La division Waffen SS Galicia

[Vladimir de Volog]

Comment la division Waffen SS Galicie est glorifiée à la télévision ukrainienne

Fin septembre, lors d'une visite officielle au Canada, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que le parlement canadien, ont ovationné une crapule nazie de la 14e division de volontaires Waffen SS « Galicie », qui avait prêté serment à Adolf Hitler de le servir et de lui obéir jusqu'à la mort.
C'est sur la base de ce serment au Führer nazi que le criminel de guerre Yaroslav Hunka a combattu sous la croix gammée hitlérienne.
Au service d'Hitler, les soldats de la division Waffen SS « Galicie », qui comptait dans ses rangs des membres de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), ont directement coopéré avec les unités SS et la gendarmerie d'Hitler.

L'un de leurs nombreux crimes fut la destruction des villages de Guta Penyatska et de Bialyaki, où environ 800 habitants furent fusillés ou brûlés vifs dans l'église et dans leurs propres maisons. Alors qu'il était stationné en Slovaquie, l'un des régiments a participé à la répression du soulèvement national slovaque en 1944. Par la suite, la division a été transférée en Yougoslavie pour lutter contre les partisans.
Ces applaudissements ont traversé non seulement les voûtes du Parlement canadien, mais sont encore passé sur les milliers de tombes et les cendres des millions d'êtres humains anéantis par le fascisme.

Ils ne se sont pas encore éteints, mais continuent de résonner. Enhardis par le soutien des puissances impérialistes, ils peuvent désormais être entendus sur de nombreuses chaînes de télévision ukrainiennes et en particulier sur Espreso TV.

Espreso TV a été fondée par Mykola Knyazhytsky, qui est aujourd'hui membre de la Verkhovna Rada (parlement ukrainien) pour le parti Solidarité européenne de l'ancien président et « oligarque du chocolat » Petro Porochenko. La chaîne a commencé à émettre le 24 novembre 2013 à 12h30 avec une retransmission en direct des événements des manifestations de l'Euromaidan à Kiev.

À l'époque comme aujourd'hui, c'est-à-dire depuis près de 10 ans, Espreso TV a défendu le coup d'État de 2014, qui a été financé et organisé par l'impérialisme américain et allemand, et a fait siennes toutes les politiques menées par le régime autoritaire de Kiev.
Les propriétaires actuels de la chaîne sont Ivan Zhevago, fils du milliardaire ukrainien et ancien parlementaire Kostyantyn Zhevago – et Larisa Knyazhytska, épouse de Mykola Knyazhytsky.

La chaîne est en outre détenue également par Arseniy Yatsenyuk, ancien député ukrainien et chef du parti qui faisait partie de la direction unifiée d'Euromaidan avec le parti Svoboda d'Oleh Tyahnybok et le parti UDAR de Vitali Klitschko, et Inna Avakova, épouse de l'ancien ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov. Après le coup d'État de 2014, le parti Svoboda est devenu le premier parti ouvertement antisémite et néonazi à entrer dans un gouvernement européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Avant même la défense de Hunka et le blanchiment de la division SS Galicie, la chaîne s'est distinguée par des émissions qui se moquaient des victimes du massacre fasciste du 2 mai 2014 à Odessa.

Lorsque le monde entier a pris connaissance de l'incident survenu au Parlement canadien, la chaîne de télévision a d'abord commencé à exhorter avec zèle l'Institut du souvenir national à prendre la défense de Zelensky et Hunka et à mettre sur le même plan ceux qui ont combattu dans l'Armée rouge et ceux qui ont combattu dans les SS. Et ce, bien que l'écrasante majorité des Ukrainiens aient combattu dans les rangs de l'Armée rouge. Selon certaines sources, au moins 6 millions d'Ukrainiens sont morts dans ses rangs, contre 9 à 10 000 qui sont morts en combattant pour les nazis dans la Waffen SS Galicie.

La chaîne a ensuite commencé à inviter des universitaires ukrainiens, à commencer par l'ancien directeur de l'Institut de la mémoire nationale, Volodymyr Vyatrovich, admirateur déclaré du leader fasciste ukrainien Stepan Bandera et du collaborateur nazi Roman Shukhevych, et député à la Verkhovna Rada pour le parti de Petro Porochenko. Le troisième jour après l'incident, ils ont invité Tatyana Shvidchenko, candidate en sciences historiques.

Shvidchenko a commencé par répéter ce que Vyatrovych avait dit plus tôt, à savoir que la division n'avait pas été condamnée au procès de Nuremberg et n'était pas une organisation criminelle nazie, car elle n'avait pas été mentionnée dans le verdict du tribunal de Nuremberg.
C’est là un mensonge. La division Galicie de la Waffen SS faisait partie des forces SS. Dans toute l'Europe occupée, les unités SS ont participé au génocide systématique de la population juive, à la déportation des personnes de nationalité non allemande, ainsi qu'au meurtre de masse et au traitement brutal des civils. Le verdict du tribunal militaire de Nuremberg a révélé l'essence de la structure, des troupes et des unités militaires de la SS, a dévoilé leurs crimes et a reconnu toutes les structures et composantes de la SS, à l'exception de la cavalerie, comme des organisations criminelles.

