel de grands donateurs.
Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône)
Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône)• Crédits : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT - AFP
L'équipe Macron a "optimisé" la réglementation électorale
Cette stratégie d'orientation des dons prioritairement vers le parti, puis vers l'association de campagne est d'ailleurs confirmée par un échange de mails entre deux membres de l'équipe Macron. Le 23 janvier 2017, Julien Denormandie écrit : "On en a déjà discuté avec CO [Cédric O, le trésorier] mais je voudrais double checker le fait que notre politique visant à solliciter les dons sans faire la distinction entre mouvement et campagne ne pose pas de problème. Je dis cela car l’esprit de la loi est bien de limiter le montant des contributions au titre de la campagne." De fait, d'après nos informations, la stratégie d'En Marche a fait sourciller la Commission des comptes de campagne qui s'est opposée à ce que le parti règle directement la majorité des dépenses. L'équipe a réglé le problème en effectuant des virements vers l'association de campagne qui réglait alors les factures. Mais le fait d'orienter les dons vers En Marche présentait l'avantage de pouvoir recevoir des dons plus importants (plafond à 7 500 euros au lieu de 4 600 pour l'association de campagne), et pour certains de donner en 2016 puis en 2017, alors qu'on ne peut donner qu'une seule fois à un candidat. Une stratégie résumée dans la réponse d'Emmanuel Miquel, le trésorier de la campagne, à Julien Denormandie : "On cherche d'abord à saturer le don au mouvement (à 7 500 euros), avant d'ensuite saturer celle du candidat (à 4 600 euros)."
D'où viennent les gros dons ?
En analysant l'origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d'euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C'est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu'un peu plus de 3?% de la population française. Cette proportion s'explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l'ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35?% dès le premier tour, presque 90?% au deuxième).
Répartition par arrondissement des dons collectés à Paris par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
A titre de comparaison, le candidat a recueilli 240 000 euros de dons en provenance de Lyon, 35 000 à Bordeaux et 32 000 à Lille.
Les déplacements à l'étranger du candidat pour lever des fonds ont plusieurs fois suscité des polémiques pendant la campagne. Au total, Emmanuel Macron a reçu 2,4 millions d'euros de dons en provenance de l'étranger, soit 15?% de sa collecte totale ; 1,8 million émane de donateurs aisés (264 dons supérieurs à 4 000 euros).
Sans surprise, le Royaume-Uni arrive en tête des pays donateurs. Emmanuel Macron a effectué au moins quatre voyages à Londres pour y lever des fonds. Avec succès (le don moyen y est de 1 000 euros), mais le socle de grands donateurs du candidat est bien resté en France : à eux seuls, trois arrondissements parisiens (6e, 7e et 16e) ont donné plus que tous les donateurs installés à l'étranger.
Répartition par pays des dons collectés à l'étranger par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Grands donateurs et petits mensonges…
Tout au long de la campagne, l'équipe d'Emmanuel Macron a noyé dans un brouillard de chiffres sa dépendance aux donateurs fortunés. Le 18 novembre 2016, le candidat affirme qu'"il y a plus de 10 000 donateurs, une très grande majorité est constituée de petits dons autour de 40, 50 euros et il y a 5?% des dons qui dépassent 1 000 euros", installant l'idée d'une campagne financée par le grand public. Si ces chiffres sont globalement vrais, nous avons pu le vérifier, Emmanuel Macron en oublie un : à cette date, sur les 3,6 millions d'euros qu'il a levé, les deux tiers (2,2 millions) lui ont été donnés par 300 personnes. Dans les premiers mois de la campagne, le candidat est totalement dépendant des généreux contributeurs de sa campagne : banquiers d'affaires, gestionnaires de fonds, avocats, entrepreneurs du web… S'ils n'avaient pas sorti leur chéquier, jamais sa campagne n'aurait pu commencer. La mobilisation du grand public ne va devenir significative que vers le mois de février 2017.
Par la suite, l'équipe de campagne va quasi-systématiquement minorer les chiffres réels de la collecte. Dans cet article de février 2017, elle affirme par exemple avoir levé 5,1 millions d'euros et parle de 150 personnes ayant donné 7 500 euros. En recalculant les dons effectivement encaissés à cette date à partir des fichiers de la CNCCFP, on s'aperçoit qu'en réalité, la collecte totale était de 7,2 millions d'euros et que 362 personnes (plus du double admis par l'équipe de campagne) avaient fait des chèques de 7 500 euros.
Cette minimisation, sans doute guidée par des considérations politiques, avait aussi pour objectif d'essayer d'encourager les "petits" donateurs à se mobiliser plus largement. Dans un document interne d'En Marche de février 2017 issu des Macron Leaks, on peut lire : "La majorité des personnes n’ont pas confiance dans le financement et considèrent que seuls les 'grands donateurs' sont importants. […] Or, si chacun de nos adhérents donnaient 20 euros aujourd’hui, la campagne du premier tour serait entièrement financée." Les auteurs de la note concluent qu'il faut "communiquer différemment sur la levée de fonds (casser l’image "CAC 40")".
Il y a un point en revanche sur lequel l'équipe de campagne n'a pas menti : la première tentative de levée de fonds à Londres le 14 avril 2016 a bien été un fiasco. Elle avait pourtant suscité une vive polémique. Emmanuel Macron, encore ministre de l'Économie avait rencontré, en marge d'un voyage officiel à deux reprises, de riches Français installés à la City pour solliciter des dons pour son tout jeune parti. Dans un entrefilet, le magazine Paris Match expliquait qu'il avait récolté plus de 12 millions d'euros lors de cette escapade. Interpellé à l'Assemblée nationale par le député LR Georges Fenech, Manuel Valls avait affirmé que son ministre n'avait pas profité de son voyage pour collecter des fonds. Finalement, quelques mois plus tard, Christian Dargnat avait admis dans le magazine Pièces à conviction sur France 3 (vers 19'15'') que la réunion avait bien eu lieu, mais "nous avons levé zéro" affirmait-il, expliquant ce résultat par l'amateurisme de l'équipe à ce moment-là. Christian Dargnat disait vrai. Dans les deux mois qui ont suivi ce voyage, à peine une dizaine de dons supérieurs à 5 000 euros sont arrivés en provenance de Londres.
Et les autres candidats ?
Dans l'histoire des élections présidentielles, seul Nicolas Sarkozy avait réalisé une performance comparable à celle d'Emmanuel Macron en 2017. Le candidat UMP avait reçu 7 millions de dons via son association de campagne et son parti avait récolté 8,9 millions.
En 2017, le seul à avoir adopté une stratégie (un peu) comparable à celle d'Emmanuel Macron est Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise ne pouvait pas s'appuyer sur un parti bénéficiant d'un fort financement public. Il a donc lui aussi sollicité les dons. Il a ainsi récolté 2,8 millions d'euros. Même en y ajoutant les dons perçus par le Parti de gauche en 2016 et 2017 et La France insoumise en 2017, pour tenter de trouver un périmètre comparable à Emmanuel Macron, son potentiel financier atteint 4,5 millions, soit quatre fois moins que le candidat d'En Marche. Les comptes détaillés du candidat Mélenchon ne sont pas encore disponibles, mais si on regarde le fichier des donateurs 2017 du Parti de Gauche, on y trouve… Un don de 7 020 euros et une petite cinquantaine de contributions supérieures à 1 000 euros. Sans surprise, le potentiel financier des donateurs ne semble pas être le même…
Montant et structure des dons de particuliers reçus par les principaux candidats à l'élection présidentielle de 2017
François Fillon n'avait lui, a priori, pas besoin de faire appel aux dons. Il pouvait notamment compter sur un magot de 10 millions d'euros provenant des bénéfices réalisés lors de la primaire de la droite et du centre. Les 9,6 millions d'électeurs qui s'étaient déplacés sur les deux tours avaient tous versé 2 euros de participation. Le candidat de la droite, qui pouvait aussi compter sur un prêt de l'UMP, n'était pas dans le besoin. Néanmoins, il a collecté des fonds via son parti Force Cépublicaine. Il a ainsi récupéré 1,4 millions d'euros en 2017 mais "seulement" 61 dons supérieurs à 4 500 euros. Très loin des 1 212 reçus par Emmanuel Macron.
Quant à Benoît Hamon et Marine Le Pen, ils n'ont quasiment pas sollicité les dons. Le premier pouvait compter sur la cagnotte du PS, qui bénéficiait encore à cette époque d'un important financement public. La seconde s'est financée grâce à un prêt accordé par Cotelec, le micro-parti de son père.
Beaucoup moins de grands donateurs en 2018 chez LREM et LR
03/05/2019 (mis à jour à 16:11)
Par Sylvain Tronchet, Julie Guesdon et Cellule investigation de Radio France
Enquête | Deux ans après, les données concernant les dons des particuliers aux candidats de la présidentielle 2017 sont enfin (partiellement) disponibles. L'occasion de retracer l'histoire d'une levée de fonds sans précédent : celle d'Emmanuel Macron.
2 min
Emmanuel Macron a-t-il été le "candidat des riches" lors de la présidentielle 2017 ? Grâce à des données obtenues récemment auprès de la Commission des comptes de campagne, nous avons pu retracer en chiffres l'histoire du financement de la campagne du vainqueur de 2017.
Premier enseignement : le candidat a levé 15 994 076 euros entre la création d'En Marche en mars 2016 et décembre 2017 (certains ont encore donné après la campagne). Jamais un candidat n'avait rassemblé autant d'argent auprès des particuliers en partant de rien. Cette somme a été réunie grâce à environ 99 361 dons, ce qui semble accréditer l'histoire racontée par les responsables d'En Marche pendant la campagne, à savoir celle d'une mobilisation populaire autour du candidat.
Pourtant, à bien y regarder, le candidat n'aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs fortunés. 48?% de ces 16 millions d'euros, ont été récoltés grâce à "seulement" 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d'autant plus essentiels qu'ils ont longtemps représenté l'essentiel des ressources dont disposait le candidat.
Deux ans après l'élection présidentielle, nous avons analysé des fichiers seulement disponibles depuis quelques semaines, obtenus auprès de la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), et nous les avons croisés avec d'autres données.