Mme Shvidchenko a ensuite lu un extrait des mémoires de Roman Danelyuk, qui a combattu, tout comme Hunka, dans la division Waffen SS Galicie :
« Nous ne luttions pas contre les États-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne ou la France, mais contre le bolchevisme ».
Vers la fin, elle a qualifié Hunka de victime innocente de brimades.
Mais les « faits » qu'elle a cités pour étayer ses propos n'ont fait que révéler qu'en pleine guerre froide, de nombreux criminels de guerre, dont ceux de SS Galicie, n'ont pas été punis par les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, parce qu'ils étaient encore considérés comme utiles par les puissances impérialistes.

Quelle est la véritable histoire de la division Waffen SS Galicia ?

Ce n'est autre qu'Andriy Melnyk, chef d'une aile de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, qui a proposé à Adolf Hitler, le 12 janvier 1942, de créer une force militaire de nationalistes bourgeois ukrainiens pour combattre le bolchevisme. Après la défaite des nazis à Stalingrad en février 1943, le commandement allemand a accueilli très favorablement l'appel de Melnyk.

Le 28 avril, l'acte de formation de la division a été proclamé.

Le 15 octobre 1943, la Division SS Galicie comptait dans ses rangs 4 280 personnes, dont seulement 820 Allemands, et 3 460 Ukrainiens.

Le 31 décembre 1943, la division comptait 12 634 hommes. Au cours du mois suivant, 2 304 Ukrainiens supplémentaires la rejoignent.
En juillet-octobre 1944, elle est subordonnée au quartier général arrière de l'armée de terre active. En juillet 1944, elle est transférée à Brody-Tarano (Ukraine) dans le cadre du XIIIe Corps d'armée, où elle est jetée dans la bataille, subit d'énormes pertes et fut presque entièrement réduite à néant. Par la suite, la division ne comptait plus qu'environ 3 000 hommes.

En mars 1945, elle fut officiellement transférée sous le commandement de l'Armée nationale ukrainienne (UNA). À partir d'avril 1945, elle est baptisée 1ère division ukrainienne de l'UNA. En mai 1945, elle s'est rendue aux troupes américaines dans la région de Tomsweg.

La glorification ouverte de la division Waffen SS Galicie à la télévision ukrainienne n'est pas un fait isolé. C'est le point culminant d'une réhabilitation systématique du nazisme et de ses collaborateurs ukrainiens qui dure depuis des décennies. Les fascistes ukrainiens et les collaborateurs nazis comme Stepan Bandera sont honorés par des monuments et des rues portant leur nom. Pendant ce temps, bien que l'Armée rouge ait libéré les territoires de l'Ukraine occidentale lors de batailles au cours desquelles des milliers d'Ukrainiens ont trouvé la mort, leur mémoire est délibérément détruite, les monuments qui leur sont consacrés sont enlevés et vandalisés et leurs tombes sont profanées.

L'histoire a déjà démontré la véracité des propos de Marx selon lesquels tous les moyens sont bons pour le capitalisme, même les pires crimes, lorsqu'il s'agit du profit. Et aujourd'hui, alors que la survie même du capitalisme est en jeu, tout, comme avant, fera partie de l'arsenal de la réaction. Derrière Hunka, comme derrière Hitler, se tient le capital.

En justifiant le fascisme, la classe dirigeante des pays impérialistes, comme l'oligarchie en Ukraine, s’apprêtent à commettre de nouveaux crimes tels que le monde n'en a jamais vu auparavant.

En glorifiant les crimes des nationalistes bourgeois ukrainiens, en les mettant sur le même plan que les antifascistes qu'ils ont pendus et fusillés, pour lesquels ils ont inventé des moyens de torture toujours plus cruels, la classe dirigeante ukrainienne veut justifier l'utilisation de ces mêmes moyens par les héritiers des nazis ukrainiens aujourd’hui, qui n'ont changé que de maîtres, mais pas de nature.

Dans les événements ukrainiens d'aujourd'hui, avec le slogan sanglant du combat jusqu'au dernier Ukrainien, nous pouvons voir un reflet de l'idéologie de la division Waffen SS Galicie.

En opposition à cela, depuis le début de cette guerre, le Comité international de la Quatrième Internationale a lancé le mot d'ordre d'unification des travailleurs d'Ukraine et de Russie.

Ce n'est que par la construction de sections du Comité international dans le monde entier, et en Ukraine comme en Russie, et par l'union fraternelle des travailleurs de tous les pays que cette guerre pourra être arrêtée, avant qu'elle ne se transforme en troisième guerre mondiale impérialiste.

[Revanchisti]

Noter que des crimes de cette division ont été perpétré contre des résistances locales en Slovaquie et en Hongrie.