Répartition par département des dons collectés par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Un candidat sans-le-sou. Au départ…
Quand il lance En marche, à Amiens, le 6 avril 2016, Emmanuel Macron a deux problèmes : son parti est jeune, donc il n'a pas accès au financement public dont bénéficient les autres candidats. Et il n'a pas d'actif immobilier qui pourrait servir de garantie pour un emprunt, donc les banques sont encore très réticentes à lui prêter de l'argent. Il n'a donc qu'une solution pour financer sa campagne : faire appel aux dons des particuliers. En Marche naît avec un petit pécule de 80 000 euros dans ses caisses. L'équipe de campagne en cours de formation a commencé, comme toujours en pareil cas, par solliciter des proches. Le premier donateur du mouvement est le père d'Emmanuel Miquel, le secrétaire de l'association de financement de la campagne, qui signe un chèque de 7 500 euros dès le 17 mars. Quelques amis banquiers sont également mis à contribution par Christian Dargnat, l'ancien patron de la branche gestion d'actifs de la BNP, qui va devenir dans les mois qui suivent le rabatteur en chef des (gros) donateurs du mouvement.
Une stratégie prioritairement orientée sur les grands donateurs
Dès le début de la campagne, la stratégie fundraising (levée de fonds) de l'équipe Macron est clairement orientée en direction des riches donateurs : ceux capables de faire un chèque de 7 500 euros, le maximum qu'un particulier a le droit de donner à un parti tous les ans. Christian Dargnat l'explique clairement dès le 10 septembre 2016, dans un mail issu des Macron Leaks : "Quand on sait que les dépenses de campagne présidentielle sont limitées à 22 millions d’euros et que nous pourrions contracter un prêt bancaire (à hauteur de 9 millions) remboursé si le candidat dépasse le seuil des 5% aux élections, il nous reste donc à 'trouver' 13 millions. Si l’on arrondit à 10 millions le budget à trouver, il faut donc obtenir des dons de 1 333 personnes à 7 500 euros chacune."
Répartition en Ile-de-France des dons collectés par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Environ 800 personnes ont financé la moitié de la campagne Macron
La réglementation autorise un particulier à donner 7 500 euros par an à un parti politique. Ce même particulier peut également donner jusqu'à 4 600 euros au candidat de son choix par élection. Grâce aux Macron Leaks et aux données obtenues auprès de la CNCCFP, nous avons pu retrouver des donateurs qui ont ainsi donné 7 500 euros à En Marche dès 2016, puis renouvelé leur don en 2017, et fait un troisième chèque de 4 600 euros (parfois arrondi à 4 500) à l'association de campagne du candidat. Certains ont également multiplié cette somme par deux au nom de leur conjoint(e), le chèque ou le virement partant du même compte commun.
L'immense majorité des dons (environ 15 millions d'euros) ont été collectés par En Marche. Seul un million d'euro a atterri directement sur le compte du candidat sous la forme de 251 dons, quasiment tous au plafond de 4 600 euros.
L'explication est simple : ceux qui ont donné à l'association de campagne étaient ceux qui avaient déjà donné le maximum au parti. Les fichiers de dons fournis par la Commission des comptes de campagne sont anonymisés mais suffisamment précis pour faire certains recoupements. On observe par exemple qu'un don de 4 600 euros arrive de Tirana, en Albanie, le 25 janvier 2017. Le même jour, un autre don de 7 500 euros atterrit sur le compte d'En Marche de… Tirana. Six jours plus tard, un couple de Zurich (Suisse) fait deux virements de 4 600 euros sur le compte de la campagne, au moment même où le parti reçoit un virement de 15 000 euros partis d'un compte commun de Zurich. Ce couple vient donc de donner 24 200 euros. Et il n'est pas le seul à l'avoir fait. Nous avons même retrouvé la trace d'un virement unique de 24 200 euros qu'En Marche a dû rembourser pour cause de dépassement du plafond. Quelques jours plus tard, son émetteur, habitant à Tahiti, faisait deux virements séparés au parti et à l'association de campagne pour le même total. Ces données sont par ailleurs confirmées par d'autres contenues dans les Macron Leaks. Ainsi, si le candidat Macron (ou son parti) a bien reçu 1 212 dons supérieurs à 4 500 euros, entre ceux qui ont donné plusieurs fois et ceux qui ont multiplié le plafond par deux en donnant également pour leur conjoint(e), on peut estimer à environ 800 le nombre réel de grands donateurs.
Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône)
Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône)• Crédits : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT - AFP
L'équipe Macron a "optimisé" la réglementation électorale
Cette stratégie d'orientation des dons prioritairement vers le parti, puis vers l'association de campagne est d'ailleurs confirmée par un échange de mails entre deux membres de l'équipe Macron. Le 23 janvier 2017, Julien Denormandie écrit : "On en a déjà discuté avec CO [Cédric O, le trésorier] mais je voudrais double checker le fait que notre politique visant à solliciter les dons sans faire la distinction entre mouvement et campagne ne pose pas de problème. Je dis cela car l’esprit de la loi est bien de limiter le montant des contributions au titre de la campagne." De fait, d'après nos informations, la stratégie d'En Marche a fait sourciller la Commission des comptes de campagne qui s'est opposée à ce que le parti règle directement la majorité des dépenses. L'équipe a réglé le problème en effectuant des virements vers l'association de campagne qui réglait alors les factures. Mais le fait d'orienter les dons vers En Marche présentait l'avantage de pouvoir recevoir des dons plus importants (plafond à 7 500 euros au lieu de 4 600 pour l'association de campagne), et pour certains de donner en 2016 puis en 2017, alors qu'on ne peut donner qu'une seule fois à un candidat. Une stratégie résumée dans la réponse d'Emmanuel Miquel, le trésorier de la campagne, à Julien Denormandie : "On cherche d'abord à saturer le don au mouvement (à 7 500 euros), avant d'ensuite saturer celle du candidat (à 4 600 euros)."
D'où viennent les gros dons ?
En analysant l'origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d'euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C'est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu'un peu plus de 3?% de la population française. Cette proportion s'explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l'ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35?% dès le premier tour, presque 90?% au deuxième).
Répartition par arrondissement des dons collectés à Paris par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
A titre de comparaison, le candidat a recueilli 240 000 euros de dons en provenance de Lyon, 35 000 à Bordeaux et 32 000 à Lille.
Les déplacements à l'étranger du candidat pour lever des fonds ont plusieurs fois suscité des polémiques pendant la campagne. Au total, Emmanuel Macron a reçu 2,4 millions d'euros de dons en provenance de l'étranger, soit 15?% de sa collecte totale ; 1,8 million émane de donateurs aisés (264 dons supérieurs à 4 000 euros).
Sans surprise, le Royaume-Uni arrive en tête des pays donateurs. Emmanuel Macron a effectué au moins quatre voyages à Londres pour y lever des fonds. Avec succès (le don moyen y est de 1 000 euros), mais le socle de grands donateurs du candidat est bien resté en France : à eux seuls, trois arrondissements parisiens (6e, 7e et 16e) ont donné plus que tous les donateurs installés à l'étranger.
Répartition par pays des dons collectés à l'étranger par LREM et l'association de campagne d'Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Grands donateurs et petits mensonges…
Tout au long de la campagne, l'équipe d'Emmanuel Macron a noyé dans un brouillard de chiffres sa dépendance aux donateurs fortunés. Le 18 novembre 2016, le candidat affirme qu'"il y a plus de 10 000 donateurs, une très grande majorité est constituée de petits dons autour de 40, 50 euros et il y a 5?% des dons qui dépassent 1 000 euros", installant l'idée d'une campagne financée par le grand public. Si ces chiffres sont globalement vrais, nous avons pu le vérifier, Emmanuel Macron en oublie un : à cette date, sur les 3,6 millions d'euros qu'il a levé, les deux tiers (2,2 millions) lui ont été donnés par 300 personnes. Dans les premiers mois de la campagne, le candidat est totalement dépendant des généreux contributeurs de sa campagne : banquiers d'affaires, gestionnaires de fonds, avocats, entrepreneurs du web… S'ils n'avaient pas sorti leur chéquier, jamais sa campagne n'aurait pu commencer. La mobilisation du grand public ne va devenir significative que vers le mois de février 2017.
Par la suite, l'équipe de campagne va quasi-systématiquement minorer les chiffres réels de la collecte. Dans cet article de février 2017, elle affirme par exemple avoir levé 5,1 millions d'euros et parle de 150 personnes ayant donné 7 500 euros. En recalculant les dons effectivement encaissés à cette date à partir des fichiers de la CNCCFP, on s'aperçoit qu'en réalité, la collecte totale était de 7,2 millions d'euros et que 362 personnes (plus du double admis par l'équipe de campagne) avaient fait des chèques de 7 500 euros.
Cette minimisation, sans doute guidée par des considérations politiques, avait aussi pour objectif d'essayer d'encourager les "petits" donateurs à se mobiliser plus largement. Dans un document interne d'En Marche de février 2017 issu des Macron Leaks, on peut lire : "La majorité des personnes n’ont pas confiance dans le financement et considèrent que seuls les 'grands donateurs' sont importants. […] Or, si chacun de nos adhérents donnaient 20 euros aujourd’hui, la campagne du premier tour serait entièrement financée." Les auteurs de la note concluent qu'il faut "communiquer différemment sur la levée de fonds (casser l’image "CAC 40")".
Il y a un point en revanche sur lequel l'équipe de campagne n'a pas menti : la première tentative de levée de fonds à Londres le 14 avril 2016 a bien été un fiasco. Elle avait pourtant suscité une vive polémique. Emmanuel Macron, encore ministre de l'Économie avait rencontré, en marge d'un voyage officiel à deux reprises, de riches Français installés à la City pour solliciter des dons pour son tout jeune parti. Dans un entrefilet, le magazine Paris Match expliquait qu'il avait récolté plus de 12 millions d'euros lors de cette escapade. Interpellé à l'Assemblée nationale par le député LR Georges Fenech, Manuel Valls avait affirmé que son ministre n'avait pas profité de son voyage pour collecter des fonds. Finalement, quelques mois plus tard, Christian Dargnat avait admis dans le magazine Pièces à conviction sur France 3 (vers 19'15'') que la réunion avait bien eu lieu, mais "nous avons levé zéro" affirmait-il, expliquant ce résultat par l'amateurisme de l'équipe à ce moment-là. Christian Dargnat disait vrai. Dans les deux mois qui ont suivi ce voyage, à peine une dizaine de dons supérieurs à 5 000 euros sont arrivés en provenance de Londres.
Et les autres candidats ?
Dans l'histoire des élections présidentielles, seul Nicolas Sarkozy avait réalisé une performance comparable à celle d'Emmanuel Macron en 2017. Le candidat UMP avait reçu 7 millions de dons via son association de campagne et son parti avait récolté 8,9 millions.
En 2017, le seul à avoir adopté une stratégie (un peu) comparable à celle d'Emmanuel Macron est Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise ne pouvait pas s'appuyer sur un parti bénéficiant d'un fort financement public. Il a donc lui aussi sollicité les dons. Il a ainsi récolté 2,8 millions d'euros. Même en y ajoutant les dons perçus par le Parti de gauche en 2016 et 2017 et La France insoumise en 2017, pour tenter de trouver un périmètre comparable à Emmanuel Macron, son potentiel financier atteint 4,5 millions, soit quatre fois moins que le candidat d'En Marche. Les comptes détaillés du candidat Mélenchon ne sont pas encore disponibles, mais si on regarde le fichier des donateurs 2017 du Parti de Gauche, on y trouve… Un don de 7 020 euros et une petite cinquantaine de contributions supérieures à 1 000 euros. Sans surprise, le potentiel financier des donateurs ne semble pas être le même…
Montant et structure des dons de particuliers reçus par les principaux candidats à l'élection présidentielle de 2017
François Fillon n'avait lui, a priori, pas besoin de faire appel aux dons. Il pouvait notamment compter sur un magot de 10 millions d'euros provenant des bénéfices réalisés lors de la primaire de la droite et du centre. Les 9,6 millions d'électeurs qui s'étaient déplacés sur les deux tours avaient tous versé 2 euros de participation. Le candidat de la droite, qui pouvait aussi compter sur un prêt de l'UMP, n'était pas dans le besoin. Néanmoins, il a collecté des fonds via son parti Force Cépublicaine. Il a ainsi récupéré 1,4 millions d'euros en 2017 mais "seulement" 61 dons supérieurs à 4 500 euros. Très loin des 1 212 reçus par Emmanuel Macron.
Quant à Benoît Hamon et Marine Le Pen, ils n'ont quasiment pas sollicité les dons. Le premier pouvait compter sur la cagnotte du PS, qui bénéficiait encore à cette époque d'un important financement public. La seconde s'est financée grâce à un prêt accordé par Cotelec, le micro-parti de son père.
Beaucoup moins de grands donateurs en 2018 chez LREM et LR
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Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
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Intéressant ton texte, mais à l'image d'un mauvais roman, il manque la chute !
Ces longs prolégomènes nous amènent à quel constat, quelle anomalie, quel scandale éventuel.
Le lecteur suit avec intérêt ce qui est dit, attend de ligne en ligne, de paragraphe en paragraphe une révélation ou l'énoncé d'une faute, voire d'un scandale... et puis, rien n'arrive.
J'ai donc une question: quelle est la conclusion de ce propos et y a-t-il eu une anomalie ou un scandale dans le financement de la campagne de Macron ? La commission de contrôle des dépenses n'a pas formulé d'objection sur les comptes produits par les équipes de Macron que je sache.
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Intéressant ton texte, mais à l'image d'un mauvais roman, il manque la chute !
Ces longs prolégomènes nous amènent à quel constat, quelle anomalie, quel scandale éventuel.
Le lecteur suit avec intérêt ce qui est dit, attend de ligne en ligne, de paragraphe en paragraphe une révélation ou l'énoncé d'une faute, voire d'un scandale... et puis, rien n'arrive.
J'ai donc une question: quelle est la conclusion de ce propos et y a-t-il eu une anomalie ou un scandale dans le financement de la campagne de Macron ? La commission de contrôle des dépenses n'a pas formulé d'objection sur les comptes produits par les équipes de Macron que je sache.
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Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
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Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
La chute n'est pas là par manque d'informations. Il paraît difficile d'avoir accès aux dons effectués pour un parti politique. J'attire votre attention sur cette partie.
Vous savez qu'il y 'a une surreprésentation de Paris. Ce passage et d'autres montrent qu'un petit nombre se félicite de pouvoir diriger le reste des Français. Une sorte de banalité de voler la démocratie si on peut appeler ça une démocratie Ce qui est particulièrement représentatif, cette fois-ci, ce sont des Français et un système électoral biaisé dès le départ, à l'instar des parrainages qui empêchent des petits partis d'être dans la course.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...
Radio France a écrit:En analysant l'origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d'euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C'est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu'un peu plus de 3?% de la population française. Cette proportion s'explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l'ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35?% dès le premier tour, presque 90?% au deuxième).
Vous savez qu'il y 'a une surreprésentation de Paris. Ce passage et d'autres montrent qu'un petit nombre se félicite de pouvoir diriger le reste des Français. Une sorte de banalité de voler la démocratie si on peut appeler ça une démocratie Ce qui est particulièrement représentatif, cette fois-ci, ce sont des Français et un système électoral biaisé dès le départ, à l'instar des parrainages qui empêchent des petits partis d'être dans la course.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...
Oligark- Impétrant
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Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
... Tout le monde le sais ... Les dés sont pipés dans notre démocratie, et la preuve la plus flagrante est le référendum bafoué de 2005.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
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Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Oligark a écrit:La chute n'est pas là par manque d'informations. Il paraît difficile d'avoir accès aux dons effectués pour un parti politique. J'attire votre attention sur cette partie.Radio France a écrit:En analysant l'origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d'euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C'est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu'un peu plus de 3?% de la population française. Cette proportion s'explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l'ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35?% dès le premier tour, presque 90?% au deuxième).
Vous savez qu'il y 'a une surreprésentation de Paris. Ce passage et d'autres montrent qu'un petit nombre se félicite de pouvoir diriger le reste des Français. Une sorte de banalité de voler la démocratie si on peut appeler ça une démocratie Ce qui est particulièrement représentatif, cette fois-ci, ce sont des Français et un système électoral biaisé dès le départ, à l'instar des parrainages qui empêchent des petits partis d'être dans la course.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...
Cette dichotomie est complètement ridicule et le parallèle n'a aucun sens. Il est bien connu que Paris et la région parisienne concentrent l'essentiel des richesses du pays et du PNB, que c'est là qu'il y a les plus gros contribuables. Le fait que Macron ait recueilli la majorité de dons dans cette région n'est donc pas surprenant pour un candidat de centre droit/centre gauche (on savait pas trop à l'époque), d'autant que le personnage est parisianiste, par son parcours professionnel, ses affinités et ses réseaux.
Il tire l'essentiel de ses financement de cette région, et alors ? Le pognon lui vient de là où il se trouve, rien de plus normal. Si 90 % de ses financement provenaient de la Creuse ou de la Lozère, on pourrait s'interroger, mais venant de Paris + RP, c'est tout à fait dans l'ordre des choses.
En réalité, la petitesse de cette critique masque mal le fait que les auteurs du propos voulaient à tout prix démolir Macron sur le financement de sa campagne, mais ils n'ont rien trouvé de répréhensible. Donc, soit ils sont mauvais, soit ils n'ont rien à dire. Et comme disait le regretté Coluche, quand on n'a que ça à dire, on ferme sa gueule !
Accessoirement et plus utilement, ils auraient pu enquêter sur les méthodes, procédés et cachoteries utilisés par Macron pour cacher une grosse part de ses avoirs, dans le but de ne laisser paraître aux yeux du public un capital personnel relativement dérisoire, alors qu'il est patent qu'il détient beaucoup plus, eu égard à ses revenus et gratifications passés. Mais ce ne sont pas de viles petites frappes sans envergure du genre de celles qui ont levé ce faux lièvre qui seront en mesure de démontrer la réalité d'une habile supercherie très vraisemblable sur ses véritables avoirs.
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Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
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Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Jeanlouis12 a écrit:Oligark a écrit:La chute n'est pas là par manque d'informations. Il paraît difficile d'avoir accès aux dons effectués pour un parti politique. J'attire votre attention sur cette partie.Radio France a écrit:En analysant l'origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d'euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C'est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu'un peu plus de 3?% de la population française. Cette proportion s'explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l'ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35?% dès le premier tour, presque 90?% au deuxième).
Vous savez qu'il y 'a une surreprésentation de Paris. Ce passage et d'autres montrent qu'un petit nombre se félicite de pouvoir diriger le reste des Français. Une sorte de banalité de voler la démocratie si on peut appeler ça une démocratie Ce qui est particulièrement représentatif, cette fois-ci, ce sont des Français et un système électoral biaisé dès le départ, à l'instar des parrainages qui empêchent des petits partis d'être dans la course.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...
Cette dichotomie est complètement ridicule et le parallèle n'a aucun sens. Il est bien connu que Paris et la région parisienne concentrent l'essentiel des richesses du pays et du PNB, que c'est là qu'il y a les plus gros contribuables. Le fait que Macron ait recueilli la majorité de dons dans cette région n'est donc pas surprenant pour un candidat de centre droit/centre gauche (on savait pas trop à l'époque), d'autant que le personnage est parisianiste, par son parcours professionnel, ses affinités et ses réseaux.
Il tire l'essentiel de ses financement de cette région, et alors ? Le pognon lui vient de là où il se trouve, rien de plus normal. Si 90 % de ses financement provenaient de la Creuse ou de la Lozère, on pourrait s'interroger, mais venant de Paris + RP, c'est tout à fait dans l'ordre des choses.
En réalité, la petitesse de cette critique masque mal le fait que les auteurs du propos voulaient à tout prix démolir Macron sur le financement de sa campagne, mais ils n'ont rien trouvé de répréhensible. Donc, soit ils sont mauvais, soit ils n'ont rien à dire. Et comme disait le regretté Coluche, quand on n'a que ça à dire, on ferme sa gueule !
Accessoirement et plus utilement, ils auraient pu enquêter sur les méthodes, procédés et cachoteries utilisés par Macron pour cacher une grosse part de ses avoirs, dans le but de ne laisser paraître aux yeux du public un capital personnel relativement dérisoire, alors qu'il est patent qu'il détient beaucoup plus, eu égard à ses revenus et gratifications passés. Mais ce ne sont pas de viles petites frappes sans envergure du genre de celles qui ont levé ce faux lièvre qui seront en mesure de démontrer la réalité d'une habile supercherie très vraisemblable sur ses véritables avoirs.
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Bah non ça montre que le parigots sont les donateurs et que les Français se font bien baisés le cul par les parigots. Et cela montre comme vous essayez de le cacher que ce banquier d'affaires est uniquement élu sur le pognon c'est tout. Cela rejoint l'ENA situé à Paris sur un réseau mafieux et malsain tout comme les relations Sarkozy et Pécresse. Ils sont candidats mais ne méritent clairement pas de l'être. Paris centralise le pouvoir car ils ont peur ces entreprises du CAC40 de voir leurs bénéfices s'envoler si un candidat comme Zemmour virait une grosse partie de leur main d'oeuvre payée une misère toujours par ces Métropoles.
De plus la majorité des candidats proviennent des écoles parisiennes, et tout le monde sait que la politique parisienne c'est clairement devenue de la merde dans tout les domaines et ça le bilan catastrophique de Macron n'a plus besoin d'être démontré.
Des têtes vont sauter et ça ferait mal aux politiciens véreux qu'ils représentent depuis plusieurs décennies.
Fabius au Conseil Constitutionnel nous rappel tous les jours que la politique n'est qu'une illusion. La démocratie est aux mains des gens qui détiennent les capitaux et l'Europe est au même niveau de cette supercherie, elle opère avec les lobbys dans l'ombre. Et le cabinet Mak Key et ses 10 millions empochés savent pertinemment de quoi nous parlons.
Oligark- Impétrant
- Messages : 526
Date d'inscription : 31/01/2022
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Il y 'a une surreprésentation de Paris. Ce passage et d'autres montrent qu'un petit nombre se félicite de pouvoir diriger le reste des Français. Une sorte de banalité de voler la démocratie si on peut appeler ça une démocratie Ce qui est particulièrement représentatif, cette fois-ci, ce sont des Français et un système électoral biaisé dès le départ, à l'instar des parrainages qui empêchent des petits partis d'être dans la course.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...[/quote]
Cette dichotomie est complètement ridicule et le parallèle n'a aucun sens. Il est bien connu que Paris et la région parisienne concentrent l'essentiel des richesses du pays et du PNB, que c'est là qu'il y a les plus gros contribuables. Le fait que Macron ait recueilli la majorité de dons dans cette région n'est donc pas surprenant pour un candidat de centre droit/centre gauche (on savait pas trop à l'époque), d'autant que le personnage est parisianiste, par son parcours professionnel, ses affinités et ses réseaux.
Les parisiens sont les donateurs et les Français se font bien baisés le cul par les Parisiens. Et cela montre que ce banquier d'affaires est uniquement élu sur le pognon c'est tout. Cela rejoint l'ENA situé à Paris sur un réseau mafieux et malsain tout comme Pécresse. Ils sont candidats mais ne méritent clairement pas de l'être. Paris centralise le pouvoir car ils ont peur ces entreprises du CAC40 de voir leurs bénéfices s'envoler si un candidat comme Zemmour virait une grosse partie de leur main d'oeuvre payée une misère toujours par ces Métropoles.
De plus la majorité des candidats proviennent des écoles parisiennes, et tout le monde sait que la politique parisienne c'est clairement devenue de la merde dans tout les domaines et ça le bilan catastrophique de Macron n'a plus besoin d'être démontré.
Des têtes vont sauter et ça ferait mal aux politiciens véreux qu'ils représentent depuis plusieurs décennies.
La démocratie est aux mains des gens qui détiennent les capitaux et l'Europe est au même niveau de cette supercherie, elle opère avec les lobbys dans l'ombre. Et le cabinet Mak Key et ses 10 millions empochés savent pertinemment de quoi nous parlons.
1/4 des Français sont obligatoirement tournés vers un accaparement du patrimoine français. Les 3/4 restants sont une lutte de pouvoir tantôt sous la coupe du 1/4, tantôt entre des guerres entre LR/ PS LR/RN etc...[/quote]
Cette dichotomie est complètement ridicule et le parallèle n'a aucun sens. Il est bien connu que Paris et la région parisienne concentrent l'essentiel des richesses du pays et du PNB, que c'est là qu'il y a les plus gros contribuables. Le fait que Macron ait recueilli la majorité de dons dans cette région n'est donc pas surprenant pour un candidat de centre droit/centre gauche (on savait pas trop à l'époque), d'autant que le personnage est parisianiste, par son parcours professionnel, ses affinités et ses réseaux.
Les parisiens sont les donateurs et les Français se font bien baisés le cul par les Parisiens. Et cela montre que ce banquier d'affaires est uniquement élu sur le pognon c'est tout. Cela rejoint l'ENA situé à Paris sur un réseau mafieux et malsain tout comme Pécresse. Ils sont candidats mais ne méritent clairement pas de l'être. Paris centralise le pouvoir car ils ont peur ces entreprises du CAC40 de voir leurs bénéfices s'envoler si un candidat comme Zemmour virait une grosse partie de leur main d'oeuvre payée une misère toujours par ces Métropoles.
De plus la majorité des candidats proviennent des écoles parisiennes, et tout le monde sait que la politique parisienne c'est clairement devenue de la merde dans tout les domaines et ça le bilan catastrophique de Macron n'a plus besoin d'être démontré.
Des têtes vont sauter et ça ferait mal aux politiciens véreux qu'ils représentent depuis plusieurs décennies.
La démocratie est aux mains des gens qui détiennent les capitaux et l'Europe est au même niveau de cette supercherie, elle opère avec les lobbys dans l'ombre. Et le cabinet Mak Key et ses 10 millions empochés savent pertinemment de quoi nous parlons.
Oligark- Impétrant
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Date d'inscription : 31/01/2022
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Tout le monde a compris comment marche la ripoublique !
Y'a que les cons qui s’obstinent !
Y'a que les cons qui s’obstinent !
Plaristes Evariste- Vénérable
- Messages : 25190
Date d'inscription : 04/06/2020
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Aide toi, et le ciel (de tes cooptés) t'aidera.
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20684
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
blablabla-le-couplet a écrit:... Tout le monde le sais ... Les dés sont pipés dans notre démocratie, et la preuve la plus flagrante est le référendum bafoué de 2005.
T'es d'une insigne mauvaise foi ! Le referendum de 2005 n'a rien à voir avec la critique de financement de la campagne de Macron. Dans cette bafouille, aucune anomalie n'est relevée et l'auteur de ces lignes se discrédite lui-même.
.
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
- Messages : 11689
Date d'inscription : 03/12/2021
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Jeanlouis12 a écrit:blablabla-le-couplet a écrit:... Tout le monde le sais ... Les dés sont pipés dans notre démocratie, et la preuve la plus flagrante est le référendum bafoué de 2005.
T'es d'une insigne mauvaise foi ! Le referendum de 2005 n'a rien à voir avec la critique de financement de la campagne de Macron. Dans cette bafouille, aucune anomalie n'est relevée et l'auteur de ces lignes se discrédite lui-même.
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Ca reste une preuve de la démocratie fourbe et mensongère qu'on est affublés . Alors pourquoi est ce que la campagne de macron serait pas magouillée aussi . Moi je crois ce mec capable de tout.
lepape- Chef
- Messages : 1898
Date d'inscription : 11/11/2021
Localisation : Centre
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
Jeanlouis12 a écrit:blablabla-le-couplet a écrit:... Tout le monde le sais ... Les dés sont pipés dans notre démocratie, et la preuve la plus flagrante est le référendum bafoué de 2005.
T'es d'une insigne mauvaise foi ! Le referendum de 2005 n'a rien à voir avec la critique de financement de la campagne de Macron. Dans cette bafouille, aucune anomalie n'est relevée et l'auteur de ces lignes se discrédite lui-même.
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Ah bon, le référendum de 2005 n'a pas été bafoué ... oses-tu ce déni (contre-productif) ?
Edouard de Montmonrency- Vénérable
- Messages : 20684
Date d'inscription : 02/01/2022
Re: Le banquier d'affaires financé par des GROS DONATEURS
lepape a écrit:Jeanlouis12 a écrit:blablabla-le-couplet a écrit:... Tout le monde le sais ... Les dés sont pipés dans notre démocratie, et la preuve la plus flagrante est le référendum bafoué de 2005.
T'es d'une insigne mauvaise foi ! Le referendum de 2005 n'a rien à voir avec la critique de financement de la campagne de Macron. Dans cette bafouille, aucune anomalie n'est relevée et l'auteur de ces lignes se discrédite lui-même..
Ca reste une preuve de la démocratie fourbe et mensongère qu'on est affublés . Alors pourquoi est ce que la campagne de macron serait pas magouillée aussi . Moi je crois ce mec capable de tout.
Là, tu verses carrément dans le procès d'intention... Macron serait coupable de vilainies parce que tu ne l'aime pas ! T'as l'esprit aussi étroit que celui de volog, c'est dire !!!
Il n'y a pas que toi qui cherches, y'a les fouille-merde du canard, le torchon rouge de Plenel et les officines douteuses des cherche-poux que compte la planète de gôôche et d'extrême gôôche.
Si ces mecs-là n'ont rien trouvé depuis 4 ou 5 ans qu'ils fouillent, c'est que Macron n'a rien à se reprocher ou qu'il a été un orfèvre hors pair dans l'art de la dissimulation, que de simples petites frappes gôchistes ne seraient à même de découvrir. Les uns et les autres ne jouent pas en effet dans la même division...
.
Jean-Louis de Toqueville- Vénérable
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Date d'inscription : 03/12/2021
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